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  • : La vie au labo
  • : Les pensées - j'ose le mot- diverses d'un jeune scientifique ayant obtenu un poste académique à l'Université, après presque trois années en post-doctorat dont deux au fin fond du Massachusetts. Ca parle de science (un peu) mais surtout du "petit monde" de la science. Et aussi, entre autres, de bouffe, de littérature, de musique, d'actualité, etc. Et de ma vie, pas moins intéressante que celle d'un autre.
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  • mixlamalice
  • Misanthrope optionnellement misogyne et Esprit Universel.

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20 février 2010 6 20 /02 /février /2010 11:00
Le Courrier International a pour dossier cette semaine "Les parisiens, quelques raisons de les détester".

Quand je suis tombé dessus chez le marchand de journaux, je n'ai pu résister au plaisir de l'acheter, tant, depuis mon retour, j'ai du mal à me réhabituer à la goujaterie parisienne, alors qu'au contraire je n'ai pas eu de problème à me réacclimater à la ville elle-même.

Ce ne sont pas les mèches rebelles je sais tout de la rive gauche ou les serveurs gouailleurs* qui me broutent, eux me font plutôt rigoler et sont une institution: sans eux, Paris ne serait plus Paris. Et puis, ils sont copiés et jamais égalés dans toutes les grandes villes où je suis passé. 

Ce qui me sort par les trous de nez en ce moment, ce sont plutôt ces commerçants qui ne disent ni bonjour ni au revoir ni merde quand on leur achète le journal ou une baguette. Ce sont ces passants qui vous bousculent ou vous piétinent sans jamais vous adresser une parole ou un sourire d'excuse, qui vous coupent la route sans même ralentir, ou marchent à deux à l'heure en occupant toute la chaussée. Ce sont ces personnes qui ne vous remercient pas, ne vous regardent même pas, quand vous les laissez passer ou leur tenez la porte.
Pire, quand vous faites preuve de courtoisie, cela semble susciter une surprise extrême tant ça a l'air d'être devenu inhabituel: que vous vous arrêtiez à un passage clouté pour laisser passer une petite vieille, que vous cédiez votre place à un mec en béquilles dans le bus ou que vous aidiez une maman à monter sa poussette dans le couloir du métro et le "bénéficiaire" du petit geste vous regarde avec des yeux ronds.
Finalement, les seuls qui semblent avoir conservé un rien de politesse, ce sont les vieux (s'ils ne sont pas dans un bus ou ne tentent pas de vous griller pas dans la queue au Franprix), et les petits jeunes quand ils sont bien élevés: bizarrement, il semble que les parents continuent à apprendre les règles d'urbanité de base, même si eux ne les respectent plus depuis un bail. Ca dure jusqu'à ce que les hormones et l'acné n'entrent en scène, je pense.

Mais ce qui me marque le plus en ce moment, c'est surtout cette absence totale d'"eye contact" que j'ai déjà mentionnée plus haut. Personne ne vous regarde jamais dans les yeux.
Une maman m'a écrasé trois fois les pieds avec sa poussette en 30 secondes (dans une queue où elle persistait à vouloir avancer alors que ça n'avançait pas), sans jamais m'adresser un regard malgré mes oeillades appuyées, et au bout d'un moment un rien courroucées. Les commerçants rendent la monnaie sans un regard. Les exemples sont innombrables.
C'est cette attitude, je pense, qui révèle le mieux une déshumanisation rampante: est-ce plus marqué qu'il y a quelques années ou est-ce que cela me choque plus après deux années loin de tout ça? Ou est-ce dû au fait que, pour la première fois, je suis à Paris en flâneur?

Car, certes, c'est l'effet mégapole où chacun se préoccupe avant tout de ces fesses, mais je trouvais les relations plus "humaines" à Boston ou même à New-York: les commerçants ont encore conscience qu'une bonne relation avec le client potentiel peut les servir, on peut sociabiliser dans un bar même si on n'y connaît personne, les gens s'arrêtent pour vous aider quand ils vous sentent perdus, griller dans la queue n'est pas un sport national et on a droit à un sourire et un mot d'excuse quand on se fait bousculer.
Le "superficiel" à la ricaine a aussi du bon.

Alors voila, je pense que mon étonnement ne durera pas longtemps, et qu'après une petite réadaptation à base d'1h quotidienne dans le RER B, je serai de nouveau, moi aussi, un gros connard (après 7 ans à Paris, j'en étais un, je ne me leurre pas).
 

* La "race" des serveurs parisiens est malheureusement en train de disparaître car la nouvelle génération et les établissements à la mode, comme à New-York, se contentent de traiter le consommateur comme de la merde, sans humour.
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16 février 2010 2 16 /02 /février /2010 16:35
De retour à Paris, je cherche actuellement un studio ou un petit deux pièces, 25 m2 minimum, meublé, à proximité du RER B au niveau du 13ème ou 14ème (Denfert, Port-Royal, Cité U), disponible le plus tôt possible.
Pour un loyer de 900 euros grand max.

A défaut, je veux bien garder un appartement gratuitement pendant six mois si vous avez un bien immobilier vide que vous souhaiteriez voir entretenu. Dans ce cas-là, je suis prêt à faire un effort sur la localisation, et même la taille, et je ferai consciencieusement le ménage.

A défaut encore, si vous avez une pièce disponible dans votre logement et que vous êtes prêt à héberger un gentil garçon, propre sur lui, faisant ses besoins sans aide, autosexuel, et qui fait même plutôt bien à manger, pour une semaine ou plus, n'hésitez pas à me contacter, je commence à être à court de potes.

A votre bon coeur, m'sieurs dames:
mixlamalice@hotmail.com

Et puis sinon, je suis dispo pour aller boire un verre ou pour une bouffe, vu que je ne commence à bosser que le premier mars (si Dieu, le CNRS, le partenaire industriel et la grande fac dans la prairie se mettent d'accord sur les formalités administratives liées au contrat, ce qui ne semble pas aussi facile qu'on pourrait le croire).
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27 janvier 2010 3 27 /01 /janvier /2010 07:18

Je retourne ce jour dans le Massachusetts, auprès de Priscilla, pour les deux prochaines semaines. Si les douaniers sympas de Boston laissent rentrer un touriste dont le visa de travail a expiré deux semaines avant, bien sûr.

Ensuite, ce sera la quête d'un appartement en région parisienne, encore de grands moments de bonheur en perspective, et de rire aussi quand je visiterai mes premiers rez-de-chaussée sans fenêtre de 15m2 à 800 euros, charges non comprises.

Du coup, je parlerai un peu plus tard de mes nouvelles expériences gastronomiques, de mon "travail d'Astérix" inachevé pour réintégrer la Sécu, du jour sans fin des pré-auditions, auditions informelles et autres convocations facultativo-obligatoires qui recommence, et peut-être aussi de choses plus intéressantes.

boston.jpg


Ah, non, pardon, ça c'était en automne, là ça ressemblera sans doute plus à ça:

boston-neige.jpg
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12 janvier 2010 2 12 /01 /janvier /2010 22:00
- Lever 5h30
- Départ 6h15
- Marche par moins 5, RER, Aéroport 7h
- Vol 8h30, arrivée 9h45
- Taxi, 50 euros, arrivée 10h15 (le taxi m'a bien enculé, mais l'accent chantant du sud, c'est un peu comme de la vaseline)
(- café)
- Séminaire 11h
- Déjeuner avec le groupe 12-13h
- Visite, discussion 13h-15h
- Pause email 15h-15h30
- Discussion 15h30-16h15
- Départ 16h15
- Taxi (40 euros), arrivée aéroport 17h
(- coca)
- Vol 18h30, arrivée 19h45
- RER, marche par moins 5, retour case départ 21h
- Réponse demain, si Dieu veut (depuis 5 jours, "ça devrait être bon, on attend confirmation au niveau du budget"), remboursements Le Même sait quand.
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6 janvier 2010 3 06 /01 /janvier /2010 10:22
- Etant actuellement le pote chômeur qui squatte le canapé, je n'ai pas trop l'occasion de passer 2h devant internet comme au boulot: c'est fou comme la recherche d'emploi est "time-consuming".

- Une piste se précise, avec une journée "séminaire-discussion-entretien d'embaûche" chez un industriel ce vendredi pour un post-doc court dans un labo parisien. J'ignore un peu le degré de formalité de ce genre de choses, par contre je sais que j'ai deux jours pour préparer un séminaire.

- J'ai soumis un dossier CNRS, en espérant que je n'ai pas oublié de valider à un moment clef (comme cela est arrivé à une connaissance) ou de joindre une pièce fondamentale que le ministère n'aurait actuellement qu'en 14 exemplaires Si je suis auditionné, j'irai un peu dans le même état d'esprit que les auditions de l'an dernier, c'est à dire avec rien à perdre et un espoir limité: même s'il y a "un peu" plus de postes que d'habitude dans ma branche (6 dont seulement 3 fléchés, la folie) et que le labo pour lequel je postule n'a pas recruté dernièrement et a de gros besoins de chair fraîche, il a aussi déjà pléthore de candidats avec des dossiers musclés.

- Pour l'anecdote optimiste, je connais une candidate, pas exceptionnelle pourtant, qui avait un peu par miracle été classée deuxième en liste complémentaire l'an dernier, puis avait encore plus par miracle décroché un poste quand le ministère avait alloué deux postes supplémentaires deux mois après les résultats de l'audition...

- Priscilla est repartie, Dieu seul (peut-être) sait si nous nous reverrons dans deux semaines ou dans six mois. I feel a little blue. Il va falloir que les choses changent, car plus le temps passe, plus nous nous éloignons physiquement l'un de l'autre: nous avons vécu ensemble 2 ans et demi, avons passé ensuite 2 ans à 150 kms l'un de l'autre, désormais se profilent 6 mois à 6000 kms. Si ça continue sur ce rythme, je vais trouver un job à Anchorage et elle à Melbourne (29h de transport).

- Pour célébrer son départ et nos 5 ans de vie commune en ravalant nos sanglots, nous sommes allés au Chiberta, le second restaurant de Guy Savoy sur les Champs. Ayant demandé conseil à Chrisos, ex-niçois et fin connaisseur de la scène gastronomique parisienne, j'avais plutôt porté mon premier choix sur Le Restaurant, malheureusement fermé le jour J. Mon cahier des charges était assez précis: je voulais faire un beau repas, avec une limite financière autour de 150 euros/tête tout compris, mais pour une fois la nourriture elle-même passait un peu au second plan et je voulais surtout que nous puissions être tranquilles, dans un cadre si possible propice au tête-à-tête. Les autres propositions qu'il m'avait faites, bien qu'alléchantes (de mémoire, Chez Jean, l'Agapé, l'Arpège, la Bigarrade, chez Auguste...), ne me semblaient pas correspondre à ce que je recherchais au niveau du cadre et de l'ambiance. Après quelques recherches de mon côté, j'ai hésité un certain temps avec des choix comme La Table du Lancaster, coaché par M. Troisgros et dont j'avais entendu beaucoup de bien, ou le Carré des Feuillants de Dutournier (seul 2 étoiles de la liste, mais pas franchement encensé par les critiques récemment), mais rien ne me satisfaisait vraiment. Je n'ai découvert le Chiberta qu'à la dernière minute, mais cela semblait correspondre à ce que je cherchais, même si j'ai toujours quelques réticences, souvent assez justifiées d'ailleurs, avec les "spin-offs" des grands chefs. Mais il y avait de la place, et Priscilla semblait convaincue, donc banco.
Ce fut un très bon moment.
Menu dégustation avec vins pour 155 euros (amuse-bouches, deux entrées, poisson, viande, fromage, deux desserts, mignardises, quantités bien dosées et bon rythme de repas), cuisine de bon niveau, plutôt classique avec quelques touches fusion, et homogène (aucun plat ne m'a "bluffé", mais rien n'était très décevant non plus: la crème de carottes citronelle-gingembre et les desserts - clémentine et yuwu, et saveurs marron pistache - sortaient du lot, les amuse-bouches et les garnitures du bar et du pigeon étaient un peu fades). Deux bons vins, en blanc comme en rouge, servis à discrétion, et un excellent vin de dessert (Maury Mas Amiel 2006).
Service jeune, "en apprentissage" donc pas encore toujours parfaitement rôdé, mais extrêmement souriant, génereux et sympathique.
Joli déco moderne pour qui, comme moi, aime le sombre et l'épuré, ambiance feutrée avec des tables relativement espacées.
Clientèle assez hétéroclite, pas mal d'anglo-saxons et beaucoup de couples, entre 30 et 80 ans (nos voisins les plus proches, qui ont enquillé deux doubles whiskies avant de commencer leur repas... mamie avait un peu de mal en allant aux toilettes après).

- Nature Materials a jeté notre manuscrit, la déception n'a duré que quelques minutes, j'y étais assez préparé.

- Pour le resoumettre ailleurs, j'avais besoin 1. d'un accès internet et 2. de bosser sur mon portable: bref, du wi-fi. J'ai donc hier redécouvert ce pays d'arriérés qu'est la France en cherchant un bar avec wi-fi autour de Montparnasse. Même chez McDo et Starbucks, ça ne marchait pas: et là, je m'interroge. Quel est l'intérêt pour un français d'aller boire du café dégueu Starbucks, quand il y a 25 troquets dans un rayon de 50 mètres, si ce n'est pas pour bénéficier du wi-fi gratos? Quant au café internet, il fallait que j'utilise nécessairement un de leurs ordis...

- Et pour conclure, bonne année à mes lecteurs fidèles ou de passage.
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30 décembre 2009 3 30 /12 /décembre /2009 10:37
- Retour sur Paris aujourd'hui après 8 jours à Nissa la Bella.

- Il faudrait qu'il y ait rapidement un nouveau bébé dans ma famille ou dans la belle-famille de mon frangin: avec les 12000 flashs dans la gueule et les 36000 gouzi-gouzi dans l'oreille que ma nièce d'un an et demi a subis en 3 heures, sans compter la tonne de cadeaux qu'il lui a fallu deux semaines pour ouvrir, si ça continue comme ça, elle va devenir soit épileptique, soit pourrie-gâtée. Pour l'instant, elle est juste très mignonne.

- Sur Paris, opération réveillon.
Plan A: repas vieux à 6000 calories*, avec bons produits et Pictionnary.
Plan B: soirée djeun's avec techno, mauvaise tise et coco.
On va essayer de faire les deux.

- Ensuite, opération trouver un post-doc en une semaine en partant de presque 0, j'aime les défis.
Selon le résultat, 3 options possibles:
- Retour à Nice pour buller le temps de commencer.
- Installation définitive à Paris si ça commence direct ou rapidement, avec squattage de canaps de potes le temps de chercher un meublé.
- Si rien de significatif ne se passe, nouvel exil aux US jusqu'au printemps, s'ils me laissent rentrer avec un visa presque périmé (j'ai comme l'impression que les douaniers ricains vont pas être rigolos les prochains mois).
Pour la touche optimiste, je ne mentionne pas la quatrième option (retour à Nice sans boulot et inscription au RMI).

- Et pour se remettre le foie en douceur, un petit resto intime avec Priscilla pour fêter un peu en avance nos 5 ans de vie commune sans nuages (je parle pour moi, en tout cas), et notre séparation que j'espère la plus brêve possible.
Une anecdote à ce propos: croyant répondre à Priscilla, j'étais en fait en train de répondre à la mailing list "réveillon", j'ai donc envoyé un message personnel à 15 potes... heureusement, tout était relativement sobre (non que le contenu des mails que nous échangeons avec Priscilla soit jamais trash, mais il aurait pu être plus embarrassant). Crétin un jour...


* Je trouve qu'on ne met pas assez en avant l'abnégation occidentale qui permet à la plupart d'entre nous, pendant les fêtes, grâce à de gros efforts mentaux comme physiques, d'ingurgiter en un repas ce qu'on mangerait et boirait normalement en trois jours.
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24 décembre 2009 4 24 /12 /décembre /2009 09:33
- J'ai hier écrit puis effacé illico un petit billet d'humeur assez pauvre. Il faut savoir ne pas trop ressasser ses obsessions (oh la belle allitération), ou au moins les garder un peu pour soi.

- Les librairies niçoises sont catastrophiques, bonne chance si vous ne cherchez ni le dernier Marc Levy ni le dernier Dan Brown. Vivement le retour à Paris, et je vais vite fait regretter les librairies américaines, chaînes ou indépendantes. Je peux dire la même chose des disquaires (fuckin' elitist).

- J'ai revu des vieux copains de prépa Masséna, bonne bouffe dans un nouveau petit restaurant niçois appelé Millésime 82. Un excellent menu à 32 euros, bons produits, copieux (pour ceux qui sont difficiles ou qui aiment les cartes de 12 pages, précisons que le menu est imposé et qu'à la carte il n'y a que 3 entrées, 3 plats, et 1 dessert). Service un peu lent, mais idéal pour les soirées "catch-up". Pour plus de détails, voir cet excellent blog (en anglais).
Je pense que j'y retournerai dans quelques temps quand le menu aura été changé pour la dégustation en 6 services, qui si j'ai bien compris fait découvrir 4 des 6 plats de la carte.
J'aimerais bien aussi essayer juste à côté Flaveur, autre nouveau restaurant par des anciens du très bon Keisuke Matsushima.

- Ce soir le réveillon familial déroge par bien des côtés à une tradition jusqu'alors immuable, je suis inquiet. J'ai peur que le stress résultant dans mon petit corps de conservateur ne me noue l'estomac et ne m'empêche de baffrer comme tout bon occidental qui se respecte. En plus, personne n'a l'air de s'occuper du pinard.

- Pour le reste, rien de neuf. Faut juste que je demande à mon pote RMIste à quoi il occupe ses journées.
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18 décembre 2009 5 18 /12 /décembre /2009 16:38
Dans 5 heures je prends le bus, direction Boston, avant un retour en France prévu lundi.

La fin de cette aventure de 94 semaines, si je compte bien, n'a pas été très réjouissante.

- J'ai appris avec un certain désarroi que l'équation:
dossier potable + adéquation correcte avec le profil demandé + connaissance du labo + encouragement du directeur à postuler = audition 
n'était pas toujours vraie. 
Ou l''humbling experience'' de l'année: désormais je serai moins pontifiant sur le sujet, et encore plus méticuleux dans mes choix de candidature et dans la préparation de mes dossiers.

- L'un de mes rares contacts en France m'a confirmé qu'il ne sera pas en mesure de m'accueillir en post-doc et pour l'instant mes options se comptent sur le doigt de une main.

- Une tempête est annoncée sur le Nord-Est ce week-end. Pour l'instant il n'est pas certain qu'elle passera sur Boston, je croise les doigts pour ne pas passer la nuit à l'aéroport ou Noël seul à Boston.

Mais ne nous laissons pas abattre, je rentre l'âme conquérante, prêt à tout renverser sur mon passage au Pôle Emploi: le RMI ne m'échappera pas.

Et puis j'ai toujours l'option de retourner aux US (d'où le point d'interrogation du titre) où mon chef a du pognon et l'envie que je revienne. Cette option a été confirmée hier par l'obtention homérique* d'un nouveau DS-2019.

Enfin, on devrait soumettre mon deuxième papier à Nature Materials la semaine prochaine ou en tout début d'année. Vu le bol que j'ai en ce moment, j'ai un peu peur d'être le chat noir, et comme, hormis si vous bossez avec un très grand ponte, il y a pour ces revues toujours un facteur chance qui dépend surtout de l'humeur de l'Editeur le jour J...
mais le papier est, je pense, bon, donc il devrait passer dans une bonne revue, même si ce n'est pas Nature Materials.
Mais si par bonheur le papier est accepté dans NM, ça devrait booster mon ego un peu flappi actuellement (et mon CV par la même occasion). 

Allez, bonnes vacances à tous et See Ya.

* l'histoire pourrait faire un article à elle seule, mais j'ai déjà parlé des bureaucrates en détail.
La personne en charge des histoires de visas pour le personnel étranger de la fac, que nous appellerons Nancy pour  préserver son anonymat, est fondamentalement assez gentille mais pas franchement très compétente, ses emails sont généralement imbittables, et il est assez difficile de la joindre autrement ou d'obtenir un rendez-vous.
Mon boss lui a envoyé un mail pour expliquer la situation et lui demander de me fournir un nouveau DS-2019 pour que je puisse revenir le cas échéant. Sa réponse, quasi-immédiate, nous a laissé perplexe même si nous avons cru comprendre qu'il y avait un problème. J'ai dit à mon chef de l'appeler, lui expliquant qu'il ne comprendrait jamais ses emails cryptiques et que la situation risquait de s'éterniser.
Il ne m'a pas vraiment cru et a préféré renvoyer un mail, resté sans réponse pendant 36h. Comme il est très occupé en ce moment et que, comme moi, il ne comprend rien aux subtilités administratives, il a fini par demander à une secrétaire assez compétente et efficace du département d'essayer de la contacter.
Après quelques minutes de discussion, le problème semblait sur le point de se régler, il fallait juste que j'appelle moi-même Nancy. Las, mon coup de fil a de nouveau complexifié la situation: les dates dont nous parlions respectivement ne coïncidaient absolument pas, pour une raison obscure.
Elle me demande de passer: je traverse le campus, température -10 degrés avec 30km/h de vent. Quand j'arrive elle me dit qu'en fait elle avait compris le problème: elle regardait le dossier de quelqu'un d'autre.
.............................................
Bon, ok, ce quelqu'un d'autre a le même prénom que moi et est également français, mais il n'a pas le même nom, il ne travaille pas pour mon chef ni même pour mon département, son visa n'a pas les mêmes dates, etc, toutes choses précisées dans les emails et au téléphone.
J'ai fini par avoir mon nouveau DS-2019 (et j'ai probablement indirectement permis au mec avec qui elle m'avait confondu de pouvoir revenir aux US après les vacances s'il en prend, dans la mesure où elle avait modifié la date de SON DS de Juillet 2010 à fin décembre 2009, sans qu'il soit au courant puisqu'elle croyait avoir modifié le mien...: la situation à l'aéroport aurait été assez cocasse je pense).
Maintenant je n'ai plus qu'à espérer que le personnel qui s'occupe des taxes ne va pas se mêler de ce qui ne les regarde pas (je crois que c'est en partie eux qui ont causé ce merdier pour, ce qui était une intention sympathique de leur part, m'éviter de me faire payer des taxes, que je devrais commencer à payer au premier janvier 2010, en raccourcissant mon DS de mi-janvier à fin décembre: mais bon, je préfère payer les taxes sur deux semaines de salaire que ne pas avoir ces deux semaines de salaire).
Je ne sais pas si tout est très clair, mais vous pouvez voir que j'ai occupé ma dernière semaine de boulot à des choses intéressantes.
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8 décembre 2009 2 08 /12 /décembre /2009 15:48
- Je rentre en France dans moins de 15 jours.
- Il me reste 9 jours de boulot.
- Projet 1 est fini, publié, et ses ramifications possibles sont gelées jusqu'à nouvel ordre.
- Projet 2 est bouclé expérimentalement, un draft complet a été écrit, on attend les retours de mon boss qui ne sont pas prêts d'arriver, entre ses proposals, ses voyages, ses meetings, ses teachings, et sa femme enceinte.
Les ramifications de projet 2 sont à l'état suivant:
- On sait que projet 2 bis marche, il faut "juste" faire les manipes et écrire le papier, ce qui peut aller vite mais soyons raisonnables, pas en 9 jours. Comme de toute façon je ne serai pas first author, je ne vais pas non plus me défoncer (désolé, l''amour de la science', ça va quand on a un boulot).
- Projet 2 ter est au stade exploratoire, avec des résultats curieux et potentiellement intéressants et exploitables. Là encore, il va pas se passer grand chose en 9 jours, et ce sont des choses que je pourrai éventuellement faire en France, l'équipement nécessaire étant on ne peut plus standard.
- L'ingénieur brevet vient "regarder" nos manipes concernant l''invention disclosure' une demi-heure la semaine prochaine.
- Toujours pas de nouvelles concernant l'audition de janvier.
- Pas de nouvelles non plus du groupe avec qui j'envisageais de candidater au CNRS.
- Pas de nouvelles non plus pour un post-doc en région parisienne début 2010.

Il y a quelques semaines, le "rien" dans tout cela me stressait beaucoup.
Maintenant que j'ai admis que le papier concernant projet 2 ne serait pas soumis (et donc encore moins accepté) d'ici la fin de l'année, et que rien concernant mon avenir ne se décantera avant janvier au bas mot, je suis plus zen. Ou blasé, selon. En gros, j'attends les vacances de Noël pour me goinfrer, picoler, et passer quelques jours les couilles dans la vaseline avec la famille. Il sera bien temps de stresser à nouveau après le Nouvel An.

Par contre, vu que la fin de séjour coïncide presque parfaitement avec la "fin" des projets scientifiques que j'ai menés ici, les journées ne passent pas bien vite. Préparer vaguement un dossier de candidature, des slides pour une présentation, retoucher des figures ou des paragraphes d'article, actualiser son CV etc, ça n'occupe que partiellement son homme, surtout quand la motivation n'est pas franchement au rendez-vous.
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1 décembre 2009 2 01 /12 /décembre /2009 03:53
Ce week-end, nous avons vu Precious (une obèse de 16 ans violée par son père séropositif et enceinte de son deuxième enfant, le premier étant mongol, battue par sa mère et en échec scolaire) puis The Road (dans un monde post-apocalyptique où les animaux ont disparu et la plupart des survivants humains sont devenus cannibales, un père et son fils tentent de survivre après que la mère désespérée s'est suicidée).
Comme en plus le concert de John Fogerty était un peu décevant (le concert lui-même était plutôt bon, mais le public à la moyenne d'âge digne du public des Chiffres et des Lettres était bien amorphe et m'a un peu empêché de rentrer dans le show), vous comprendrez qu'on avait besoin de se remonter le moral.

Et, ce n'était pas nécessairement prévu, mais nous avons passé un excellent moment chez Sensing.
Sensing est la "chaîne" de Guy Martin, le chef du Grand Véfour. Le Grand Véfour a perdu sa troisième étoile Michelin l'an dernier, Guy Martin passant visiblement plus de temps à étendre ses activités qu'à superviser la cuisine de son restaurant phare.
Qu'on ne se méprenne pas, je ne fais pas ici la pub de Guy Martin, qui d'une part n'a pas besoin de moi, et qui d'autre part ne m'inspire pas vraiment confiance avec sa chaîne de sandwichs sous vide à 13 euros Miyou (mon côté plouc sans doute, mais je préfère un club frais à la boulangerie du coin pour 4 euros, même s'il n'y a ni foie gras ni chutney de mangue dedans).

Par contre, je recommande chaudement aux Bostoniens ou aux foodies passant dans le coin d'aller visiter son spin-off, ne serait-ce que parce que le chef Gérard Barbin, dont c'est la première expérience en tant que "head chef", est sympa et plutôt doué, et que le chef de salle Guillaume ainsi que tous les serveurs sont impeccables. Et parce que l'aventure ne va peut-être pas durer éternellement (voir plus bas).
Les grands chefs entrepreneurs, Ramsay, Ducasse ou Robuchon, s'installent plutôt à New-York, Las Vegas ou Los Angeles. Lorsque Martin a choisi Boston pour sa première expérience américaine, la presse locale et les bostoniens - toujours un peu en mode compète face aux new-yorkais- n'en pouvaient plus. Las, les premières critiques du restaurant ont été plutôt moyennes, et, toujours méfiant des "machin présente", j'avais fini par me dire qu'y aller ne valait pas le coup. 
Et puis, un an après, les gens y sont retournés, ont trouvé que ça s'était suffisamment amélioré pour en refaire une critique, le restaurant est apparu dans divers classements locaux etc, et j'ai eu de nouveau envie d'y faire un tour.
Mes semaines dans la région étant comptées, il s'agissait de ne plus lambiner.

Samedi soir, 20h, le resto n'était pas plein, environ 1/3 des places étaient vides. Pourtant, la salle est déjà bien aérée (ce qui n'est d'ailleurs pas désagréable aux US où même dans les restos haut de gamme l'espace est souvent plus rentabilisé que dans les troquets parisiens).
Nous avons opté pour le menu dégustation, que je définirai comme le meilleur rapport qualité-prix de la ville: 75 dollars le menu itself, pour 6 mises en bouche ("teasers", en fait presqu'un plat à part entière), 1 entrée, 1 poisson, 1 viande, 1 dessert. L'accord mets-vins (rien d'exceptionnel mais très correct, 1 verre de champagne, 2 verres de blanc, 1 verre de rouge, 1 petit verre de vin à dessert) rajoute une trentaine de dollars: avec le café, les taxes, et un généreux pourboire, nous en avons eu pour 140$ tête, quand même 100$ de moins que No9 Park et consorts. Certes, c'est un cran en-dessous, mais peut-être pas tant que la différence de prix ne le laisserait penser.
Les plats qui nous ont été servis étaient tous des plats de la carte, par contre nous avons Priscilla et moi eu chaque fois chacun un plat différent, ce qui en partageant nous a permis de découvrir à peu près l'ensemble du menu.
Les 6 mises en bouche sont une idée plutôt chouette, et la réalisation est presque à la hauteur (une huître bien assaisonnée, une très bonne mini-pizza, un macaron à la betterave surprenant, une excellente crême brûlée aux champignons, seules la croquette de fromage-tomate confite et la soupe de potiron au café étaient un peu bof). Les entrées étaient inégales (raviolis à la chataîgne secs et fadasses, mais très bon velouté de rutabaga à la figue et au comté). Les plats de poisson étaient eux influencés thaï, avec les poissons eux-mêmes un peu fades mais les sauces et accompagnements remontaient le niveau. Les plats de viande par contre furent tous deux très chouettes: une joue de veau braisée avec des haricots coco, et une bonne pièce de boeuf avec une béarnaise, simple mais efficace. Très jolis desserts - le chef, passé par Hermé, semble aimer travailler le sucré-, et très bon dans le cas du citron-yuzu (moins dans le cas de la tatin à la citrouille - mais la citrouille, très employée ici dans les desserts ou même dans la bière, n'est pas vraiment ma tasse de thé).

L'ensemble s'est avéré un peu inégal donc, mais avec plus de hauts et quelques très hauts que de bas. Et puis tout le monde était très gentil, ne nous a pas pressé alors que nous étions la dernière table, nous avons donc passé un excellent moment. Guillaume, alsacien sur Boston depuis 7 ans, nous a offert une petite assiette de fromage bien sympathique avec deux verres de vin italien, une attention fort aimable qui explique en partie cette petite plage publicitaire (comme pour chez Albert à Amherst, où j'avais été acheté par une coupe de champagne et un dessert: je ne coûte pas bien cher en valeur absolue, mais en investissement pur, avec mes 12 lecteurs français, je ne suis pas franchement une bonne affaire).

Je leur fais de la pub (et donc indirectement à Guy Martin aussi) parce que je pense que le business ne va pas très fort, et que je ne pense pas que ça soit mérité. Plusieurs facteurs probablement: des premières critiques bof, des deuxièmes meilleures mais trop tard, surtout dans un contexte économique où pas mal de gens réfléchissent à deux fois avant d'aller claquer 100 ou 200$ au resto. Un resto d'hôtel. Un coin un peu paumé de Boston (la jetée) où on passe pas vraiment par hasard, et où les autres restaurants présents, majoritairement des chaînes de seafood plutôt bofs, ne favorisent pas le passage des gourmets.
Ils font des offres spéciales, réductions et autres, tous les jours de la semaine, mais je ne sais pas si ça sera suffisant. Après tout je peux me tromper et peut-être que tout va très bien, mais... J'espère que Barbin - qui a pris le temps de venir saluer toutes les tables - réussira.
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