Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Présentation

  • : La vie au labo
  • : Les pensées - j'ose le mot- diverses d'un jeune scientifique ayant obtenu un poste académique à l'Université, après presque trois années en post-doctorat dont deux au fin fond du Massachusetts. Ca parle de science (un peu) mais surtout du "petit monde" de la science. Et aussi, entre autres, de bouffe, de littérature, de musique, d'actualité, etc. Et de ma vie, pas moins intéressante que celle d'un autre.
  • Contact

Profil

  • mixlamalice
  • Misanthrope optionnellement misogyne et Esprit Universel.

Recherche

12 avril 2007 4 12 /04 /avril /2007 08:34
Mais, te dis-tu depuis quelques semaines, ce blog est censé décrire la vie d'un thésard en son labo. Pourquoi donc Mix le trublion nous boursoufle-t-il alors le cortex avec ses analyses politiques dont la pauvreté n'est pas sans rappeler les plus belles pages d'Alain Finkelkraut, l'auto-proclamé "chantre de l'innapartenance" (mais qui nous fait quand même bien comprendre pour qui il faut voter).

Bref, soyons plus légers, cools, à la fraîche, détendus du gland, et pour ce faire, voici la copie d'un mail que j'ai adressé au labo avant-hier.

Bonjour,

Je suis usuellement peu enclin à me donner le rôle du chevalier blanc, mais le week-end pascal et quelques observations récentes ont inspiré ma plume (qui est blanche aussi, contrairement au sujet de ce qui va suivre).
Je m'excuse d'avance auprès de l'immense majorité des gens bien élevés qui peuplent notre laboratoire, mais je ne dispose pas des noms des quelques gougnafiers (à moins que, de façon moins manichéenne, nous, et nos petits travers personnels, soyons tous un petit peu coupables, et que tant de petipeus associés finissent par engendrer un grospeu).

Les toilettes: Une récente publication (Coprovitch J., Pooh H-W et al., Nature, 37, 2004) ayant montré sans équivoque que même les filles font caca, ce paragraphe sera peut-être d'utilité générale. Il est de bon ton après la grosse commission (et même après la petite) de tirer la chasse. D'autre part, je sais que l'effort peut paraître surhumain, mais lorsqu'un mauvais kebab de la rue Mouff' cause ce que la décence convient d'appeler des traces de pneu au fond de la cuvette, on (je veux dire, l'utilisateur d'après) appréciera l'usage de la petite balayette généralement en bas à droite à côté du trône (parfois, en bas à gauche).

Voila, je terminerai sur les belles paroles du grand philosophe Yannick Noah, pour un monde (et un laboratoire) meilleur
"Puisqu'il faut changer les choses
Aux arbres citoyens !
Il est grand temps qu'on propose
Un monde pour demain !"

Ah ça fait du bien, ça faisait longtemps que je n'avais pas parlé de cacas. D'ailleurs, café du matin... il est l'heure.
Partager cet article
Repost0
4 avril 2007 3 04 /04 /avril /2007 11:28
Je suis un artiste dégagé, disait Pierre Desproges.

Personnellement, je ne suis pas un artiste, mais j'avais la prétention d'être dégagé.

Pourquoi? Eh bien, parce que (cf mon article sur Harry G. Frankfurt), quand un citoyen lambda au cerveau lambda estime qu'il est de son devoir d'avoir un avis sur tout (ou surtout un avis), il raconte énormément de conneries. Et donc, plutôt que d'aggraver mon ulcère en m'impliquant émotionnellement dans ce processus, je préférais en rire, me moquant des vains engagements et des envolées lyrico-humanistes en vogue dans les cercles abonnés à Bien-Pensant Magazine.

Or, les années passant, je m'aperçois, malheureusement, que c'est un engagement dur à tenir.
Je me politise (je vais sans doute même aller voter, dans trois semaines, c'est dire), je prends parti (contre et non pas pour), comme le montrent quelques articles dans ce blog (heureusement peu nombreux), et moi aussi je me mets à raconter des conneries, et je m'irrite quand j'en entends d'autres qui contredisent les miennes.

Vite, calmons ces ardeurs post-adolescentes par un peu de bromure, quelques flagellations fessières avec des orties fraîchement coupées et la relecture intégrale des Chroniques de la Haine Ordinaire.
Partager cet article
Repost0
19 mars 2007 1 19 /03 /mars /2007 19:57
A Santa Barbara, j'ai retrouvé la soeur jumelle de mon aimée, elle-même en post-doctorat là-bas.
Après ma visite de labo, nous nous sommes retrouvés en début de soirée pour aller faire un petit resto.
Nous passâmes auparavant quelques minutes à mon hôtel, histoire que je puisse passer des fringues plus relax et poser mon ordi portable.
Nous repartîmes environ dix minutes après être arrivés. En sortant, je croisais le regard pétillant du portier et crus y lire quelque chose du genre "Ah ils sont forts ces frenchies. Il est pas là depuis un jour et déjà il a emballé".

Il devait sûrement penser aussi un truc du genre "par contre, 10 minutes tout compris, ça doit pas être le coup du siècle"...
Partager cet article
Repost0
18 mars 2007 7 18 /03 /mars /2007 16:02
Paumé au Holiday Inn de Amherst, petite bourgade de la New England, qui, outre l'université du Massachussets, comprend une rue et au moins sept magasins.
Je me retrouve chez Wendy's, un ersatz de Mc Do, à 9h du soir, devant un bon gros dégueu burger. Dans le fast-food autour de moi, trois jeunes filles, toutes obèses -  le menton de l'une était même  joliment aggrémenté d'un bouc n'ayant rien à envier au mien- se goinfrant goulument de produits surgras.
Est montée alors en moi une espèce de désespoir, de doute existentiel, de type, comment dire...
Ah voila: "mais qu'est-ce que je branle là?". Je ne le sus que plus tard, cette soirée présageait d'une fin de séjour, euh, comment dire... oui, voila, j'ai trouvé le mot: à chier.
En vrac, crêve carabinée due à la putain de clim que les ricains foutent partout (ou encore à la transition brutale des 25° de la Californie aux 0° de Boston) 1h30 de retard sur un vol d'une durée initiale approximative de 1h30. D'où une correspondance ratée, puis finalement une arrivée dans la vallée de Lehigh (vous savez pas ou c'est, c'est pas grave) à 0h00 au 21h. Le professeur qui devait venir me chercher à l'aéroport a apprécié. Mais le transporteur aérien a entretemps perdu mes bagages. Malheureusement une tempête de neige violente le lendemain ne m'a pas permis de récupérer le-dit bagage avant de rentrer en France.
Enfin bon ça y est je suis rentré, décalqué, mais vivant.

PS: Avec une efficacité rare, mes bagages m'ont ete reexpedies moins de deux mois plus tard (ils ont trouvé le moyen de se tromper de jour pour la livraison, malgré la prise de rendez-vous, tombant au moment ou je n'etais pas la)
Partager cet article
Repost0
18 mars 2007 7 18 /03 /mars /2007 11:11
Ils sont forts, ces ricains.
Dans un bar, les serveurs vous demandent s'ils peuvent vous "offrir" quelque chose.
Dans un hôtel, vous êtes un "hôte" ou un "invité".
Eh oui, on ne parle jamais de client, de pognon. Comme partout, on vous sodomise, mais aux US on utilise beaucoup de vaseline pour que vous ne sentiez rien passer.

Autre point amusant: chaque matin, dans les hôtels, après le service de nettoyage de chambre vous trouvez une petite carte sur votre lit ou est écrit:
"Conchita a eu l'extrême fierté de préparer votre chambre".
Bon, sans vouloir faire de mauvais esprit et dénigrer le boulot de femme de chambre, "extrême fierté" me semble un terme manquant quelque peu de retenue. Et puis, ne nous voilons pas la face, je crains qu'il n'y ait qu'une raison à ce que l'"hôte" connaisse la nom de sa femme de chambre: s'il souhaite s'en plaindre (comme ça, on sait que c'est Conchita qu'il faut virer).
Partager cet article
Repost0
11 mars 2007 7 11 /03 /mars /2007 05:15
Maintenant à Santa Barbara.
D'autres remarques en vrac sur ces petites différences culturelles (en voie de disparition?)

-Les américains prennent l'avion. Beaucoup. Les aéroports sont bondés, quels qu'ils soient, quelle que soit l'heure, quel que soit le jour. Ils prennent l'avion pour traverser le pays (jusque là ça semble logique), mais aussi pour faire 200 kms, ce qui est plus étonnant, pour un français (qui aurait plutôt tendance à utiliser sa voiture ou le bon vieux train. De toute façon, nous n'avons pas le choix, les lignes aériennes de 200 bornes, chez nous, ça n'existe pas).
Et dans l'avion, l'américain aime bien avoir ses affaires chéries auprès de lui, au cas où il s'écraserait. Il profite donc au maximum de ses deux bagages et 20 kilos permis en cabine pour bourrer à mort les compartiments au-dessus de sa tête. A vrai dire, je n'arrive pas à comprendre. De quoi a-t-on besoin dans une cabine? Un bouquin, trois journaux, un baladeur, éventuellement un gilet pour les frileux, et un ordi portable pour les hommes pressés (encore que la plupart ne s'en servent que pour mater les DVDs). Vous me direz: ça évite d'avoir à récupérer les valises en soute si on voyage suffisamment léger pour tout prendre avec soi. Mais non. En plus du reste, ils ont l'énorme valise modèle Obèso d'approximativement 1 mètre cube enregistrée. Bref, un mystère.
Et les américains, ils aiment aussi les téléphones portables et autres pagers. A tel point qu'à peine une roue posée au sol à l'aterissage, le commandant prend la parole pour annoncer à tous que l'usage du portable est maintenant autorisé (de toute façon ils ne l'avaient pas attendu). Puis 80% d'entre eux se met à passer en moyenne 5 coups de fil entre le moment où l'avion se pose et celui ou l'on peut enfin descendre, soit environ 7 minutes plus tard.
-Toujours à propos d'aéroports (10 fois l'avion en 14 jours, j'ai de la matière), notons le sens de l'humour plus qu'approximatif des agents de sécurité ricains, quel que soit l'aéroport. Ces gens là sont investis d'une mission, en tout cas ils y croient dur comme fer et ils font tout pour que nous y croyions aussi.
A peine arrivé à Chicago après 8h de vol, et in a hurry (je commence à parler comme Van Damme) pour la correspondance avec Denver, j'ai bêtement oublié d'enlever le portable de mon sac. Je ne vois pas l'intérêt, mais le portable doit passer seul aux X. Le gars looké cowboy me regarde sans sourire derrière ses lunettes fumées, mastiquant furieusement son chewing-gum: "maintenant on va devoir faire des vérifications supplémentaires" (très genre, toi tu vas en chier). Ne voulant pas rater mon avion, je commence à déballer mon sac. "Don't touch anything!" Ok, Chuck, calm down (je me suis retenu de faire une blague sur les bombes, c'est assez mal vu là-bas).
Deuxième exemple, deuxième cow-boy, à Denver cette fois, alors que nous sommes en chaussettes attendant de passer au détecteur, montrant à la foule une bouteille de crême Nivéa et beuglant "c'est à cause de ça qu'ils ont raté leur avion,ouais. Parce qu'ils ont eu la flemme d'enlever ça de leur sac. Maintenant ils ont de gros ennuis ouais". C'est bien cowboy. Bravo. T'as sauvé le monde.

-Je reviens maintenant sur leur bonhomisme. Invité à visiter un laboratoire à Chicago, je fus invité à son domicile par le professeur, reçu très gentiment par sa femme et ses deux enfants pendant deux nuits. J'ai même joué au monopoly avec la famille. Sachant que cette invitation était, certes de façon informelle et décontractée, mais tout de même un peu comme un éventuel entretien d'embaûche, j'ai trouvé cela fort sympathique et relaxant. Je ne suis pas sûr que cette attitude serait fréquente en France, même chez les scientifiques qui sont plutôt des gens accueillants et où le principe d'entretien d'embauche n'a que peu à voir avec ce qui peut se faire en entreprise (pour faire clair, je vois bien un prof français, s'il est bon enfant, inviter son éventuel futur thésard ou post-doc au resto, mais le faire pioncer chez lui et jouer à des jeux de société avec ses gamins, même s'il vient de loin, je ne crois pas, non).
Partager cet article
Repost0
7 mars 2007 3 07 /03 /mars /2007 18:37
Actuellement en congrès dans la (belle?) ville de Denver, Colorado, USA, je ne peux que remarquer certaines différences dans le mode de vie.
Les voici, en vrac:

-Les américains boivent leur eau glacée (minimum 12 glaçons pour 12 cls) et leur café excessivement léger (le café "robuste" a la couleur d'un thé peu infusé) mais ils le boivent à coups de demi-litres.
-Pour rester dans le domaine de la (mal-)bouffe, les ricains mangent tôt. Hier soir, le professeur qui m'a fort gentiment invité m'a demandé si ça ne me dérangeait pas de dîner "pretty late". Le rendez-vous était à 20h...
-La cuvette des toilettes est remplie d'eau aux deux tiers. Cela a pour effet d'éviter des éclaboussures toujours peu agréables lorsque le caca est trop dense (vu qu'il tombe de moins haut). Autre avantage, les étrons se brisent moins, il est plus facile de les observer dans toute leur éventuelle splendeur, sans artefact dûe à une chute vertigineuse.
-Les rues ne sont définitivement pas faites pour les piétons, même dans une ville à taille "humaine" comme Denver: minimum 4 files de voitures, maximum pour traverser quand le feu passe au rouge une fois tous les quart d'heure: 10 secondes (avec un chronomètre qui s'affiche). Comme les quatre voies représentent bien 20 mètres à traverser, il ne faut pas être distrait ou impotent.
-Les salles de gym pullulent. En contrepartie, 90% des restaurants sont des fast-foods vendant pizzas ultra-grasses ou burgers dégoulinants et sodas en version 1 litre minimum, et il existe un bus traversant le downtown de long en large qui s'arrête à chaque bloc (c'est à dire grosso modo tous les 50 mètres), à raison d'un par minute. Remarquez, cette différence la n'en sera peut-être plus une dans peu de temps.
-La communication n'est ici pas un vain mot. Imaginez un employé d'hôtel dont le rôle, tous les matins, consiste à dire à chaque client "bonjour comment allez-vous? moi je vais superbement bien depuis que je vous ai vu, vous mon hôte favori" etc. Sans compter les sourires, les bonjours, les débuts de conversation entre inconnus. Quand on vient de Paris, où la seule interaction entre deux inconnus est généralement une invective ou un regard haineux, ça change.
Partager cet article
Repost0
17 février 2007 6 17 /02 /février /2007 13:24
Pour les non-initiés, les commentaires de Patrick Bruel donnent à peu près ça:

Il était chipleader. Malheureusement après quelques bad beats dont une flush sortie à la river, il s'est retrouvé short stack et un peu on tilt. Son adversaire,au bouton avec une american airlines, voulait la jouer slow play pour profiter de son rush, mais il lui fait all in sur un check raise après le flop, tentant le bluff avec ses suited connectors. L'autre a callé, et ça y est, ni le turn ni la river ne se sauvaient, il était out.

Alors, ça ne vous donne pas envie de vous y mettre?
Partager cet article
Repost0
9 février 2007 5 09 /02 /février /2007 16:08
"Le roman le mieux vendu de tous les temps! Le phénomène devenait de plus en plus inexplicable. Aucune analyse littéraire, du moins, ne pouvait l'expliquer. Dans l'accueil fait au livre, il y avait sûrement eu un stade décisif où l'élan acquis par ses ventes s'était nourri de lui-même: plus ses lecteurs étaient nombreux, plus étaient nombreux ceux qui "devaient" le lire."
David Lodge, "L'auteur! l'auteur!"

Non, il ne parle ni de Harry Potter ni du Da Vinci Code, puisque ce livre est une biographie plus où moins romancée de l'écrivain américano-anglais Henry James, à la fin du 19ème siècle.
Le roman en question est "Trilby" de DuMaurier, paru dans les années 1890. A l'époque, l'engouement fut tel en Angleterre et aux Etats-Unis, qu'une ville fut baptisée ainsi en Floride, que "trilby" est rentré dans le langage courant anglais (il désigne un style de chapeau porté par l'héroïne)... Ces faits sont réels, je vous laisse chercher sur Internet.

Et aujourd'hui, qui connait "Trilby" et Du Maurier (en fait, le bouquin est semble-t-il encore relativement connu en Angleterre, enseigné dans les jeunes classes, mais hors des frontières, la renommée a clairement pâli)?

Alors, dans 100 ans, quel avenir pour J.K. Rowling et Dan Brown?
Partager cet article
Repost0
9 février 2007 5 09 /02 /février /2007 11:26

Même remarque que pour l'article précédent.

Marcel Prout a écrit:
Mon père haussait les épaules et il examinait le baromètre, car il aimait la météorologie, pendant que ma mère, évitant de faire du bruit pour ne pas le troubler, le regardait avec un respect attendri, mais pas trop fixement  pour ne pas chercher à percer le mystère de ses supériorités. Mais ma grand'mère, elle, par tous les temps, même quand la pluie faisait rage et que Françoise avait précipitamment rentré les précieux fauteuils d'osier de peur qu'ils ne fussent mouillés, on la voyait dans le jardin vide et fouetté par l'averse, relevant ses mèches désordonnées et grises pour que son front s'imbibât mieux de la salubrité du vent et de la pluie. Elle disait "enfin, on respire !" et parcourait les allées détrempées - trop symétriquement alignées à son gré par le nouveau jardinier dépourvu du sentiment de la nature et auquel mon père avait demandé depuis le matin si le temps s'arrangerait- de son petit pas enthousiaste et saccadé, réglé sur les mouvements divers qu'excitaient dans son âme l'ivresse de l'orage, la puissance de l'hygiène, la stupidité de mon éducation et la symétrie des jardins, plutôt que sur le désir, inconnu d'elle, d'éviter à sa jupe prune les taches de boue sous lesquelles elle disparaissait jusqu'à une hauteur qui était toujours pour sa femme de chambre un désespoir et un problème.


Ce court passage, si merveilleusement bien écrit, est à mes yeux le révélateur ultime de tout ce qui fait de Marcel Prout un écrivain qu'il fait bon avoir dans sa bibliothèque pour briller lors des dîners mondains, mais qu'on n'a en fait pas lu parce que, avouons-le, oui, c'est chiant.

Oui, écrire une phrase de quinze lignes grammaticalement correcte, et qui plus est, sans faute d'orthographe, possédant d'autre part des mots de plus de trois syllabes ainsi que de multiples subordonnées plus surchargées d'adjectifs les unes que les autres, et dont la poussivité relève de l'inommable est une gageure, mais j'estime cependant que cela n'a rien avoir avec une quelconque qualité de plume, tant il est vrai que, comme le parlé du reste, l'écrit se doit d'aller à l'essentiel, et ne pas se laisser aller à des circonvolutions douteuses dans le but non-avoué, ce qui le rend d'autant plus exécrable, de distraire le lecteur et de lui faire oublier qu'on n'a rien à raconter, procédé que l'on peut également retrouver dans le cinéma d'auteur -je pense par exemple à un film comme Lost in translation, encore que ce choix ne soit peut-être pas le plus pertinent qui soit puisque ce film reçut un certain succès commercial dans notre beau pays, ce que l'on peut toutefois concevoir puisque nous sommes toujours à la pointe de l'élitisme - encensé par les intellectuels voyant du talent dans ce qui n'est que de la loghorrée épuisante et appellant art tout ce qui ressemble de près ou de loin à de la merde, du moment que cela intéresse moins de dix personnes, reflétant ainsi au comble du ridicule leur besoin irrépressible et pourtant vain de ne pas être ou faire comme toute cette plèbe vulgaire au point qu'il faut à tout prix en être différent, comme si cela était une preuve d'une incontestable supériorité spirituelle.
Pouf pouf.

P.S.: D'après mon expérience personnelle des dix dernières minutes, non seulement c'est épuisant à lire ce genre de cacas boudas, mais ça l'est au moins autant à écrire.
Je suis cependant relativement satisfait du résultat, que je considère lui aussi merveilleusement bien écrit, en toutes modestie et objectivité comme de juste. D'ailleurs, je vais arrêter les études, car désormais, dans la vie, je veux faire Marcel Prout, je sens que j'en ai les capacités, tant au niveau du vide intersidéral de mes propos que de la lourdeur de mes constructions de phrase.
Je vous ai raconté la dernière fois que ma grand'mère est allé acheter du pain et que mon chien a fait caca dans le petit parc en bas de chez moi? Je me sens inspiré, cela pourrait donner lieu à des envolées lyriques qui confineraient au sublime. Au bouleversifiant.
Partager cet article
Repost0