Récemment, je vous avait dit que de plus en plus, nous, enseignants-chercheurs, devions argumenter face aux gestionnaires et administratifs, pour "simplement" faire ce pour quoi nous avions été, à la base, recrutés.
Je pense qu'arrive bientôt, dans la foulée, le temps où il faudra payer pour enseigner. Alors, pas (tout de suite) directement en sortant le cash du larfeuille, mais il faut voir que de moins en moins d'activités annexes (en gros tout ce qui n'est pas du "présentiel, cours magistral ou TD, devant élèves", par exemple la gestion de l'enseignement, mais aussi les jurys, l'"ingénierie pédagogique" pour faire dans le jargon etc) sont prises en compte dans le service. Du travail "bénévole" en quelque sorte, qui impacte la recherche (donc d'autant plus bénévole qu'il pénalise potentiellement l'évolution de la carrière).
Ca, c'est le premier point, finalement le plus mineur. Ce qui nous arrive en ce moment, c'est que les activités d'enseignement "lucratives" servent désormais à financer les activités d'enseignement "qui ne rapportent pas assez".
Je m'explique: Quand je dis lucrative, ce n'est pas pour nous, individus, directement dans nos poches, mais pour l'équipe pédagogique. Par exemple la mise en place de formations par apprentissage pour lesquels les CFA reversent des sommes non négligeables à l'établissement, qui après prélèvement nous en reverse à son tour une partie, permettait jusqu'à présent de financer tout ou partie de la maintenance d'appareils (servant pour l'enseignement mais aussi pour la recherche), de renouveler le parc informartique de l'équipe ou d'équiper les non-permanents, d'acheter des consommables etc. L'un dans l'autre, ça se montait à quelques dizaines de milliers d'€ par an dans notre petite équipe, ce qui est loin d'être négligeable quand on compare au budget global dont nous disposons.
Or, cette année, sans rentrer dans le détail, on nous explique grosso modo que si nous souhaitons garder ouvertes d'autres formations que nous proposons, mais qui ne ramènent plus assez d'étudiants (ou dont les étudiants, en formation initiale, ne "rapportent" eux mêmes pas assez), il faut les faire financer par les formations qui rapportent. Eg, une bonne partie du pèze qui nous arrivait encore va désormais être prélevée en sus par l'établissement.
Bon, il faudrait quand même que l'administration comprenne deux choses: personnellement, je trouve ça lamentable vis-à-vis des étudiants mais je ne suis pas engagé dans un combat personnel à vocation humanitaire. Si tout doit fermer, allez-y les gars, mais je ne vais pas être celui qui va essayer de vous convaincre de ne pas le faire et ne faites pas comme si ça devait être le cas. Et j'ai peut-être tort mais je ne suis pas comme certains collègues de ceux qui pensent que le jour où je ne ferai plus mon service, le ciel me tombera sur la tête: ne pas faire ce qui n'existe plus, ce n'est pas refuser de faire. Dans un premier temps, déjà, ça fera baisser le nombre d'heures sup, et vu comme elles sont payées, ça ne sera pas un mal.
La deuxième, c'est que quand tout aura fermé, c'est sûr qu'on ne "perdra" plus d'argent, mais bon, j'avais pas compris ça comme ça, le "service public".