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  • : La vie au labo
  • : Les pensées - j'ose le mot- diverses d'un jeune scientifique ayant obtenu un poste académique à l'Université, après presque trois années en post-doctorat dont deux au fin fond du Massachusetts. Ca parle de science (un peu) mais surtout du "petit monde" de la science. Et aussi, entre autres, de bouffe, de littérature, de musique, d'actualité, etc. Et de ma vie, pas moins intéressante que celle d'un autre.
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20 avril 2010 2 20 /04 /avril /2010 09:28

Je ne sais pas si vous êtes au courant, mais depuis vendredi, les aéroports français sont fermés et le trafic aérien est interrompu dans la majorité de l'Europe.

En ce qui concerne les aéroports de la région parisienne, on savait dès jeudi soir qu'ils étaient fermés jusqu'à nouvel ordre.

Quand je dis "on savait", je parle de ceux qui écoutent la radio, regardent la télé, lisent le journal, consultent internet, ou même écoutent les messages d'informations dans les stations de train ou de RER.

 

Eh bien, vendredi matin, en allant au boulot, j'ai quand même croisé dans le reureureu ou sur le quai un bon paquet de bourrins avec leurs 60 kilos de bagages, qui se rendant à Roissy, qui se rendant à Orly.

De même, à la téloche le samedi, on interviewait un certain nombre d'abrutis qui "restaient à l'aéroport parce qu'on sait jamais".

 

Alors, certes, il y a pour un bon nombre d'usagers des circonstances atténuantes:

- le fait que cela tombe pendant les vacances est malvenu.

- il y avait aussi plein de gens bloqués là en transit et qui n'avaient pas trop le choix, les hôtels à proximité étant de toute façon saturés.

- certains tour opérateurs irresponsables ont demandé à leurs clients de venir au cas où, les laissant ensuite poireauter dans l'incertitude plusieurs heures.

 

Mais il me semble quand même que cette propension à se rendre dans les gares ou aéroports en dépit de tous les avertissements officiels est un syndrome bien franco-français.

Petite anecdote illustrative: quand j'étais du côté de Boston, j'ai une fois dû prendre l'avion une douzaine d'heures après le passage d'une tempête de neige*. La très grande majorité des vols intérieurs étaient annulés, seuls les vols internationaux étaient assurés: cette information, il suffisait aussi d'allumer sa télé, sa radio ou son ordi pour la connaître. Pour être sûr, on pouvait consulter le site oueb de l'aéroport ou de sa compagnie, mais bon, personne ne vous prenait individuellement par la main pour tout bien vous expliquer non plus.

Malgré tout, quand je me suis rendu sur place pour prendre mon Boston-Paris, l'aéroport était quasi-désert. Pas de panique, pas de yeux de biches éplorées ou de vociférations intempestives à la mode "vous savez qui je suis?" ou "on est au courant de rien".

C'était bien.

 

J'imagine que notre côté auto-dépréciateur fait qu'on aime bien se mettre de plus mauvaise humeur que ce que l'on est déjà, et que se taper 2 heures de transport en commun pour aller pourrir une hôtesse au sol ça aide à se calmer les nerfs... Quant à ce qui nous pousse à ne pas considérer un message d'information générale et à exiger un contact personnalisé sans lequel on est en droit de clamer qu'on est vraiment très mal informé dans ce pays, c'est peut-être un mauvais reflet du côté "centre du monde" ancré en chaque français.**

 

 

Autre exception culturelle, celle la plus agréable:

Nos footballeurs, comme tant d'autres sportifs, aiment visiblement tripoter d'autres types de ballons une fois les matchs terminés.

D'ailleurs, quelque part, ça me rassure de savoir qu'un mec comme Ribéry est obligé de payer pour consommer, mais la question n'est pas là.

Globalement, je trouve qu'on en parle assez peu. Si l'une des prostituées n'avait pas été mineure au moment des faits et s'il n'y avait pas la Coupe du Monde dans deux mois, on n'en aurait probablement pas parlé du tout.

En France, qu'un homme aille aux putes et fasse cocu sa femme, ça n'émeut pas encore vraiment les foules***.

Même dans le cas du couple présidentiel, ce qui a fait jaser fut plutôt l'intervention des services de renseignements, et l'intervention de certains conseillers prétendant qu'il s'agissait là d'un complot international avec des mouvements financiers... Tant qu'il s'agissait de Nico, Chantal, Carlita et Benji, on en parlait sur quelques blogs et ça faisait sourire dans les soirées branchées, mais bon.

Aux US, entre Tiger Woods, David Letterman, Eliot Spitzer ou Ben Rothlisberger  pour ne parler que des plus récents, on a eu droit à du matraquage médiatique (franchement, rien à voir), du détail croustillant, de la confession larmoyante en direct avec les enfants dans les bras et tout et tout. On a eu de l'opinion publique outrée et déçue, parce qu'aux US, les gens sont, naturellement ou culturellement, vraiment persuadés que ceux qui ont l'air "irréprochable" le sont. Et que quelqu'un qui a un statut un tant soit peu iconique est forcément digne de ce statut, quelque chose d'un surhomme.

 

Comme quoi, être un peu cynique a aussi de bons côtés.

 

 

 

 

* Rebondissons sur l'anecdote pour signaler ceci: je me souviens là aussi d'avoir vu des "français moyens en colère" cet hiver parce qu'il y avait de la neige dans les aéroports français et que des vols étaient annulés ou retardés. Bon ben, ailleurs dans le monde, quand il neige sur les pistes, c'est aussi annulé, c'est aussi le merdier, et il n'y a pas besoin de 20 cms pour que ça le soit. La différence principale, c'est que le consommateur moyen est un poil plus fataliste et accepte plus facilement la situation.

 

** "Auto-dépréciateur" et "centre du monde" peut sembler paradoxal. En fait non. Pour caricaturer, je dirais qu'un américain pense quelque chose du style "Je suis très bon, et les autres je m'en fous, mais si on me demandait je dirais qu'ils sont bons aussi", alors qu'un français pensera "Les autres sont très importants parce qu'ils sont vraiment nuls et qu'en me comparant à eux je suis vraiment bon, même si je me trouve pas terrible".

 

*** On pourrait disserter sur le côté toujours machiste de notre société qui accepte probablement un peu moins l'inverse...

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commentaires

J
<br /> <br /> " certains tour opérateurs irresponsables ont demandé à leurs clients de venir au cas où, les laissant ensuite poireauter dans l'incertitude plusieurs heures."<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> En fait je crois que c'est plus compliqué que de l'irresponsabilité : certains vols, apparement, ont été autorisés ponctuellement à décoller/atterir, pour ne pas ajouter plus de bordel au bordel.<br /> Genre, des longs-courriers déjà en route, voire quelques vols de retour vers Paris pour ramener des Français de l'étranger. Bref, compliqué.<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> <br />
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M
<br /> <br /> Ui, c'était plutôt pour atterir il me semble, et encore beaucoup ont été déroutés vers Bordeaux ou ailleurs tant que ç'a été possible.<br /> <br /> <br /> Mais a priori, le charter Paris-Djerba de samedi, y avait peu de chance, et Fram ou les autres auraient pu prendre leurs responsabilités plutôt que de jouer du pipot à leur clients (et pourtant<br /> mon côté bobo intello me pousse pas trop à la défense de l'amateur de base du voyage organisé).<br /> <br /> <br /> Cela dit, il y a eu aussi pas mal de voyageurs lambda qui ont tenu à faire le trajet jusqu'à l'aéropot pour s'entendre confirmer par un agent au sol ce qu'ils avaient pu entendre ou lire 50 fois<br /> déjà. C'est plutôt eux que je ne pige pas.<br /> <br /> <br /> <br />