Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Présentation

  • : La vie au labo
  • : Les pensées - j'ose le mot- diverses d'un jeune scientifique ayant obtenu un poste académique à l'Université, après presque trois années en post-doctorat dont deux au fin fond du Massachusetts. Ca parle de science (un peu) mais surtout du "petit monde" de la science. Et aussi, entre autres, de bouffe, de littérature, de musique, d'actualité, etc. Et de ma vie, pas moins intéressante que celle d'un autre.
  • Contact

Profil

  • mixlamalice
  • Misanthrope optionnellement misogyne et Esprit Universel.

Recherche

22 mars 2010 1 22 /03 /mars /2010 09:25

- Y a des films comme ça, dont je sors énervé.
Ils sont même répartis en plusieurs catégories: les films complètement ratés qui vous donnent l'impression de vous être fait voler (typiquement les comédies dont les deux moments drôles ont été mis dans la bande-annonce), ceux où vous hésitez carrément à vous barrer, ceux où vous vous sentez en totale inadéquation avec le reste du public (les comédies où le public rigole et où vous trouvez ça pathétique, les films d'auteur où tout le monde se branle et n'avez qu'envie de vomir) etc.
Je voudrais parler ici d'une autre sorte de film: ceux dont les deux premiers tiers agréables sont gâchés par une fin absurde, manichéenne, ou simplement complètement con.
Dans cette catégorie, je pourrais mentionner par exemple Sex Crimes, polar plutôt bien foutu, comme les nichons en plastique de Denise Richards qui y sont allègrement exposés. Jusqu'à une fin à rebondissements proprement horripilante. Je n'ai rien contre les rebondissements, sauf quand il y en 5 en 12 minutes: là où le premier twist vous aurait fait dire "malin ce scénar", le troisième vous gonfle et au-delà vous devenez totalement indifférent. Ah c'est lui le méchant... ah non, c'est lui... ah non... et merde.
Récemment, j'ai également vu dans le style Vantage Point, là aussi un polar de facture classique, avec une bonne distribution et une réalisation basée sur le principe des points de vue multiples donnant un petit cachet particulier. Jusqu'à une fin typiquement américaine, aussi écoeurante que deux litres de milkshake, à base de poursuites improbables, de terroristes basanés, et de héros prêts à tout pour sauver l'Amérique sans se décoiffer. "Je n'ai fait que mon devoir, Président".

Et puis, hier, je suis également sorti d'une salle obscure profondément irrité. La cause de cet état: Ghost Writer, de Polanski.
Je ne suis pas un grand connaisseur de Polanski, n'ayant pas vu ses vieux classiques (Rosemary's Baby, Chinatown, le Bal des Vampires), ni un grand fan: j'ai beaucoup aimé Le Pianiste et La Jeune Fille et la Mort, mais je n'avais pas vraiment accroché à Oliver Twist, et j'avais trouvé la Neuvième Porte à chier.
The Ghost Writer commence plutôt bien, ni vraiment film politique, ni thriller, avec une ambiance étrange, un peu oppressante bien qu'il ne se passe pas grand chose, et que j'ai trouvé assez prenante (dans la veine de certains films français, par exemple de F. Ozon ou D. Moll).
Et puis, dans sa dernière partie, le film devient vraiment polar et, en plus de torcher l'enquête en 40 minutes, enchaîne les poncifs plus ridicules les uns que les autres: une bonne vieille théorie du complot impliquant la CIA, l'écrivain "nègre" qui se mue en journaliste d'investigation et pige tout après deux clics sur internet... La scène "google" est risible, de même que celle ultra-premier degré où l'écrivain justifie sa découverte par cet argument massue: "it's written on the internet" à laquelle son interlocuteur, un politique influent, scié, répond "oh my god!! we have to warn everybody".

J'ai eu le vague espoir que la fin soit en eau de boudin, ce qui aurait au moins permis de sauver la face. Mais non, le clou est enfoncé avec l'ultime découverte d'un message codé (pour débiles), qui finit de faire sombrer le film.
On ne remercie pas l'auteur et co-scénariste Robert Harris pour cette histoire grotesque, ni la critique dithyrambique pour qui Polanski est décidément un intouchable.

A part ça, d'autres choses m'ont énervé récemment (le mois de mars de l'apprenti chercheur fait pas mal monter le niveau de stress):
- La visite médicale obligatoire d'embaûche du CNRS: celui-ci étant l'organisme payeur pour mon post-doc, j'ai du me soumettre à une visite médicale de contrôle. Cette visite a été réalisée, avec presqu'une heure de retard, par l'assistante du médecin, qui n'était même pas présent. Après trois questions (avez-vous des problèmes psychologiques, avez-vous une maladie grave, votre famille a-t-elle présenté des cas de maladies graves ou génétiques?) et une prise de tension, l'assistante a signé mon papier, sans oublier de me signaler que je devais vérifier si mes vaccinations étaient à jour.
Bilan, 22 euros (payées par le CNRS), ce n'est pas de l'argent perdu, et le généraliste ne l'a pas volé.
Ah, et à ce prix là, j'ai gagné le droit d'acheter le timbre et de poster moi-même le papier au CNRS... l'assistante du médecin m'avait quand même obligeamment fourni l'enveloppe.

- Dans la série le bal des faux-culs, same old, same old, on mentionnera la performance globale des politiques hier soir après la publication des résultats, et leurs "éléments de langage" ("déséspérance", "crise politique"...). Mention spéciale à l'UMP et aux têtes à claques en chef X. Bertrand et L. Chatel, qui, en gros, quand ils gagnent disent: "ça valide notre politique et nous allons continuer les réformes", et quand ils perdent disent: "ça ne remet pas en cause notre politique et nous allons continuer les réformes". Comme disait Mélenchon (?), si manifester ne sert à rien, faire la grêve ne sert à rien, et voter ne sert à rien, ça va peut-être finir par péter un jour...

- Détenteur de quelques fonds aux US, je suis l'évolution du dollar car j'envisage d'en ramener une partie à plus ou moins brêve échéance. Il y a trois semaines, je lis que les spéculations vont faire baisser l'euro jusqu'à la parité. Depuis, l'euro a remonté... sauf ces deux derniers jours, où les économistes prédisent que, peut-être, on va passer sous la barre des 1.34 (en gros, comme il y a un mois). Ce n'est pas la première fois que l'inverse des prédictions se réalise ou que les prédictions sont contradictoires, c'est même plutôt la norme depuis un an que je regarde. J'en viens à me demander si quelqu'un comprend vraiment quelque chose ou si c'est juste de la théorie du doigt mouillé.

- L'administration française: elle ne m'avait pas manqué même si je ne garde pas un souvenir ému de la version américaine (au moins je pouvais me dire que les complications étaient dues à mon statut d'étranger).
Comme déjà dit ailleurs, ça fait trois mois que je ne sors pas sans une copie de ma pièce d'identité, un justificatif de domicile, et un RIB, car j'ai l'impression qu'où que j'aille on peut me les demander: j'ai été surpris de ne pas avoir à fournir un justificatif de domicile en achetant un aspirateur ce samedi.
Et puis il y a deux semaines, les impôts ont facturé à Priscilla la taxe d'habitation 2009 de notre appartement parisien que nous avons quitté en janvier 2008. Cela vient quelques mois après qu'ils nous aient déjà prélevé deux fois la taxe 2008. Pour qu'ils nous remboursent, il avait fallu fournir le numéro de chèque.
Les ayant donc prié à nouveau de nous rembourser, c'est à dire leur ayant signifié pour la cinquième fois au bas mot - il y a eu aussi les tiers prévisionnels- que nous ne vivions plus en France et n'y travaillions pas depuis maintenant deux années pleines, ils nous ont expliqué que pour cela, il nous fallait justifier notre départ...
Après quelques recherches qui m'ont rempli de joie, j'ai retrouvé dans ma paperasse un joli papier à ce propos, qu'ils nous avaient eux-mêmes fait remplir et signer, dont ils nous avaient donné une copie et qu'ils doivent donc avoir dans le dossier nous concernant. Copie que nous leur avons donc envoyé, ainsi que l'état des lieux de sortie.
Ils ont accepté de rembourser Priscilla. Reste à savoir combien de temps cela prendra. Peut-être avant qu'ils ne nous prélèvent la taxe 2010.

Partager cet article
Repost0

commentaires

M
<br /> Dans la série le bal des lèche-culs cette fois, une question: si même le lèche-bottes en chef, X.B. s'y met, cela veut-il dire que ça sent vraiment la fin pour Naboléon?<br /> http://www.lemonde.fr/politique/article/2010/03/29/xavier-bertrand-envisage-des-primaires-pour-tous-les-candidats-ump-en-2012_1325559_823448.html<br /> <br /> <br />
Répondre
J
<br /> Tiens pour une fois je vais faire un commentaire politique.<br /> <br /> Et pourquoi il devrait changer de politique ? A chaque scrutiin de la Ve république les électeurs votent systématiquement contre le pouvoir en place, ca ne rate jamais (gauche ou droite, peu<br /> importe). C'est presque culturel, ca défoule, on vote contre, peu importe qui a fait quoi et ce que propose l'opposition (en l'occurence ici la gauche n'a aucun programme, mais on s'en fout). Je<br /> trouve ça completement ridicule et infantile : si la politique que mene Sarko déplait pourquoi avoir voté a 53% pour lui en 2007. Tout ce qui se passe depuis 3 ans était écris en noir et blanc sur<br /> son programme electoral. Fallait LIRE et REFLECHIR, maintenant c'est trop tard, RDV en 2012. Et le pire c'est qu'il est capable d'etre réelu... La versatilité de l'opinion publique Francaise est<br /> tres inquietante...<br /> <br /> A+<br /> J<br /> <br /> <br />
Répondre
M
<br /> "A chaque scrutiin de la Ve république les électeurs votent systématiquement contre le pouvoir en place, ca ne rate jamais (gauche ou droite, peu importe). C'est presque culturel, ca défoule, on<br /> vote contre, peu importe qui a fait quoi et ce que propose l'opposition."<br /> <br /> Oui sans doute.<br /> <br /> "Je trouve ça completement ridicule et infantile : si la politique que mene Sarko déplait pourquoi avoir voté a 53% pour lui en 2007."<br /> <br /> Pas si sûr, je pense qu'il s'est aliéné pas mal de son électorat (je ne parle de ceux dont je suis qui ne pouvaient pas le saquer dès le début) parce qu'il n'a pas fait ce qu'ils pensaient<br /> qu'il ferait: que ce soit les vieux, les professions libérales, la droite catholique, les libéraux à la Madelin... ils ont tous des raisons de se plaindre.<br /> Et puis bon, je trouve que l'argument qui dit que l'élection présidentielle est un chèque en blanc pendant 5 ans un peu faiblard (voire irritant quand il est employé par la majorité).<br /> Le pouvoir fait la girouette par rapport aux sondages (d'où un tas de petites reculades ou compromissions qui énervent tout le monde et montent les gens les uns contre les autres), et après<br /> expliquent que des élections régionales ne remettent rien en cause et qu'on garde le cap même si tout le monde pense qu'on fonce dans le mur... bof quand même.<br /> <br /> "Et le pire c'est qu'il est capable d'etre réelu..."<br /> <br /> Eh ouais...<br /> <br /> <br />
M
<br /> Au moins, Sarko est plus franc du collier:<br /> http://www.lemonde.fr/politique/article/2010/03/24/sarkozy-a-entendu-les-francais-mais-ne-changera-rien_1323868_823448.html<br /> Cause toujours, tu m'intéresses. Je t'entends, et je t'emmerde.<br /> <br /> <br />
Répondre
J
<br /> Ouais, le coup du quitus ils me l'ont fait quand je suis parti en 2003. Personne n'a jaamis demandé à le voir, et trois mois plus tard ils se sont aperçus que je leur devais encore des sous pour je<br /> ne sais plus quel impôt, ce quime semble "defeating the purpose" d'un quitus fiscal... Bref, trois jours de perdu pour rien à courir d'un bureau à l'autre pour calculer le montant, le payer,<br /> retourner au premier bureau faire établir le papelard....<br /> <br /> <br />
Répondre
M
<br /> Bon, je sais pas trop ce qui s'est passé, ils nous avaient juste fait remplir un papier comme quoi on n'habitait plus Paris, ni la France, et que notre courrier pouvait être envoyé à l'adresse de<br /> nos parents.<br /> Ceci si je me rappelle bien pour qu'ils soient au courant et ne s'énervent pas en cas de retour du courrier par la Poste.<br /> Alors tout ce que je peux dire, c'est qu'il semble qu'ils aient bien rentré l'adresse de nos parents dans leur fichier puisque c'est la qu'ils nous envoient nos factures pour l'appartement qu'on<br /> n'habite plus depuis deux ans...<br /> Pour le reste, j'ai arrêté d'essayer de vouloir comprendre (entre les impôts et ma famille c'est une longue histoire de toute façon, symbolisée par un procès de plus de 15 ans).<br /> <br /> <br />
P
<br /> Je trouve étrange cette histoire des impôt. Jusqu'en ~2006 il fallait un quitus de l'administration fiscale. Cependant quand je suis parti, fin 2007, ce n'était plus nécessaire. J'ai juste payé ce<br /> qui me restait à payer quand ils m'ont réclamé les sous, et à la déclaration suivante j'ai donné mon adresse aux USA et ils ne m'ont plus rien demandé depuis.<br /> <br /> Pour la visite médicale, j'avais eu un truc vaguement dans le genre pour un stage d'été au CEA. Normalement c'est fait sur le centre même (ils ont leur médecins) mais je ne sais plus pourquoi là<br /> c'était avec un médecin de ville. Le type m'a vaguement ausculté, ça lui a pris environ 3 minutes et il m'a facturé un dépassement d'honoraire. J'ai été particulièrement tenté de mentionner son cas<br /> à la sécu. En tout cas je ne suis jamais retourné le voir. Rien qu'à y repenser j'en suis furieux.<br /> <br /> <br />
Répondre
M
<br /> Petit ajout:<br /> "Jusqu'en ~2006 il fallait un quitus de l'administration fiscale. Cependant quand je suis parti, fin 2007, ce n'était plus nécessaire. J'ai juste payé ce qui me restait à payer quand ils m'ont<br /> réclamé les sous, et à la déclaration suivante j'ai donné mon adresse aux USA et ils ne m'ont plus rien demandé depuis."<br /> <br /> En fait, par certains côtés je suis un peu un anxieux. Donc, surtout en ce qui concerne l'administration, j'essaye de faire les choses bien pour ne pas avoir d'ennuis. C'est une grave erreur, je le<br /> sais, mais je ne peux pas m'en empêcher.<br /> Pourquoi?<br /> Parce qu'en fait, les bureaucrates, souvent partisans du moindre effort et habitués à ce que les administrés soient également des adeptes. Donc ils ne vérifieront même pas que tu as pris de<br /> l'avance sur leurs demandes et feront comme d'habitude.<br /> Pire, avoir voulu court-circuiter la complication du système peut en fait le compliquer encore plus.<br /> Bref, je pense que le fait d'être pro-actif dans ce domaine me cause plus d'emmerdes que si j'attendais comme tout le monde qu'ils se réveillent, en plus de me rajouter du stress inutile.<br /> Faudrait que je fasse une psychanalyse.<br /> <br /> <br />