Cas (un peu particulier mais que je commence à maîtriser) du post-doc recherchant un job académique en France. C'est carré, précis presqu'à la semaine près, et tellement enrichissant, au sens premier mais aussi humainement, professionnellement...
- Septembre: début du post-doc.
- Septembre/novembre: recherche de contacts en vue d'une candidature CNRS. Séminaires, entretiens, conférences, etc.
- Septembre/décembre: (une fois tous les quatre ans) préparation du dossier de qualification pour pouvoir postuler aux concours MdC.
- Décembre: écriture du projet CNRS.
- Janvier: envoi du dossier de candidature au CNRS. Recherche de contacts en vue des candidatures MdC. Entretiens, séminaires, conférences, etc.
- Février: préparation de l'audition, répétitions etc.
- Mars ou avril: audition CNRS (en cas de réussite, sautez ce qui suit, mettez en vous une bonne et concentrez vous sur votre recherche jusqu'en juillet puis prenez 6 bonnes semaines de vacances avant de commencer votre nouvelle vie de "permanent". Sinon, voir ci-dessous).
- Mars: préparation et envoi des dossiers de candidature aux postes MdC.
- Avril: préparation des auditions pour les postes MdC. Eventuelles préauditions, séminaires, rencontres, etc.
- Mai: auditions MdC (en cas de réussite, voir ci-dessus).
- Juin: dépression plus ou moins marquée.
- Juillet: recherche de contacts pour trouver un autre post-doctorat. Dans l'hypothèse d'un post-doc de 2 ans, période de manipes intenses.
- Août: vacances (avec un peu de chance) ou déménagement, recherche d'appartement etc.
Réitérer autant de fois que nécessaire jusqu'à réussite ou abandon.
Aux heures perdues, si possible, faire un peu de recherche, obtenir quelques résultats, écrire des papiers, faire des enseignements, etc. C'est censé améliorer le pourcentage de chances de décrocher quelque chose. Ou vous faire prendre conscience que finalement, zob.
Cas du post-doc recherchant un job dans le privé en France: un peu moins réglé à la minute près, mais quelques étapes clefs.
- Apprendre à écrire (ou peaufiner) son CV* et ses lettres de motivation.
- Chercher des contacts pouvant fournir lettres de recommandation.
- Passer des entretiens.
- Attendre que la crise soit derrière nous.
- Fournir un minimum de travail au labo pour ne pas se faire remarquer (relativement aisé normalement).
- Essayer de décrocher un post-doctorat financé par un industriel avec une éventualité non nulle d'être embaûché derrière (moins facile).
Petite remarque amusante en ce qui concerne les post-docs industriels: actuellement, je suis financé par le CNRS et travaille dans un laboratoire universitaire, mais sur des thématiques proposées (et financées indirectement) par un industriel. En gros, pour les aider à faire des choses relativement appliquées, je dois répondre à quelques questions fondamentales sur les systèmes qu'ils utilisent.
Là où ça devient rigolo, c'est que:
1- ils ne veulent pas me dire ce que sont ces systèmes. Ils me donnent un nom de code.
2- comme ils sont quand même obligés de m'en donner un peu pour que je puisse faire des manipes, ils font mieux: ils me donnent un système qu'ils pensent proche de celui qu'ils utilisent, mais qui n'est pas exactement celui-là.
Ils ont raison, le pifomètre il n'y a que ça de vrai pour faire de la belle science (le pire c'est que ça marche plutôt bien jusque là).
* Comparativement à l'académique, la forme est importante.
Donc on ne cite pas in extenso ses 8 papiers et 22 confs, mais on écrit par exemple: Communication scientifique (8 articles dans des revues internationales à comité de lecture).
On ne dit pas: "doctorat, compétences expérimentales en..., encadrement de stagiaires" mais "conduire un projet R&D, fonctionner en mode projet, pluridisciplinarité, maîtrise du management".
Et on met une jolie photo de soi en costard, l'oeil pétillant et le sourire conquérant sans être présomptueux.