Après presque 800 articles, voici la 2ème recette proposée par Mixlamalice, grand cuisinier (c'est Priscilla qui le dit) qui conchie les blogs de recettes.
La première, je le rappelle, était le gratin dauphinois sans fromage, qui a connu un franc succès auprès de mes 8 "followers".
Derrière ce nom délicat, plov, se cache LE plat traditionnel de toute l'Asie Centrale. Et franchement, c'est délicieux.
(En fait, le terme "pilaf" désignant la cuisson du riz utilisée en est dérivé.)
A l'origine, je crois que c'est un plat ouzbek, mais on le retrouve au Kirghizistan, au Kazakhstan, au Tadjikistan, et même en Afghanistan (pour ceux qui ont les Cavaliers de Kessel, c'est le palau qu'ils mangent à tout bout de champ) ou dans certaines régions de Chine.
J'en ai déjà parlé lors notre voyage au Kazakhstan, pour ceux qui me suivent régulièrement, bien sûr.
Il y a autant de variations que de pays, et probablement même que de régions voire de familles.
Je vais vous donner ma version, probablement aussi authentique qu'une choucroute de la butte Montmartre, mais facile à faire, que je pense plutôt bonne et qui donnera une petite idée si ça vous branche d'essayer, fût-elle déformée, de la gastronomie d'Asie Centrale.
Ingrédients:
Comptez grosso merdo 15 minutes de préparation, 20-25 minutes de cuisson tout compris.
- Agneau: le collier est très bien, si vous avez des goûts de luxe vous pouvez prendre des côtelettes ou même de la souris, ou mélanger tout ça. 2 bouts de collier par personne, ou 1 bout de collier et 1 ou 2 côtelettes.
- L'ingrédient secret: de la graisse d'agneau (demander à votre boucher de vous filer un peu de gras de gigot ou autour des rognons, c'est gratuit).
- Riz: le riz basmati Taureau Ailé ou autre marque est bien, mais je trouve qu'il n'absorbe pas assez le gras et manque de liant (la version "tradi" doit pouvoir se manger avec les doigts!). Si vous trouvez un riz rond, coréen, par exemple, ça peut être pas mal, mais il faut un peu expérimenter (le dernier que j'ai essayé, turc, était un peu trop collant et ne cuisait pas super bien; d'expérience le long grain genre Uncle Ben's et les riz thaï sont à proscrire pour cette cuisson). En fait, le top, c'est le riz basmati iranien Tilda, où les grains cuisent tout en restant bien individualisés, un bonheur. 80g par personne suffisent amplement même pour les gros mangeurs (et il devrait en rester), c'est assez nourrissant.
- Oignons: 1 petit par personne ou 1 gros pour 2 ou 3.
- Ail: beaucoup. Mon beau-père (ou terme équivalent dans la mesure où je ne suis pas marié) en met quasiment 1 tête pour 4 personnes. Moi je mets un peu moins, plutôt 2 gousses par personne.
- Carottes: en gros 1 pour 2 personnes.
Recette:
Dans un faitout on fait fondre la graisse d'agneau coupée en petits morceaux. Lorsque le plat est bien graissé, virez les bouts de gras solides. Si ça ne vous branche pas, remplacez par de l'huile d'olive.
Plongez l'agneau dans le faitout avec l'oignon en lamelles assez fines. Mon beau-père découpe la barbaque en dés et fait revenir agneau et oignon à part, moi même pas je fous tout en vrac et les morceaux entiers, ça gagne du temps. Je mets aussi les gousses d'ail à ce moment là, avec la peau, juste en donnant un coup de manche de couteau sur la gousse pour libérer les arômes. On peut les rajouter à l'étape d'après si on préfère.
Faites dorer à feux vif sans faire cramer les oignons.
Pendant ce temps faites bouillir de l'eau.
Rajoutez ensuite en ayant baissé le feu dans le faitout le riz avec un peu d'huile d'olive pour rendre les grains translucide, et les carottes la aussi en lamelles (sections 1-2*1-2mm, longueur 2-3cm, et si vous vous fournissez chez M. Picard, les rondelles ça marche aussi).
J'aime bien rajouter quelques épices pour le riz, qu'on peut trouver dans des épiceries iraniennes ou turques.
Remuez 1-2 minutes.
Quand les grains ont absorbé le gras, on rajoute entre 1.5 et 2x le volume du riz en eau bouillante (je me sers d'un verre doseur). Si vous mettez trop d'eau (2x, c'est généralement trop, 1.5 c'est pas mal si vous faites vraiment cuire très doucement), ça va faire de la bouillie; la aussi, il faut un peu adapter au riz utilisé: les experts préconisent, une fois qu'on a trouvé son bonheur en terme de riz et la quantité d'eau correspondante, de ne plus jamais changer (on déconne pas avec le plov).
Faire cuire à couvert très doucement (quasiment au minimum), généralement un peu plus de 15 minutes minimum, 18-20 minutes c'est bien, jusqu'à ce que toute l'eau soit absorbée. Normalement, il ne faut pas soulever le couvercle pour voir où ça en est, d'où l'intérêt d'avoir un couvercle en plexi.
Voila, c'est prêt.
C'est un peu moche (on ne servira pas ça aux beaux-parents versaillais pour la 1ère rencontre et ça ne peut pas vraiment se servir en verrine), mais c'est bon.
La version ouzbek fait intervenir pois chiches et raisins secs, si vous aimez ça.