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  • : La vie au labo
  • : Les pensées - j'ose le mot- diverses d'un jeune scientifique ayant obtenu un poste académique à l'Université, après presque trois années en post-doctorat dont deux au fin fond du Massachusetts. Ca parle de science (un peu) mais surtout du "petit monde" de la science. Et aussi, entre autres, de bouffe, de littérature, de musique, d'actualité, etc. Et de ma vie, pas moins intéressante que celle d'un autre.
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22 janvier 2018 1 22 /01 /janvier /2018 15:22

On ne présente plus la Tour d'Argent, restaurant fondé il y a près de 450 ans, riche de mille histoires, de plats emblématiques, d'une des plus grandes caves du monde, d'une vue superbe sur la Seine etc.  

3 étoiles au Michelin pendant plusieurs décennies, le restaurant a connu un déclassement brutal au début du 21ème siècle passant en quelques années à 1 étoile, et plusieurs changements de chefs (Stéphane Haissant, Laurent Delarbre) sans parvenir à redresser la barre de ce point de vue la, même si, selon Alain de Lesrestos.com, il s'agit probablement avec Maxim's du seul établissement parisien qui peut s'en passer (et donc ne devrait pas chercher à courir après).

Néanmoins, on annonce fin 2016 l'arrivée de Philippe Labbé, 2 étoiles à Eze (la Chèvre d'Or, espoir 3 étoiles) puis au Shangri-La à Paris, avant de partir reprendre l'Arnsbourg (3 étoiles de la famille Klein), ce qui se soldera par un échec (1 étoile à son départ et depuis), censé donner un nouveau coup de fouet à l'institution qui ronronne gentiment.

Les premières critiques sont, comme toujours, dithyrambiques. Je laisse passer quelques mois, mais rien ne sort qui ne me fasse trop me méfier (même si on ne peut pas dire que l'excitation a été à son comble dans la presse comme pour certains coups du mercato gastronomique).

Réservation est donc prise pour fin février (2017, oui, il y a presque un an, j'ai un peu de retard), pour fêter un anniversaire. On était parti sur le trip "grande table classique et de légende".

Je voudrais signaler que mon "plan A" était le Grand Véfour, qui est hélas fermé le week-end.

L'arrivée est très sympa, on patiente dans le petit salon puis on prend l'ascenseur et on arrive dans une belle salle (un peu chargée mais on ne s'attend pas à du subtil). On nous place, c'est sympathique, près de la baie vitrée et pas en plein milieu de la salle. 

 

La Tour d'Argent, restaurant 1 étoile, 17 quai de la Tournelle, Paris V. Déception

La carte alterne les "historiques de la maison", les "grands classiques populaires français en version chic", et quelques plats un peu plus ambitieux avec des produits de luxe. Au niveau des prix ça pique pas mal, on ne peut pas dire que le passage à 1 étoile a amené de la modestie sur ce plan la.

la carte
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la carte

En entrée, Priscilla opte pour la soupe à l'oignon (pas y croûton mais y vieux comté), moi pour la quenelle.

Après quelques amuse-bouches de bon niveau, une belle "pré-entrée" (poire de terre rôtie à la moutarde, et une deuxième: velouté de citron vert), nos entrées arrivent. 

La soupe à l'oignon est riche, belle à voir (oignons rouge), un peu trop salée (léger surdosage du vieux comté). C'est généreux mais rien d'extraordinaire. La version du Cinq (C. Le Squer), c'était autre chose.

La quenelle aux écrevisses est un autre plat bien riche, un peu plus intéressant que la soupe à l'oignon mais ça ne m'a pas transcendé. La truffe, bien qu'abondante, n'apporte pas grand chose, elle manque un peu de goût.

entrées
entrées

entrées

En plat, Priscilla opte pour le turbot, moi pour le chevreuil. Son poisson est bien cuit, la portion est généreuse, par contre les accompagnements sont pour le moins inexistants. Mon plat est très bien exécuté, beaucoup de plaisir mais la encore, niveau surprise c'est léger.

En salle, on peut voir le balai des canards au sang qu'on amène entier et qu'on découpe devant les convives. C'est beau à voir.

les plats
les plats
les plats

les plats

Nous partageons un dessert, le chocolat au lait, qui encore une fois ne m'aura pas laissé de souvenir impérissable.

La Tour d'Argent, restaurant 1 étoile, 17 quai de la Tournelle, Paris V. Déception

Pour conclure, quelques petites mignardises, esthétiquement réussies. 

L'addition est comme prévu le coup de bambou (515€ pour 2 entrées, 2 plats, 1 dessert, et de mémoire 3 verres de vin, dont 1 au moins était excellent, un Châteauneuf si je ne m'abuse, mais il faudrait que je retrouve la référence). 

Vous devinerez à mon compte-rendu quelque peu laconique que l'expérience ne fût pas inoubliable. J'admets aussi qu'un compte-rendu rédigé 1 an plus tard (sans notes) perd nécessairement de l'enthousiasme initial, mais bref, j'avoue avoir été plutôt déçu. 

J'attendais quand même autre chose de la part d'un chef réputé, récemment arrivé (mais la depuis suffisamment longtemps pour que cela ne soit plus "en rodage") et dont les échos dans la presse disaient qu'il avait redynamisé l'institution. Pour ma part, j'ai trouvé que cela faisait très "plan-plan" justement, et que la cuisine, quoique très honorable, était bien loin de valoir les tarifs pratiqués, malgré l'abondance de "produits de luxe" (truffes, homard, caviar...) dans toutes les recettes ou presque. Probablement que la clientèle vient pour cela et qu'il ne sert à rien de dire: mettez moins de truffe et un peu plus d'originalité, et revenez à des tarifs raisonnables.

Le service est quant à lui pléthorique mais n'est pas non plus forcément le "ballet" que l'on peut observer impressionné dans les établissements de top niveau que j'ai pu fréquenter. Globalement, les serveuses et serveurs sont très jeunes, et il y a des petites fautes de concentration ou dans la définition de qui fait quoi.

Pour finir, ce qui m'a passablement irrité: on vient, c'est exceptionnel pour nous, et en salle ils savent très bien qu'on ne reviendra certainement jamais. J'ai (poliment) demandé s'il était possible, en partant, de jeter un oeil, quelques minutes pas plus, à la cave. On m'a (tout aussi poliment) répondu que non, car il y avait trop de monde et pas de temps à m'accorder. Je n'ai pas insisté mais je pense que c'est la première fois que dans un établissement de cette catégorie on me fait cette réponse (je ne le fais pas systématiquement car je comprends que c'est un peu exigeant comme requête, mais j'avais demandé chez Lasserre, au Ritz ou dans d'autres restaurants "historiques" si je pouvais passer voir en cuisine, quelques instants - l'idée n'est pas de rester trois plombes-: on m'avait jusque là toujours dit oui avec beaucoup de gentillesse; d'où ma déception: je ne m'attendais vraiment pas à ce qu'on me refuse ce petit plaisir de gastronome). Dans un établissement de ce niveau, on doit faire en sorte que le client reparte avec un souvenir extraordinaire en tête. Clairement, je pense que la Tour d'Argent s'en fout un peu. Et donc, rien que pour ça, ils ne peuvent pas (plus) faire partie des plus grands.  

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8 novembre 2016 2 08 /11 /novembre /2016 11:26

Bref compte-rendu d'une visite de début d'automne à la Dame de Pic, le restaurant parisien (mono-étoilé) d'Anne-Sophie Pic, tout le monde n'ayant pas les moyens d'aller visiter la maison-mère (triple-étoilée depuis 3 générations) à Valence, surtout lorsque décision de se faire un gueuleton est prise une semaine à l'avance.

 

A l'ouverture, je n'étais pas vraiment tenté, notamment car le concept proposait me semblait hautement pompeux (construction d'un menu autour d'odeurs et de parfums que l'on vous faisait renifler). Le concept à fait long feu et on est revenu à un format plus standard qui m'inspire plus confiance. De façon générale, je reste toujours assez froid à l'idée qu'un restaurant doit proposer un "concept". "Bien manger", ça me semble le concept nécessaire et suffisant pour que ça fonctionne bien. 

 

Le restaurant est situé dans le 1er arrondissement (20 rue du Louvre, site web), entre les Halles et Louvre-Rivoli, à deux pas de Yam'Tcha, autre restaurant étoilé dont le chef est une femme.  

On passe un peu devant la devanture du restaurant sans s'en apercevoir, avec un petit côté showroom de créateur de mode. Un couloir sobrement éclairé longeant les cuisines conduit à la salle. C'est décoré de façon assez moderne, plutôt sobre, beaucoup de blanc, pas vilain mais un peu neutre. 

Côté clientèle, c'est assez varié, quelques beautiful people (pas bling-bling non plus), des touristes, des couples.

 

La carte propose 4 entrées, 3 poissons, 3 viandes, 1 fromage, 4 desserts. On a le choix entre deux menus, l'un avec 2 entrées, 1 poisson ou 1 viande, 1 dessert pour 105€, l'autre avec 2 entrées mais poisson et viande, 1 dessert pour 135€. Le fromage est en supplément (15€).

A deux, on peut donc goûter presque toute la carte avec le grand menu. Nous choisissons finalement celui à 105€ qui s'avérera suffisant pour notre appétit du soir.

 

Il semble que les produits de base des plats proposés changent assez peu souvent, mais les recettes autour de ces produits principaux évoluent plus régulièrement (le menu affiché ce jour est très proche de celui affiché il y a un mois).

Je n'ai pas consulté la carte des vins mais simplement la liste des vins aux verres qui est assez intéressante (en gros 5 blancs et autant de rouges avec des choses sympathiques comme du Condrieu ou du Côte-Rôtie si je me rappelle bien, autour de 20€ le verre).

Niveau amuse-bouche, mignardises et entremets c'est assez calme et sans intérêt, il faut l'admettre (une petite eau de tomates, le truc plus vu depuis 2008 dans un restaurant moléculaire bostonien... et quelques mignardises sans grand intérêt en bout de repas).

 

Rouget, Huîtres, Ravioles au pélardon, Oeuf parfait et champignons, Boeuf, Saint-Pierre, Poires, Mirabelles
Rouget, Huîtres, Ravioles au pélardon, Oeuf parfait et champignons, Boeuf, Saint-Pierre, Poires, Mirabelles
Rouget, Huîtres, Ravioles au pélardon, Oeuf parfait et champignons, Boeuf, Saint-Pierre, Poires, Mirabelles
Rouget, Huîtres, Ravioles au pélardon, Oeuf parfait et champignons, Boeuf, Saint-Pierre, Poires, Mirabelles
Rouget, Huîtres, Ravioles au pélardon, Oeuf parfait et champignons, Boeuf, Saint-Pierre, Poires, Mirabelles
Rouget, Huîtres, Ravioles au pélardon, Oeuf parfait et champignons, Boeuf, Saint-Pierre, Poires, Mirabelles
Rouget, Huîtres, Ravioles au pélardon, Oeuf parfait et champignons, Boeuf, Saint-Pierre, Poires, Mirabelles
Rouget, Huîtres, Ravioles au pélardon, Oeuf parfait et champignons, Boeuf, Saint-Pierre, Poires, Mirabelles

Rouget, Huîtres, Ravioles au pélardon, Oeuf parfait et champignons, Boeuf, Saint-Pierre, Poires, Mirabelles

 

Heureusement, les plats principaux sont de bon à très bon niveau, avec quelques plats extrêmement bien pensés: le rouget avec des petits morceaux de foie gras et une géle de bouillabaisse est pour moi le must de la soirée; les huîtres, l'oeuf de poule, le boeuf et le saint-pierre ainsi que le dessert à la poire s'en tirent avec beaucoup d'honneurs. Légères déception sur les ravioles de pélardon (goût du fromage un peu trop puissant pour l'équilibre du plat) et sur mon dessert à la mirabelle (le gâteau sablé faisait un peu trop sablé des Flandres de Lu). 

Globalement de très bonnes séquences et un rapport qualité-prix très bon pour Paris intra-muros, surtout pondéré par la localisation et la renommé du chef. Sur le strict plan culinaire c'est plutôt mieux que beaucoup de mono-étoilés parisiens que j'ai pu faire.

 

Le service est bon sans être top niveau, il me semble que l'on gagnerait à un peu plus de décontraction et que cela pourrait être mieux organisé.

 

Une valeur sûre donc, si tant est que l'on puisse définir une valeur sûre avec une seule visite.

 

 

Je lance à @SKLafon1 le défi de faire le compte-rendu de sa visite quelques semaines avant la mienne pour compléter cet avis.

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18 juillet 2016 1 18 /07 /juillet /2016 15:46

Récit d'un déjeuner mi-mai au Cinq, le restaurant du Georges V, repris par C. Le Squer (anciennement triple étoilé au Pavillon Ledoyen) en octobre 2014, et qui après avoir eu 2 étoiles au Michelin en 2015, a regagné la 3ème début 2016.

 

Pour ceux qui ne voudraient pas aller plus loin et juste regarder les photos, disons-le illico: ce déjeuner fut extraordinaire à tous points de vue: bon, beau, cher, très palace en somme. Je lui réserve illico une place dans le top 5 voire 3 de mes expériences gastronomiques.

Ce côté "palace" et ses codes rendent difficile les comparaisons avec certaines de mes expériences passées (telles que Savoy ou Passard), mais j'ai trouvé que le Cinq était par exemple très nettement au-dessus du Bristol.

 

Arrivés à 12h15, le restaurant n'ouvre ses portes qu'à 12h30 pétantes. La salle a un côté forcément un peu bling-bling comme dans tous les palaces que j'ai pu fréquenter au déjeuner. La salle se remplira disons aux 2/3 avec un public varié, du couple à la famille très 7ème, en passant par le vieux monsieur solitaire lisant le Figaro jusqu'aux touristes chinois. Le service m'est apparu impeccable, s'adaptant à chaque public et sachant allier ultra-professionnalisme chic et une petite touche de décontraction et de bonne humeur apparente mettant à l'aise les convives.

 

On opte pour le menu déjeuner 4 plats à 145€ (210 pour 6 plats). En boissons, nous avons évité pour une fois le coup de bambou de la coupe de champagne, mais pas celui des verres de vin: il y a 5 ou 6 références pour les blancs, idem pour les rouges et les vins de dessert. Compter 25€ le verre pour blanc et rouge, 35€ pour le vin de dessert (gloups!). Néanmoins, les coefficients semblent plus "raisonnables" que ce que j'ai pu voir dans d'autres établissements de ce standing (les bouteilles proposées, relativement "rares", sont facilement autour de 40€ prix producteur, on est donc typiquement sur du coefficient 4, là ou pas mal de triples étoilés tapent plutôt dans le 6, voire 8 ou 10!).

 

Après des amuse-bouches sympathiques (dont une excellente au foie gras), la pré-entrée donne le ton (cerises et asperges) dans une composition détonnante et visuellement très agréable à mon humble avis (ce sera une constante tout le repas).

 

 

Le Cinq Restaurant (Hôtel Georges V, C. Le Squer, Paris 8)
Le Cinq Restaurant (Hôtel Georges V, C. Le Squer, Paris 8)

Vient ensuite l'entrée proprement dite, toujours à base d'asperge: "asperges vertes truffées, mousseline de Château-Chalon". Le Château-Chalon, du vin jaune, donne une sauce extrêmement riche, que le jus truffé très réduit vient combattre. Les goûts individuellement sont presque trop puissants, mais le plat prend toute sa dimension lorsque tout est dégusté ensemble. 

On est sur de la cuisine française de très haut niveau, mais avec en même temps une originalité, une touche personnelle, et une liberté d'expression qui ne semblent pas feintes, et que la encore on retrouvera tout au long du repas. 

Nous accompagnons tous deux d'un verre de Chablis Grand Cru 2013 Grenouille (domaine Droin), au beau potentiel mais peut-être encore un peu vif. 

En 2ème entrée, la "gratinée d'oignons à la parisienne contemporaine" ou dit autrement, une soupe à l'oignon revisitée. Des perles d'oignons explosent en bouche pour relâcher la-dite soupe. Ce qui pourrait paraître comme un gimmick à la Top Chef ("classique populo retouché grande cuisine avec une touche de moléculaire") est indéniablement un grand plat, d'ailleurs "signature" du chef Le Squer. Vraiment une tuerie, croyez-moi. On aimerait en avoir deux fois plus dans l'assiette. 

Le Cinq Restaurant (Hôtel Georges V, C. Le Squer, Paris 8)
Le Cinq Restaurant (Hôtel Georges V, C. Le Squer, Paris 8)

En plat, Priscila enchaîne avec "Merlan de nos côtes en filet, rôti à la moutarde, condiment myrtille" accompagné du même vin (servi généreusement, d'ailleurs j'ai eu droit à un "refill" offert avant moi, de changer). Elle a trouvé ce plat exceptionnel (je ne peux vraiment vous en dire plus, car même si je l'ai goûté, sa construction toute en subtilité était difficile à saisir entre deux bouchées du plat puissant que je vais décrire ci-dessous).

Pour ma part, un "pigeon grillé laqué, truffe, olive et vapeur de navets" parfaitement équilibré (belle maîtrise sur la tapenade d'olives qui aurait pu vite devenir trop prégnante) accompagné d'un Châteauneuf-du-Pape, Domaine du Vieux Donjon 2012 qui se mariait idéalement. 

Le Cinq Restaurant (Hôtel Georges V, C. Le Squer, Paris 8)
Le Cinq Restaurant (Hôtel Georges V, C. Le Squer, Paris 8)

Suit un pré-dessert (une petite mousse pralinée, si mes souvenirs sont bons), avant l'apothéose, deux desserts de très haute volée: "fraises au naturel, chantilly, granité pétillant, chocolat blanc", parmi les 3 meilleurs desserts que Priscilla ait mangés de sa vie si je dois l'en croire (je confirme qu'il était excellent, beaucoup plus léger et fin que ce que l'énoncé peut laisser imaginer), accompagné d'un vin de dessert italien pétillant très parfumé tout en étant peu élevé au niveau sucrosité (Alto Adige Moscato d'Asti, F. Haas).

Et pour moi, les premières "cerises cusinées dans leur jus, parfumées de kirsch, glace pistache", la aussi un très beau dessert tant gustativement qu'esthétiquement (quel travail de présentation, comme sur tous les plats!). Avec un autre muscat italien excellent (j'adore leurs vins doux, que je trouve souvent plus fins que les français), un Alto Adige Moscato Rosa 2013 (F. Haas également).

 

Et puis, bien sûr, des mignardises, ainsi qu'un kouign-amann avec le café pour finir avec légèreté (une eau spéciale nous sera servie avant le café pour nous rincer idéalement la bouche, la petite touche snob qui va bien), et un chariot de gourmandises car quand il n'y en a plus il y en a encore. 

On nous offrira un ensemble de caramels, chocolats et autres nougats à ramener à la maison dans une petite boîte.

 

 

Un moment de grande classe, 3 heures ou presque sans rien à redire: cuisine (même le pain est excellent) et service au top, timing idéal, quantités parfaites (tout en ayant très bien mangé, on ne sort pas complètement gavé comme parfois)... tout cela a un coût, plutôt plus élevé que ce que nous nous étions permis jusque là (quasiment 250€ par tête quand nous n'avions jamais dépassé 210 ou 220). Mais clairement, aucun regret.

Si ce n'est de m'être fait chier dessus par un pigeon juste avant d'arriver, ce qui a impliqué une séance de nettoyage un peu rock'n'roll et pas très ragoûtante avant le repas (on appelle ça le syndrome Pierre Richard).

Si j'étais très riche, j'y retournerais dîner rapidement (310€ hors boisson pour le menu 9 plats du soir).

 

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4 novembre 2015 3 04 /11 /novembre /2015 16:00

Derrière ce nom original (l'hôtel se situant au 42 de l'avenue Gabriel, en face du restaurant historique Laurent, métro Franklin D. Roosevelt ou Champs-Elysées Clémenceau) se cachent les nouvelles cuisines de Jérôme Banctel, auparavant chef éxécutif chez Senderens (et encore avant second de Pacaud à l'Ambroisie sur un total d'une quinzaine d'années, bref, joli CV). Pour des raisons obscures (en tout cas pour moi), il n'a pas repris le Lucas Carton quand Senderens s'en est séparé alors qu'il y semblait promis.

 

Le voila donc en première ligne depuis un peu moins d'un an dans ce projet ambitieux porté par l'homme d'affaires Michel Reybier.

 

Une fois n'est pas coutume depuis quelques années dans les restaurants gastronomiques, il s'agit pour l'occasion (l'anniversaire de Priscilla, dont je tairai l'âge par pudeur) d'un dîner et non d'un déjeuner.

 

La carte me faisait pas mal saliver, et les prix sont encore je pense "d'appel". Comme on ne sort plus beaucoup, nous avons opté pour le menu dégustation à 115€ avec l'accord mets-vins à 65€ (5 verres de 8-10 cl), en sachant qu'on passerait pour expier notre pêché une nuit difficile, mais quand on aime on ne compte pas...

Le menu dégustation est une succession "décidée par le chef" de plats de la carte, a priori en gros 2 entrées, 2 plats (1 poisson et 1 viande) et 1 ou 2 desserts. Néanmoins, le jeune maître d'hôtel, très aimable, nous demande si un plat de la carte nous attire tout particulièrement. C'est la saison du gibier, il y en a beaucoup sur la carte, je lui réponds donc qu'on aimerait au moins en avoir un, et que le top, ce serait le lièvre à la royale, ce plat mythique qu'on ne trouve presque nulle part (et qui ne plaît pas à tout le monde). Il est ici en plus présenté en "version chic" (Carême) et non "version ragoût" (Couteaux). Le maître d'hôtel nous répond qu'il verra ce qu'il peut faire avec un petit sourire.

 

Niveau vin, on commence par la coupe de champagne (celui du proprio) de célébration à 20 boules, qu'on regrette toujours un peu ensuite, surtout moi parce que je ne suis en plus pas spécialement fan, mais bon, Priscilla aime bien... Pour accompagner, des petits amuse-bouches sympathiques, champignon-foie gras en "burger" et une petite bouchée type "brandade" avec des oeufs de poissons-volants. Le deuxième amuse-bouche, du saumon snacké à l'unilatérale , raviole d'aubergine et sauce yuzu, est déjà un peu plus rock'n'roll, même si décidément, je trouve de moins en moins d'intérêt au saumon, fût-il de bonne qualité...

Le Gabriel, restaurant de l'hôtel la Réserve (J. Banctel), Paris 8ème
Le Gabriel, restaurant de l'hôtel la Réserve (J. Banctel), Paris 8ème

On enchaîne ensuite avec les deux premières entrées: coquillages, bouillon léger à la viande, lentilles et une herbe dont je ne retrouve pas le nom (que le serveur n'a pas su identifier). Une alliance terre-mer pas classique (en tout cas pour moi), et c'est pas mal du tout.

Pour accompagner, un bon chablis du domaine Oudin (les Serres 2012).

 

Ensuite, dorade et cèpes sous plusieurs formes ("brut", poêlé, en brunoise, en crème...). La aussi, l'alliance terre-mer est assez osée, et le résultat de très bon niveau. Avec, un vin du Languedoc (Domaine la Marfée, Della Francesca 2012) pour un accord met-vin au diapason, pas dans la facilité mais bien maîtrisé.

Le Gabriel, restaurant de l'hôtel la Réserve (J. Banctel), Paris 8ème
Le Gabriel, restaurant de l'hôtel la Réserve (J. Banctel), Paris 8ème

Le premier plat est un nouveau poisson, peut-être mon plat préféré de la soirée: rouget, ravioles carotte/orange. Servi avec un rouge italien, la aussi un choix surprenant mais une très bonne surprise, sur les agrumes, un Barbera d'Alba (Chiara Boschis 2013). Cuisson top du poisson, bon dosage de l'acidité, raviolis bien al dente et parfumés, pas d'esbroufe mais un très beau plat et un très bel accord.

 

Le deuxième plat, côte de veau, gnocchi, truffe d'Alba, me scotche moins mais est de haut niveau également. Belle pièce de veau, épaisse, fondante et goûteuse, avec un jus réduit bien puissant. Les gnocchi, pour chipoter, sont un peu trop fondants à mon goût, je préfère quand il y a plus de tenue sous la dent. Avec un joli Savigny les Beaunes, domaine Ecard 1er cru, Serpentière 2010).

Le Gabriel, restaurant de l'hôtel la Réserve (J. Banctel), Paris 8ème
Le Gabriel, restaurant de l'hôtel la Réserve (J. Banctel), Paris 8ème

A ce stade, on a déjà trop mangé, il faut l'admettre.

"Malheureusement" (le terme est mal choisi, il y avait plus malheureux que nous ce soir là), le chef n'a pas souhaité nous enlever de plat par rapport au menu initialement conçu, et nous en a donc rajouté un, le fameux lièvre à la royale façon Antoni Carême (créé apparemment pour la "merde en bas de soie", Talleyrand, qui savait vivre en plus de survivre aux changements de régime).

Le lièvre est désossé, mariné une nuit dans une sauce au vin et aux épices, reconstitué sous forme de roulade farcie de foie gras et de truffe, cuit 36 heures, la sauce est ensuite liée au sang (je cite ceci sans l'avoir jamais fait moi-même, et sans avoir aucune intention de le faire un jour, que les amateurs me pardonnent si j'ai dit une connerie): bref, un plat léger...

La présentation est superbe, la sauce "miroir" noire est rajoutée par dessus la tranche de lièvre. Servi avec des tagliatelles dès fois qu'on ait un petit creux.

C'est vraiment exceptionnel, bon, sans trop me forcer je finis mon assiette parce que tel Obélix, j'ignore parfois (où mon cerveau bloque l'information en tout cas) qu'on peut trop manger, mais c'est un peu dur pour Priscilla qui, bien que peinée, en laisse la moitié.

Pour accompagner, un Châteauneuf du Pape (what else?), Clos des Brusquières 2010, qui se défend pas mal.

Le Gabriel, restaurant de l'hôtel la Réserve (J. Banctel), Paris 8ème
Le Gabriel, restaurant de l'hôtel la Réserve (J. Banctel), Paris 8ème

On nous épargne ensuite le pré-dessert (ouf), pour passer aux deux desserts.

Fraise des bois sur un biscuit amaretto, puis noisette sorbet yuzu, agréables à l'oeil et au palais, pas trop sucrés et relativement légers, mais qui me semblent un poil plus anecdotique.

Puis quelques mignardises pour conclure, des fois qu'il reste un petit creux dans la luette...

Le Gabriel, restaurant de l'hôtel la Réserve (J. Banctel), Paris 8ème
Le Gabriel, restaurant de l'hôtel la Réserve (J. Banctel), Paris 8ème
Le Gabriel, restaurant de l'hôtel la Réserve (J. Banctel), Paris 8ème

Bilan: 210€ par personne, un peu au-delà de ma limite psychologique (200€), mais qui aurait été largement respectée sans le champagne un peu superflu. Partis comme on l'était, on a pas chipoté et on est même rentré en taxi.

 

Le rapport qualité-prix-plaisir m'a semblé vraiment excellent, surtout pour un dîner, et le repas m'a beaucoup plus marqué que le Bristol quelques mois avant, par exemple. Les alliances mets-vins m'ont semblé de bon niveau avec quelques relativement belles bouteilles (de ce que j'ai vu, les différents vins étaient entre 10 et 25€ la bouteille), pas franchement dans la facilité, et le sommelier a été assez généreux dans les doses et dans les explications.

 

Sans trop me mouiller, il y aura au moins une étoile au prochain guide rouge, cela ne serait pas honteux qu'il y en ait deux...

La cuisine est assez personnelle, un peu à l'écart de l'air du temps (on ne retrouve pas vraiment les produits "presque crus", les légumes oubliés, les dressages horizontaux-verticaux), avec des alliances pas classiques, quelques touches asiatisantes mais lègères, et d'autres plats plus solidement ancrés dans la tradition (les plats de gibier par exemple). Bref, ça sort de l'ordinaire et c'est appréciable, même s'il y a certains gimmicks sur lesquels on pourrait chipoter (utilisation un peu systématique d'agrumes: j'aime beaucoup, mais ça peut lasser et dans le dessert à la noisette par exemple ça n'apportait pas grand chose - ou alors la séquence ravioli/gnocchi/pâtes qui la aussi pourrait finir par déplaire à d'autres que moi: après 20 ans à Nice, en ce qui me concerne, je pourrais me nourrir exclusivement de ça...)

 

La salle m'a beaucoup plu (mélange rétro moderne plutôt bien fait), hormis le fait que c'est un peu trop sombre au niveau de l'éclairage, qui convient plus au bar de l'hôtel que l'on traverse pour arriver à la salle.

Le service est jeune, mais au poil, surtout le sommelier et le maître d'hôtel. Notre serveur, très gentil, manquait encore un peu d'assurance, m'a-t-il semblé.

 

Ce vendredi soir, c'était environ au tiers plein (~12-15 couverts sur 35-40 places). Ca mériterait mieux, j'espère que la mayonnaise va prendre. Le menu déjeuner à 67€ semble, vu la carte, un bon plan...

Le Gabriel, restaurant de l'hôtel la Réserve (J. Banctel), Paris 8ème

Ceci était mon 800ème article... ça ne rajeunit personne.

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18 septembre 2015 5 18 /09 /septembre /2015 09:57

Bref récit d'un déjeuner courant mai au restaurant Epicure, du chef Eric Fréchon, 3 étoiles au Michelin et situé dans l'hôtel de luxe le Bristol à deux pas de l'Elysée (112 rue du Faubourg Saint-Honoré, 75008 Paris, site web).

 

De l'extérieur, l'hôtel fait un peu "passe-partout", assez sobre. A l'intérieur, c'est déjà plus bling-bling.

 

La salle du restaurant, au fond à gauche, est assez chargée dans le genre dorures et gros rideaux de velours.

 

On regarde brièvement la carte pour se faire envie en sachant déjà qu'on partira sur le menu déjeuner, seule option "abordable" pour nous, à 135€ quand même, un poil plus cher que la "concurrence" parisienne (compter 250€ à la carte environ, 295€ le menu dégustation).

 

 

Epicure, restaurant du Bristol, 3*, Paris

Du coup, on prend une proposition de chaque, histoire de goûter un peu à tout.

Ca commence bien sûr par des amuse-bouches jolis et sympathiques (une crème de petits pois, un bouchée foie gras betterave et un bulot au curry), puis une pré-entrée un peu inutile et trop Top Chef (radis beurre revisité, pas très intéressant gustativement parlant à notre goût).

 

Epicure, restaurant du Bristol, 3*, Paris
Epicure, restaurant du Bristol, 3*, Paris

Concernant les entrées, Priscilla a pris les grenouilles, moi les asperges, et finalement, on a échangé rapidement puisqu'on préférait chacun l'entrée de l'autre.

Les grenouilles, c'est un joli plat, mais que Priscilla a trouvé finalement un peu plan-plan. Certes, on ne se roule pas par terre, mais ça n'est pas si classique que ça et bien équilibiré.

Les asperges, je trouve, étaient un peu effacées derrière les goûts d'amande, noisette et praliné. Mais Priscilla elle, a trouvé le tout très juste et a donc adoré.

Epicure, restaurant du Bristol, 3*, Paris
Epicure, restaurant du Bristol, 3*, Paris

On monte indéniablement en puissance pour les plats, que ce soit le pigeon ou le Saint-Pierre. Ici, tout le monde a été pleinement satisfait de son choix.

Dans le Saint-Pierre, on peut noter en accompagnement une assez mythique pomme de terre laquée à l'encre de seiche, un grand souvenir de ce repas. Le pigeon est un plat riche et puissant, mais avec beaucoup de finesse malgré tout.

On note le service à la cloche, je trouve que ça fait toujours son petit effet.

Epicure, restaurant du Bristol, 3*, Paris
Epicure, restaurant du Bristol, 3*, Paris
Epicure, restaurant du Bristol, 3*, Paris
Epicure, restaurant du Bristol, 3*, Paris

Très joli plateau de fromages pour suivre, un petit "granité acidulé" classique pour se rafraîchir le palais ensuite, et en dessert, un joli et délicieux dessert à base de framboise, très palace dans le dressage et la conception. Le mien, une sorte de blanc-manger, est bon aussi, mais il faut l'avouer un peu moins intéressant.

On a également droit à deux petites bouchées à base de fraises, et puis bien sûr toute une série de mignardises, sur chariot (caramels, macarons etc) pour accompagner le café.

Epicure, restaurant du Bristol, 3*, Paris
Epicure, restaurant du Bristol, 3*, Paris
Epicure, restaurant du Bristol, 3*, Paris
Epicure, restaurant du Bristol, 3*, Paris

Au bilan, c'est un repas de grande qualité qui a eu le mérite de plutôt monter en puissance au fil du temps. Tous les plats sont superbes, du point de vue du dressage, assez loin des tics habituels (verticalité ou horizontalité...).

Néanmoins, il a manqué je trouve une ou deux fulgurances pour en faire un moment d'exception. Probablement que le côté grand hôtel international "pénalise" un peu de ce point de vue, par rapport à mes précédentes expériences triplement étoilées.

 

La carte des vins pique aussi les yeux, très palace jusque dans le choix de vins aux verres (une dizaine de choix, de 25 à 50€ grosso modo le verre pas hyper généreusement servi, et avec des coeffs monstrueux, typiquement 8 ou 10... avec quand même des Meursault de Roulot ou des Côte-Rôtie, mais quelques "petits vins" à 15€ le verre seraient aussi le bienvenu, comme on peut en trouver chez Savoy, même si ce sont les mêmes coeffs au final...).

 

Le service est bien évidemment de qualité, mention spéciale au jeune qui faisait sommellerie, très à l'écoute, qui nous a fait goûter avant, est venu nous demander chaque fois si ça nous allait, etc. Les demoiselles gagneraient en revanche à être un peu plus souriantes, tout ça manque un peu de décontraction: je ne parle pas de claques dans le dos, mais dans les grandes maisons on sait généralement mettre le client à l'aise, quel qu'il soit, et je trouvais que ça manquait un peu ici. Il y avait aussi une grande habituée qui monopolisait un peu trop visiblement l'attention de pas mal de serveurs et maîtres d'hôtel. Quelques petits bémols également sur le rythme du repas, très rapide au départ et avec des temps d'attente un poil longuets sur la fin.

 

La clientèle est disparate, du touriste chinois au jeune couple en passant par les clients fortunés et quelques nouveaux riches ayant hélas un peu la fâcheuse tendance à rire très fort avec beaucoup de dents.

 

Quant à l'addition, eh bien avec 2 verres de vin, de l'eau plate et du café outrageusement surpayés, on a dépassé la barre morale et fatidique pour moi des 200€ (210 si je me souviens bien).

 

En conclusion, il reste d'autres grands restos parisiens à découvrir (Pavillon Ledoyen, le Georges V, voire le Meurice) avant de bisser (j'aimerais bien retourner chez Guy Savoy dans le nouveau cadre), mais même avec de gros moyens je ne retournerai pas à Epicure en tout cas sur un déjeuner (beaucoup de choses à la carte me font largement envie, par contre).

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18 juillet 2015 6 18 /07 /juillet /2015 18:30

Plutôt vers Ledru-Rollin ici, en fait.

Deux semi-gastros franchement pas mal.

 

Amarante (4 rue Biscornet, 75012 Paris): le nouveau restaurant de Christophe Philippe, précédemment à Chez Christophe, sur la place (Larue) de la Montagne Sainte-Geneviève. Chez Christophe, dans le créneau "cuisine française traditionnelle de qualité" était un "favori" de pas mal de critiques gastronomiques, mais ça ne décollait visiblement pas trop niveau clientèle, probablement lié à un emplacement peu judicieux par rapport au "concept": entre ce qui était servi, les prix, et une déco un peu tristoune, l'étudiant en quête de pintes en happy hour et de burger bien gras ne s'y retrouvait que peu.

Transposition dans le quartier de l'Arsenal, cela devrait mieux fonctionner, même si la rue est peu passante et la salle pas hyper bien foutue (petite salle devant, puis couloir qui mène aux cuisines avec des tables de 2, pas mal de perte de place) ni très chaleureuse.

Point de vue assiette, ça n'a pas changé du tout, c'est de la bonne cuisine d'avant, bien riche, avec des produits de super qualité. Sole meunière avec des panisses, ris de veau purée, langue de veau, etc. La mousse au chocolat est également goûtue et roborative.

Christophe Philippe est aussi gentil que timide, mais on a pu un peu échanger avec lui sur la cuisine niçoise et ses panisses. Son partenaire en salle, Mouloud Haddaden, beaucoup plus extraverti, amène de la décontraction. La carte des vins, qu'il gère, est plutôt sympathique et avec m'a-t-il semblé des coefficients plutôt raisonnables.

Comptez 45-55€ pour entrée plat dessert le soir (formule en dessous de 20 le midi) pour du tradi de grande maison plus que du tradi de grand-mère. Bouteilles à partir de 25 si je me souviens bien.

Un resto qui mériterait de bien marcher (c'était complet en ce soir de semaine, mais il n'y a pas énormément de couverts, autour de 25).

 

Restaurant Will (75 rue Crozatier, 75012 Paris): pas mal de presse à son ouverture il y a un peu plus d'un an (Fooding etc), testé il y a déjà quelques temps. Je trouve dommage de ne pas le mentionner même si ma chronique ne sera pas très précise, car j'avais trouvé ça plutôt bien. Menu "dégustation" à 45€ le soir, ou carte au même prix pour E+P+D avec des portions plus conséquentes. Le chef est passé par quelques "grandes maisons" internationales. Il en a tiré une cuisine assez "fusion franco-thaï so fin des 90's", qui ramène donc quelques années en arrière mais avec beaucoup de plaisir. Beaux dressages, et travail de qualité surtout sur les poissons et fruits de mer, avec pas mal de sucré-salé. Salle un peu bruyante par contre, et pas mal d'attente si c'est plein, en tout cas il y a quelques mois (un serveur de plus n'aurait pas été de trop).

 

Je conclus par deux mots sur

Le Siffleur de Ballons (34 rue de Cîteaux, 75012 Paris, site web): cave à manger, par l'équipe de L'Ebauchoir, bistrot pas mal, paraît-il, juste en face. Je dis cave à manger pas pour faire snob mais parce qu'ils n'ont pas le statut de bar, on ne peut donc pas juste y boire un verre de pif, il faut bouffer un truc obligatoirement (ça peut être 1 planche de charcute). On peut par contre acheter du vin à emporter.

Ambiance plutôt sympa, au bar ou sur les tables hautes. On peut réserver pour les groupes, sinon pour moins de 6 c'est au petit bonheur la chance mais ça tourne assez vite (5 places au bar plus 8-10 places sur tables hautes, plus une 2ème salle pour les groupes).

Joli plateau de fromages dans lequel on peut choisir, la charcuterie est bonne aussi. On peut commander également des sandwiches faits à la demande, et surtout un faux-filet pour 2 avec des patates sautés, super bon, qui arrive d'en face (commandé via talkie-walkie...).

La liste de vins au verre n'est pas encyclopédique (une dizaine à peine, je dirais), mais c'est correct.

Comme souvent dans ce genre d'endroits, ça revient vite assez cher... pas loin de 100 balles à 2 pour 5 verres de vin (pas du sexy, hein, du Côte du Ventoux), une planche mixte, un faux-filet pour 2 et un riz au lait. Mais on a passé une bonne soirée, alors...

 

Les Provinces (20 rue d'Aligre, 75012 Paris, site web): à Paris c'est un "concept", on peut acheter sa viande comme dans une boucherie, ou la bouffer sur place avec des patates. Dans le Cotentin, on pouvait aussi bouffer de la sole chez le poissonnier sur le port, mais c'était pas concept. Ils sont cons ces provinciaux.

La viande est bonne cela dit, après ils pourraient la vendre un poil moins chère vu qu'on la paye le même prix que dans un resto viandard tradi (20 à 25 balles le morceau). On avait mangé avec 2 collègues américains ce jour là et on avait été servi après tout le monde aussi... lien de cause à effet ou simple bad luck, je ne sais pas, je n'y suis pas retourné pour manger. Au comptoir boucherie ils sont très gentils en tout cas.

 

 

 

Voila, c'est sans doute la fin de mes chroniques de Faidherbe, je pars pour de nouvelles aventures qui seront certainement moins exaltantes d'un point de vue restauration.

J'ai du tester une quarantaine de restos dans le quartier, et pourtant j'ai raté Septime, Caffe dei Cioppi (trop tard, ça vient de fermer il y a 3 mois), l'Ebauchoir, l'Ecailler du Bistrot, la Gazzetta, les Déserteurs, le Cotte Rôti, Qui Plume La Lune, Assaporare etc

Bref il y avait encore de quoi faire...

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18 juillet 2015 6 18 /07 /juillet /2015 13:52

Un avant-dernier article (le dernier détaillera deux restos un peu plus "haut de gamme", et je songe à un "où commander à emporter à Faidherbe-Chaligny?") avant de quitter ce quartier après presque 2 ans, pour un lieu hélas beaucoup moins riche en découvertes gastronomiques, je le crains. Donc, en vrac, quelques unes de mes dernières visites.

 

Unico (15 rue Paul Bert, 75011, site web; je viens de me rendre compte qu'ils en ont ouvert un second rive droite, assez récemment je pense; en face, au 12 rue Paul Bert, El Galpon, il y a également une épicerie/cave à vins): l'un des premiers restos viandards argentins ouvert il y a une bonne dizaine d'années je dirais, avant que ça ne soit devenu presque classique.

Hipster avant l'heure, le proprio reprend une vieille boucherie, la laisse quasi à l'identique (au moins la devanture), met des tables en bois dedans, et c'est parti mon kiki. 

Au menu, de la barbaque argentine au barbec et c'est à peu près tout pour les plats. On peut bien prendre une salade, mais what's the point? En entrée, il y a de la charcuterie argentine, un ceviche parce qu'il faut bien, des empanadas etc. En dessert, du dulce de leche à toutes les sauces. 

C'est vraiment très bon dans ce registre de "comfort food", on sort repu, les assiettes sont généreuses et font saliver. La carte des vins offre pas mal de choix avec une large gamme de prix. Les serveurs sont très lookés mais plutôt sympas et efficaces.

C'est juste trop cher pour être parfait: une assiette de charcute à partager, 2 plats de viande, 2 desserts = 90 boules. Si on rajoute une boutanche à 25-30... Le rapport plaisir/prix est bon si on est dans l'état d'esprit, le rapport "qualité intrinsèque"/prix, moins selon moi... donc à vous de voir. 

 

24*36 (39 rue de Montreuil, 75011): un troquet qui ne paye pas de mine et dans lequel j'ai mis du temps à rentrer, vu la concurrence de la rue. Le nom vient du fait que le patron est un ancien photographe. Finalement, on s'y sent bien. C'est jeune et branché, mais la cuisine est très traditionnelle, d'assez bon niveau, et peu chère (moins de ou tout juste 30€ pour la séquence entrée plat dessert; je ne me souviens plus du prix exact mais il doit y avoir une formule déjeuner à moins de 20€). Il y a une terrasse assez vaste et plutôt agréable pour les beaux jours. Pas grand chose à en dire de plus, on ne vient pas de loin pour y manger, mais si on habite dans le quartier, c'est une option très raisonnable pour un bon repas sans chichis.

 

Midam (38 rue de Montreuil, 75011): si vous avez des envies de coréen dans le quartier, et que vous n'avez pas envie d'aller dans le 15ème, c'est là que ça se passe et seulement là. Mais globalement, je vous conseille d'aller chez Manna ou ailleurs dans le 15ème (vers Charles Michel, il y en a plusieurs). Ici, c'est globalement un peu gras, ce qui me semble plutôt contraire à la cuisine coréenne que j'avais pu goûter jusque là, avec des ingrédients assez cheap (notamment la viande), et pas franchement donné.

 

La Poulette de Grain (261 rue du Faubourg Saint-Antoine, 75011): a récemment remplacé un bar type PMU. C'est un bar/brasserie de quartier qui a été bien réhabilité. La cuisine est correcte, quoi que se compliquant un petit peu la vie parfois (le tian de Saint-Jacques n'est pas une grosse réussite gustative, se cantonner à l'oeuf cocotte ou au burger semble plus raisonnable). La carte des vins ne présente pas beaucoup d'intérêt. Le prix est assez attractif (formule à 27 ou 28) mais la salle est grande et le service un peu dépassé et en sous-effectif le soir de notre venue. Des excuses bienvenues lors de notre départ mais la concurrence est forte dans le quartier sur ce registre... ç'a l'air de plutôt bien marcher en tout cas, donc tant mieux pour eux.  

 

Le Petit Louis (240 rue du Faubourg Saint-Antoine, 75012 Paris, site web): quasiment la même critique que précédemment, mais un poil mieux à mon goût. Moins de fioritures, un service plus attentif. Le truc que je trouve un peu con, c'est qu'il faut réserver par la Fourchette pour avoir un prix raisonnable (en gros, sans la Fourchette, c'est 35€ pour E+P+D et ça ne les vaut pas. Avec, c'est 25 et la c'est très bien).

 

Les Funambules (12 rue Faidherbe, 75011 Paris): plutôt pour boire un verre, surtout si les terrasses de le place sont prises. C'est juste un peu en retrait, il y a presque toujours de la place. On peut également y manger à toute heure un tartare, une grosse salade, un carpaccio tout à fait corrects aussi, à 15€ environ le plat (sans doute 2 ou 3€ de trop). Brasserie comme il y en a tant mais qu'on aime aussi avoir pas trop loin de chez soi, service de brasserie parisienne comme j'aime (efficace, avec une pointe d'humour).

 

Acqua e Farina (38 rue Faidherbe, 75011 Paris): pizzeria qui vient d'ouvrir dans le quartier, très dans le ton des restos actuels du quartier (baies vitrées, tables en bois, service assuré par des jeunes cools). Les pizzas sont bonnes, pâte un peu épaisse (je préfère celles de Buona Idea dont j'ai parlé ailleurs, pâte plus fine, mais c'est un avis personnel). Ingrédients de bonne qualité, pizzas un peu haut de gamme (autour de 15€), peut-être un poil chiches. On peut prendre à emporter également. Service jeune et souriant. Toujours bien d'avoir une bonne pizzeria près de chez soi, encore plus quand l'endroit est agréable et qu'on ne se sent pas obliger de commander à emporter parce que c'est un peu glauque.

 

 

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3 mars 2015 2 03 /03 /mars /2015 10:05

Sola (12 rue de l'Hôtel Colbert, 75005 Paris, site web) est le restaurant d'Hiroki Yoshitake, dont vous avez une biographie exhaustive ici (en France, il est passé par le Fogon, antre de la paella chic à Paris, et l'Astrance de Barbot).

 

Comme souvent, j'arrive presque 5 ans après la bataille, puisque le resto a ouvert fin 2010, fait le buzz dans la blogosphère en 2011 et eu une étoile au Michelin en 2012 (ou 13). Forcément, plus grand monde n'en parle aujourd'hui, avec 5 nouveautés par mois dans lesquelles il faut se ruer pour les oublier aussitôt.

Pour l'anecdote, le restaurant, à proximité de Notre-Dame sur la rive gauche, est situé là où H. Darroze avait ouvert Toustem, son second restaurant, à la durée de vie très éphémère mais où me semble-t-il, j'avais dîné (mais je n'en ai aucun souvenir précis).

 

Compte-rendu d'une visite fin janvier 2015, au dîner, par un froid glacial.

Vieille bâtisse, au rez-de-chaussée il y a la petite salle "française" (une vingtaine de couverts), un peu terne à mon goût même si les tables sont joliment dressées. Quelques courants d'air se font sentir quand des clients entrent et sortent. A gauche, il y a la cave à vin avec quelques étiquettes alléchantes, et au fond, la cuisine ouverte (mais qu'on ne voit pas de la salle). En bas, le "salon japonais" où on mange en chaussettes et à genou, mais que je n'ai pas visité (vu l'état de mes genoux et de mon dos, 2 ou 3h dans cette position n'est guère prudent).

Le soir, c'est menu carte blanche surprise (on mentionne au départ ses allergies ou dégoûts alimentaires) à 98€. Amuse-bouches, 4 petites entrées, 1 poisson, 1 viande, 1 pré-dessert, 1 dessert, mignardises.

Accord mets-vins à 5 verres et 65€ (si je ne me trompe pas).

 

On peut qualifier la cuisine proposée de "très dans l'air du temps" (si tant est que ça veuille dire quelque chose). C'est assez épuré, avec des dressages verticaux et des assiettes très graphiques, des cuissons lentes, des jeux de texture (utilisation désormais classique de miettes ou chips diverses). Peu d'influences asiatiques finalement (peut-être dans la 4ème entrée, non prise en photo: saint-jacques et jus de crustacés, ou dans quelques sauces et ingrédients ici et là), mais ce n'est pas vraiment de la cuisine française non plus. C'est "mondialisé" contemporain. 

Les cuissons sont justes, les goûts sont là, tout est de bon ton. J'ai particulièrement aimé la truite, la seiche et l'agneau. Les amuse-bouches (couteaux au piment d'espelette, focaccia au parmesan, topinambour) étaient bien aussi. Le dessert n'était pas sans rappeler, tant au niveau du dressage que de l'inspiration, un dessert à la fraise mangé chez Toqué! (Montréal).

L'oursin est le plat qui m'a le moins convaincu (bon goût mais consistance trop "bouillie": il y avait le fondant, mais il manquait le croquant, comme dirait Lignac), le cabillaud était excellent mais la sauce avait une consistance un peu perturbante, comme une crème anglaise.

 

Un repas globalement sans-faute, mais, peut-être, en ce qui me concerne, sans véritable coup d'éclat. Peut-être un petit air de déjà vu (par exemple à La Scène, qui me semble évoluer sur un registre gastronomique similaire), sur certains plats comme la truite, l'agneau, ou le pré-dessert (yuzu, chocolat blanc, basilic). On peut aussi signaler les limites de la communication sur le "menu du jour en fonction de l'inspiration du chef", certains plats revenant visiblement régulièrement, en tout cas sur une période donnée

 

Pour ceux qui ne sont pas familiers avec cette approche par contre, c'est un très bon point de départ, l'étoile m'apparaît tout à fait méritée. Le service, notamment, est assez haut de gamme, dans le genre grande maison traditionnelle cette fois, discret et courtois sans être prout-prout (avec le maître d'hôtel qui présente les plats en français, anglais ou japonais, au choix: la clientèle est assez éclectique, il y avait même le comédien J. Lambert). Comme il n'y a pas de menu et que, pour les grandes occasions, j'aime bien l'avoir en souvenir, le maître d'hôtel me l'a écrit à la main, et fait dédicacer par le chef.

 

Les accords mets-vins sont bien choisis, par une sommelière japonaise presque trop discrète: j'ai beaucoup aimé le Saint-Joseph de Cuilleron avec l'agneau, et un macon avec la seiche dont j'ai hélas oublié le producteur. Sur l'oursin, on m'a servi un verre de saké, probablement très bien mais j'avoue ne pas vraiment être fan de cet alcool.

 

Pour conclure, dans le genre, c'est donc très bien; d'un point de vue personnel, ça finit simplement par manquer un poil de surprise.

 

 

1ère entrée: Truite et oeufs sur fenouil

1ère entrée: Truite et oeufs sur fenouil

2ème entrée: Oursin, gelée d'algues, crème de potiron

2ème entrée: Oursin, gelée d'algues, crème de potiron

3ème entrée: Seiche, encre de seiche, crème d'oignon

3ème entrée: Seiche, encre de seiche, crème d'oignon

Poisson: Cabillaud, crème d'ail blanc et noir, poireaux, graines de moutarde

Poisson: Cabillaud, crème d'ail blanc et noir, poireaux, graines de moutarde

Viande: Agneau de lait, sauce miso rouche, radicchio

Viande: Agneau de lait, sauce miso rouche, radicchio

Poire, jasmin

Poire, jasmin

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20 février 2015 5 20 /02 /février /2015 15:12

Devant le manque d'inspiration sur des sujets plus professionnels, j'en profite pour continuer sur la lancée de l'article précédent, avec un retour sur l'Italie et les trattorias (voir les pizzerias dans mon article 6, lien ci-dessous).

 

Retro Bottega: (12 rue Saint-Bernard, 11ème, métro Faidherbe ou Ledru-Rollin, site web). Petite échoppe qui a ouvert il y a environ 2 ans, et comme cela se fait de plus en plus couramment, est passée au fil du temps d'épicerie fine à bar à vins avec dégustation de charcuteries, fromages et autres, à "vrai resto" (on peut encore y acheter des produits).

Le patron, Pietro, vient des Pouilles et est sommelier de formation. La salle est minuscule, en été il y a une petite terrasse "sauvage" avec 10-15 places. La déco, désormais standard à Paris, est faite de bric et de broc, avec ici néanmoins une certaine authenticité "je-m'en-foutiste - l'important-c'est-dans-l'assiette".

Niveau assiette, c'est vraiment très bon, dans un registre la aussi de plus en plus courant de "tout pour le produit": la partie transformation est très basique, rien qu'un cuisinier amateur ne puisse faire peu ou prou chez lui, mais tous les produits sont de top qualité. En entrée, ça donne par exemple burrata-petits artichauts- figues fraîches- vinaigre balsamique, super. Ou alors , simplement de la charcuterie. En plat, risotto ou pates, accommodées avec les produits du jour, ce soir là, il y avait de la pancetta, de la truffe blanche, des petites courgettes, de la menthe, du bon fromage. Tout est bien cuit al dente, c'est assez copieux, et "original" (ou "personnel") malgré tout. Franchement, on se régale, même le pain est délicieux.

Le patron est, de plus, vraiment sympa, et de très bon conseil sur les vins italiens. Il a d'ailleurs ouvert une cave à vin pas loin. Il gère un peu tout dans le resto, le service et une partie de la cuisine, avec un aide-cuisinier ou deux (la cuisine, c'est en gros deux plaques chauffantes et un four, puisque la majeure partie des entrées sont crues...).

Je ne suis pas loin du coup de coeur, c'est vraiment une cuisine qui fait plaisir, malgré tous les a priori que l'on pourrait avoir quant au fait que ce resto coche toutes les cases du branché actuel. Il y a quand même un petit point noir: le prix. Les plats sont autour de 25, les entrées de 15, et les desserts (qui avaient l'air très tentants aussi , gourmands dirait Cyrille L., mais nous devions partir) autour de 10. Le vin au verre autour de 5. Même si c'est copieux et qu'on partage un dessert, on arrive vite en picolant un peu à 60€/tête. A ce prix là, malgré la qualité des produits, j'attendrais un peu plus, soit au niveau du confort, soit au niveau de l'"art du chef" (ou même des deux, soyons fous).

A 10-15€ de moins, ou avec une proposition de menu autour de 35, ça serait vraiment top. La, en y repensant, on se dit toujours un peu (en tout cas moi, peut-être parce que je cuisine un minimum), merde, quand même, c'est un peu trop "simple" pour le prix. 

 

 

Les amis des Messina: (204 rue du Faubourg Saint-Antoine, 12ème, métro Faidherbe, site web). Du nom du chef, sicilien. Il a aussi ouvert récemment une épicerie/cave à manger/restaurant/salon de thé vers les Halles.

Ambiance plus feutrée que le précédent, plutôt orientée "semi-gastro", tons sombres, lumière tamisée, ce qui n'est pas si fréquent dans le quartier. Il y a une salle à l'étage que je n'ai pas vue, au rez-de-chaussée, sur le devant il y a de l'espace, mais au fond on est un peu dans le passage (la cuisine est à droite, les tables à gauche, et les serveurs passent au milieu et ce n'est pas très large).

La carte est également plus variée, poissons, viandes, pâtes, antipasti etc.

L'assiette d'antipasti à partager est pas mal, pas hyper copieuse pour deux, mais tout est bon.

Les pâtes sont très bonnes aussi, avec des recettes siciliennes (alla norma) ou moins locales, mais les sauces sont bien travaillées et pas "communes". 

Le tiramisu m'a laissé un très bon souvenir (si je ne confonds pas) également.

Compte-rendu succinct, mais là aussi, j'ai trouvé les prix un peu trop élevés (autour de 20€ le plat de pâtes pourtant sans ingrédients extrêmement onéreux, 25€ les antipasti à partager). On avait aussi beaucoup attendu entre l'entrée et le plat, voyant bon nombre de tables autour de nous, arrivées après et servies avant, le tout sans un mot d'explication (classique énervant du quartier).

En conclusion, rien de catastrophique mais une addition un peu trop salée selon moi pour une cuisine qui ne m'a pas bouleversifié et quelques problèmes dans le service, nous n'y sommes pas retournés. Et, disons que j'accepterais bien plus volontiers de "surpayer" pour retourner à la Rétro Bottega qu'ici, affaire de goût.

 

 

Et puis, il y a tout près de là, le fameux Caffe dei Cioppi (159 rue du Faubourg Saint-Antoine, 11èm, entre Ledru et Faidherbe), qui a fait le buzz il y a déjà  5 ans ("fooding d'amour 2010 entre autres"), mais qui tient bon la barre et continue d'être complet assez longtemps à l'avance (mais il paraît que c'est tout petit, et privatisable le samedi je crois). Un signe. Bref, nous n'avons pas encore pu y aller, mais j'espère bien tester avant de quitter le quartier... si certains d'entre vous connaissent et y sont allés récemment, n'hésitez pas à me dire si ça vaut le coup.

 

 

Globalement, si vous me permettez une remarque de portée générale, je trouve quand même que les bons italiens à Paris sont un peu trop chers (comme beaucoup de restaurants vous me direz, mais je trouve que c'est plus marqué sur la cuisine italienne que sur d'autres)...

 

 

Et pour rappel:

Où manger à Faidherbe-Chaligny?

Bistrots ou semi-gastros français, 1 , 2 et 3

Afrique du Nord et Afrique Noire

Asie

Italien (pizzas)

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6 février 2015 5 06 /02 /février /2015 08:40

Avant de parler de trattoria, un bref article sur les pubs (et autres bars-restos) du quartier.

 

Côté irlandais, il y en a 2, et c'est facile, ils sont tenus par la même famille. Néanmoins, ils sont assez différents l'un de l'autre.

 

Le premier, Patrick's (le Ballon Vert), est au 33 rue de Montreuil, plutôt du côté Faidherbe. C'est un pub gigantesque, assez classe à l'intérieur, dans son jus avec dorures, bois et tissus jacquard sombres (dommage que le store banne extérieur, jamais nettoyé, soit couvert de chiures de pigeons), et différentes "ambiances".

En rentrant, en face, il y a un long bar en L. A droite, c'est un peu "club", avec des fauteuils bas. Au fond à droite, une salle en longueur avec des tables pour manger. A gauche du bar, des tables hautes avec des grands tabourets, et au fond quelques tables pour manger. Il doit bien y avoir 60 ou 80 places assises, et certains soirs il y a probablement 2 fois plus de monde que ça.

En gros, il y a beaucoup d'ambiance quand il y a des gros matchs de foot ou de rugby (Coupe du Monde, 6 Nations) car il y a plusieurs écrans, ainsi qu'un écran géant dans la salle du fond. Le reste du temps, c'est tranquille et on peut y bosser, lire son journal, ou discuter assez peinard.

Les bières à la pression sont on ne peut plus classiques et à part la Guiness pas irlandaises (pinte à 7€50), mais ils ont une sélection intéressante de bières bouteille de tous pays (Ecosse, Australie etc), et plus de 150 whiskys disponibles pour la dégustation (à des prix très musclés; si je me souviens bien, le verre de 4 cl de Bushmill's 10 ans dont la bouteille vaut dans les 30€ est autour de 10...).

La bouffe est du pub la aussi classique, fish and chips pas mal, bangers and mash (saucisse purée) idem, entre 10 et 15€. Leurs burgers étaient plutôt bien aussi (autour de 15€) mais la dernière fois que j'y suis allé c'était pas terrible (pain pas très chaud, viande de qualité bof et portion en baisse), je ne sais pas si c'est un accident. A noter, une formule cheeseburger-coca ou demi à 10€ le midi, plutôt un bon plan.

Le service est probablement ce qui fait que je n'y vais pas (plus) aussi souvent que je le pourrais (c'est à deux pas de chez moi, et j'aime bien descendre une mousse le vendredi soir ou aller voir des matchs dans un bar ou un pub). Quand le patron (un vieil irlandais, taciturne mais très poli) est là, c'est ok. Quand c'est blindé de monde, étonnamment, ça va pas trop mal aussi. C'est plutôt quand le patron n'est pas là, ou alors le midi, en journée, ou en début de soirée quand il n'y a presque personne que c'est assez pénible. Bien que majoritairement irlandais (dont l'un des fils du patron), les serveurs sont assez forts pour faire semblant de ne pas te voir. Parfois, même, ils te regardent intensément, sans rien te demander, puis s'en vont. Ou alors t'expliquent, quand tu es à un bout du bar en L, qu'ils ne servent pas là et qu'il faut aller à l'autre bout. Un vrai service à la parisienne, en somme. Je ne sais pas, peut-être que je m'y prends mal, mais je suis parti une fois sans commander. On était 10 dans le bar, pour 3 serveurs, ils m'ont donc vu arriver (j'ai dit bonjour, on m'a répondu), m'asseoir, un des serveurs est même venu commander à la table voisine de la mienne, mais au bout de 20 minutes, je me suis levé, je suis parti, j'ai dit au revoir, personne n'a bougé.

 

A quelques mètres de là, un autre fils du patron a ouvert The Green Goose (19 rue des Boulets, au croisement de la rue des Boulets avec la rue de Montreuil, métro rue des Boulets). C'est plus petit, mais il y a quand même je dirais une quarantaine de places assises et pas mal de place pour circuler debout (les tables sont le long des murs, le bar au fond à gauche, l'espace central est libre). Point de vue déco, c'est plus sobre que chez Patrick's, bois foncé brut. 

Sur tous les autres plans (sauf pour visionner les matchs, même s'il y a deux petites télés sans le son), c'est je trouve par contre très supérieur. 

Déjà, le mec est sympa. Il m'a vu 5 ou 10 fois, il me remet, me dit bonjour si on se croise dans la rue, et a toujours essayer de nous accommoder les 3 ou 4 fois où nous sommes venus nombreux et à l'arrache.

Ensuite, à la pression, ils ont toute la gamme O'Hara's (la aussi dans les 7€ la pinte), brasserie irlandaise qui fait des blondes, des brunes, et des rousses que je trouve toutes plutôt sympas. La aussi, pas mal de bières bouteilles de tous pays.

Enfin, la bouffe est vraiment pas mal, un peu "gastro-pub". Steack mariné, Irish Stew, tourtes, un très bon club sandwich qui a malheureusement disparu de la carte, oeuf écossais, carrot cake... La carte est assez petite (en gros 5 entrées, 5 plats, 5 desserts) mais change assez régulièrement en dehors de quelques incontournables. Plats autour de 15€, entrées vers 8, et desserts à 7, mais bon, on y va rarement pour faire entrée plat dessert. Ils proposent même des "accords mets-bières".

Vraiment, je trouve ça assez chouette, malgré les prix peut-être un poil trop parisiens.

 

 

On peut aussi mentionner dans le coin une "curiosité", l'un des seuls bars allemand de la capitale, le café Titon (34 rue Titon, site web). Je n'ai pas eu l'occasion d'y aller, parce que quand je passe devant c'est toujours plein (le vendredi et samedi soir, ça déborde jusque dans la rue, avec une clientèle assez hipster), mais ils ont l'air d'avoir une belle collection de bières allemandes, et quelques tables pour manger du sauerkraut, des currywursts et autres plats typiques teutons. En tout cas, ça me fait envie depuis longtemps, j'aimerais bien essayer, peut-être faudrait-il que j'essaye d'y aller un midi.

 

 

Enfin, il y a sur la place Faidherbe-Chaligny tout un tas de bars-restos "français". J'ai déjà mentionné En Attendant l'Or (6 rue Faidherbe, site web). Bouffe plutôt pas trop mal dans le registre archi-classique (voire éculé) de la brasserie aveyronnaise. Les planches de fromage et charcute sont un peu chiches et pas données, misez surtout sur les plats, burger, saucisse-aligot ou grosses salades pleines de patates sautées (autour de 15€). Formule plat du jour à 10 ou 11€ le midi au rapport qualité-prix pas mal du tout. Brunch très couru (grands buffets à volonté sucré et salé), et souvent pas mal de monde le soir, autant pour manger que pour picoler, surtout le jeudi (soirée aligot).

En face, il y a le Baroudeur (1 rue Faidherbe) qui a l'air d'être une mini-chaîne (il y a au moins un autre bar du même nom à Montparnasse). Le mercredi soir, happy hour quasiment toute la soirée, donc beaucoup de monde et de la musique. Le reste du temps, c'est plus calme. Je n'y suis jamais allé déjeuner car les plats annoncés, du brasserie parisienne typique (potentiel Métro fort) sont à des prix assez élevés (tranche 15-20€ plutôt que 10-15). Bref, n'ayant jamais lu ou entendu de recommandation forte pour contrebalancer mon instinct, je me suis toujours abstenu.

De l'autre côté, le Bidule (2 rue Faidherbe), le plus branchouille et aussi le plus jeune du lot. Clientèle majoritairement 20-25 ans, typée "zicos-fac de lettres-jean serré- keffieh-lunettes cerclées-barbe peignée- gomina", déco "chaises en métal piquées au jardin du Luxembourg et carburateurs qui traînent dans la salle pour faire déglinguos", bref vous voyez le genre. Un succès fou, plutôt pour boire de ce que je vois (je passe devant tous les jours). On m'a dit plusieurs fois que la bouffe était vraiment pas terrible (la aussi, à vue d'oeil du classique brasserie Métro-like).

Et encore en face, du coup dans le 12ème (202 rue du Faubourg Saint-Antoine), le Café Pierre (site web), qui a l'air beaucoup plus calme avec plein de place, et dont on (@krazykitty sur Twitter si je ne me trompe pas) m'a dit que le comestible était tout à fait correct.

 

 

Et pour rappel:

Où manger à Faidherbe-Chaligny?

Bistrots ou semi-gastros français, 1 2 et 3

Afrique du Nord et Afrique Noire

Asie

Italien (pizzas)

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