Voila. Ca y est. This is it.
Dans quelques minutes se termine officiellement ma vie de post-doc.
Ce passage obligé du chercheur moderne, cette période où l'état de "cul-entre-deux-chaises" est institutionnalisé.
Plus étudiant mais pas encore vraiment considéré comme un chercheur à part entière, que ce soit en terme de salaire (aux US) ou de responsabilité (en France).
Parfois vu comme un prestataire de service par un industriel et son chef, attirés par l'appât du gain.
"Soutier de l'Université" à qui on demande d'être efficace mais à qui on ne demande pas son avis.
Etre par essence solitaire car assez souvent seul de sa classe au sein d'une équipe.
Recruté pour sa productivité et son indépendance, mais qui passe la moitié de son temps à essayer de se barrer pour un monde meilleur.
Qui doit avaler pas mal de couleuvres (exemple: mobilité, adaptabilité et renouvellement des thématiques sont des qualités indispensables, mais on recrute local), ménager les susceptibilités et accepter bon nombre de compromissions.
Avec tous les inconvénients du CDD sans les avantages.
Ok, je noirçis le tableau et au jour le jour, les 6 mois annuels hors périodes d'auditions ou de recherche d'emploi ne sont pas toujours désagréables. Et je connais certains congénères qui s'accomodent plutôt bien de la situation.
Mais bref, depuis le temps vous l'aurez de toute façon compris, je quitte ce monde sans regrets aucuns et passe de l'autre côté de la barrière, celui des "permanents", des "chefs", des "enseignants-chercheurs" et autres "chercheurs".
Où, je m'en doute bien car j'en ai déjà beaucoup entendu et lu, tout n'est pas rose non plus.
Mais quand même, je vais commencer par prendre un peu le temps de savourer, le coeur léger.
Et bon courage à tous les post-docs présents et futurs.
Et j'essaierai de ne pas faire à ceux que je côtoierai ce que je n'ai pas aimé qu'on me fasse.