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  • : La vie au labo
  • : Les pensées - j'ose le mot- diverses d'un jeune scientifique ayant obtenu un poste académique à l'Université, après presque trois années en post-doctorat dont deux au fin fond du Massachusetts. Ca parle de science (un peu) mais surtout du "petit monde" de la science. Et aussi, entre autres, de bouffe, de littérature, de musique, d'actualité, etc. Et de ma vie, pas moins intéressante que celle d'un autre.
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6 février 2009 5 06 /02 /février /2009 21:45
Ici, http://www.elysee.fr/webtv/index.php?intHomeMinisterId=0&intChannelId=8 (vidéo du 21 janvier 2009)

La version intégrale du discours du président (avec un petit p comme dans petit) à l’occasion du lancement de la réflexion pour une Stratégie Nationale de Recherche et d’Innovation.

On peut trouver une version contre-argumentée sur Youtube mais je trouve que ce discours parle de lui-même.

Je ne sais pas vous, mais moi un président qui s'exprime, tant au niveau du vocabulaire employé que de la profondeur des idées, comme le prolo de base au café d'en bas, ça me perturbe quand même. Il y en a peut-être qui trouvent que c'est bien, que ça fait proche du peuple, en prise avec la réalité sociale, mais pour ma part je ne demande pas au Président d'être un français moyen bouffi de certitudes et de préjugés simplifiant les problèmes à outrance, spécialement ceux auxquels il ne connait visiblement rien, alignant à foison les contre-vérités entre deux boutades beaufs.
Je préfererais qu'il ait une certaine hauteur de vue. Sur ce sujet que je connais quelque peu, le président actuel en manque clairement.

Certes, un Président n'est pas censé posséder sur tous les sujets du monde des connaissances pointues ainsi qu'un avis éclairé. Mais il est censé avoir autour de lui des conseillers dont le métier est de lui expliquer la situation ou au moins de lui pondre un discours un brin élaboré. Il faudrait juste que le notre, de président, apprenne à s'y tenir plutot que d'improviser des digressions populistes. 


P.S.- Qui chatie bien se doit d'être objectif: l'analyse recherche publique - recherche privée en France est me semble-t-il pertinente. Je ne crois pas avoir entendu de proposition de solution au problème, mais s'apercevoir du problème, c'est déjà ça.
 
P.P.S.- tant que j'y suis, un très bon sketch de Groland sur la méthode préférée du gouvernement:

 
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commentaires

A
<br /> Wow, j'apprécie votre article, grand merci à vous pour les astuces et notez en 1er lieu que je partage pleinement votre opinion. Hum voilà, votre travail est réellement bien bon, je reviendrai<br /> régulièrement vous lire. PS : C'est mon 1er commentaire ici et je reviendrai régulièrement sur votre site !<br /> <br /> <br />
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M
<br /> <br /> Ah ben merci. Cela dit, apprendre l'anglais, j'en ai plus trop besoin.<br /> <br /> <br /> <br />
C
Quand je parle d'évaluation par les étudiants, je parlais plutôt des stagiaires et thésards (et pourquoi pas les post docs) quant-à la qualité de l'encadrement et des efforts qui ont été fournis par la personne évaluée... Pour l'évaluation de l'enseignement, dans la mesure où je ne sais pas quels sont les critères d'évaluation employés par ailleurs (secondaire par exemple) je ne vais pas trop m'avancer mais j'imagine qu'il n'y a pas que de mauvais outils à disposition (autres que le % de réussite au bac : ça mène surtout à un abaissement du niveau du bac plutôt que des méthodes d'éducations plus efficaces). Au passage, puisque le passage au LMD se fait à un niveau européeen, est qu'il sera possible un jour de passer une license ou une maîtrise européenne ? A l'instar d'un baccalauréat avec des sujets communs concernant certaines bases qui permettraient de valider une vrai équivalence (mettons que sur la moitiée des UE d'un master, ça permet encore d'avoir de grosses spécificitées). Ca permettrait à certains organismes ou écoles de faible renommée de montrer le niveau de ce qui sort de leurs établissements.
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M
Juste un ajout: je serais plutot d'avis que tout le monde fasse de l'enseignement. En effet, les CR qui te racontent qu'ils detestent ca sont souvent bien content de mettre du beurre dans les epinards a peu de frais (j'aurais tendance a croire que preparer un cours d'option de masters prend plutot moins de temps qu'un cours de L1). De plus ca leur permet de partir a la peche des meilleurs etudiants en vendant leur recherche trop geniale. Donc bon, apres tout, si tout le monde faisait un peu d'enseignement et pas que les trucs sympas a faire, comme tu dis ca ramenerait un peu la paix sociale dans les labos. Et puis si vraiment un mec est allergique a ca, il peut se demerder pour trouver des heures peperes (typiquement, surveiller les TPs dans son labo, comme a PC, ou tu elimines 4h d'un coup alors qu'en pratique tu as passe 30 minutes avec les eleves et 3h30 dans ton bureau).Sinon, l'inconvenient de l'evaluation par les eleves c'est ce qu'on voit ici: les profs sont obliges de faire des cours "sexy", sinon les eleves ne s'inscrivent pas, et les cours sont supprimes... alors c'est bien sympa mais a un moment si tu veux qu'un certain nombre d'eleves aient des bases solides, tu peux pas faire que des cours oneagain type conferences du College de France, faut faire des cours magistraux casse-couilles ou le message est dur a faire passer. Et quel que soit le prof, je connais peu d'eleves qui te diront que la thermochimie c'est trop de la balle. C'est un peu comme pour les publis, les Nature ou les letters de 2 pages avec 0 physique et 3 jolies photos, c'est sympa mais parfois faut faire des full papers chiants a ecrire et a lire ou tu expliques vraiment en detail ce que tu fais, histoire de montrer que c'est pas juste de la magie. Enfin, c'est comme ca que je vois les choses et c'est pas trop possible ici avec le publish or perish.
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C
Pour revenir sur Fink, quand il dit que "Le chercheur à vie est une particularité française..." il n'a pas tort : après la tenure track, tu es enseignant chercheur, pas juste chercheur. L'exemple russe est un peu faible à mon sens...Après, c'est vrai que je ne suis pas au fan club du bonhomme et qu'il y a un hiatus entre son discours et ses actes. Ca n'empêche pas qu'il n'y a pas vraiment de procédures pour virer les 2% de branleurs du CNRS qu'il n'est pas trop dur d'identifier.Pour moi le problème pricipal vient de l'évaluation : qui la fait et comment ? Il est impossible à ce niveau d'avoir une évaluation objective : déjà lors de la soutenance de thèse seuls des spécialistes avec qui tu es éventuellement en concurrence, qui te connaissent, que tu connais, qui connaissent ton boss, sa façon de travailler, les points sur lesquels vous êtes d'accord ou non peuvent prétendre à t'évaluer. Fournir une évaluation objective est alors déjà compliqué. Et il ne s'agit "que" de déterminer si le candidat est apte à recevoir le titre de docteur, on évalue ses travaux mais aussi et surtout à travers cela (et surtout le manuscript) ses capacités. Pour le concours de CR, il faut faire la même chose mais en 10mn de présentation... Bienheureux le juré qui SAIT qu'il a pris le meilleur candidat sur 200 autres alors que tous ont travaillé sur des sujets variés et dans des conditions différentes.Evaluer la recherche d'une autre équipe est encore une toute autre histoire. Est-ce qu'ils t'ont piqué ton ANR ? L'étudiant qu'ils t'avaient recommandé est une sous-merde ? Ils ne veulent pas comprendre que leur modèle ne fonctionnera jamais mieux que le tien ? Et ça, c'est dans un seul domaine. Comparer les MdC et CR de domaines différents est encore une pire gageure...Mais alors comment peut-on élaguer les branches pourries ? Pas simple. Il faut, à mon avis tout de même instaurer des évaluations relativement fréquentes, mais quels en seraient les critères : - productivité scientifique ? Il y a des domaines ou des sujets qui demandent du temps...- rapport d'activité personnel, avec avis du directeur du laboratoire et des collègues ? Sans doute, mais avez vous envie de dénoncer un collègue qui n'en branle pas une ? Moi oui, mais est-ce le cas de tous ? Peut-être à ce sujet faudrait-il inclure dans l'évaluation INDIVIDUELLE des chercheurs, l'avis des étudiants. Avec le risque de se faire saquer par votre branleur de thésard qui a quelques reproches à vous faire alors que tout est de sa faute (vraiment ?).Ca c'est pour la recherche. Il reste l'enseignement : c'est dur à croire mais l'obtention d'un doctorat ne fait pas forcemment de vous un bon enseignant. Faut-il infliger 200h de cours à quelqu'un pour qui c'est une galère (ou pas d'ailleurs, il y en a dont l'enthousiasme n'a d'égal que la médiocrité du cours), mais surtout à ces pauvres étudiants qui luttent pour trouver un fil conducteur aux cours d'untel ? Si tous doivent prendre en charge une partie de l'enseignement (ce pour quoi je ne suis pas forcemment d'accord, si le type est doué pour la recherche et qu'il ne veut pas enseigner je ne vois pas au  nom de quoi on l'y obligerait) il faut former et aussi évaluer les enseignants. L'évaluation par le résultat y est peut-être plus simple (et encore il devient dur de faire des statistiques sur des promos de 15 personnes lorsque l'on dépasse la license). Après, égaliser un peu les statuts entre les MdC et les CR (les CR quand ils donnent des cours ils gagnent en plus), ça aiderait déjà pas mal à la paix sociale dans les labos. La plupart de ces gens font le même boulot dans le même labo, mais parce qu'entre un bon CR et un bon MdC, la seule différence c'est un coup de chatte au concours, ça se traduit par  une différence de statut assez importante. Et puis arrêter de payer un mec à Bac+9 au tiers de ce qu'il peut gagner ailleurs ce serait bien aussi. On notera que les chercheurs ont manifesté pour plus de moyens, plus de postes, d'autres statuts, mais jamais, à ma connaissance, pour un meilleur salaire ou plus de congés. Pour résumer, deux points seulement me gènent dans cette réforme : - la disparition du gars qui ne fait QUE de la recherche. Ca a ses vertues quand même, surtout si le gars est bon. - l'évaluation. C'est à mon avis LE grand chantier. Je ne pense pas que la majorité des chercheurs refusent d'être évalués, au contraire. La question c'est comment et par qui. Ce serait con de se faire évaluer par un fénéant d'Enarque qui n' appris qu'à brasser du vent quand même. Et pas non plus par cet enculé de Machin qui a encore montré dans sa dernière publi qu'il n'avait rien compris au domaine même si son labo a raflé les 3 ANR convoitées...
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M
<br /> Je crois que cette conclusion "l'evaluation des chercheurs c'est quelque chose de complexe" c'est justement l'un des points que le gouvernement a du mal a piger, vu que Sarko et sa clique sont dans<br /> une logique productiviste qui a pas grand chose a voir avec la recherche. Mais va leur faire comprendre que non, n'importe quel bureaucrate appliquant des criteres codifies sur son tableau excel ne<br /> saura pas forcement determiner qui est bon et qui est mauvais chercheur. Enfin bon c'est pas recent, la plupart des boites francaises appellent le developpement qu'ils font de la recherche... (meme<br /> si on a encore beaucoup de chercheurs pour qui le mot "industrie" est une insulte, cf mon ex-boss pas forcement tres bien vu par les autres permanents du labo qui le considerent un petit peu comme<br /> un mauvais scientifique parce qu'il a beaucoup de contrats industriels - alors qu'il a aussi le meilleur h-index du labo).<br /> <br /> Aux US, la population de chercheurs est suffisamment nombreuse pour que l'evaluation par les pairs ca marche a peu pres bien, mais chez nous, la communaute est bien plus petite, tout le monde se<br /> connait, et tout le monde est en concurrence pour les memes financements, du coup ca biaise un peu (je crois que 80% des financements ANR sont attribues a des gens qui sont egalement des<br /> specialistes ANR, ou comment l'idee des financements par projet pour plus d'equite se retrouve a favoriser le systeme mandarinal des juges et parties). L'AERES c'est egalement un gros pipot de<br /> l'avis de tous ceux que j'ai rencontres (quelle que soit leur note finale), bref pour l'instant la manie de l'evaluation c'est surtout beaucoup de temps de perdu (tout le monde faisant partie d'une<br /> commission quelconque pour donner son avis sur tout le monde) et d'argent depense pas tres utilement. Ca ne veut pas dire qu'il ne faut rien faire, mais bon, des fois reflechir un peu avant d'agir<br /> c'est bien aussi.<br /> <br /> Sinon, j'ai aussi exprime mon accord sur le fait que l'un des principaux problemes vient du fait qu'il y a en France deux fonctions, qui font generalement le meme boulot, mais l'une etant mieux<br /> consideree que l'autre (le MdC restera toujours avant tout celui qui a pas reussi a avoir le poste de CR meme si c'est pas toujours vrai, bref, un second couteau). Je pense qu'a plus ou moins<br /> long terme, c'est amene a fusionner, ce qui serait logique, meme si ca va probablement prendre du temps. Apres, qu'il y ait des evaluations sur l'enseignement pour envisager differentes voies de<br /> promotion, ca serait bien (pour le moment, celui qui s'investit dans l'enseignement est avant tout considere comme un mauvais chercheur). J'avais un peu developpe ca dans un article qui s'appelle<br /> je crois Quelques reflexions sur la recherche en France. <br /> <br /> Quant aux 2%-5%-10% de branleurs, mon idee exposee ailleurs, c'est que c'est une proportion inalienable que tu retrouves dans n'importe quelle frange de la population, juste parce que c'est humain.<br /> Du coup c'est perdre du temps et de l'energie a vouloir a tout prix s'en debarasser, sachant que quelle que soit la methode d'evaluation y aura toujours des gens pour en faire le moins possible et<br /> passer a travers les mailles du filet (je le sais, j'ai pratique pendant toute ma scolarite). Du moment que ca ne nuit pas a l'efficacite globale du systeme... Par contre c'est un bon argument<br /> politicard pour cristalliser les rancoeurs (surtout quand on parle des fonctionnaires) et aider a faire passer des reformes de merde.<br /> <br /> <br />
M
Voici ce que mon ancien chef pense du discours:"En effet notre cher président a réussi à insulter tout le monde en un seul discours ce qui fait que même les gens qui appuyaient ses réformes ou les modérés qui se taisaient se sont retournés contre lui. Il ne pouvait pas faire mieux le jeu des syndicalistes extrémistes. Quel génie quand même ce mec ! Du coup plus personne n'a confiance et donc toute réforme est rejetée sans la lire. L'idéal pour arriver à faire bouger les choses.Donc les chances sont que tout soit bloqué pour encore quelques années avec salaires de misère pour les MdC et aucune chance d'améliorer l'ordinaire pour les plus dynamiques...Bref déprimant vu de mon côté."Pour info, mon ancien chef faisait probablement partie des "moderes", car "social-liberal de la recherche". "Liberal" parce qu'il est Suisse et a fait ses etudes aux US, que du coup il a tendance a apprecier les gens qui font bien leur travail, et a essayer de travailler avec eux.  Parce qu'il aime aussi travailler avec les industriels si le projet en vaut la peine, car il ne crache pas sur le pognon. Il gere son groupe de recherches a "l'americaine" (beaucoup d'etudiants, beaucoup de contrats etc). "Social" parce qu'apres tout du moment qu'on ne l'emmerde pas, peu lui chaut qu'il y ait des glandeurs, et aussi parce qu'il traite bien ses thesards et plus generalement ceux qui travaillent pour lui (chose que nombre de ses collegues vachement plus engages a gauche sont loin de faire, considerant pas mal les etudiants comme des mains denuees de cerveaux).
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