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  • : La vie au labo
  • : Les pensées - j'ose le mot- diverses d'un jeune scientifique ayant obtenu un poste académique à l'Université, après presque trois années en post-doctorat dont deux au fin fond du Massachusetts. Ca parle de science (un peu) mais surtout du "petit monde" de la science. Et aussi, entre autres, de bouffe, de littérature, de musique, d'actualité, etc. Et de ma vie, pas moins intéressante que celle d'un autre.
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13 juin 2017 2 13 /06 /juin /2017 10:05

Je m'adresse à mon lectorat universitaire: vous connaissez les reviewers d'article qui, jugeant un article représentant disons 2 ans de boulot et montrant un petit résultat nouveau, écrivent en substance "hmm oui c'est pas mal mais il aurait fallu faire ça en plus pour que ça soit bien", le ça en question correspondant à 2 ans de boulot supplémentaire pour confirmer au 2ème ordre le résultat principal de l'article, qu'il était déjà ambitieux de montrer à l'ordre 0.

C'est déjà pénible.

Mais aujourd'hui, on retrouve ces "reviewers" sur des articles de blog et même sur twitter. En gros, tu passes une partie de ton temps libre à éplucher des documents, disons-le souvent un peu arides, pour faire des mises en perspective ou des compilations de données un peu parlantes. En général, on travaille à "gros grains" d'abord, et puis, si on peut (i.e. si on a le temps ET que des sources sont disponibles ce qui est loin d'être toujours le cas) on raffine. Mais le "gros grain" est souvent déjà une avancée par rapport au non-existant. Mais la, c'est le festival de "il faudrait dissocier selon les 60 sous-disciplines" ou "vous avez regardé sur les 10 dernières années, mais ce qui serait pertinent ce serait sur les 40 dernières années". 

Et il y a aussi les "contradicteurs systématiques" ou "pinailleurs de l'extrême" qui, visiblement peu habitués à la physique à la Fermi, viennent corriger une grave erreur du type "non ce n'est pas un facteur 2, c'est un facteur 1,93". Récemment, j'en ai eu un qui, pour "démonter" l'un de mes propos sous pseudonyme, m'a cité un article... que j'avais écrit sous mon vrai nom. "Oui, je connais ce travail, non, il ne dit pas ce que vous prétendez..."

 

Donc, un article de blog c'est du grain à moudre, ce n'est pas un article soumis dans un journal à comité de lecture. Quand je fais des articles avec une ambition d'être un tant soit peu sérieux, je donne les sources. Libre à chacun de les reprendre, de les creuser, d'en trouver d'autres, de rebondir. Mais les remarques sur la faible quantité de travail et/ou le peu de pertinence du "gros grain", c'est assez fatigant pour ce qui reste un hobby. Un hobby avec certes une volonté de compréhension et de pédagogie, mais néanmoins sans prétention académique.

 

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commentaires

E
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C
Cela dit il y a souvent le referee qu'on oublie mais qu'on adore, qui dit juste "moi ça me va si vous corrigez juste ces erreurs de typo". Bref le mec qui soit n'a pas vraiment lu et dit "allez-y je m'en fiche" soit qui est pote avec les chercheurs. Car je connais quelques groupes de recherche qui publient une dizaine d'articles par an dans le même journal, et qui clairement ont des relations avec les referees que eux-mêmes choisissent, malgré une qualité de recherche fort médiocre. J'ai publié dans le dit journal, et j'ai eu droit à des referees que clairement je ne connaissais pas, dont un qui m'a pondu une réponse assez peu enthousiaste en 40 points. Mais je me suis dit qu'il ne ferait pas une telle réponse s'il ne voulait pas publier l'article. On a donc répondu à tout, et la seconde réponse était ultra enthousiaste. Je pense qu'il y a clairement le "good cop/bad cop" du referee. Celui-ci, chose amusante, m'a également dit "au passage vous ne citez pas ce superbe article qui a 70 citations dans google scholar". Traduction : "j'ai moi-même publié ça et je veux être cité". Un peu limite, surtout que ça permet clairement d'identifier qui est le referee... <br /> <br /> J'ai aussi déjà eu, comme toi probablement, le referee qui nous sort "c'est pas révolutionnaire c'est juste incrémental, ça mérite pas ce journal". En l'occurrence c'était une géométrie totalement différente, une idée totalement différente, mais l'éditeur a suivi l'avis du referee et c'était fini. Bref c'est frustrant pour un chercheur qui veut faire des choses nouvelles et innovantes de voir que des groupes peu inspirés publient dans des journaux à impact factor de 6 ou plus tous les mois parce que d'une, ils ont des relations, et deux, les éditeurs ont la flemme de chercher de nouveaux referee dans des domaines obscurs et se contentent de contacter ceux conseillés par les auteurs...
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