L'amour, ce n'est pas seulement un homme fuck une amie, ce n'est pas. Bon, je l'ai déjà dit. Et puis ce n'est pas le sujet de ma chronique: ici, "romantique" est à prendre au sens "ayant rapport avec le roman". Je t'ai bien eu, hein, lecteur.
Définition du dictionnaire de l'académie:
ROMAN. n. m. OEuvre d'imagination en prose, où l'auteur, sous la forme du récit, peint les passions, les caractères, les moeurs, ou retient l'attention du lecteur par l'intérêt de l'intrigue ou des aventures. Roman psychologique. Roman d'aventures. Roman de moeurs. Roman d'analyse. Roman policier. Roman pastoral. Roman de cape et d'épée. Roman par lettres. Le roman de l'Astrée. Les romans de Balzac. Le héros, l'héroïne d'un roman. La lecture des romans lui avait exalté l'imagination. L'histoire est du roman qui a été, le roman est de l'histoire qui aurait pu être.
Pour parler du roman, il faut se placer du point de vue du lecteur, ou du point de vue de l'auteur: en gros, le roman a-t-il pour but de faire réfléchir ou de divertir celui qui le lit ou plutôt celui qui l'écrit.
N'étant pas moi-même auteur, mais pourtant lecteur féru, j'aurais tendance à considérer que le but premier d'un auteur est tout de même malgré tout, d'acquérir un minimum de notoriété. L'art me semble être une forme de partage: l'artiste produit certes pour lui-même, comme une libération de quelque chose d'incontrôlable, mais aussi et surtout pour un public. L'artiste doit trouver un juste milieu entre la compromission totale pour plaire au plus grand nombre, et l'élitisme ou l'originalité à outrance pour ne plaire qu'à de trop rares initiés (ou à des intellectuels aimant à clamer haut et fort leur absence de point commun avec la plèbe en s'esbaudissant face à tout ce qui ressemble de près ou de loin, à de la merde).
Notamment, je pense qu'un roman où la forme est privilégiée au fond (comme par exemple le firent les membres de l'Oulipo) ne peut-être considéré comme un bon roman. Un bon roman est avant tout un roman qui mobilise l'attention du lecteur par l'intérêt de son intrigue. Pour devenir un grand roman, il faudra certes en plus lui adjoindre une forme esthétiquement plaisante. Un grand roman, me semble-t-il, doit être a la frontiere entre un ouvrage mobilisant deux neurones pendant le caca et ceux nécessitant l'appui d'un dictionnaire, de deux encyclopédies, d'apport protéïné, d'un silence total et de trois relectures.
Certains auteurs (Naipaul, prix Nobel de Littérature 2001) clament la mort du roman, ou plutôt sa désuétude, dûe à une existence désormais trop longue. De plus, cette forme stérilise la création, puisque le roman possède des règles mises en place par ses "inventeurs" (Hugo, Dickens, Scott, Balzac, Goethe dans le désordre, etc). Ces auteurs s'attachent donc à créer de nouvelles formes de narration, mais ce débat linguistique est-il pertinent, a-t-il un sens? Le lecteur lambda connaît-il suffisamment les règles romanesques pour différencier un roman "classique" d'un de ses néo-avatars? Le lecteur lambda s'occupe-t-il de ces considérations ou recherche-t-il simplement l'évasion et le plaisir dans la lecture romanesque?
Je reviendrai sans doute compléter ma réflexion au fur et à mesure de sa mise en place dans mon bulbe. Je recommande la lecture en vrac et entre autres de "A la réflexion" de David Lodge, "Franchissez la ligne" de Rushdie, "Comment je suis devenu écrivain" de Naipaul, "De l'écriture" de Eco pour différents points de vue sur la littérature en général et le roman en particulier.