Comme beaucoup d'autres choses, le petit milieu de la littérature française contemporaine semble bien sclérosé pour que:
- l'on jase depuis près de 10 ans sur l'insoumission d'A. Robbe-Grillet (le pape du Nouveau Roman dont les oeuvres ont déjà été largement oubliées par le public 5 ans après sa mort) qui fit tout pour ne pas siéger à l'Académie Française où il venait d'être nommé*.
- le Monde ponde une page sur les 15 minutes de retard de F. Weyergans à la même Académie pour sa réception.
- un écrivain soit médiatisé pour sa conduite déplorable plutôt que pour ses écrits: Weyergans a fait jouer des réseaux pendant deux ans pour être nommé à l'Académie, puis, une fois élu, à subitement fait la coquette -ou le rebelle de salon- en retardant de deux ans son intronisation, avant de se permettre d'arriver en retard.
Pathétique, mais l'important est que ça fasse causer dans les journaux et les dîners en ville.
Pas étonnant qu'il n'y ait plus que de l'auto-fiction et qu'on ne sache plus qu'écrire sur les partouzes, quand on en est à se tirlipoter le schmilblick entre soi à ce point...
http://www.liberation.fr/culture/01012343512-trois-hommes-dans-un-fauteuil
Le caractère unique de Saint-Germain-des-Prés est probablement ce qui pouvait arriver de mieux à la littérature anglo-saxonne...
Heureusement que quelques petits jeunes, Laurent Binet ou Vincent Message par exemple, semblent apporter un petit vent de fraîcheur.
* Dans le même style, Paul Valéry s'est sans doute cru très malin en dégommant de façon "subtilement évidente" le prédécesseur de son siège, Anatole France, symbole pour les modernistes du conservatisme littéraire le plus bourgeois, dont il était censé faire l'éloge comme il est de coutume. Quel courage dans l'ironie mordante.