De nouveau en France, plus précisément en région parisienne, j'ai retrouvé les douces joies des transports en commun.
Pire, pour la première fois de ma vie, je suis obligé de prendre quotidiennement le RER (B).
Certes, j'aurais pu aller habiter dans la pampa comme tant d'autres, pour profiter pleinement de tous les inconvénients de la vie parisienne sans ses avantages, mais, sujet à la dépression nerveuse et aux pulsions suicidaires, surtout depuis que Priscilla est loin de moi, j'ai choisi d'habiter Paname intra-muros plutôt que Bourg-la-Reine ou Palaiseau.
L'avantage de bosser en banlieue et de vivre à Paris est que l'on est dans le sens opposé aux voyageurs, ce qui veut dire que généralement, je trouve places assises et wagons non bondés matin et soir (le matin, il faut monter dans le RER avant 8h30, mais ça tombe bien, mon petit côté fonctionnaire fait que j'aime bien arriver à 9h00 au boulot, je prends donc celui de 8h15).
Bref, c'est pas si terrible, et le plus souvent ça ne marche pas mal, comparativement aux transports en commun de Boston ou New-York, pour ne prendre que des exemples que j'ai pratiqué assidûment. Je constate que le parisien (moi compris il y a quelques années, ça reviendra) aime bien vitupérer dès qu'un bus ou un train a 2m27 de retard, alors qu'on me semble plus stoïque aux US, face à des problèmes pourtant plus marqués.
Il y a deux jours, cependant, j'affrontais la première grêve depuis mon retour, il y a quand même presque trois mois. Une grêve apparemment "moyenne" avec un reureureu sur deux. Franchement, ça aurait pu bien se passer.
Malheureusement, la RATP avait bien fait les choses en peaufinant au mieux l'alternance des trains: ainsi, devant mes yeux se sont succédés trois trains consécutifs destination Robinson avant qu'un train direction Saint-Remy ne finisse par arriver, au bout d'une grosse demi-heure (entre temps, j'avais pris un train pour Bourg-la-Reine, histoire au moins de m'éviter la cohue à Denfert-Rochereau et de me donner l'impression que j'avançais un peu).
Bien joué, d'autant que plein de gens vont à Robinson le matin alors que personne ne travaille sur le plateau de Palaiseau. Et qu'il y a beaucoup de modes de transport alternatifs pour s'y rendre.
Résultat, train blindé avançant à deux à l'heure sur tout le trajet, un grand moment de bonheur.
Cela dit, il y a aussi chez les usagers un bon paquet d'abrutis panurgesques.
Car certes, pour aller hors de Paris, il n'y a pas trop le choix. Mais une fois rentré dans Paris, à Cité Universitaire, le wagon se remplissait de plus en plus (avec un pic à Saint-Michel où j'ai fini par descendre), sachant que:
- les trains s'arrêtaient de toute façon à Gare du Nord.
- le métro 4 et la ligne 38, parallèles au RER et s'arrêtant aux mêmes endroits, étaient bien moins affectées par la grêve (deux trains sur trois). Il y a également pas mal de lignes qui suivent partiellement le trajet du RER (la 21, de Cité U à Châtelet, par exemple).
- il y a des vélibs.
- sans vouloir faire mon Diniz, Cité U-Denfert à pied, c'est 15 minutes, et Denfert-Châtelet se fait en gros en 30 minutes sans trop forcer. Alors quand il fait beau, qu'il y a un RER tous les quart d'heure et qu'il faut pousser 10 minutes pour rentrer dedans puis manquer faire une syncope, le calcul me semble relativement vite fait.
Enfin, hier tout était revenu à la normale.
Sauf qu'un accident de voyageurs à Bagneux avait immobilisé le trafic dans les deux sens, que j'ai du prendre le RER C à Massy-Palaiseau pour rentrer dans Paris, et que j'ai donc mis 2h pour un trajet qui en temps normal me prend 50 minutes porte à porte.
Salauds de suicidaires, peuvent pas se jeter dans la Seine comme tout le monde? Ca fait chier personne et en plus ça permet aux Japs sur les bateaux-mouches de faire de jolies photos souvenirs.