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  • : La vie au labo
  • : Les pensées - j'ose le mot- diverses d'un jeune scientifique ayant obtenu un poste académique à l'Université, après presque trois années en post-doctorat dont deux au fin fond du Massachusetts. Ca parle de science (un peu) mais surtout du "petit monde" de la science. Et aussi, entre autres, de bouffe, de littérature, de musique, d'actualité, etc. Et de ma vie, pas moins intéressante que celle d'un autre.
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7 mars 2011 1 07 /03 /mars /2011 14:19

- Mini-Palais: la brasserie du Grand Palais, 75008 entre Champs-Elysées Clémenceau et Invalides (ne pas confondre avec le restaurant du Petit Palais en face, qui est une cafetaria hors de prix et dénuée d'intérêt, à part peut-être pour les trois chaises dans le patio quand il fait beau).

Autrefois tenue par G. Choukroun, elle a réouvert en grande pompe fin d'année dernière sous la houlette du triple étoilé E. Fréchon (Bristol).  

La publicité a été assez forte au démarrage, ça s'est un peu tassé depuis. Ca reviendra sans doute pour les beaux jours puisqu'il y a la aussi paraît-il une terrasse sympa.

 

L'entrée est imposante, la salle également avec ce plafond interminable. C'est aux deux tiers plein ce dimanche soir. La déco ne paraît pas finie, mais je crois que c'est pour faire style "atelier d'artiste" (toiles de jute qui pendent au mur, moules en plâtre nu...).

L'accueil a ce côté énervant qu'on trouve souvent près des Champs-Elysées, à savoir qu'il semble dépendre fortement du pouvoir d'achat du client tel que l'imagine le maître d'hôtel: e.g. le couple de petits vieux bcbg devant a eu droit au vestiaire et aux courbettes, pendant qu'on nous a jeté sans égards à notre table, la tout au fond là-bas, planquée par le bar (ma môman, qui apprécie la courtoisie et n'est pas habituée à ce genre de comportements de gougnafiers, l'a mal vécu).

La serveuse, elle, était gentille et souriante, et nous a par exemple changé sans rechigner nos verres de Beaujolais M. Lapierre complètement bouchonnés.

 

La carte est assez hétérogène, en terme de plats proposés mais aussi de prix: on peut manger du classique de brasserie (tartare frites...) et des choses plus ambitieuses, d'inspiration souvent vaguement asiatisante (filet de boeuf laqué au soja, pat-choï sauté, par exemple). Du coup, pour entrée-plat-dessert, l'addition par tête peut varier du simple au double (de 30-35 euros à 60-70) chose que je n'apprécie que modérément.

Nous sommes restés dans le simple: salade coeur de sucrine préparée sans défauts (encore heureux), encornets pilpil assez chouettes quoiqu'un peu gras, risotto courgettes, jambon de Parme, olives et pistou bien ficelé où chaque saveur ressortait. Le suprême de volaille était un peu chiche (contrairement au risotto) et assez décevant: viande tendre, purée goûteuse et de belle texture, mais un plat sans étincelles. Il faut dire que je suis un peu maso, car chaque fois que je mange un suprême de volaille au resto, je ressors avec l'impression que j'aurais pu faire presqu'aussi bien chez moi pour 6 fois moins cher (et pourtant je continue à en prendre occasionnellement).

Les desserts sont par contre excellents, notamment la tarte au citron meringuée (tartelette individuelle comme dans les pâtisseries).

 

Bilan pas mal, sans plus. Ni l'endroit, ni le service, ni la pitance, ni les prix, ni les commentaires ici et là quelques mois après l'ouverture, ne me donnent vraiment envie d'y revenir pour tester les plats plus "travaillés": je pense qu'il y a beaucoup d'endroits où mieux manger pour 60 euros vin non compris.

Par contre, en été, en terrasse, pourquoi pas. Mais je me contenterai sûrement d'un tartare-frites.  

 

Et dans le style "brasserie haut de gamme supervisée de loin par un grand chef avec une belle terrasse", je préfèrerai de loin retourner à la Véranda du Trianon à Versailles.

 

Dans les landes... mais à Paris: bar-restaurant à tapas en bas de la rue Monge (Censier-Daubenton ou Gobelins, 5ème). Ouvert il y a un mois par J. Duboué, un autre petit jeune bistronome et chef d'Afaria depuis 2007, resto basque-landais assez successful du 15ème.

La presse ainsi que les blogueurs francophones se sont fait plutôt discrets, mais les blogueurs anglophones (Paris by Mouth, John Talbott) en ont dit pas mal de bien.

1 grande table d'hôte, quelques places au bar et quelques tables de deux ou plus. Service jeune, tendance sympa qui paye son digeo avec l'accent sans que ça soit (pour le moment) trop artificiel comme chez, let's say, J'Go.

Un bon plan pour les trentenaires qui commencent à se sentir rhumatisants lorsqu'ils arpentent la rue Mouff' quelques mètres plus haut: ici, pas de pintes de bière dégueu à 4 euros, pas de menu soupe à l'oignon - faux filet origine vache folle à 11 euros 50, mais une vingtaine de "tapas" à la carte, entre 6 et 15 euros pièce, et de bons petits vins du sud-ouest et alcools locaux. Parmi les bonnes petites choses, les filets de caille marinés, les tortillas, les cous ou coeurs de canard, etc. Les produits sont bons, c'est bien cuit, bien gras, on partage et se régale avec un régime 100% protéo-lipidique (le meilleur).

C'est aussi un bon plan pour le restaurateur puisque le client a tendance à prendre racine, à vouloir tout goûter, à reprendre une bouteille d'Irouleguy. A la fin, on a bien mangé, on a passé un chouette moment pendant 3 heures, et on a aussi claqué 45 euros / tête.

En restant raisonnable, comptez 30-35 euros pour bien manger (2-3 tapas/tête + 1  dessert, et 1-2 verres de vin). Il y aussi un plat du jour unique autour de 15 euros.

 

L'emplacement est assez périlleux (B. Verjus en aurait peut-être fait 3 articles si ç'avait été dans le 11ème - quoique les plats sont un peu trop -vraiment- "roots" et pas assez parsemés de fines tranches de légumes oubliés crus), mais il y a du coup clairement un créneau dans ce coin là pour ce type de clientèle (le mien), et ils semblent bien l'exploiter. Ca sent le succès.

 

Bernard du 15: (75015, entre Commerce et Charles Michel). Dans le cadre de mon embourgeoisement (déménagement dans ce quartier jeune et vivant qu'est le 15ème), je me suis aperçu que j'avais désormais à proximité de mon domicile (entre 50m et 1000m disons) pléthore de tables de quartier visiblement de qualité si j'en crois mes lectures, mais pas de celles dont on traverse forcément Paris pour y aller: Cristal de Sel, Stéphane Martin, Afaria donc, Benkay, l'Inattendu, Concert de cuisine, Jadis etc...

 

Et donc Bernard du 15, ouvert il y a 4 ans par Bernard Sellin, petite enseigne au milieu de la rue des Entrepreneurs, pas très attirante mais qui relie les plus animées et sympathiques rue du Commerce et place Charles Michels.

 

25 couverts tout juste, déco assez chaleureuse inspirée par l'outre-mer où le chef a paraît-il voyagé.

Le service est assuré à la force du poignet par une jeune femme, seule: un peu stressée donc car la salle était pleine ce soir là, mais plutôt bien organisée, et toujours souriante. Le chef est apparemment seul en cuisine aussi.

Cela plus le menu du jour à 17 euros servi midi et soir, une petite discussion en fin de service avec la serveuse, et le fait que le restaurant ne ferme que le dimanche soir, ne laisse pas présager d'une situation financière extrêmement florissante, mais clairement ils se donnent du mal.

 

Il y a un autre menu à 33 euros avec plus de choix: nous avons goûté une salade de raie tiède à l'orange (bon mariage avec de bons produits) et des oeufs à la coque aux champignons et saumon fumé (une entrée très gourmande, comme dirait Cyril Lignac). Pour suivre, un filet de pintade cuit doucement, très tendre (pas assez cuit pour le petit vieux derrière nous), avec quelques herbes fraîches, un bon jus de cuisson réduit et des patates sautées, et des encornets peut-être un peu fades mais bien cuits, avec un riz basmati quelconque et une tomate accommodée de belle manière même si la saison est encore loin.

 

Les desserts sont classiques (profiterolles) et corrects, dommage pour les morceaux d'ananas en boîte dans le baba au rhum qui aurait été excellent sans.

 

A la carte, quelques plats supplémentaires au choix, comptez 40-45 euros (c'est sans doute trop).

 

Un bon petit resto de quartier bourgeois, gentil et tranquille, qui n'est pas à la mode et ne le sera sans doute jamais, mais qui compte visiblement son petit lot d'habitués, qui viennent là pour le menu à 17 euros (visiblement une très bonne affaire) quand ils n'ont pas envie de cuisiner et qu'ils en ont marre de Pizza Hut ou Sushi Shop. A 33, ça passe encore: en l'occurrence, de la comfort food généreuse et pas mal faite dans une ambiance feutrée, c'était précisément ce dont on avait besoin après une journée éreintante. 

Une fourchette au Michelin depuis 2009, peut-être un peu surprenante, mais si cela peut contribuer à assurer la vie de ce genre d'établissements, je suis preneur, et on y retournera probablement.

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commentaires

M
<br /> J'ai probablement été un peu dur avec ma première chronique de Bernard du 15. Après y être retourné hier je pondèrerais: le menu à 33 euros, quoique pas mal, est peut-être un peu cher, et<br /> pas forcément renouvelé très souvent (il y avait encore les très bons oeufs à la coque et le filet de pintade ainsi que les profiterolles, par exemple).<br /> <br /> <br /> Cela dit, le menu "du jour" à 18 euros E+P+D midi et soir est une excellente affaire: rien d'exceptionnellement original, mais du bon classique fait maison (ce soir, soupe de potimarron ou<br /> terrine, pot au feu, et assiette de fromages). Avec deux verres de vin, on en a pour moins ~25 euros, à ce prix là le rapport qualité-prix est largement au-dessus de la moyenne parisienne.<br /> <br /> <br /> La jeune femme au service n'est plus là mais le jeune homme qui la remplace est très avenant et ne chôme pas.<br /> <br /> <br /> Une bonne adresse de quartier donc, au taux de remplissage aléatoire (complet hier mais très peu de réservations). A connaître  pour ceux qui vivent dans le coin.<br />
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M
<br /> <br /> un petit addendum tant que j'y pense sur dans les landes: le seul tapas à éviter me semble la planche de charcut', forcément Ospital, à 15 euros: bonne, mais pas très copieuse (pas le genre de<br /> planche à partager à 4) et finalement sans plus... autant aller dans le plus exotique, deux fois moins cher...<br /> <br /> <br /> Pudlo vient d'y aller, il a aimé: http://www.gillespudlowski.com/20482/restaurants/paris-5e-comme-dans-les-landes<br /> <br /> <br /> "prix petits" = 35 euros, on a juste pas la même notion du petit, lui et moi (ce n'est pas cher non plus, mais ce n'est pas non plus la cantine populaire qu'on essaie de vendre, même à Paris: je<br /> connais plus de gens pour qui 35 euros sans le vin est déjà une "grosse" sortie que de gens pour qui c'est la catégorie de base où tu files dès que tu as la flemme de faire à bouffer).<br /> <br /> <br /> <br />
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M
<br /> <br /> ce qui n'enlève rien au charme dudit resto bien sûr, endroit très bien pensé pour passer une bonne soirée "sans chichis" à beaucoup. (vive l'auto-dialogue)<br /> <br /> <br /> <br />
D
<br /> <br /> Salut à vous les quinzièmistes !! Va falloir éviter de marcher sur les plates bandes de Nono en terme de concept en faisant du 15ème le nouveau "11ème Verjusant" ;-))... Blague à part, il va me<br /> falloir votre selection du 14 & 15 ème à moins de 30 euros au dîner hors jaja la semaine (je remonte très bientôt par chez vous). Sinon, pour la Brasserie du Grand Palais, je crois me<br /> souvenir que F. Simon avait trouvé ça pas si mal (en dehors du tarif) si mon décryptage de l'article (parfois assez proche de la "Pierre de Rosette") était juste...<br /> <br /> <br /> <br />
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M
<br /> <br /> Ah, je crois que le 15ème manque de chefs basquo-nordiques de 25-30 ans mal rasés qui respectent la saisonnalité, hélas. Faudra remodeler le concept...<br /> <br /> <br /> Pour 14-15 à moins de 30 laisse-moi un peu réfléchir, mais à proximité (5ème), il y a Desvouges (vers Gobelins) pour une bonne ripaille sans chichis pour 25 euros avec service jovial et rubicond<br /> - à deux pas du bvd Saint-Marcel, frontière du 13. Plus subtil, il y a le Pré Verre, une sorte de Kitchen Gallery du pauvre (pour le twist "épices orientales" sur de la cuisine française), à<br /> 28.5, vers le boul'Mich.<br /> <br /> <br /> Sinon dans le 15ème, j'avais bien aimé le Volant (resto "basque" -mais on donne pas dans la betterave pelée, plutôt dans l'oxoa- à grosses portions, pas très subtil mais sympa, vers<br /> Dupleix).<br /> <br /> <br /> Dans le 14 tu as bien sûr la Régalade, un must juste au dessus des 30 euros (32 je crois). Au même prix, l'Ordonnance est pas mal. Un peu moins cher il y a la cantine du Troquet, encore un basque<br /> à concept table d'hôte, pas de résa, prix mini et ambiance bonne franquette. Dans le même esprit table d'hôte mais avec bouffe style buffet, il y a la cave de l'os à moelle (belle petite cave<br /> sans droit de bouchon ou alors très faible si je me souviens bien), au fin fond du 15ème.<br /> <br /> <br /> Voila pour ceux que j'ai testés qui me reviennent comme ça... je te dirai si un incontournable me revient.<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Pour le Mini-Palais les critiques au moment de l'ouverture ont été plutôt très bonnes, d'où difficulté d'obtenir une table sans résa, même encore maintenant je pense. Peut-être que les gens ont<br /> été un peu conciliants au début, pour la période de rodage. Visiblement, ça fait trois quatre mois que c'est ouvert maintenant, et ceux qui y vont aujourd'hui y trouvent pas mal d'approximations:<br /> elles existaient peut-être avant, mais on a maintenant moins envie de se dire "oh ils viennent d'ouvrir ça va se régler...".<br /> <br /> <br /> <br />
M
<br /> <br /> Mais on est voisins alors :-) C'est vrai que le 15ème regorge de bons petits bistrots, y en a partout! profites en!<br /> <br /> <br /> <br />
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M
<br /> <br /> Oui, c'est clairement plus excitant que le 13ème à première vue (si on n'est pas fan de "chinoiseries"). Je vais essayer d'en profiter effectivement, quand les finances iront un peu mieux... (un<br /> déménagement ça plombe).<br /> <br /> <br /> A+<br /> <br /> <br /> <br />