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  • : La vie au labo
  • : Les pensées - j'ose le mot- diverses d'un jeune scientifique ayant obtenu un poste académique à l'Université, après presque trois années en post-doctorat dont deux au fin fond du Massachusetts. Ca parle de science (un peu) mais surtout du "petit monde" de la science. Et aussi, entre autres, de bouffe, de littérature, de musique, d'actualité, etc. Et de ma vie, pas moins intéressante que celle d'un autre.
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  • Misanthrope optionnellement misogyne et Esprit Universel.

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16 mai 2011 1 16 /05 /mai /2011 11:46

Je vis désormais dans un HBM, "habitation à bon marché", l'ancêtre des HLM.

 

Ce sont ces immeubles assez massifs, de 6 à 9 étages, en brique orangée ou beigeâtre, souvent arrangés en U autour d'une cour intérieure, "typiques" du sud parisien (13-14-15), généralement pas loin des portes, mais pas que, construits dans les années 20-30 (on en trouve beaucoup aussi vers les Gobelins, Place d'Italie, Campo Formio, Commerce, Denfert-Rochereau, etc).

Ils étaient réservés aux classes ouvrières, à l'époque où il y avait encore des industries dans Paris ou à proximité immédiate, comme l'île Seguin.

 

Il ne faut pas faire de prédictions hasardeuses, mais j'aurais tendance à croire que ces HBM ont mieux vieilli que ne le feront les "barres" des 70's.

Les cours intérieures, verdurées, ont de la gueule. Les halls d'entrée sont spacieux, comme les paliers. Il y a une belle hauteur sous plafond, les matériaux semblent globalement de bonne qualité, et les appartements sont plutôt bien foutus et relativement spacieux (il semble qu'à l'époque, on ne considérait pas un deux pièces de 30m2 comme la norme, fut-ce à Paris).

Bref, on est à fond dans le "charme de l'ancien", qui attire les jeunes couples bobos dans notre genre: en tout cas ceux qui n'ont pas les moyens d'être proprios*, qui louent à prix d'or des apparts de prolétaires, et qui doivent donc bien trouver des raisons pour se convaincre d'avoir l'air contents.

 

En fait, le seul côté vraiment HLM de l'endroit vient de l'insonorisation (sonore, visuelle, et je pense aussi thermique - il a fait 25 toute la fin de l'hiver malgré tous les chauffages à 0, il faut dire qu'il y a beaucoup de petits vieux dans l'immeuble): on vit vraiment avec ses voisins. Et on en a beaucoup (2 à 3 par paliers, plus les voisins d'en dessous et d'au-dessus).

J'ai l'impression parfois de me retrouver dans le tome 3 des Bidochon: on peut maudire le voisin qui pisse à gros bouillons dans la cuvette à 2h du mat'...

C'est d'autant plus con que la rue est hyper calme.

 

 

Donc, chez nous, il y a:

- le (ou la) psychopathe du dessus qui passe tous les jours (sauf le week-end heureusement) l'aspirateur à 7h17 du matin au-dessus de notre chambre. Et également au dîner mais c'est moins grave, mais aussi parfois à minuit voire à 4h du mat'. Sa sonnette ne marche pas et il ne répond pas quand on tape à la porte: dommage, je me serais bien fait un nouvel ami.

- l'iranienne du dessous qui a le mal du pays et met de la musique du cru bien fort à 2h du mat' (elle a arrêté depuis que je suis descendu lui dire qu'à cette heure là, je n'étais pas très open aux découvertes musicales).

- les voisins d'à côté qui ont des orgasmes bruyants (mais ça c'est déjà plus rigolo; et puis ils baisent à 23h, comme des gens bien élevés).

- et, en face de la cour, la voisine qui aime bien se tripoter les nichons dans la salle de bains sans rideaux avec la lumière allumée quand il fait nuit dehors (pour le contraste, j'imagine). Ca aussi c'est plutôt sympa - elle a l'air jeune et bien gaulée-, mais Priscilla n'aime pas trop que je regarde, il paraît que ça fait pervers (je lui réponds que quand on me montre, je ne vais pas non plus fermer les yeux, mais l'argument peine à la convaincre). 

 

Bon, j'avais un peu perdu l'habitude, parce qu'avant je vivais dans un immeuble de 2001 où on n'entendait rien, pas même le voisin qui faisait la nouba ou le métro qui passait à 10 mètres.

Donc j'ai un peu de mal à dormir, mais je me suis mis aux boules quiès, et je commence à m'habituer, je crois: j'entends toujours l'aspirateur, mais au lieu de me foutre dans une rage folle et de me réveiller complètement, j'arrive à me rendormir.

Et je peaufine ma vengeance: j'ai enfin retrouvé et rebranché ma chaîne 2*25 watts, je me suis remis à la guitare et je réapprends tous mes classiques de l'époque "week-end d'intégration", et on va bientôt organiser la pendaison de crémaillère...

gniark gniark gniark.

 

 

 

 

* c'est à dire ceux qui n'ont pas 200000 ou plus d'apport de papa-maman, ou qui ne sont pas deux fonctionnaires à 10000 net/mois. Bref, une majorité.

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13 mai 2011 5 13 /05 /mai /2011 17:27

Full disclosure: je n'ai pas lu le livre de Safran Foer, écrivain américain apprécié des white people et dont on m'a par ailleurs dit beaucoup de bien*, sur le végétarisme, Eating Animals.

Je n'ai pas non plus franchement l'intention de le lire, dans la mesure où je n'envisage pas de m'arrêter de manger de la viande (et du poisson) et où je crois volontiers que les élevages en batterie et les abattoirs sont des lieux peu ragoûtants.

Cela dit, je n'ai rien non plus contre les végétariens, tant qu'ils ne prêchent pas: après tout, ça fait plus de barbaque pour moi (en plus c'est faux, j'essaie de limiter un peu ma consommation ces derniers temps, parce que moi aussi je suis un white people qui aime bien se donner bonne conscience pour pas cher)**. 

 

Bref, je ne juge pas sur le fond, mais sur la forme, une critique - car le livre est sorti en France récemment- m'a fait sourire: elle vient des Echos, journal qui pourtant ne prête pas trop à la rigolade habituellement (sauf pour ceux qui ont des actions chez Liliane B.).

 

"

L'auteur a passé trois ans à enquêter pour trouver ce qu'il cherchait : les conditions d'élevage et d'abattage sont honteuses et écoeurantes. Mais s'il avait passé trois ans de plus à enquêter sur l'agriculture, sans doute aurait-il aussi renoncé aux légumes... Il aurait alors écrit un livre autrement plus surprenant intitulé « Faut-il vraiment manger ? ».

"

(NdeMix: le titre en français est "faut-il vraiment manger des animaux?")

 

La critique complète ici: http://www.lesechos.fr/culture-loisirs/livres/0201113745903.htm

 

Et une analyse américaine sur les réactions françaises au livre (on se fout de leur gueule, ils nous prennent pour des abrutis arrogants, same old, same old): http://www.theatlanticwire.com/global/2011/05/french-consider-foers-vegentarianism-elves/37608/#

 

 

 

 

* J'ai d'ailleurs même acheté l'un de ses romans, que je n'ai toutefois pas encore lu. 
** Mais bon, c'est comme pour tout: tant qu'on ne me les brise pas menu en m'expliquant ce qui est bon pour moi ou pour le monde, je suis assez tolérant.
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12 mai 2011 4 12 /05 /mai /2011 09:47

Petite réflexion sur l'enseignement qui m'est (re)venue ce matin, après 20 minutes de discussion éprouvante, avant même d'avoir pu poser mon cul dans mon bureau, avec un élève qui est un peu ma kryptonite (dès qu'on sonne à la porte, j'ai peur que ça soit lui).

Tous les enseignants ou ex-élèves du supérieur qui me lisent en connaissent probablement au moins un de ce style: éternel étudiant, au cursus dépourvu de toute cohérence, et qui plus est persuadé d'être un bon physicien. Se baladant donc avec des bouquins de physique extrêmement complexes sous le bras, alors qu'il est en fait infoutu de comprendre les bases d'un cours et de faire une règle de trois.

Les discussions avec lui, en plus de pouvoir avoir lieu n'importe quand*, puisque vous êtes à sa disposition, sont donc toujours un rien pénibles: en gros, vous êtes nul et vous ruinez sa carrière (racontée dans ses moindres détailes) par votre mesquinerie, et est-ce que des fois vous n'auriez pas deux heures à lui accorder pour lui faire un corrigé personnalisé (que de toute façon il ne lira pas) ou même les photocopies du cours (!!)?

 

Ce qui m'amène à ce qui va suivre.

J'ai déjà parlé chez Tom Roud de tout ceci, peut-être aussi chez moi, mais je ne crois pas en avoir fait un article entier.

 

Donc, Feynman, Prix Nobel en 1965, a donné des cours de physique générale aux undergrads (typiquement niveau L1-L3) de Caltech entre 1961 et 1963.

Edité depuis en bouquin, les "Feynman Lectures on Physics" sont considérés par beaucoup de chercheurs ou enseignants-chercheurs comme l'accomplissement pédagogique ultime auquel peut et doit prétendre un universitaire.

De la belle, de la grande physique, mais présentée de manière excitante et pas rébarbative. Un paradis pour les élèves, en somme. 

Et avoir les Feynman dans sa bibliothèque quand on est physicien, c'est un peu comme avoir "A la recherche du Temps Perdu" dans la sienne quand on est agrégé de lettres: même si on ne l'a pas lu, c'est indispensable pour être admis en société**.

 

Après avoir lu quelques unes de ses lectures, avec un certain plaisir d'ailleurs, il me semble qu'elles sont avant tout géniales pour "ceux qui ont déjà compris", au moins un minimum, la physique. Mises en perspectives, analogies, "calculs avec les mains", points de vue pertinents sur les problèmes actuels, etc. Le problème étant pour moi l'absence de base "solide", certains diraient "bête et méchante".

Un peu comme si on faisait directement un M2 Recherche sans avoir fait de prépa ou de L1. Comme si on s'attaquait à la physique des 50 dernières années sans rien piger à celle d'il y a 3 siècles. Un peu comme un De Gennes qui faisait des conférences de "vulgarisation" spectaculaires mais était beaucoup moins apprécié des élèves dans un cadre "formel".

Un piège donc: je suis persuadé que l'élève moyen est noyé, et que, pire encore, il ne s'en rend même pas compte. Le problème de la physique avec les mains, des analogies, quand on ne possède pas les bases de raisonnement et de calcul, c'est qu'on a l'impression de piger. Qu'on peut facilement trouver ça super intéressant, passionnant, sans mesurer les efforts nécessaires pour devenir ne serait-ce qu'un scientifique potable.

 

Bon, on peut débattre longuement sur l'enseignement de la science dans le supérieur (vous aurez compris que je suis plus partisan d'un enseignement pyramidal sans doute dans un premier temps rébarbatif mais rigoureux, plutôt que d'un enseignement qui se veut dès le départ vulgarisateur et excitant), mais je voulais aussi mentionner la préface des lectures, par Feynman himself, où il analyse avec un recul et une fraîcheur qu'on retrouve par exemple rarement dans la fonction politique***, ses deux années d'enseignement.

 

On y trouve ce passage clef:

The question, of course, is how well this experiment has succeeded. My own

point of view—which, however, does not seem to be shared by most of the people

who worked with the students—is pessimistic. I don't think I did very well by the

students. When I look at the way the majority of the students handled the problems

on the examinations, I think that the system is a failure. Of course, my friends

point out to me that there were one or two dozen students who—very surprisingly

—understood almost everything in all of the lectures, and who were quite active

in working with the material and worrying about the many points in an excited

and interested way. These people have now, I believe, a first-rate background in

physics—and they are, after all, the ones I was trying to get at. But then, "The

power of instruction is seldom of much efficacy except in those happy dispositions

where it is almost superfluous." (Gibbon)

"

 

"La question, bien sûr, est de savoir jusqu'où cette "expérience" a réussi. Mon point de vue, qui ne semble pas partagé par la plupart des gens ayant travaillé avec mes étudiants, est plutôt pessimiste. Je ne crois pas avoir été très bon. Quand je vois la façon que la majorité des élèves ont eu de s'attaquer aux examens, je pense que le système a été un échec. Bien sûr, mes amis me font remarquer qu'il y a eu une ou deux douzaines d'élèves, qui, de façon très surprenante, ont quasiment tout intégré de mes cours et faisaient preuve de curiosité sur bien des points intéressants. Ces gens-là possèdent désormais, je crois, une base de physique de premier ordre. Et ils étaient, après tout, ceux auxquels je m'adressais en premier. Mais, encore une fois, comme le dit Gibbon, "le pouvoir de l'instruction est rarement efficace, sauf dans les bonnes dispositions où il est de toute façon presqu'inutile"."

(traduction libre de moi-même)

 

Je ne sais pas qui est Gibbon (Wikipedia m'en indique plusieurs potentiels, un historien, un médecin et un poète), et sa vision de l'enseignement est assez pessimiste elle aussi, mais après presqu'un an, je crois déjà que je m'y rallie on ne peut plus.

 

Travaillant toujours dans l'urgence, que ce soit du fait d'un emploi du temps monstrueux ou de la procrastination, j'ai donné certains cours probablement très médiocres, d'autres dont je suis assez content. Les résultats des élèves dépendent, me semble-t-il, finalement peu de la qualité du cours. Les sérieux, les motivés (si j'enlève de cette catégorie ceux qui ne sont vraiment pas faits pour suivre des études mais qui ne l'ont pas encore compris ou admis) passeront toujours l'examen et assimileront des connaissances même en dépit d'une pédagogie douteuse. Il y aura toujours des petits malins qui pigeront suffisamment pour l'examen avant de tout oublier 7 minutes après, les besogneux qui parviendront à accrocher le 10. Etc.

Je ne suis pas sûr qu'un enseignant du supérieur ait beaucoup de pouvoir pour faire évoluer ces catégories. Il jouera à la limite, au moins peu, sur la quantité de connaissances acquises et sur la qualité de la compréhension d'une partie de ses ouailles.  

Exemple sur un cours dont je ne suis pas particulièrement ravi: 3 copies autour de 15, 1 à 10, 1 à 8.5. Et 4 en dessous de 5...

 

 

 

* au cours de celle d'aujourd'hui, il y eut entre autres un probable reproche sur mon indifférence à l'égard des élèves, en m'expliquant qu'aux US, il y a des "office hours" pendant lesquelles le Prof. est tenu de recevoir ses étudiants. J'aurais aimé lui rétorquer que j'y étais parfaitement favorable, dans la mesure où cela me donnerait aussi le droit de dire, à 8h45 (comme ce matin), à 18h30 (comme la dernière fois) ou pendant une rédaction d'ANR "désolé, ce n'est pas pendant les office hours, et là, je n'ai pas que ça à foutre".  

** oups, je ne les ai pas, mais j'envisage de les acheter... ok, depuis 3 ans.

*** la recherche scientifique est un domaine où les egos sont aussi boursouflés qu'en politique. Il me semble toutefois qu'on y est généralement plus lucide et objectif quant à ses erreurs éventuelles (en tout cas pas seulement dans la sphère privée).  

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10 mai 2011 2 10 /05 /mai /2011 17:21

Dans le métal comme partout, il y a ceux qui se prennent au sérieux, et les autres.

 

Et comme le monde du métal diffère finalement peu du royaume des bisounours, j'aime les premiers, mais j'apprécie aussi de temps à autre un brin de dérision dans ce monde de clichés.

 

Dans le seconde catégorie, nous avons donc par exemple The Traceelords, groupe allemand dont le nom est dérivé d'une fameuse actrice des années 80.

Ils ont un peu arrêté depuis, mais ils se sont fait connaître au début des années 2000 en reprenant à la sauce glam des tubes disco (me fauchant ainsi une idée géniale que j'avais eu dès le lycée).

 

 

 

Dans le chemin inverse, on a Hellsongs qui connaît un certain succès (et vient visiblement de splitter), en reprenant des tubes métal à la sauce musique lounge.

L'une de mes préférées est une reprise de W.A.S.P., I wanna be somebody:

 

 

Un esprit légèrement décalé, mais les deux s'écoutent bien, je trouve. Priscilla, étonnamment, préfère la reprise à l'originale.

On peut écouter les deux albums de Hellsongs sur deezer: on y trouve du Metallica, du Maiden, du Helloween, du Black Sabbath, etc. Que du lourd, et franchement bien fait.

 

 

Et puis bizarrement, ce sont mes idoles, les gardiens du temple "true metal" qui ont su le mieux sublimer l'inspiration des groupes qui souhaitaient leur rendre un hommage original.

 

Je peux citer une reprise de Brother of Metal par un groupe brésilien nommé S.H.A.P.T.:

 

 

Et une de Metal Warriors par le groupe français Ultra Vomit, dont la spécialité est la reprise de comptines enfantines en version hardcore (ce sont des amis des fameux Gronibard): on peut l'écouter sur leur ancien site, ici (en bas de la page, Reggae Warrior).

 

Ou aussi la version a cappella de Kings of Metal par Van Canto, dont j'ai déjà parlé (si je ne suis pas sûr de leur auto-dérision, cela n'enlève rien à leur comique). 

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9 mai 2011 1 09 /05 /mai /2011 11:17

N'ayant pas réussi à obtenir de table* chez Septime, le nouveau "bistronomique" menu-unique à 50 euros faiseur de buzz de la capitale, ouvert il y a 10 jours par l'ancien chef d'Agapé et à l'époque plus jeune étoilé de France, chroniqué de façon dithyrambique 3 semaines avant son ouverture, chroniqué depuis par toute la critique qui compte - ce qui laisse supposer que peu de "vrais" clients ont pu y aller- et probablement déjà complet pour les 3 prochains mois, je voudrais vous parler d'un autre futur monument de la gastronomie, Chez Minus (la taverne du petit homme) à Capbreton, Landes.

 

Décoration épurée, très scandinave: grandes tables d'hôte de 8-10 personnes dans le plus pur style Emmaüs et bancs en bois clair, sobre. Les assiettes en carton, les saladiers en plastique pour y déposer les coquilles de fruits de mer et crustacés et les fameux verres duralex, donnent un côté casual qui n'est pas sans rappeler le lounge new-yorkais et le Philippe Starck old school. 

La salle ouverte rend certes l'atmosphère un peu bruyante, mais donne une impression d'espace quasi planante, renforcée par les poutres apparentes et le haut plafond. Un côté "ancien hangar qui ne paye pas de mine" un peu destroy, qui devrait convaincre l'amateur parisien des "soirées squat".

Service virevoltant de jeunes demoiselles accortes passées par les meilleures maisons régionales, comme le Mega Macumba de Mérignac.

 

Une cuisine qui valorise le produit pour le produit, sans chichis: on pense notamment aux moules "de saison" à 8 euros 50 délicatement aillées, dans un jus de cuisson "secret" majoritairement lipidique, proprement addictif. Les sardines grillées ne sont pas en reste, comme les crevettes. Le tout est superbement dressé dans de grandes marmites imitation terre cuite. Les frites, allumettes, sont délicieusement croquantes et le Magnum Gervais en dessert est finement caramélisé pour une touche de douceur bienvenue.

On notera que la qualité n'est pas ici au détriment de la quantité, et qu'on sortira repu.

Je n'ose parler des pichets de 75cl de rosé ou de rouge à 8 euros, issus des meilleurs cépages européens.

Quant à la cuisine ouverte, elle permet d'admirer le travail de la brigade, à la Jean-François Piège.

 

Bref, pour 18 euros par personne, un moment simple mais pourtant pas dénué d'ambitions, idéal pour un enterrement de vie de garçon composé de 12 alcoolos en perdition, déjà très largement imbibés après 24h de marathon picole, dont un déguisé en Mario Bros**.

Mais aussi, je n'en doute pas, pour un dîner romantique ou un anniversaire de mariage.

 

Sans réservation, preuve d'un succès qui égale presque celui de Saturne.  

Je pense qu'on en reparlera: d'après mes sources, le New-York Times devrait aussi y consacrer un article.

 

Pour la suite de la soirée, je recommande le Rock Food d'Hossegoor, autre lieu chic et choc, clientèle classy (adolescents en fleur et à appareils dentaires, vieux beaux typés surfeurs sur le retour ou mias de station balnéaire, businessmen cheaps en goguette qui font péter les bouteilles et le mythique Stéphane Plaza - qui a même sa page wikipédia en anglais, c'est dire s'il est famous - en guest star de choc), musique innovante et cérébrale délivrée par un DJ de classe mondiale. Bref, un must (les photos du site parlent d'elles-même, je crois).

 

 

 

 

 

* non mais en fait j'ai pas essayé, hein, faut pas déconner.

 

** le service qui en a sûrement vu d'autres fera preuve d'une patience forçant l'admiration pour la prise de commande, ça fera rire les tablées voisines, et les petits enfants voudront même être pris en photo avec Mario à l'haleine pourtant inflammable.

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4 mai 2011 3 04 /05 /mai /2011 19:04

Jeudi, soirée d'adieux d'un joyeux camarade en partance pour l'Argentine. Un petit sandwich, beaucoup trop de pintes de Pelforth (une bière qu'elle fait mal au crâne), et un coucher a 2h30.

Vendredi, soirée "verrines" (ambiance un dîner presque parfait avec plus d'humour) avec d'anciens collègues. Pas mal de picole aussi, coucher à 1h.

Lever à 7h pour assurer l'encadrement de 8h de travaux pratiques le samedi.

Samedi soir, resto et rosé, couché tôt (23h).

Dimanche, semi-grasse mat' (10h), avant de picoler devant la demi-finale de coupe d'Europe de rugby. Et d'aller en urgence aider au nettoyage par le vide du pote censé partir en Argentine le lendemain, qui venait de se rendre compte qu'il lui restait 10m3 de merdes à virer de son appart' avant l'état des lieux. On finit au chinois du coin, et moi au pieu à minuit.

Lundi soir, foot de 21h à 22h (avec superbe victoire à la clef qui nous permet d'envisager la qualification pour les phases finales de la Coupe) après 3h d'amphi.

Mardi, jury de mémoire d'ingénieur, puis départ en RER pour rejoindre le séminaire-workshop de notre futur labo d'accueil, histoire de se présenter et de faire connaissance. Pas mal d'alcool au repas, avant de se finir à l'armagnac et de se coucher à 1h du mat' pour se réveiller le lendemain à 7.

Retour ce soir sur Paris, vendredi matin départ sur la côte Atlantique pour un enterrement de vie de garçon avec 4 soiffards pour en rejoindre quelques autres. Au menu du week-end, picole, glandouille, plage, picole, conneries, picole, bars, boîtes, fêtes au jambon et élection de miss sud-ouest, et picole.

Vu mon état à l'heure où j'écris ces lignes, et qu'entre-temps le montage des quelques derniers meubles est aussi au programme, je m'attends au pire pour la semaine prochaine. 

Ou cela ne se calmera pas vraiment d'ailleurs, même si on sera plus dans le haut de gamme (Michel Rostang jeudi, et a priori deux autres bon restos dans la semaine)...

 

 

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29 avril 2011 5 29 /04 /avril /2011 12:07

Quand on est en école d'ingénieur et qu'on part faire un stage de 4-6 mois aux US, les choses sont un peu complexes, mais généralement l'école maîtrise à peu près la situation (en tout cas dans la plupart d'entre elles, qui envoient chaque année la moitié de la promo à l'étranger).

 

Quand on part en post-doc ou en thèse, ou en année de césure à la fac, c'est souvent la panique à bord. En tout cas, ça l'était dans mon cas.

On passe des semaines à lire le site du consulat, à obtenir des infos de potes qui sont déjà partis, à glaner des infos qu'on ne comprend pas vraiment, etc.

Visas J-1, F-1, mach-1?

Assurance santé, compte en banque, logement, salaire, permis de conduire, bagnole... qui contacter à l'Université, etc?

Bref, on a l'impression de partir avec sa bite et son couteau, et advienne que pourra.

 

J'ai appris il y a quelques semaines un peu par hasard qu'il existait une commission franco-américaine, dérivée des programmes Fulbright, dont j'ignorais également l'existence, mais qui sont paraît-il très prestigieux aux US: aide à l'échange international, par le biais de bourses de diverses sortes, etc. Certains "alumni" boursiers Fulbright sont particulièrement éminents et obtenir une bourse Fullbright est paraît-il un bon moyen de s'ouvrir bien des portes là-bas.

 

Bref, cette commission, outre la distribution de quelques bourses, de voyage ou même de post-doc (a priori plutôt pour les sciences sociales), organise chaque année, au printemps, une réunion d'information générale pour les futurs expatriés, traitant de toutes les questions dont je parle ci-dessus, et plus encore.

Le prix de l'inscription est de 5 euros, les infos sont loin d'être exhaustives dans la mesure où la réunion dure 4 heures. Mais ça permet de poser quelques bases franchement utiles, d'avoir une vision d'ensemble des différents problèmes, et de prendre contact avec des gens qui seront par la suite en mesure de vous aider ou de répondre à des questions plus spécifiques.

 

Je me suis retrouvé à intervenir lors de la réunion cette année (pour des raisons de logistique, il y a plusieurs journées "identiques", cette semaine et la suivante), pour raconter mon expérience, et j'ai trouvé ça très bien (pas ce que j'ai raconté, hein, la journée entière). Bonne idée, bonne réalisation dans la limite d'assez faibles moyens. Bonne ambiance, hormis les quelques auditeurs habituels qui tiennent absolument à ce que l'on aborde leur cas particulier au détriment du "plan de travail" global et du timing serré.

 

Je ne sais pas quelles sont les modalités d'inscription et il semble que le site ne fasse pas spécialement de la pub pour l'évènement, mais je pense que c'est à connaître si vous envisagez de partir. Le public classique est composé d'étudiants en échange (type 3ème année d'école de commerce ou d'ingé) qui savent déjà qu'ils vont partir (on n'aborde donc pas les recherches de financement et autres), mais les informations sont suffisamment générales pour être d'intérêt pour tous les futurs expatriés US (dans le cadre d'un visa non-immigrant).

Typiquement, le type d'évènements dont j'aurais aimé connaître l'existence avant de partir, plutôt que deux ans après être revenu...

 

N'hésitez pas à contacter l'équipe, très sympa, qui j'imagine prendra soin de vous tenir au courant. Seul inconvénient, comme souvent en France, il faut habiter Paris (ou être prêt à y venir)...

 

http://www.fulbright-france.org/gene/index.php?sizeup_=&sizeup2009=&referer2=&poste=

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27 avril 2011 3 27 /04 /avril /2011 11:59

La couverture de Charlie Hebdo (que je ne lis d'ailleurs pas), pleine de finesse, de subtilité et de bon goût, m'a néanmoins bien fait rigoler:

 

64101408.jpg

 

(Mme Le Pen a récemment exclu un élu FN, coupable d'avoir posé pour une photo en faisant le salut nazi devant un drapeau à croix gammée - si on ne peut plus se marrer en privé entre gens de bonne compagnie, me sussure B. Gollnisch...).

 

 

D'ailleurs, une coïncidence amusante sur la même thématique, remarquée ce week-end au cours d'une balade parisienne: la boutique de John Galliano* dans le 1er arrondissement fait face à la place Maurice Barrès**.

Etonnant, non? 

 

 

 

 

* "I love Hitler"

** "Que Dreyfus ait trahi, je le conclus de sa race" 

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26 avril 2011 2 26 /04 /avril /2011 09:53

Comme je suis à la fois occupé et en panne d'inspiration, je souhaitais rapidement vous faire part de la floraison récente d'un "pénis de titan" (amorphophallus titanum) dans le jardin botanique de ce trou qu'est Bâle. 

"Son pistil long de deux mètres s'est déployé dans l'air humide, entouré d'une couronne de couleur violet pourpre", comme l'écrit, inspiré, le journaliste du Monde.

 

Notons que cette plante extrêmement rare met une quinzaine d'années pour fleurir (le tubercule doit peser 20 kilos), que la floraison dure ensuite quelques jours seulement. Et que la plante dégage une puissante odeur de charogne, pour attirer les insectes qui la pollinisent*.

 

Vous trouverez un diaporama ici (plus de 500 visiteurs par heure se sont précipités pour l'admirer): www.20min.ch/ro/news/insolite/story/21701710, dont je tire la photo ci-dessous.

 

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* C'est amusant de remarquer que tout ce qui dans la nature ressemble à un zgueg a aussi la particularité de dauber sévère. Par exemple, le satyre puant ou phallus impudicus, champignon de la famille des phallacées (et dont le nom, si j'en crois Wikipédia, est inchangé depuis le 18ème siècle, ce qui est rarissime pour un champignon).

 

414px-Phallus impudicus docs009 (b)

 

 

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19 avril 2011 2 19 /04 /avril /2011 13:45

"Marche pas dans la mode, ça porte malheur".

Pierre Desproges. 

 

 

Il est donc bon de consulter régulièrement les "faiseurs d'opinion" pour savoir quelles sont les "références culturelles" du moment et les éviter soigneusement, au moins pendant un temps, parfois à jamais.

 

Dans le cas des restaurants parisiens, il s'agit principalement de repérer les néobistrots avec menu unique à 40 euros "suivant l'humeur du chef" et vins naturels, où tous les trentenaires, le jean slim sur les chevilles, acceptent en souriant des procédures de réservation plus contraignantes et humiliantes que celles pour le renouvellement d'une carte de séjour en Seine Saint-Denis.

Pour cela, rien de plus facile: il convient de lire les agences de pub déguisées en blog (à moins que ça ne soit l'inverse).

 

D'autre part, hier a été publiée la liste des 50 meilleurs restaurants du monde, autre classement effectué selon des critères obscurs par un jury dont on ne sait trop comment il est selectionné et qui en fait partie, qui a néanmoins réussi à s'imposer comme une référence absolue (reflétant "le goût de l'époque") aux yeux des principaux media à qui ça évite de faire un quelconque travail de journalisme, et donc des quelques gogos qui s'y réfèrent encore, ou de ceux qui ne peuvent s'empêcher d'aimer tout ce qui brille, même un peu toc.

Cela dit, si vous me lisez régulièrement, vous savez que tenter de comprendre ce besoin généralisé de classements quel que soit le domaine, surtout le moins aisément quantifiable, est l'une de mes marottes.

 

Donc, venons en au fait: le "meilleur restaurant français" est, depuis deux ans, le Chateaubriand, symbole des établissements dont je cause au troisième paragrahe (et ailleurs). Devant les pointures de la gastronomie française, que sont les établissements de chefs comme Gagnaire, Savoy, Bras, ou même Ducasse et Robuchon, etc.

 

Bien sûr, ne nous méprenons pas, le but de ce classement, par la polémique facile qu'il sait soulever, est aussi de faire parler de lui et de la marque qui le sponsorise par des abrutis dans mon genre qui n'ont rien de mieux à faire - ça sort pendant les vacances de Pâques, les marketeux pensent à tout - : que ce soit en bien ou en mal n'est qu'anecdotique.

 

Bref, j'ai pondu dans les commentaires du lien ci-dessus un petit texte. Comme je le trouve pas mal, malgré son côté T.O.C. et peu porté sur la mesure, je me le réapproprie:

 

Un clubber autodidacte (Inaki Aizpitarte, le chef du Chateaubriand, note de l'auteur) dont le "signature dish" est de la betterave râpée servie par d'autres beaux gosses clubbers taciturnes, dans un troquet où l'Escoffier sert à caler la commode des toilettes, mais où il faut réserver deux mois à l'avance...

C'est ça le goût de l'époque.

 

Vous me direz, dans leur ipod (référence à un commentaire précédent de l'article initial, note de l'auteur), y a plein de gens qui ont du Benjamin Biolay ou du Julien Doré et qui sont persuadés que Brassens, c'est juste un square du 15ème.

Des qui sont persuadés que le côté "anar des beaux quartiers", le côté un peu méprisant, toujours l'air de s'emmerder et de prendre les autres pour des cons, à la Houellebecq, c'est synonyme de talent et de profondeur de pensée.

Qui pensent que l'attitude prédomine largement la substance.

 

Mais bon, autant un Kurt Cobain peut "révolutionner" la musique rock en "ne sachant pas jouer" (et encore, pour combien d’ineptes qui auraient mieux fait de rester confinés dans leur garage ?), autant la cuisine est un artisanat avant d'être un art, où la maîtrise parfaite des bases me semble nécessaire.

J'ai quand même du mal à admettre qu'un type à la M. Batali (autre entrepreneur à succès et autodidacte "formé" dans une auberge familiale en Italie où il était considéré comme une tâche par la mamma) soit perçu comme l'un des "meilleurs" chefs du monde.

Ouais, savoir couper en dés une racine de topinambour, rajouter le sourcil froncé une pâquerette dessus et avoir une bonne compréhension de ce que les blaireaux attendent du business pour vendre sa tronche, c'est top, mais j'ai plutôt foi en un M.O.F. qui prépare un lièvre à la royale.

Je préfère un chef connu parce qu'il s'est formé chez les grands et qu'il respecte son métier sans se prendre pour C. Ronaldo que parce qu'il a ses entrées au VIP et qu'il s'est tapé une ex de la Star Ac.

 

Ca ne fait guère que 10 ans qu'on starifie les chefs*, et ce n’est pas forcément une bonne idée si la conséquence est de se retrouver avec des classements de ce genre : corollaire, au lieu d’être une fête, aller au restaurant devient une procession panurgesque semi-béate, semi-masochiste.

Et on commence à faire de même avec les bouchers, les boulangers...

Bientôt le top 50 des plombiers.

 

plombier-polonais.jpg

 

 

* Le premier dont on a commencé à (trop) voir la tronche était Bocuse, il y a 40 ans, mais au moins ça restait confiné à la cuisine, en uniforme et avec une casserole à la main. Pas en pseudo-gravure de mode. Je pense que ça s’est emballé avec Marc Veyrat en poète partant à la rosée du matin chercher des herbes dans la prairie fringué à la BHL. Et, de l’autre côté de l’Atlantique, avec Batali, qui, à force de prendre de la coco dans les endroits chébrans, a fini par attirer chez lui une clientèle de semi-wannabees et à décrocher une émission de téloche où son côté larger than life a fait le reste.

 

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