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  • : La vie au labo
  • : Les pensées - j'ose le mot- diverses d'un jeune scientifique ayant obtenu un poste académique à l'Université, après presque trois années en post-doctorat dont deux au fin fond du Massachusetts. Ca parle de science (un peu) mais surtout du "petit monde" de la science. Et aussi, entre autres, de bouffe, de littérature, de musique, d'actualité, etc. Et de ma vie, pas moins intéressante que celle d'un autre.
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15 octobre 2013 2 15 /10 /octobre /2013 20:42

Rapide souvenir de nos encore plus rapides vacances d'été - Priscilla étant en période d'été à l'époque- de 4 jours en Belgique, 2 jours à Bruxelles, 2 jours à Bruges.

 

Bruges est une très jolie ville, mais dont le succès touristique m'a quelque peu échappé: on avait presque l'impression d'être à Prague ou Venise. Peut-être à cause de son centre médiéval, caractéristique des Flandres (les briques rouges se marient bien avec le ciel gris, comme dans le Massachusetts) relativement grand et extrêmement bien préservé? Ca vaut le coup d'oeil en tout cas, mais selon moi 48h suffisent bien.

C'est aussi une ville franchement chère... l'hôtel 4* que nous avions pris (quitte à ne prendre que 4 jours de vacances, autant se lâcher un peu) n'était finalement pas beaucoup mieux que le 3* de Bruxelles, et 2 fois plus cher. Et pour becqueter, compter 35 euros: que ce soit la taverne de touriste, le resto pantagruélique belge ou même le bistrot de chef, c'est 35 euros. Je n'ai vu nulle part d'alternative "routard".

 

Nous avons décidé de dîner à De Karmeliet (site webLangestraat 19 B - 8000 Brugge), du chef Geert Van Hecke, qui toute proportion gardée semble un peu le Bocuse de la gastronomie belge: formé par A. Chapel, étoilé depuis presque 25 ans, 3 étoiles Michelin depuis 17 ans, tête d'affiche du "renouveau" gastronomique belge, et aujourd'hui assez décrié au moins sur internet. Resto plan-plan, cuisine pas surprenante, pas au niveau de la nouvelle vague belge, etc, etc (voir par exemple sur le site du Michelin): j'avais un peu les foies en lisant les critiques, après avoir réservé.

 

L'endroit est un peu à l'écart de l'agitation du centre. L'entrée est assez majestueuse. Un peu bizarrement, on nous propose de prendre l'apéro sur un canapé dans l'entrée, où des gens sont déjà installés. On répond que ça ira, et on nous conduit à notre table. Il y a plusieurs petites salles dans le resto, dans la nôtre, de mémoire, 4 tables de 2, 1 table de 4 et 1 tablée de 6-8 personnes déjà installés. 

Les tables sont spacieuses et espacées, même si nous sommes un peu dans le passage. Le service est globalement jeune et efficace (tout le monde ou presque peut présenter les plats et s'adresser sans problème aux clients en flamand - la majorité de la clientèle dans notre salle-, français et anglais, ce qui fait déjà 1 langue de plus que moi), parfois un peu trop présent.

J'ai perdu le menu que j'avais récupéré donc ça sera de mémoire, mais nous prenons le menu d'été avec accord mets-vins (2 entrées, 1 plat, 2 desserts, 4 verres) à 195 euros par personne, ce qui respecte ma barrière psychologique de 200.

 

6 petites amuse-bouches (deux dans des bols au fond) qui oscillent entre l'anecdotique (l'espèce de praliné au premier plan à gauche), le pas mal (tarte à la tomate, sashimi de saumon, poitrine avec wasabi en haut à droite) et le très bien (au fond, si je me souviens bien, une mousse foie gras et une moule de Zélande dans une préparation asiatique)

 

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L'entrée, "les premières tomates de Filip", est vraiment très bien, malgré la multitude d'ingrédients qui me laisse souvent songeur. Il y a des tomates cerises vraiment fantastiques, de la mozzarella, une mousse de fenouil, une petite fleur de courgette, une mousse de parmesan aussi, du basilic aussi... et peut-être d'autres choses. Mais tout ça se marie vraiment joliment, et c'est aussi très graphique (ça me rappelle un dessert aux fraises de chez Toqué à Montréal)

 

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La deuxième entrée, une langoustine, dans un bouillon encore un peu asiatisant, avec une mousse d'avocats. La présentation est surprenante (avec Priscilla, nous n'étions pas convaincu par la tête posée verticalement dans l'avocat...). Mais c'est bien préparé et les assaisonnements sont justes. J'ai toutefois mangé quelque chose d'assez similaire - langoustine avocat- à la Scène (restaurant de l'hôtel Prince de Galles, tenu par S. Le Quellec, dont je parlerai bientôt) qui m'a semblé largement supérieur.

 

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Le plat est un bel alliage mer-terre, bar de ligne superbement cuit sur la peau, coeur de sucrines et girolles, et une "salade brugeoise" composé d'une brunoise maniaque d'anguilles et de pommes de terres frites.

 

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Le plateau de fromages, que nous voyons défiler pour certaines autres tables, a de l'allure.

Quelques pré-desserts qui ressemblent plus à des mignardises, jolis et originaux.

 

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Le premier dessert est une salade de fruits avec un sorbet passion. Bon et frais, acidulé, ça fait digérer et ferait plutôt office de pré-dessert dans les standards français (en plus copieux).

 

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Le deuxième dessert, chocolats et fruits rouges (non montré), est assez convenu.

 

Dans les vins, un blanc espagnol pour commencer, un brouilly puis un bourgogne rouge pour suivre (si je me rappelle bien), et en dessert un vin italin surprenant que j'ai hélas oublié (lambrusco rosé demi-sec, peut-être?). Dans l'ensemble, des accords plutôt pas mal.

 

Pour conclure, c'était largement mieux que ce à quoi j'avais fini par m'attendre après avoir lu trop de conneries sur le web... comme quoi trop d'informations n'est pas toujours bon. Après, il m'a quand même manqué la petite étincelle pour en faire un moment inoubliable, un top 5 ou un top 10 si tant est que cela ait un sens. Ca partait pourtant bien avec le plat de tomates, mais le petit frisson, éminemment subjectif, a disparu ensuite. 

Dans le genre, ça m'a fait beaucoup penser à Tartarin (ils ne semblent pourtant s'être jamais croisés), 2 étoiles du Havre (que je n'ai hélas pas blogué, pas parce qu'il ne le mérite pas mais parce que j'ai laissé passer le créneau): beaucoup de justesse, de technicité, belle cuisine très propre, mais à laquelle manque pour moi le petit plus (même si je retournerai avec plaisir chez Tartarin, passant assez régulièrement au Havre, notamment parce que le rapport qualité-prix est assez incroyable, surtout comparé à l'offre globale de la ville).

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commentaires

R
<br /> Ce restaurant donne une raison de plus pour visiter Bruges :)<br />
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