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  • : La vie au labo
  • : Les pensées - j'ose le mot- diverses d'un jeune scientifique ayant obtenu un poste académique à l'Université, après presque trois années en post-doctorat dont deux au fin fond du Massachusetts. Ca parle de science (un peu) mais surtout du "petit monde" de la science. Et aussi, entre autres, de bouffe, de littérature, de musique, d'actualité, etc. Et de ma vie, pas moins intéressante que celle d'un autre.
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1 juin 2017 4 01 /06 /juin /2017 10:51

Pour ceux qui ne me suivent pas sur twitter, j'ai créé un nouveau blog, parce que je n'en avais pas assez d'inactifs encore.

Il s'agit d'anecdotes sur le fonctionnement parfois pénible de l'administration dans le monde de l'enseignement supérieur et de la recherche.

N'hésitez pas à me transmettre vos anecdotes, mêmes et surtout anonymes.

Ne cherchez pas de but profond là dessous, il s'agit principalement d'en rire (jaune, parfois, mais ça fait du bien quand même). 

Le blog est la: Mammouth Universitaire

 

Mais comme il paraît que ça fait pas avancer les choses, je signale un autre site qui se veut plus pro-actif: Rogue ESR

Bon, je ne suis pas politicien ni activiste, et peut-être que c'est la façon de fonctionner, mais j'ai un peu de mal quand 50% des propositions consistent à dire "donnez-nous plus d'argent" sans justifications ni contreparties, même si je salue l'effort collaboratif. Mais, finalement, je trouve qu'on réfléchit souvent mieux tout seul (ou en petit nombre): au moins on a des chances d'être d'accord avec soi-même. Cf "mon programme"

 

 

 

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24 janvier 2017 2 24 /01 /janvier /2017 21:43

La nature produit du plastique! Tout au moins les briques moléculaires élémentaires permettant de synthétiser certains plastiques, plus précisément des bioplastiques. 

Les plastiques, ce sont ces matériaux extraordinaires, qui pour certains, ont une meilleure résistance mécanique que l'acier à masse équivalente! Ces matériaux dont le Prix Nobel français Pierre-Gilbert De Gênes disait déjà, lors de la remise de son prix à Stockholm en 1992 "le plastique c'est fantastique".

Prenez le PLA (poly(acide lactique)) par exemple: il est fabriqué à partir d'acide lactique. Oui, cette même molécule que vos muscles produisent après un effort. Mais aussi par des bactéries se nourrissant de déchets alimentaires. Ce plastique possède, outre des propriétés extraordinaires (son module d'Young est de 3 GPa...), la capacité d'être biodégradable. On peut donc récupérer in fine les briques élémentaires du matériau et recommencer indéfiniment son cycle de production. Plus de sacs plastiques tels que je peux les voir abandonnés le long de la plage ou enfoncés dans la gorge d'une majestueuse tortue marine lors de mes séjours à San Francisco ou Pékin.   

Aujourd'hui, les sacs plastiques, les gobelets ou les assiettes de pique-nique recyclables à l'infini, mais demain, les ailes d'avion, les hyperbarrières du futur ou les nouveaux "drug delivery controlled released systems" pour les antibiotiques "quorum sensing disruptors"?

Imaginez: la nature, et l'Homme lui-même, fabriquent sans le savoir ces constituants indispensables du matériau du futur? Pourtant, aujourd'hui, que fait-on quand on a une crampe, à part se reposer et boire beaucoup d'eau? Rien! Que font les chercheurs quand ils ont une crampe au cerveau: ils vont boire un café! 

Alors que la valorisation de cet acide lactique, qui a conduit à la publication de 8762 brevets depuis une demi-douzaine d'années, pourrait se chiffrer à plusieurs de centaines de milliards de dollars! Et pourquoi ne pas imaginer du "genetic engineering" sur les bactéries pour produire à façon, non l'acide lactique, mais directement le PLA?

 

 

Ce petit texte parodique (encore que) des chroniques de l'hyper-docteur du Point, chercheur affilié au CNRS, à Stanford, Centrale et Polytechnique, reprend les mêmes "codes": quelques points globalement corrects, souvent des banalités présentées sous un jour extraordinaire, erreurs factuelles, approximations grossières, chiffres sortis du chapeau (surtout, jamais de sources, on a la science infuse), name-dropping et anglicismes à foison, imagination débordante pour ne pas dire délirante, et remise en cause plus ou moins directe du travail des chercheurs.

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6 octobre 2016 4 06 /10 /octobre /2016 09:09

Dans le milieu académique, on aime bien les indicateurs, surtout simples. Il y a le h-index (du nom du physicien Hirsch qui l'a "développé") bien sûr, censé déterminer ton "niveau scientifique" (il peut avoir du sens si on compare ce qui est comparable: au sein d'une communauté, pour un âge similaire, et si on accepte le fait que c'est quelque chose de plutôt logarithmique. On peut dire quelque chose si on compare 48 et 9, pas vraiment si on compare 9 et 11...).

Plus récemment, à moitié pour rigoler, un Kardashian index (K-index) a été proposé: il est censé évaluer le degré de célébrité publique par rapport à la reconnaissance scientifique, en comparant le nombre de followers sur twitter au nombre de citations de vos articles. Supérieur à 5, cet indice fait de vous un "scientifique Kardashian", quelqu'un de "famous for being famous".

 

J'ai eu ce matin une illumination et je vais à mon tour proposer un index, le m-index (pour Mix). Il aurait pour but d'évaluer le degré d'"importance" des gens dans une organisation en comparant le temps qu'ils mettent à répondre à une demande par rapport au temps de réponse qu'ils attendent des autres.

Par exemple, un RH qui met 3 mois à répondre à ton mail mais t'envoie un dossier le vendredi 12h en t'expliquant qu'il est à rendre pour la "fin de la semaine" aurait un m-index de 3*30*24/4 = 540, bref quelqu'un d'hyper important.

Au contraire, toi le blaireau qui répond dans l'heure au dit RH avant d'attendre patiemment ta réponse 3 mois, tu aurais un index de 0.002, une sous-merde quoi.

 

Comme le h-index avec les auto-citations et le saucissonnage de papiers, ça présente l'avantage d'être aisément manipulable.

Il suffit d'arrêter de répondre lorsqu'on vous sollicite d'une part et d'autre part de fixer dans vos messages des délais intenables.

Ceci fera augmenter votre index et en conséquence vous rendra plus "important", cercle vertueux qui vous permettra d'encore moins répondre et d'être encore plus pressant.

Ce n'est pas la réalité qui compte, mais la perception qu'on en a, et un indicateur unique est idéal pour définir cette perception.

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24 avril 2014 4 24 /04 /avril /2014 18:30

Pour l'épisode 1, voir ici.

 

J'ai donc reçu il y a quelques jours (le service de courrier interne n'est pas des plus vifs) une lettre m'informant qu'en vertu d'articles mentionnés susditement et du certificat médical produit, le directeur d'établissement décidait que je pouvais bien prendre mon congé maladie du 29 janvier au 19 février 2014.

Signé par la direction des ressources humaines, en date du 8 avril 2014.

 

Eh ouais.

 

Alors bon, on m'expliquera encore que c'est la procédure, que c'est comme ça, qu'il n'y a pas lieu de faire autrement etc etc.

Mais je continuerai encore à croire, petit poujadiste que je suis, qu'il devrait y avoir des façons plus pertinentes d'employer le temps des personnels et in fine de dépenser l'argent du contribuable.

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17 février 2014 1 17 /02 /février /2014 11:51

Encore une petite histoire très symbolique, mais comme discuté récemment, les symboles ont leur importance.

 

- Je déménage début novembre.

- Je mets en place un suivi de courrier à la Poste.

- Début décembre, je contacte les ressources humaines pour leur faire part de mon changement d'adresse (on n'est bien sûr pas autorisé à faire soi-même ce genre de changements sur son dossier personnel que l'on est juste, tel un voyeur, autorisé à regarder; des fois, j'imagine, qu'on s'amuse à mettre une fausse adresse).

- Fin décembre, les ressources humaines m'informent qu'on m'envoie par courrier recommandé le résultat de la PES *. Je resignale dans la foulée que j'ai déménagé, n'ayant jamais eu d'accusé de réception de mon précédent mail, et demande, sans succès (eg sans réponse à mon mail), si je peux simplement avoir une copie PDF.

- Début janvier, n'ayant toujours rien reçu et constatant que ma page personnelle sur l'intra indique toujours la précédente adresse, je renvoie un mail aux ressources humains pour leur demander si cela a bien été pris en compte, etc.

- Deux semaines plus tard, toujours sans réponse de leur part, je décide d'y passer. Ils m'informent qu'ils viennent de procéder au changement, qu'il ne sera effectif que fin février, et qu'entre temps le courrier doit être perdu (la Poste ne me l'ayant à ce moment là ni fait suivre, ni retourné à l'expéditeur). **

Une gestionnaire me fait donc une photocopie du papier, et signer un document accusant réception.

A ce stade, il est déjà trop tard pour porter réclamation (c'est pas que j'avais l'intention de le faire, mais bon, c'est un peu une question de principe...)

- Le 5 février, je reçois à mon domicile la lettre égarée, finalement repassée par mon établissement et renvoyée à ma nouvelle adresse.

 

 

Franchement, que de temps perdu de tous côtés (du mien, des gestionnaires, de la Poste)... peut-être qu'en 2050, l'administration sera un peu passée aux PDF.

 

 

 

* Je ne l'ai pas eue, ce qui ne m'a guère surpris (nonobstant toute question d'excellence personnelle, ne faisant pas partie d'un établissement lui-même excellent et bourré de pèze, moins de 3% des EC la touchent). J'ai été plus étonné (et un poil irrité, je l'avoue), de voir que mes notes n'ont jamais été aussi basses. J'ai un peu de mal à percevoir la cohérence globale de ces évaluations, quand je compare par exemple avec le retour de l'AAP jeune chercheur reçu récemment "excellent CV... reconnu internationalement... excellente expérience acquise grâce à des séjours dans des institutions de renom..."

 

** En fait, quelques jours plus tard, on me renvoie un mail pour me demander ma nouvelle adresse parce que mon précédent mail a été "égaré par mégarde".

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15 novembre 2013 5 15 /11 /novembre /2013 10:29

Cette semaine, les enseignants-chercheurs de mon établissement reçoivent une "notice explicative" concernant l'utilisation d'un nouveau service administratif, mis en place à peine 11 mois auparavant. Ce nouveau service, au coeur de la vie de l'institution, nous sert au moins de façon hebdomadaire: de facto, nous avons donc tous déjà eu affaire à ses personnels et du, bon gré mal gré, apprendre "sur le tas" son fonctionnement*.

 

 

En parallèle, j'ai reçu en recommandé mon avis de changement d'échelon, qui aura lieu en ... août 2014**. 

 

 

* Cela dit, la "notice" faisant un recto-verso en police 12 avec des photos, on peut espérer que sa rédaction n'a pas été une perte de temps trop longue pour la personne en charge.

 

** Information qui plus est de toute façon totalement inintéressante, puisque les durées entre échelons sont bien connues (visible sur le site du ministère par exemple), les passages d'un échelon à l'autre automatiques, et les dates de changement consultables sur notre dossier personnel en ligne. Mais bon, c'est gentil de nous tenir informés.

 

P.S.: Je suis bien conscient qu'il est facile de se moquer et que ces deux évènements n'ont rien à voir l'un avec l'autre, mais ce 11 mois de retard d'un côté, 10 mois d'avance de l'autre, la même semaine, m'a fait sourire, et je ne peux m'empêcher de me remémorer le récit de ce post-doctorant américain en quête de sa carte vitale.

Malgré ses déboires, son principal problème a été "philosophique": en bon anglo-saxon cartésien, il était tout à fait prêt à se plier à autant de règles que nécessaires, même inutiles, du moment qu'elles étaient claires. Or, il n'y a pas de règles, ou plutôt elles sont pour plein de raisons évolutives et donc impossibles à comprendre. Cela l'a rendu fou.

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4 septembre 2013 3 04 /09 /septembre /2013 18:19

Madame, Monsieur,

 

J'ai la chance, en tant que fonctionnaire, d'être assuré chez vous pour ma complémentaire santé.

Je vous verse pour cela, depuis 3 ans, 88€ par mois (prélevés directement sur mon salaire - cela a été un peu moins pendant les 10 premiers mois, avant mon changement d'échelon, le montant des cotisations étant indexé sur le salaire).

En 3 ans, ma souscription se monte donc, approximativement, à 3000€.

 

Je suis rarement malade.

En 3 ans, j'ai donc du aller 2 fois chez le généraliste, que vous remboursez, si je ne m'abuse, intégralement.

Toutefois, j'ai eu dans ma prime jeunesse des problèmes importants aux 2 pieds, et pour éviter des douleurs aux pieds, ou par extension au dos, je porte des semelles orthopédiques, refaites tous les 2 ans environ.

J'ai fait refaire ces semelles récemment; cela m'a coûté 120€, sur lesquels vous avez remboursé approximativement 15€, la sécurité sociale prenant à sa charge 10€.

 

Je suis également myope et astigmate, et je porte donc des lunettes, que je fais refaire la aussi tous les 2 ou 3 ans, n'étant pas spécialement coquet.

La monture a coûté 150€, les 2 verres 300€ (si une monture de marque est un choix personnel, le prix des verres, basiques, n'est pas de mon fait).

Vous avez remboursé 100€ pour les deux verres, environ 30 pour la monture (ce que je conçois), la sécurité sociale rajoutant approximativement 20€.

 

Je viens de me faire une entorse du genou, j'ai acheté une genouillère et une pommade anti-inflammatoire, pour 65€. La sécurité sociale rembourse 10€, vous 15 supplémentaires.

 

A cela, je dois rajouter les 3 spécialistes (podologue, médecin spécialiste du genou, ophtalmo) pour obtenir les ordonnances correspondantes, ainsi qu'une visite chez le cardiologue (ma famille ayant une histoire de maladies cardiaques génétiques, à laquelle je semble avoir échappé, je fais faire néanmoins un électrocardiogramme de conrôle tous les 2 ou 3 ans) et un checkup chez le dentiste (détartrage et autres vérifications désagréables mais nécessaires pour éviter les mauvaises surprises...), ainsi que 3 visites chez un spécialiste conventionné pour un problème bénin mais pénible.

La plupart de ces spécialistes font payer autour de 50€ la consultation (c'est plus pour le cardiologue).

De mémoire, les remboursements (mutuelle + sécu) reçus représentent entre 40 et 60% de ce montant (avec des pointes à 70 pour le cardiologue et le spécialiste conventionné).

 

 

Si je continue donc mon petit calcul, qui bien qu'approximatif, permet je trouve de bien fixer les idées:

En 3 ans, j'ai dépensé 1200€ pour des soins de santé. J'ai été remboursé de 550€, dont 200 viennent de la sécurité sociale.*

 

Etre couvert par vous m'a donc coûté, en arrondissant, 3600€ sur 3 ans, ou 100€ par mois.

Pour comparaison, si je n'avais pas été couvert par la mutuelle, j'aurais déboursé de ma poche quelque chose comme 800€, ou  grosso modo 20€ par mois.

 

 

Je crois aux valeurs mutualistes. Toutefois, je ne suis pas suffisamment riche pour être un mécène.

 

Un collègue qui souscrit également chez vous, un brin mauvaise langue, me dit en riant jaune, qu'étant une mutuelle historiquement pour enseignants, vous couvrez remarquablement les dépressions nerveuses et autres maladies longue durée.

Ne souhaitant pas être aussi caricatural, mais constatant néanmoins que ni les conditions "récurrentes", ni les "blessures sportives", ni les "checkup" ne semblent en faire partie, je souhaite vous demander, Madame, Monsieur, quels sont les problèmes de santé que vous remboursez correctement, afin que j'essaye de m'adapter au mieux à votre cahier des charges dans le futur...

 

Veuillez agréer, Madame, Monsieur, etc

 

 

* j'estime que la barre d'erreur sur les valeurs globales est de l'ordre de 10%

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27 août 2013 2 27 /08 /août /2013 16:30

L'an dernier à peu près à la même époque je vous racontais les déboires multiples du libanais que je cherchais à embaucher en tant que post-doctorant (et les miens par la même occasion).

 

Cette année, nous embauchons un nouveau post-doctorant, français lui, mais qui a fait toute sa carrière "professionnelle" (eg 1 année en tant qu'ingénieur dans une grosse boîte, puis une thèse, soit, comme souvent aux USA, un "combo" MSc-PhD de 5-6 ans) en Amérique du Nord (on aime la difficulté).

 

Les choses se sont globalement beaucoup mieux passées cette année (je soupçonne que le fait d'être français n'y est pas pour rien), même si tout n'a pas été rose (notamment lorsque nous avons appris en juillet que la RH avait "égaré" le dossier complet soumis en juin soit comme stipulé "3 mois avant la date d'embauche sinon on n'a pas le temps de préparer le contrat").

 

Il y a eu cependant un petit moment #WTF (what the fuck ou qu'est ce que c'est que ce bin's, pour ceux qui ne maîtrisent pas bien les codes des réseaux sociaux) à la fois rigolo et représentatif du fonctionnement des RH, tout au moins si j'arrive à bien le raconter.

 

N'ayant pas de nouvelles de l'administration depuis que l'établissement a repris un fonctionnement, fût-il ronronnant, le 19 août, et sachant que dans notre monde "pas de nouvelles" ne signifie que rarement "bonnes nouvelles" (ou même prosaïquement, que les choses avancent normalement), mon collègue se décide à aller aux renseignements.

Il appelle donc notre gestionnaire de département, qui (je ne sais si ce fut d'emblée ou après s'être lui-même renseigné) lui dit que le contrat est prêt et que le futur post-doctorant peut venir le signer dans la semaine, au bureau des RH.

Mon collègue, heureux, fait donc suivre l'information au post-doc.

Quelques dizaines de minutes plus tard, il est toutefois pris d'un affreux doute: n'aurait-il pas dû vérifier l'information auprès du bureau des RH eux-mêmes?

Il saisit donc son téléphone, et miraculeusement -il est déjà près de 16h- on lui répond.

 

"Bonjour, je vous appelle au sujet du contrat de M. X."

"Attendez, ah je me rappelle, le canadien?"

"Non, il est français mais a vécu longtemps au Canada."

"Oui, oui, c'est bien ça, je vois. Eh bien?"

"Eh bien il est censé commencer le 2 septembre, je voulais donc savoir si son contrat est bien prêt, comme notre gestionnaire me l'a annoncé, pour qu'il vienne le signer."

"Oh non, il n'est pas prêt du tout; j'ai bien eu l'accord de l'administration générale mi-juillet, donc c'est bon il peut être embauché, mais je n'ai pas encore fait le contrat."

"Ah, mais c'est à dire que s'il commence lundi prochain cela devient un peu pressé, non?"

"Tout à fait, d'ailleurs maintenant que vous le dites il faut qu'il signe avant demain soir car nous clôturons les comptes pour septembre; donc si ce n'est pas signé, il ne sera payé qu'en octobre."

"Attendez; vous me dites qu'aujourd'hui ce n'est pas prêt, et qu'après-demain c'est trop tard, si je comprends bien. Donc il faut absolument qu'il passe demain?"

"Exactement, entre 14 et 17h qui sont nos heures de réception."

"Très bien. J'espère qu'il est sur Paris et bien connecté à ses mails...*"

 

 

Cette petite histoire, finalement pas dramatique (au pire il aurait pu bénéficier d'une avance de 80% en lieu et place du premier salaire) révèle tout de même le désormais classique retournement des priorités dans le monde de la recherche française: sur un dossier donné, l'administration a 3 mois pour faire son job, le chercheur 24h pour (ré)agir**.

 

Notons aussi, et c'est là encore très symptomatique, que si mon collègue n'avait pas décroché le téléphone, il est quasi certain que personne ne l'aurait prévenu que nous arrivions à une deadline importante...

 

Et puis, il est toujours bon de s'occuper de ce genre de choses pour sa rentrée, on se sent directement dans le vif du sujet.

 

 

 

* revenu d'Amérique du Nord pendant l'été, nous n'avons pas de numéro de portable où le joindre.

 

** on retrouve de tels types de rapports temporels pour les AAP (3 semaines pour écrire, 10 mois pour recevoir la réponse), pour les demandes de bourses ou primes, etc.

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1 février 2013 5 01 /02 /février /2013 13:53

Rions un peu avant le week-end:

 

"Si vous estimez que la décision prise par l'administration est contestable, il vous est possible dans un délai de deux mois à compter de la date de notification:

- soit de former un recours gracieux auprès de l'auteur (inconnu, NdeMix) de la décision

- soit de former un recours hiérarchique etc

- soit de saisir d'un recours contentieux le Tribunal administratif.

(Et c'est là que ça devient drôle, NdeMix)

Le silence gardé par l'administration pendant plus de deux mois à compter de la date de réception ferait naître une décision implicite de rejet."

...

 

C'est issu d'un document on ne peut plus officiel et recopié textuellement (j'ai simplement omis quelques mots qui n'altèrent pas le sens parce que je n'ai pas que ça à faire).

Cela rappelle le "

L’Administration se réserve le droit de demander des pièces complémentaires si nécessaire." pour les étrangers souhaitant renouveler leur carte de séjour, par exemple.

  

 

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12 décembre 2012 3 12 /12 /décembre /2012 17:12

Dialogue "WhatZeFeuk" du jour.

 

 

"Bonjour, je suis conducteur des travaux qui ont lieu l'étage au-dessus de votre laboratoire (on est au courant, ça devrait être fini depuis le 1er septembre et ils continuent à percer/poncer/tout péter au-dessus de nos têtes toute la sainte journée, NdMix). Nous allons avoir besoin de venir faire quelques travaux dans certains de vos bureaux dans ce cadre. Est-ce que votre responsable est là?"

 

"Non."

 

"Bon, tant pis, est-ce que vous pouvez venir avec moi?"

 

"Ok"

 

En regardant l'air absorbé une bibliothèque pleine à craquer et le coin "café" du labo: "Alors là, vous voyez, on va avoir besoin pour mettre nos canalisations d'un accès d'1m50 d'ici dix jours, donc il faudra que vous déménagiez tout pour que l'on puisse travailler. Si vous voulez, le service logistique vous donnera un coup de main".

 

"Euh, désolé, mais je suis MCF, comme mes collègues qui travaillent ici: ça veut dire enseignant, chercheur, secrétaire, comptable, manager, commercial, mais pas encore déménageur; et puis c'est ni comme si c'était chez moi ni comme si j'avais moi-même commandé ces travaux, ni même comme si les travaux avaient lieu dans le laboratoire, donc je propose que vous et le service logistique vous démerdiez, merci".

 

"Ah oui, mais ce sont vos affaires hein. Bon, je vais voir avec votre responsable et je vous mets en copie".

 

"Non, ce ne sont pas mes affaires. Du coup, c'est bon, ne me mettez pas en copie, vous pouvez mettre l'ACMO si ça vous fait plaisir".

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