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  • : La vie au labo
  • : Les pensées - j'ose le mot- diverses d'un jeune scientifique ayant obtenu un poste académique à l'Université, après presque trois années en post-doctorat dont deux au fin fond du Massachusetts. Ca parle de science (un peu) mais surtout du "petit monde" de la science. Et aussi, entre autres, de bouffe, de littérature, de musique, d'actualité, etc. Et de ma vie, pas moins intéressante que celle d'un autre.
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15 octobre 2008 3 15 /10 /octobre /2008 04:37
Ce blog ressemble de plus en plus à ce que je voulais à tout prix éviter qu'il soit, un journal intime. Bof, après tout, il n'y a pas que ma petite cousine qui en tient un, des gars qu'étaient pas n'importe qui comme Victor Hugo consignaient aussi scrupuleusement leurs histoires de fesses, entre autres. Et puis avouons que quand on a rien a dire mais quand meme envie de l'ecrire, raconter sa morne existence est encore ce qu'il y a de plus facile: pourquoi croyez-vous qu'un genre pompeusement appele "auto-fiction" (avant on disait betement autobiographie, mais c'etait trop has been) fleurit chez nos "écrivains" a la mode?
De toute façon, j'ai renié l'esprit de ce blog le jour ou j'ai mis en lien ma premiere vidéo youtube, alors au point ou j'en suis...

Samedi soir, nouvelle visite dans ce qui est, décidément, l'un de mes restaurants préférés de Boston. Plus exactement, de Brookline: Boston est une ville compliquée, ou ce qui a Paris tiendrait lieu d'arrondissement est ici une municipalité indépendante, Cambridge étant l'exemple le plus connu. Ça (cela, comme écrirait François Simon) s'appelle Lineage. De la cuisine rondement menée, pas spécialement novatrice mais un peu quand même, en tout cas bien faite ("tacos" de homard, figues roties au bleu, risotto de potiron et St-Jacques, osso bucco... très bons desserts également), dans un cadre plutot plus éclairé et moins bruyant que la moyenne. Les vins sont moyens et c'est probablement un peu trop cher (75 dollars pour entrée-plat-dessert-2 verres de vin- pourboire), mais baste, il faut ce qu'il faut. 

Dimanche, faux départ pour Salem. Les trains de banlieue étant ce qu'ils sont de ce coté-ci de l'Atlantique, c'est a dire peu fréquents (c'est vraiment le moyen de locomotion du prolo total qui n'a meme pas les moyens de s'endetter pour un pick up et passer ainsi 2h par jour sur l'autoroute urbain "Mass Pike"), la balade dominicale fut remise au lendemain, jour férié célébrant l'arrivée de Cricri Colomb chez les Indiens qui ne demandaient rien a personne. Lundi donc, direction Salem, petite ville du bord de mer située a 30 bornes au nord de Boston. Cette ville est restée dans les mémoires - et survit donc grace au tourisme - car on y brula un paquet de "sorcieres" au 17eme siecle. D'apres cette référence scientifique qu'est le Guide du Routard, la folie meurtriere qui s'empara de la ville serait due au départ aux élucubrations de deux jeunes filles un peu trop impressionnées par les histoires fantastiques de leur nurse venue des iles. Ces gamines auraient egalement ete victimes de crises proches de l'épilepsie dues a un germe présent dans des céréales. Fin de la parenthese historique et revenons a Salem itself: autant vous le dire tout de suite, ne vous dérangez pas. C'est fou cette faculté qu'ont les américains de transformer tout ce qui pourrait paraitre joliment desuet et/ou authentique en un monde de plastique a la Disney. Le "donjon" ou les sorcieres ont été enfermées a été tellement restauré qu'on dirait du carton pate et la rue "marchande", décalcomanie de Bercy-Village, est bourrée de magasins qui vendent tous des masques d'Halloween. Seule la jetée vaut vraiment le coup d'oeil et mérite son quart d'heure de marche, avant de prendre un chocolat chaud ou une biere.

Ce matin, retour dans le Western Mass. Avec cependant auparavant la sympathique surprise de trouver, apres 45 minutes de métro pour rejoindre le parking ou je gare ma poubelle le temps du week-end, la batterie de la-dite poubelle totalement a plat. L'immigré clandestin préposé au paiement du parking ayant gentiment refusé de faire quoi que ce soit pour moi (si ce n'est accepter de m'ouvrir la barriere vu que, m'étant rendu compte de la chose apres avoir réglé mon stationnement, le ticket n'aurait plus été valable), n'ayant pas de portable et étant donné que le garage le plus proche se situait probablement a plusieurs heures de marche, je me suis posté a l'entrée du parking pour guetter une ame charitable. Apres avoir laissé passer plusieurs poufs a portable et 4x4, j'ai repéré un quinqua qui m'a semblé une bonne mise. Effectivement. Ca a eu l'air d'un peu le faire chier quand meme, il avait l'air pressé, mais, reconnaissons-le, la gentillesse ricaine a du bon parfois. Bref, un cable et quelques minutes de labeur plus tard, j'ai pu rentrer et laisser mon quinqua arriver a la bourre a son boulot.

Cette semaine, rencontre chercheurs-industriels avec séminaires a la pelle au sein du département. Je dois avouer que j'en ai un peu rien a foutre, l'avantage c'est que la bouffe est gratos le midi et que demain il y a banquet avec picole a volonté (l'inconvénient c'est que c'est loin: 20 bornes bourré, c'est pas évident, je vais essayer de me faire conduire). L'autre avantage est que, pour changer, plutot que de buller devant l'ordi, on peut donner le change en allant pioncer a une conférence.

Dans la rubrique divers, je lis en ce moment un bouquin édifiant écrit par Krakauer, le journaliste qui a écrit Into The Wild. Ca s'appelle Under The Banner of Heaven et ça traite des Mormons, plus particulierement de la branche dissidente des "Fondamentalistes", ceux qui font l'apologie de la polygamie. Polygamie conduisant souvent a de la pédophilie matinée d'inceste, ou comment épouser sa fille adoptive, sa demi-soeur ou sa cousine germaine de 13 ans en 3 leçons - dans certains cas, qu'est-ce qu'on se marre, une femme peut finir par se retrouver sa propre belle-grand-mere. Souvenez-vous, recemment, des membres de cette "secte" ont ete arretes dans un ranch au Texas apres qu'on y ait trouve un "elevage" de jeunes filles agees de 0 a 17 ans. On comprend avec de telles alliances qu'ils trippent sur les arbres généalogiques, mais il y en a plus d'un qui a du finir taré a cause de ça (en plus de la consanguinité). Vraiment, une chouette religion meme dans sa branche "mainstream", qui considere la femme comme la propriété de l'homme au meme titre que le cheval, la race blanche comme supérieure par volonté divine etc.

Enfin, je salue ici la décision du PS de ne pas voter le plan de relance de l'économie. Etant totalement inapte en la matiere, je ne jugerai pas du bien-fondé de ce plan, mais je souhaite simplement citer M. Hollande: "Pas question de s'opposer à un plan qui permet au niveau européen de sortir des premières tourmentes de la crise financière. Mais pas question non plus d'approuver la politique de Nicolas Sarkozy au plan économique car c'est elle aussi qui est responsable de la situation dans laquelle nous nous trouvons".
Bref, pour le PS, le plan il est bien mais on l'avouera pas parce qu'il vient de quelqu'un qu'il est pas bien.
Une attitude mature et constructive qui n'est pas sans rappeler celle des Républicains lorsque l'équivalent américain du plan avait été rejeté au Congres. Les parlementaires avaient sans doute beaucoup de bonnes raisons pour voter contre (notamment parce qu'une majorité des américains désapprouvait le plan) mais ce qui revenait dans toutes les bouches républicaines était grosso merdo que le discours de la Présidente démocrate avait été inutilement vindicatif a l'encontre de la politique gouvernementale. Les pauvres petits choux, ils avaient ete vexes et du coup s'ils avaient dit non, c'etait la faute aux democrates, d'abord.
Alors voila, c'est bientot le moment de la prise de fonction du nouveau secrétaire du PS, et je ne crois pas en l'Homme providentiel (encore moins si c'est une Femme), mais j'ai envie de dire a M. Hollande: "bon vent". Ou plutot, comme on dit maintenant, plus cru, plus franc: "casse-toi, pov' con!". 
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