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  • : La vie au labo
  • : Les pensées - j'ose le mot- diverses d'un jeune scientifique ayant obtenu un poste académique à l'Université, après presque trois années en post-doctorat dont deux au fin fond du Massachusetts. Ca parle de science (un peu) mais surtout du "petit monde" de la science. Et aussi, entre autres, de bouffe, de littérature, de musique, d'actualité, etc. Et de ma vie, pas moins intéressante que celle d'un autre.
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1 décembre 2017 5 01 /12 /décembre /2017 11:25

Les débats sur Twitter sont houleux à ce sujet.

Pour faire court, je m'étonne toujours quand je vois des collectifs de "précaires" (je mets des guillemets car je définis le sens du mot tel que je l'utilise 2 paragraphes plus bas) défendre les postes de demi-ATER (que je vois bêtement comme une aberration), ou se battre contre la limitation de la durée des thèses.

Généralement, assez rapidement, on me fait comprendre que je suis un néo-libéral macroniste à tendance fascisante. Comme le débat sur twitter est souvent complexe, de par la nature même de ce réseau, et encore plus aujourd'hui dans un climat un peu tendu d'indignation quasi-permanente à tous propos, je voudrais profiter du fait que ce blog existe toujours pour poser au calme quelques éléments (au moins, en un sens, je suis chez moi).

 

Tout d'abord, entendons-nous bien sur la définition de "précaire": je ne vais ici parler que des doctorants non financés spécifiquement pour leur travail de thèse (et qui ne sont par ailleurs pas en poste par exemple dans l'Education Nationale). Ce terme s'applique également à tous les personnels en post-formation sur des contrats CDD (post-doctorat, ATER post-thèse, ingénieur d'études ou de recherches etc), même si ici le propos sera axé sur des problèmes concernant les doctorants. Je trouve personnellement abusif de définir un doctorant financé comme "précaire": il est bien évidemment en CDD, puisque financé pendant la durée de sa formation, à ce stade non achevée, et dont la durée normale est de 3 ans.

Enchaînons donc avec la durée des thèses: depuis 2006 au moins (mais probablement bien avant, j'ai la flemme de remonter le temps), il est écrit dans l'arrêté" La préparation du doctorat s'effectue, en règle générale, en 3 ans. Des dérogations peuvent être accordées, par le chef d'établissement, sur proposition du directeur de l'école doctorale et après avis du directeur de thèse et du conseil de l'école doctorale, sur demande motivée du candidat. La liste des bénéficiaires de dérogation est présentée chaque année au conseil scientifique". La durée moyenne des thèses (toutes disciplines confondues) étant de 4 ans, il est probable que l'arrêté n'ait jamais vraiment été appliqué, en tout cas dans sa partie "administrative".

L'arrêté de 2016 se veut plus spécifique: "La préparation du doctorat, au sein de l'école doctorale, s'effectue en règle générale en trois ans en équivalent temps plein consacré à la recherche. Dans les autres cas, la durée de préparation du doctorat peut être au plus de six ans.
Des prolongations annuelles peuvent être accordées à titre dérogatoire par le chef d'établissement, sur proposition du directeur de thèse et après avis du comité de suivi et du directeur d'école doctorale, sur demande motivée du doctorant. La liste des bénéficiaires de ces dérogations est présentée chaque année au conseil de l'école doctorale et transmise à la commission de la recherche du conseil académique ou à l'instance qui en tient lieu dans les établissements concernés."

On précise donc que 3 ans est la durée "normale" en équivalent temps plein. Ainsi, un enseignant du secondaire peut l'effectuer en 6 ans (on omettra ici qu'un enseignant du secondaire sans décharge appropriée occupant déjà un temps plein, le compte n'y est pas vraiment...). Mais je m'étais déjà il y a quelques temps interrogé sur la question subtile de la durée des thèses, n'y revenons pas.

 

Ce qui m'intéresse dans l'arrêté de 2016, c'est le rôle du directeur de l'école doctorale: " L'inscription est renouvelée au début de chaque année universitaire par le chef d'établissement, sur proposition du directeur de l'école doctorale, après avis du directeur de thèse et, à partir de la troisième inscription, du comité de suivi individuel du doctorant. En cas de non-renouvellement envisagé, après avis du directeur de thèse, l'avis motivé est notifié au doctorant par le directeur de l'école doctorale. Un deuxième avis peut être demandé par le doctorant auprès de la commission recherche du conseil académique ou de l'instance qui en tient lieu, dans l'établissement concerné. La décision de non-renouvellement est prise par le chef d'établissement, qui notifie celle-ci au doctorant.
Lors de l'inscription annuelle en doctorat, le directeur de l'école doctorale vérifie que les conditions scientifiques, matérielles et financières sont assurées pour garantir le bon déroulement des travaux de recherche du doctorant et de préparation de la thèse."

Dans l'arrêté de 2006, la "vérification" n'avait lieu que pour la première inscription. Dit autrement (mais je comprends peut-être mal), un doctorant sans conditions de ressources (i.e. qui n'a ni de financement de type contrat doctoral, ANR ou autre pour payer son salaire, au minimum autour de 1650€ brut mensuel, et qui n'est pas déjà employé par exemple par l'Education Nationale ou éventuellement une entreprise privée) ne devrait pas être inscrit (ou réinscrit) en thèse. 

 

Or, que lit-on dans l'état de l'emploi scientifique en 2014 (certes avant la parution du nouvel arrêté, on peut donc penser, sans trop y croire, que les choses évolueront un peu dans l'avenir): sur 65000 doctorants, environ 10000 n'ont aucune source de financement connue par les écoles doctorales (j'entends donc par la qu'ils ne sont pas non plus salariés ou déjà fonctionnaires). Les doctorants en sciences et santé représentent la moitié du total des doctorants, avec environ 5% de thèses non financées. Quand on regarde les autres disciplines, LSHS, droit et économie, on voit donc que 33% des doctorants sont sans financements. Ce qui veut dire que 70% des thèses non financées sont dans ces disciplines (7000 personnes). 

On m'explique donc que, si on corrèle l'inscription en thèse à l'obtention d'un financement par le doctorant (ou par son directeur de thèse, selon les modalités du dit financement), on signe la mort de certaines disciplines.

Pourtant, que voit-on également? Sur ces 65000 doctorants, 25% environ (autour de 16000) ne soutiendront jamais leur thèse. Environ 2000 en sciences (5% du pool de doctorants de ces disciplines), et le reste en droit et LSHS (14000 personnes) soit quelque chose comme 45% du total. 

Je sais que corrélation n'est pas causalité, mais l'envie est forte de faire un lien entre absence de ressources financières (qui plus est pendant une durée longue, puisque les thèses de LSHS durent en moyenne 60 mois contre 42 pour les sciences) et obtention du diplôme (cette corrélation, si elle existe, serait très facile à faire si les ED étaient capables de remonter leurs données au Ministère: je serais curieux de voir de telles données, même à l'échelle de quelques ED). Le lien entre la bonne santé scientifique d'un domaine et part non négligeable de travaux non achevés me semble plus ténu.

 

Précarité dans l'enseignement supérieur, qu'y faire?

Alors on me dit: oui, mais les doctorants sont aussi la pour maintenir la tenue des enseignements à l'Université dans des disciplines en tension. Car en fait, les doctorants sans sources connues de financement sont souvent des vacataires en enseignement de l'Université. On joue ici sur une subtilité du statut de vacataire: si au sens "traditionnel", le vacataire a nécessairement un emploi principal (à hauteur minimale de 900 heures par an, donc en gros au moins un mi-temps), les agents temporaires vacataires ne doivent pas nécessairement justifier d'un emploi principal. Par contre, leur service est normalement limité 96 HETD (un demi-service enseignement), soit un revenu d'environ 3700€ annuel net. Difficile d'affirmer qu'il puisse s'agir d'un "revenu suffisant permettant d'assurer des conditions financières nécessaires au bon déroulement de la thèse". En termes d'ETP, ces situations représentent au maximum 2500 ETP environ sur un total de 50000: on devrait donc pouvoir s'arranger différemment.  

 

Je milite donc (façon de parler, ce n'est pas mon genre) pour un respect littéral des textes: on ne doit pas inscrire en thèse quelqu'un qui n'a pas de moyens de subsistance associés directement à la préparation de son doctorat (et dont le montant minimal est celui fixé par le contrat doctoral). Fut-ce contre son gré. Etre directeur d'école doctoral, c'est probablement assez ingrat, mais ce serait bien qu'ils assument un peu les responsabilités inhérentes.

Avantage de la mesure: elle ne coûte rien, je pense. Elle contribuera aussi je pense à "professionnaliser" auprès des entreprises l'image du doctorat, cheval de bataille des association de promotion du doctorat (même si je sais qu'en tant qu'universitaire je devrais plutôt m'occuper d'élever les âmes, je suis assez bas du front et donc j'aime bien que les gens que je forme aient un boulot - qui ne leur déplaît pas trop et qui n'est pas extrêmement éloigné de ce à quoi on les a formés- à la fin; rappelons qu'un boulot à l'Université est par construction plus une exception que la règle, indépendamment de la pénurie actuelle de poste - sauf à diplômer 5 fois moins de doctorants qu'actuellement ou considérer qu'il faut 5 fois plus de postes académiques qu'actuellement*). 

Concrètement, je comprends que l'on veuille se battre pour que les doctorants qui subsistent via 96h de vacations et 4000€ dans l'année soient payés plus rapidement. J'ai du mal à voir en quoi cela réglera le caractère endémique du problème, par contre. A mon sens, ce n'est pas qu'une question de fric, et même pas principalement une question de fric, c'est avant tout une question de (mauvaises) pratiques érigées en normes de fonctionnement dont on croit ou cherche à faire croire qu'elles sont indépassables (ainsi, l'exemple des contrats d'ATER ou de demi-ATER en cours de thèse là ou, hormis pour les agrégés pour lesquels il existe des règles particulières, un ATER est normalement un contrat pour les docteurs, un doctorant sur un poste d'ATER s'engageant a priori à soutenir sa thèse avant la fin du dit contrat).

 

Pour revenir sur la durée des doctorats: imaginons la faire passer à 4 ans. Cela revient à augmenter de 33% le budget des contrats doctoraux, mais aussi des dotations CIFRE, des budgets de personnel dans les  ANR etc. Je n'ai rien contre discuter de mesures qui coûtent très cher, mais il faut le mettre sur la table dès le départ (et être aussi conscient que demander +33% pour quelque chose, quel que soit le contexte, est un souhait qui a peu de chances d'être exaucé). Je n'ai rien contre les inscriptions en 4ème année dérogatoires non plus, mais la aussi il faut un peu responsabiliser les directeurs de thèse là où ça ne se fait pas: si le doctorant ne soutient pas dans les temps définis comme "normaux", au directeur de thèse de trouver le financement adéquat pour terminer le travail. 

 

Et pour conclure, car je sais qu'on me reprochera d'être un scientiste, qui, en plus d'être obtus, pique tous les financements et tous les postes aux malheureux "mous". Qui est le plus mal loti? Je vous laisse méditer le petit graphe ci-dessous. Ca n'a pas nécessairement grand chose à voir avec le reste de l'article (encore que), mais j'ai fait ça un peu par hasard récemment et je trouve que c'est très parlant.

 

 

* ce qui ferait en gros doubler le nombre d'enseignants-chercheurs en 10 ans

** 

Précarité dans l'enseignement supérieur, qu'y faire?
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13 juin 2017 2 13 /06 /juin /2017 10:05

Je m'adresse à mon lectorat universitaire: vous connaissez les reviewers d'article qui, jugeant un article représentant disons 2 ans de boulot et montrant un petit résultat nouveau, écrivent en substance "hmm oui c'est pas mal mais il aurait fallu faire ça en plus pour que ça soit bien", le ça en question correspondant à 2 ans de boulot supplémentaire pour confirmer au 2ème ordre le résultat principal de l'article, qu'il était déjà ambitieux de montrer à l'ordre 0.

C'est déjà pénible.

Mais aujourd'hui, on retrouve ces "reviewers" sur des articles de blog et même sur twitter. En gros, tu passes une partie de ton temps libre à éplucher des documents, disons-le souvent un peu arides, pour faire des mises en perspective ou des compilations de données un peu parlantes. En général, on travaille à "gros grains" d'abord, et puis, si on peut (i.e. si on a le temps ET que des sources sont disponibles ce qui est loin d'être toujours le cas) on raffine. Mais le "gros grain" est souvent déjà une avancée par rapport au non-existant. Mais la, c'est le festival de "il faudrait dissocier selon les 60 sous-disciplines" ou "vous avez regardé sur les 10 dernières années, mais ce qui serait pertinent ce serait sur les 40 dernières années". 

Et il y a aussi les "contradicteurs systématiques" ou "pinailleurs de l'extrême" qui, visiblement peu habitués à la physique à la Fermi, viennent corriger une grave erreur du type "non ce n'est pas un facteur 2, c'est un facteur 1,93". Récemment, j'en ai eu un qui, pour "démonter" l'un de mes propos sous pseudonyme, m'a cité un article... que j'avais écrit sous mon vrai nom. "Oui, je connais ce travail, non, il ne dit pas ce que vous prétendez..."

 

Donc, un article de blog c'est du grain à moudre, ce n'est pas un article soumis dans un journal à comité de lecture. Quand je fais des articles avec une ambition d'être un tant soit peu sérieux, je donne les sources. Libre à chacun de les reprendre, de les creuser, d'en trouver d'autres, de rebondir. Mais les remarques sur la faible quantité de travail et/ou le peu de pertinence du "gros grain", c'est assez fatigant pour ce qui reste un hobby. Un hobby avec certes une volonté de compréhension et de pédagogie, mais néanmoins sans prétention académique.

 

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19 août 2013 1 19 /08 /août /2013 14:10

Le service (au restaurant) parisien a nationalement et internationalement mauvaise presse. Les clichés ont la vie dure, probablement parce qu'ils recèlent un fond de vérité.

 

Il me semble toutefois qu'une large part des reproches vient d'américains pas toujours conscients* que la conception "philosophique" du service n'est pas du tout la même chez eux et chez nous** ***.

 

Selon moi, en grande partie les critiques que l'on peut faire du service parisien sont simplement et assez généralement ceux que l'on peut faire aux endroits extrêmement touristiques.

Ainsi, le seul service dont j'ai eu réellement à me plaindre en 2 ans aux Etats-Unis fut à New-York (où, alors que nous avions été servis - une fuckin' omelette- après tous les clients rentrés après nous, on m'avait direct collé 25% de pourboire sur l'addition au prétexte que j'étais étranger).

Pour avoir vécu 20 ans à Nice, j'ai aussi été servi par ma part de saisonniers aussi peu impliqués que compétents. L'avantage revient même selon moi souvent à Paris, où l'habitude du "turnover" de la clientèle et le "métier" (qui n'est pas nécessairement accompagné de sympathie) de bon nombre de serveurs conduit généralement au moins à un minimum d'organisation et d'efficacité.

J'étais dernièrement dans une brasserie niçoise où, malgré une brigade quasi aussi nombreuse que le nombre de tables, nous avons attendu 10 bonnes minutes que quelqu'un s'intéresse à nous une fois assis. Entre l'hôtesse d'accueil occupée à claquer la bise à la moitié de la ville, les trois serveurs immobiles et le regard vide dans l'entrée, et le maître d'hôtel qui faisait savamment semblant de ne pas nous voir, ce fut un peu longuet.

Encore plus récemment, j'étais dans un restaurant brugeois oscillant entre typique et touristique, où un serveur (celui qui s'occupait de nous au début) a passé plus de temps sur son portable qu'à gérer ses tables, son collègue finissant par s'occuper de ses tables en plus des siennes...

 

 

Cela dit, il y a une attitude, ou posture, qui me semble assez typiquement parisienne et que je ne parviens pas à m'expliquer: les serveurs qui, après t'avoir gavé comme une oie (obéissant probablement aux sorties des plats en cuisine, certes), ne te calculent plus une fois l'assiette débarrassée.

En gros, on a l'impression qu'on aimerait nous voir dégager rapidement pendant tout le repas (et autant je ne trouve pas toujours que cela soit fait de façon très pro****, autant je peux comprendre cette pratique dans certains restaurants "à la mode"), mais on a ensuite la sensation paradoxale de devenir invisible au moment de partir: on ne peut simplement plus. Il devient impossible de conclure normalement le repas: d'avoir le café, d'avoir l'addition, de payer, de se barrer, alors que cela semblait pourtant la seule obsession du serveur pendant tout le repas...

Il m'est déjà arrivé de manger en 45 minutes puis de passer 30 minutes pour avoir le café, puis l'addition (il y a sans doute une connexion, car il est très difficile d'obtenir café ET addition en même temps au restaurant), puis pour régler.

Tout à l'heure encore, au troquet en bas de chez moi où j'ai du bouffer 5 ou 6 fois dans le mois, le serveur a fait plusieurs fois mine de ne pas me calculer (quand les tables sont collées, qu'il débarrasse celle à côté de moi, et que mon bifton est posé bien en vue sur la table, je pense que c'est fait exprès). Il a fallu que je le hèle alors qu'il s'en allait une fois de plus sans me regarder...

Si quelqu'un a déjà remarqué ça*****, et a une explication à proposer, je suis preneur.

 

 

* ou alors pas toujours prêts à admettre qu'un autre modèle est possible et peut avoir ses bons côtés, mais c'est un autre débat (cf les commentaires de l'article en lien).

 

** Il y a d'ailleurs des restaurants, dans le 7ème notamment (le quartier Ecole Militaire - Tour Maubourg draine un flot impressionnant de touristes quasiment exclusivement américains, pour une raison qui m'échappe) qui pratiquent un service "à l'américaine" pour les clients américains (ce qui leur permet sans doute de décrocher quelques petits billets de 20).

 

*** et de provinciaux (voire de parisiens eux-mêmes) toujours prompts à entretenir la guéguerre et les clichés Paris-province. C'est parfois risible comme le "les gens font la gueule dans le métro" comme si dans les transports en commun de Nice ou Lyon les gens se claquaient tous la bise en rentrant.

 

**** différence par exemple entre Dans les landes, qui nous a proposé de commencer le repas 5 minutes après l'heure de réservation alors qu'il manquit un convive, puis reproché de ne pas avoir dégagé 30 minutes avant l'heure convenue alors que personne n'attendait pour reprendre notre place, puis de nous quasi accuser de vol après avoir oublié de compter le paiement d'un convive... et la Pulperia qui nous a laissé tranquilles tant que la réservation suivante n'était pas là avant de nous payer un coup au bar pour s'excuser... ou encore l'Ami Jean qui nous avait aussi offert le digestif au bar.

 

***** je ne l'ai encore jamais fait, mais au moins deux connaissances m'ont déjà raconté s'être barrées sans payer (sans courir, et sans être rattrapées) à force d'attendre sans fin de pouvoir régler et d'être somptueusement ignorés au point, visiblement, d'être vraiment oubliés.

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15 mai 2013 3 15 /05 /mai /2013 10:59

J'ai un a priori négatif sur C. Bartolone, malgré ses dehors de défenseur des pauvres de Seine Saint-Denis et de symbole vivant de la méritocratie à la française (fils d'immigrés, destiné à un CAP mécanique, tout ça).

 

C'est un homme qui a fait de la politique sa carrière: il est député depuis 1981 (à 31 ans), sans discontinuer.

Or les politiques nous expliquent régulièrement que le régime des retraites ultra-favorables (entre autres) des politiques est lié à l'incertitude de la charge, au fait que "ce n'est pas un métier", mais on a dans l'hémicycle et ailleurs un bon nombre d'apparatchiks dont l'ambition semble être plus de se replacer aux prochaines échéances que d'impacter de quelque façon que ce soit la vie du pays. Le cas de cet adjoint au maire à la ville de Paris qui se retire de la vie politique à 41 ans parce qu'il pensait que "le paramètre financier prenait le pas sur l'engagement" m'apparaît largement moins fréquent.

 

Bartolone, c'est aussi un homme intègre qui n'a "pas embauché sa femme, mais épousé sa collaboratrice". 

 

Enfin, c'est un homme qui a fait construire récemment une maison estimée entre 2 et 3 millions d'euros. 

Qu'un homme politique ait du pognon, dans l'absolu, je m'en fous. Que la fonction soit bien rétribuée, c'est sans aucun doute légitime.

Qu'on devienne millionnaire en faisant une carrière en politique (contrairement à L. Fabius, C. Bartolone ne vient pas d'une famille de grands bourgeois) me semble plus dérangeant conceptuellement. 

Et même, plus précisément, je m'interroge sur les sommes: les émoluments d'un élu sont limitées à environ 10k€/mois brut en cas de cumul. C'est assez proche dans le cas d'un ministre.

En supposant que sa femme gagne la même somme et qu'ils ont pris un crédit sur 20 ans au taux d'endettement maximum (donc en supposant aucun crédit en cours) et au taux de crédit minimum, j'arrive, avec mon petit simulateur Société Géniale, à un prêt d'"à peine" 1M€. Je veux bien croire qu'un député n'a pas les mêmes conditions de crédit que le français moyen, mais l'ordre de grandeur doit être juste, ce qui suppose un apport perso d'environ 1.5M€, une paille...

 

Cela dit, entre ça et les L. Wauquiez, député ou ministre depuis 10 ans et fils de grand industriel, qui publient un patrimoine dérisoire, type un studio de 100k€ et 3500€ sur un compte courant alors, je ne sais ce que je "préfère"...

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25 septembre 2012 2 25 /09 /septembre /2012 18:41

Il n'y a pas grand chose qui m'horripile plus que le tutoiement intempestif, surtout s'il est accompagné de l'appellation "jeune homme", de la part de personnes que je ne connais ni d'Eve ni d'Adam.

 

J'imagine que "jeune homme" est plutôt plus agréable que "vieux con", mais j'y vois un certain mépris finalement pas si différent même si plus bonhomme. Surtout quand la personne qui m'appelle ainsi est visiblement (beaucoup) plus jeune que moi.

 

Exemple classique: le jeune engagé avec son k-way Médecins du Monde, Croix-Rouge ou SPA qui se jette à moitié sur moi (malgré mes efforts visibles pour ne pas croiser son regard) en beuglant "Hey jeune homme, t'as 2 minutes?" (je pense alors toujours au "t'as pas 100 balles" de Desproges qui répondait "ouais mon pote, j'ai 100 balles et je les garde")*.

 

Il paraît que Twitter va peut-être tuer le vouvoiement. Il est vrai qu'il m'arrive sur ce site, assez spontanément, de tutoyer des "collègues" que je n'ai pourtant jamais vus IRL.

 

Mais désolé, si cela s'étend, le vieux conservateur bourgeois misanthrope bien éveillé en moi ne pourra que le regretter.

 

J'aime bien qu'un inconnu, qu'il soit plus jeune ou plus vieux, m'appelle Monsieur et me vouvoie, par défaut. Rien à voir avec une question de hiérarchie ou d'arrogance, mais une marque de respect réciproque que la langue française permet.

Pas si différente que dire bonjour quand on croise quelqu'un dans un couloir ou qu'on se retrouve coincé avec un inconnu dans un ascenceur.

 

En ce qui concerne la hiérarchie, je n'ai rien contre le tutoiement "librement consenti" (et je consens assez vite à ce qu'un étudiant me tutoie, ou à tutoyer un directeur de laboratoire ou un collègue plus âgé s'il me le demande), mais vouvoyer quelqu'un tant qu'il ne me demande pas explicitement de le tutoyer ne me pose aucun problème. Je vouvoie encore mon ancienne directrice de stage de DEA, chez qui j'ai pourtant passé 1 an de post-doc et avec qui j'ai désormais un projet ANR en cours...

 

 

 

 

 

* cela ne concerne peut-être que moi, mais il y aurait beaucoup plus de chances que je m'arrête si on me disait "Bonjour Monsieur, auriez-vous s'il vous plaît par le plus grand des hasards deux minutes à me consacrer?". Encore que, bon... la "charité" reste une affaire privée et je n'aime pas qu'on me force la main en me disant à qui je dois donner et quand.

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25 avril 2012 3 25 /04 /avril /2012 09:30
Je ne suis plus si jeune (mais je l'étais trop quand les Bérus chantaient), et l'argumentaire, un rien simpliste, n'est peut-être hélas pas si vrai que ça.
Cela dit, un peu de nostalgie, de naïveté et de spontanéïté, parfois, ça libère (même si pour le "plus jamais 20%", c'est raté: plus de 20 ans après, les choses n'ont pas vraiment changé - si, on trouve plus d'excuses aujourd'hui).
 
 
 
Et puis, pour la bonne bouche, celle-là:
 
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20 février 2012 1 20 /02 /février /2012 16:53

Il est temps de créer une nouvelle catégorie sur ce blog, intitulée "je pige pas".

 

Il y a plein de choses que je ne pige pas, mais je me focaliserai surtout sur celles où je peux faire preuve d'énormément de mauvaise foi et écouler un peu de misanthropie comme soupape de sécurité de ma santé mentale.

 

Aujourd'hui, je ne pige pas pourquoi ceux qui puent vraiment de la gueule:

- n'arrêtent pas de parler.

- et tiennent absolument à te parler à 10 cms des narines au point que si tu fais un pas en arrière, ils font un pas en avant. 

 

Je ne parle pas de ceux qui puent de la gueule une fois de temps en temps, parce qu'ils n'ont pas assez dormi, ont mangé un aïoli, ou ont trop picolé la veille, je parle de ceux qui puent de la gueule au point qu'en dix minutes tu as mal au crâne comme si tu étais resté toute la journée enfermé dans une pièce de 2m2 non aérée.

Ceux dont on se demande comment ils peuvent encore ignorer à 50 piges que leur haleine pourrait servir d'alternative aux boules puantes.

 

L'archétype du mec à la bouche moisie était mon prof de physique de prépa, qui ne préférait rien que nous expliquer les montages électroniques en long en large et en travers en gros plan comme s'il allait nous rouler une pelle.

 

Il y a peu, j'en ai rencontré un largement en dessous de ce niveau, mais a jeun ça écoeure vite, et le face-à-face avant de bouffer n'en finissait pas...

 

Alors, comment expliquer ce lien de cause à effet, cette propension à ne jamais s'arrêter de parler et cette quasi-volonté de s'assurer que tu ne peux pas fuir ou au moins t'éloigner à peine?

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