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  • : La vie au labo
  • : Les pensées - j'ose le mot- diverses d'un jeune scientifique ayant obtenu un poste académique à l'Université, après presque trois années en post-doctorat dont deux au fin fond du Massachusetts. Ca parle de science (un peu) mais surtout du "petit monde" de la science. Et aussi, entre autres, de bouffe, de littérature, de musique, d'actualité, etc. Et de ma vie, pas moins intéressante que celle d'un autre.
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25 avril 2012 3 25 /04 /avril /2012 09:30
Je ne suis plus si jeune (mais je l'étais trop quand les Bérus chantaient), et l'argumentaire, un rien simpliste, n'est peut-être hélas pas si vrai que ça.
Cela dit, un peu de nostalgie, de naïveté et de spontanéïté, parfois, ça libère (même si pour le "plus jamais 20%", c'est raté: plus de 20 ans après, les choses n'ont pas vraiment changé - si, on trouve plus d'excuses aujourd'hui).
 
 
 
Et puis, pour la bonne bouche, celle-là:
 
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19 avril 2012 4 19 /04 /avril /2012 20:53

Le petit break printanier nous a emmené en Italie pour une grosse semaine. Cela présentait de nombreux avantages pour nous: pas trop loin, pas trop cher, a priori très beau pour faire de bonnes balades, avec de la bonne bouffe et du bon pinard, et nous ne connaissions pas du tout.

Au menu, 3 jours et demi à Venise, 1 jours à Vérone, 3 jours à Florence et une après-midi à Pise.

 

Arrivée à l'aéroport de Venise le dimanche soir, nous nous dirigeons sur l'île en prenant le bateau-bus Alilaguna, qui coûte une quinzaine d'euros. En fait, on ne voit pas grand chose et c'est assez long, donc je pense que si on revient, on fera le bus "normal", trois fois moins cher.

 

Notre hôtel, le "Bed and Breakfast" Antica Raffineria est à situé 10 petites minutes à pied de l'arrêt Fondamente Nuove, dans le Canareggio, mais le check in se fait dans un autre hôtel, dans le Ghetto Juif, un peu plus bas, avant que le réceptionniste ne nous guide vers le B&B.

En Italie, on finit très vite par ne plus s'étonner de ce genre de choses... 

 

Les italiens ont une conception assez vague du B&B: en l'occurrence, ici, il s'agit d'un tout petit hôtel (3 ou 4 chambres) dans ce qui était peut-être il y a bien longtemps un appartement, mais ressemble plutôt à un ancien local commercial. Nous ne sommes pas du tout chez un particulier, le petit-dèj n'est pas "maison", il n'y a pas de salle commune, ou tout ce qui peut faire le charme des B&B ricains lorsque l'on va visiter un trou paumé. 

La chambre est relativement spacieuse mais spartiate, assez sombre. L'hôtel est dans une cour, donc c'est relativement calme, mais les murs et les portes en carton font qu'on entend bien tout ce qui se passe dans la salle du petit-déjeuner, juste à côté... celui-ci est plutôt frugal, mais le réceptionniste, très gentil et qui parle un peu français, est tout à fait prêt à donner du rab si on demande.

Si globalement ça n'a rien de scandaleux, le prix qu'on paye (avec la taxe de séjour sur laquelle je reviendrai, 120 euros par nuit) est tout de même franchement élevé par rapport aux prestations.

 

A ce propos, vu que ça a l'air général à Venise (où tout est payant et cher), si quelqu'un connaît un bon plan pour loger, ça m'intéresse: soit un truc pas terrible comme celui que j'ai décrit mais pour 40 euros de moins, soit, quitte à lâcher plus de 100 euros par nuit, un truc un peu mieux. J'avoue que nous n'avons pas fait de recherches très approfondies, mais que tout ce que nous avons vu nous semblait plutôt bien cher et moyen... ce sera aussi souvent le cas pour la bectance d'ailleurs: on n'est pas dans l'une des villes les plus touristiques du monde pour rien.

 

 

Bon, je ne vais pas vous inonder de photos de la place Saint-Marc ou autres gondoles et pont des Soupirs, vous trouverez tout ça mille fois sur la toile. Cela dit, je vais quand même confirmer ce que tout le monde a déjà dit: Venise est une ville magnifique, de jour comme de nuit et même sous la pluie.

 

Allez, quand même une bien cliché, avec justement la gondole et le fameux pont:

 

DSC03137.jpg

 

Malgré ce qu'on pourrait craindre, la ville garde en général un aspect relativement authentique et naturel, même si j'ai du mal à imaginer de quoi peuvent bien vivre les vénitiens qui ne travaillent pas en lien avec le tourisme: j'ai trouvé ça vachement moins "Disneyland" que Prague, par exemple.

Il faut dire que c'est plus grand qu'on ne l'imagine (4 kms sur 2, mais tant de ruelles et de canaux qui font faire tours et détours...), et que donc certains quartiers, Santa Croce, le Canarregio ou le Castello, restent encore un peu à l'écart de la masse de touristes qui ne vient que passer un jour ou deux.

Sachant cependant que la ville reçoit 20 millions de touristes par an pour 60000 habitants intra-muros, je pense qu'il est préférable d'éviter d'y aller en été (en plus du temps paraît-il pénible). Et qu'il faut se préparer à ne pas être seul, même en période "creuse"...

 

Je dirais qu'il faut compter 3 jours pour avoir bien le temps de profiter, d'explorer toute l'île sans trop planifier et sans courir, et même de faire quelques musées et visites d'église (prévoyez un budget conséquent). Une après-midi nous a été gâchée par la pluie, donc c'était le compte, mais il nous a manqué une journée pour aller visiter les îles alentour qui valent paraît-il le coup d'oeil (Burano, Murano, Giudecca...).

Je conseille de ne pas oublier son plan détaillé, la ville est vraiment traître et il est extrêmement difficile de se repérer: même en ayant bien la géographie de l'île en tête, avec les canaux, les culs de sac, et les ruelles qui n'arrêtent pas de tourner, on a vite fait de se retrouver à l'opposé de là où on voulait aller si on se fie à son instinct.

 

 

Question nourriture maintenant: d'après ce que j'ai lu et ce que quelques italiens ont pu me dire, Venise n'est pas la ville italienne la plus traditionnellement "gastronome". C'est encore amplifié par l'afflux de touristes: avec un resto tous les 3 mètres, il est plus facile de tomber sur une horreur pizza-burgers-bolognaise que sur une trattoria authentique...

 

Il y a cependant quelques plats typiques: le pasta e fagoli, une sorte de mélasse épaisse de haricots avec quelques spaghetti noyés dans le fond, fut l'une des expériences culinaires les moins enthousiasmantes de ma vie (surtout que je m'attendais à une sorte de minestrone...). Ce n'est même pas que c'était mauvais, c'était encore pire: je crois que je n'avais rien goûté d'aussi fade depuis le porridge. Je pense que le but est le même: se plâtrer le bide avant d'aller courir un marathon ou se taper 3 jours de pêche. La version goûtée, dans un resto pourtant pas si mal, ressemblait à ce qu'on voit ici: avouez que ça fait pas rêver.

 

Sinon, il y a les bigoli in salsa, des pâtes à mi-chemin entre les spaghetti et les tagliatelles, dans une sauce aux anchois et aux oignons. C'est basique aussi, mais largement plus recommandable.

Les bigoli peuvent également être accomodés à l'encre de seiche (bigoli al nero di seppia), assez populaire dans la lagune. C'est également bien bon.

 

En fait, Venise est surtout connue pour les cicchetti, sortes de tapas, que les vénitiens aiment bien déguster debout au bar ou en terrasse en buvant du pinard de la région. Il y en a de plusieurs sortes, ce sont souvent des boulettes frites à base de viande, de poisson, ou de légumes, parfois assez proche de ce que je connais des mezze libanais. Le problème est qu'il sont souvent préparés à l'avance et servis réchauffés: la friture ou le pané, ça perd alors vite de son intérêt.

On les trouve aussi sous la forme de crostini, du pain recouvert de divers ingrédients, du plus simple (tomate-huile d'olive) au plus complexe.

 

Et puis il y a les assiettes de fruits de mer en antipasti, dont certaines sortes un peu bizarroïdes n'existent que dans la lagune (notamment, m'a-t-il semblé, une espèce de langoustine pâlote et franchement moche).

Petite remarque en passant, les deux fois où nous avons pris ces assiettes, elles nous ont été servies tièdes, comme passées au micro-ondes. Je n'ai pas très bien compris s'il s'agit d'une coutume locale où s'ils pensent que les touristes ne mangent pas les fruits de mer froids, mais c'était assez surprenant (et pas génial).

 

Au sujet des restaurants, je n'ai pas de grandes adresses à révéler. Le but était de manger convenablement sans trop se ruiner - objectif repas complet pour moins de 30 euros par tête, souvent en partageant entrée et/ou dessert- et nous avons globalement réussi.

Je pense que le Cannarregio est un bon quartier pour se restaurer, pour peu qu'on évite la rue principale (Strada Nova qui se transforme ensuite en Rio Tera). Dans les ruelles parrallèles ou le long des Fondamenta, il y a de quoi faire. Santa Croce est probablement une autre destination judicieuse.

 

Le dîner le moins cher fut sans doute le meilleur, chez Alla Vedova (aussi dit Ca'D'Oro: Calle del Pistor, petite traverse juste derrière Strada Nova). Apparemment, une osterie authentique, ce soir là blindée de touristes mais aussi de vénitiens mangeant les fameux cicchetti en discutant et picolant au bar.

40 euros pour le couvert, de l'eau plate, le pichet de rouge maison, une assiette d'antipasti, une assiette de calamars et polenta (ici très pâle et liquide, quasiment comme de la purée), une assiette de linguini à l'encre, et une assiette de gâteaux secs aux amandes avec deux petits verres de liquoreux.

 

Nous avons fait d'autres dîners corrects, quoiqu'un poil plus chers (dans les 50 euros pour deux), dans les restos des ruelles du ghetto, sélectionnés plus ou moins au hasard, par exemple à la Trattoria Antica Molla (Fondamenta Ormesini, Cannaregio).

 

Quelques remarques générales:

- à Venise, nous n'avons jamais eu une addition juste. On a presque l'impression que c'est plus pour le sport, vu qu'à chaque fois c'était au maximum deux euros. Parfois le compte semblait à peu près bon, mais les détails des prix ne correspondaient pas à ceux de la carte. Bref, plutôt que de me prendre le chou dans une langue que je ne connais pas, je me contentais de rempocher mon pourboire...

En fait, les italiens semblent avoir un rapport particulier à l'argent: la taxe de séjour et plein de choses ne peuvent se payer qu'en liquide, mais si c'est 16 euros et que le gars n'a pas la monnaie, il vous dira c'est pas grave et ne prendra que 15. Il y a plein d'endroits où on ne peut pas payer avec la CB, mais la moitié des DAB de la ville ne fonctionnent pas. Etc.

- le service est rarement très sympatoche, comme dans la plupart des villes touristiques. On oscille généralement entre le taciturne efficace et le limite désagréable même s'il y a des exceptions. C'est d'ailleurs aussi le cas dans les magasins (je sais que ça doit être chiant de tenir un magasin de grolles dans la rue passante avec 95% de touristes malpolis qui n'achètent rien, mais on ne vous a pas forcé... je me suis quasiment fait jeter d'un magasin Timberland parce que je n'arrivais pas à trouver le prix sur les pompes, écrit microscopiquement entre deux rainures de caoutchouc, et que j'ai cru qu'il était sur la boîte que j'ai donc dérangée).

- le couvert et l'eau sont toujours payants, entre 1,5 et 3 euros selon les endroits où nous sommes allés pour le couvert, entre 2 et 6 pour la bouteille d'eau selon la taille et le degré d'arnaque. Un peu comme les prix hors taxe et tip non inclus aux US, c'est à savoir pour estimer son addition... Si j'ai bien compris, le "pourliche" est plus ou moins inclus dans le prix du couvert, mais on peut toujours rajouter.

- le pain à Venise est uniformément dégueulasse, limite rassis (à Florence et même à Vérone, ce sera mieux - en tout cas, au moins frais).

- tous les restos visités au cours de notre voyage, même relativement "chics" (ceux à une ou deux fourchettes Michelin), proposent des pichets de vin "maison", généralement entre 5 et 8 euros le demi-litre, et très corrects. En tout cas largement plus buvables que ce que les rares restos français qui pratiquent cela peuvent proposer. Dans les régions vinicoles comme Vérone ou Florence, certaines trattoria ont même de vraies cuvées "personnelles".

 

 

Pour la pause déjeuner, quand nous n'avons pas opté pour le sandwich ou le "wrap" (espèce de pâte à pizza recouverte de tomate, de jambon, fromage et salade, le tout roulé sur lui-même et passé au grille à panini), nous avons été assez heureux dans nos choix.

 

Si manger debout ne vous fait pas peur (après 4h de marche, parfois, on a envie de se poser), il y a plein de petits bars à vins de 3m2 qui vous serviront des assiettes froides ou des sandwichs minute.

 

Près du pont du Rialto, il y a par exemple All'Arco (Calle Arco), où on nous a servi une assiette d'antipasti misti préparée à la minute, assez démente et largement assez copieuse pour deux (preuve en image): avec de la très bonne charcute, plein de petits légumes marinés, et trois quatre sortes de fromage (14 euros), plus deux verres de vins à 2 euros pièce. Après ça, on repart peinard, et ça côûte finalement à peine plus cher qu'un sandwich-coca à emporter.

 

DSC03204.jpg

 

Visiblement réputé, quoique plutôt pour le soir, il y avait dans le même style juste à côté de notre hôtel Al Timon (encore Fondamenta Ormesini), toujours blindé d'italiens à l'intérieur comme à l'extérieur. Propose aussi quelques tables et plats un peu plus élaborés, mais nous n'avons pas testé.

 

Enfin, on a quand même tapé dans la pizza, même si pour les puristes comme mon collègue napolitain, manger de la pizza à Venise est aussi pertinent que s'enfiler une choucroute à Toulouse.

 

Après vérification, nous avons mangé à la Pizzeria Al Profeta (Calle Lunga San Barnaba, pas loin du pont de l'Académie). Après avoir patienté 15-20 minutes pour une table (s'il fait beau ce qui n'était pas le cas, il y a un jardin intérieur avec des tables), nous avons dégusté une pizza excellente: j'avais oublié à quel point tous les ingrédients, de la sauce tomate à la pâte en passant par les champignons ou le fromage, pouvaient avoir du goût dans une pizza.

Tarifs raisonnables (environ 8 euros la pizza), même si, quand on ne mange que ça et qu'on rajoute couverts et eau, on s'en tire pour 11-12 euros par tête, soit finalement pas beaucoup moins que dans une pizzeria milieu de gamme parisienne. Mais avec une qualité incomparable.

 

Petit tip tant que j'y pense: ne vous fiez pas au plan google map de Venise, complètement à la rue sur le nom des rues... un plan "papier" est indispensable (et parfois pas suffisant, vu le nombre de ruelles minuscules et qu'il arrive que les rues aient deux noms selon que l'on regarde la plaque à droite ou à gauche)...    

 

 

Enfin, passage en coup de vent à Vérone, jolie ville encore largement teintée de médiéval, qui aurait mérité qu'on s'y attarde un peu plus.

Pour le coup, nous logions dans un vrai B&B (Casapiu, http://www.bedandbreakfastcasapiu.com/, 80 euros la nuit taxe de séjour, petit déj et super machine à café inclus), tenu par un couple gay gentil, serviable et accomodant. Idéalement situé, derrière la piazza del Erbe, dommage que le karaoké dans le bar d'en bas ait duré un peu tard...

Le balcon de Juliette est profondément inintéressant (les amoureux collant leur chewing gum sur le mur, c'est même dégueulasse), mais le théâtre antique et la basilique de San Zeno (romane), un peu à l'écart du centre historique, valent la visite.

Le centre historique est touristique (tout de même patrimoine de l'Unesco) mais pas surpeuplé, les maisons sont colorées, et le combo piazza del Erbe- piazza dei Signori est impressionnant.

Monter sur le campanile et traverser le fleuve pour grimper en haut du centre archéologique sont deux activités à faire...

 

La gastronomie véronaise est semble-t-il un peu plus réputée, et notamment la partie "liquide", puisque c'est une grande région viticole (avec des balades intéressantes à faire pour les amateurs).

Le rouge du coin est le Valpolicella, qui remonte à l'époque romaine.

 

Dans les ruelles, plein de tratorria paraissant largement plus authentiques qu'à Venise, même si ce n'est pas moins cher.

Nous avons dîné à l'Osteria Al Carro Armato (Vicolo Gatto). De grandes tablées un peu soupe populaire: ce soir là pas grand monde, à part deux petits vieux qui picolaient en jouant aux cartes, une famille américaine et deux jeunes.

Plus carnivores que les vénitiens, les véronais sont de grands consommateurs de viande de cheval.

Priscilla a donc pris du pastissada di cavallo, une sorte de "bourguignon de cheval", où la viande a cuit extrêmement longtemps dans du vin rouge et peut presque se manger à la cuillère comme du lièvre à la royale C'est assez puissant, mais très bon. Servi avec de la polenta qui ressemble plus à celle que je connais que celle qu'on a pu manger à Venise: des espèces de galettes épaisses et assez fermes de farine de maïs. Ici, elles sont frites (à Nice, on les sert plutôt gratinées au four).

J'ai pour ma part mangé des tagliata di manzo, qui ne sont pas des pâtes mais des fines lamelles de boeuf, le tout parsemé de radis noir émincé de parmesan et de vinaigre balsamique. Un peu étrange, à mi-chemin entre le plat chaud et la salade, mais pas mal.

Avec une assiette de fromages décevante en entrée, deux supers tiramisu de la mamma et un peu de valpolicella de la casa, une cinquantaine d'euros.

 

DSC03241.JPG

 

Le lendemain, sur le pouce, une assiette de crostini, et pour ne pas mourir idiot, des sarde al saor (en fait, bêtement, l'équivalent de nos harengs marinés mais avec des sardines, idéal pour bien puer de la gueule et passer l'après-midi à digérer).

 

 

Et puis direction Florence.

A bientôt pour la 2ème partie, pour ceux qui ont eu le courage de tout lire.

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18 avril 2012 3 18 /04 /avril /2012 11:18

Moi qui pensais naïvement, en prenant 10 jours de vacances décalées par rapport aux vacances scolaires, revenir frais comme un gardon, et bosser pépère au labo sans personne pour me faire chier... je déchante.

 

Ayant reçu environ 70 mails de boulot pendant les 7 jours ouvrables où j'ai été absent, il m'a déjà fallu une bonne heure pour tout lire et faire le tri (j'avais déjà un peu écrémé pendant les pauses "grosses averses" des vacances).

 

Je dénombre une bonne quinzaine de choses à faire relativement urgemment, ce qui devrait bien m'occuper toute la journée et probablement encore demain.

 

Entre autres, contacter candidats et comité de spécialiste pour le poste MCF, rapporter des dossiers, récupérer la convention d'une stagiaire (dont la signature a été retardé de trois jours parce que "le responsable signature était malade), mettre des documents en ligne pour mes élèves, revoir mes cours, relire le poster de l'ATER pour son congrès de la semaine prochaine, répondre à deux-trois mails de collègues ou industriels, etc.

Bref, que du lourd.

 

Mais promis, dès que j'ai un peu de temps, je parle un peu de Venise, Vérone, Pise et Florence. Et surtout de ce qu'on y bouffe.

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6 avril 2012 5 06 /04 /avril /2012 09:49

Je l'ai peut-être déjà mentionné, mais ça a vraiment tendance à me perturber: depuis que je suis en poste, je constate que, pour un grand nombre de responsabilités, l'important est que "quelque chose soit fait".

Que ce quelque chose soit bien fait, fait dans sa globalité, etc n'est finalement qu'un détail, du moment qu'un vide est comblé.

 

Soit je suis trop cynique, soit trop naïf. Ou alors je me pose trop de questions.

 

Un ou deux exemples:

 

- les cours. Un enseignant-chercheur n'a aucun retour sur la qualité de ses enseignements, il n'y a pas ou peu de vérification de l'adéquation du cours avec le programme validé par la CTI ou équivalent. L'important, c'est que le cours soit donné. Il y a quelques établissements qui pratique l'évaluation par les élèves. Pour l'avoir "subie", son importance me semble pour le moins relative (la encore, c'est quelque chose qui "devait être fait"... ça y est c'est bon, on passe à autre chose).

 

- le "reviewing". Encore un domaine où le retour est assez nul. Pour un éditeur, la qualité principale d'un referee semble être de rendre le rapport dans les temps (de plus en plus courts).

Le "pedigree" du referee est assez secondaire, et devient négligeable une fois que celui-ci est rentré dans la "base de données"; idem pour ce qu'il raconte visiblement, du moment, j'imagine, que les divergences avec les autres rapports ne sont pas extrêmes et systématiques.

Récemment, on m'a contacté pour donner mon avis sur un bouquin, parce que mon ancien chef de post-doc, initialement sollicité, a refusé et mentionné mon nom... 

Je me suis dit que c'était une bonne expérience, j'ai accepté et ça m'a plu, et mon contact était visiblement très content, mais ai-je bien fait ce que j'avais à faire? Le contact a-t-il pris le temps de se renseigner sur mon parcours ou avait-il simplement besoin d'une réponse rapide et a donc suivi l'avis qu'on lui a donné sans se poser plus de questions?

 

Je pourrais également multiplier les exemples ayant trait à des responsabilités administratives...

 

 

C'est peut-être lié à un manque de confiance en soi, dont la cause (ou la conséquence?) est la structure historiquement très pyramidale des labos de recherches français.

Possible, mais il me semble aussi faire preuve d'une certaine lucidité: en y réfléchissant, je me dis que, élément "de base", ma force est que je peux compenser moyens et pratiques limités par du temps.

 

En clair, une review d'un "débutant" qui ne sait pas trop ce qu'on attend de lui mais qui a pu y consacrer une journée entière est-elle moins profitable que la review d'un ponte qui aura fait ça en 3 fois 13 minutes entre deux salles d'attente d'aéroport et l'aura rendue avec 2 mois de retard?

Difficile de trancher, mais de mon expérience personnelle, je préfère recevoir un rapport de deux pages argumenté, même si je ne suis pas d'accord avec toutes ses recommandations, que deux lignes disant que c'est nul ou au contraire génial.

 

 

Plus généralement, si mon chef ou quelqu'un d'autre de très occupé me donne une tâche à effectuer, c'est souvent qu'elle est suffisamment mineure (en tout cas de son point de vue) pour qu'il n'ait pas le temps de s'en charger lui-même.

Dans ce cas, même si ce que j'accomplis est relativement médiocre, c'est toujours mieux que ce qui lui aurait fait (à savoir rien).

 

Et donc, ce qu'on appelle souvent l'"efficacité", c'est de simplement accomplir les tâches assignées, que personne d'autre ne pouvait/voulait effectuer. En temps et en heure si possible, mais sans réelle évaluation qualitative.

 

 

 

Je pourrais définir ainsi 4 comportements successifs, généralement corrélé au degré de responsabilité (mais pas toujours):

- ceux qui, au bas de l'échelle, ont le temps de (presque) tout faire assez soigneusement.

- ceux qui discriminent de façon raisonnée entre l'"important", qu'ils font eux-mêmes, et le "moins important" qu'ils délèguent (catégorie assez rare des bons managers, surtout s'ils discriminent bien et parviennent à durer).

- ceux qui ne font plus rien de "palpable": ils sont tellement partout qu'ils ne sont nulle part. On peut distinguer ceux qui en au moins conscience de ceux qui s'imaginent toujours indispensables... Mais on trouve là ceux dont le rôle est d'avoir "une vision" (on peut discuter de la pertinence d'une vision de l'horizon quand on n'a pas vu ses pieds depuis des lustres, mais c'est un autre débat).

-  le cas le plus grave, proche du "burnout", est atteint pour ceux qui ne sont plus capables de distinguer le nécessaire du futile, ou qui sont tellement en retard qu'ils perdent des journées à régler des problèmes qui ont déjà été réglés par les sous-fifres 2 semaines plus tôt...

 

 

 

 

Bon, sur ce, bonnes vacances (je parle pour moi) et à dans dix jours.

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2 avril 2012 1 02 /04 /avril /2012 11:18

Une fois n'est pas coutume, je sollicite l'avis de mes lecteurs.

 

Partant pour une dizaine de jours à Venise puis Florence à la fin de la semaine, je cherche quelques bonnes adresses gastronomiques, dans un registre "simple, efficace, bon, et pas trop cher".

 

Par pas trop cher, j'entends quelque chose comme une quinzaine d'euros pour une formule plat-dessert ou moins de 30 euros pour un repas complet un peu arrosé.

 

Surtout à Venise où j'ai cru comprendre que le tourisme, comme à Prague, faisait que l'on surpayait largement pour manger de la merde faussement authentique.

A Florence, plus réputée pour sa gastronomie, je prends aussi les adresses un peu plus haut de gamme, dès fois que l'on décide de se faire plaisir une fois ou deux. Disons 50 euros max.

 

 

Si vous avez des méga plans de trucs à faire uniquement connus des locaux, vous pouvez aussi m'en faire part... sinon, comme tout le monde, j'ai acheté des guides, et généralement ça suffit pour tenir 4 jours dans une ville.

 

A vos commentaires, ou mails.

 

Merci d'avance...

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30 mars 2012 5 30 /03 /mars /2012 18:12

Pour ceux qui voudraient s'assurer qu'on ne mange pas que de la merde aux US, un guide publie son "top 100" des restos US. Tout classement étant contestable, le site a l'honnêteté de dévoiler sa méthodologie (voir le bas de leur article: pondération par rapport à la "réputation" des 3000 reviewers, sur plus de 70000 avis).

http://www.opinionatedaboutdining.com/

http://www.opinionatedaboutdining.com/OADblog.php?ID=11539

 

J'ai pu lorsque je vivais là-bas en tester 5: le Bernardin (17ème, post pas détaillé, dommage), l'Atelier Robuchon (31ème), et WD-50 (68ème) à NYC, et Uni (41ème) et N°9 Park (88ème, pas de post dessus, dommage aussi) à Boston.

 

Hormis l'Atelier et Uni (le "sashimi bar" du plus chic et moléculaire Clio où j'ai aussi pu manger) qui ne m'ont pas laissé un souvenir impérissable, les trois autres sont, je pense, toujours aujourd'hui dans mon propre top 10.

 

Et je ne prétends pas tout connaître, mais de ce que j'ai entendu ou lu, des établissements comme The French Laundry (et dans une moindre mesure le spin-off Per Se), Alinea, Eleven Madison Park, L20, O Ya, ou même l'une des steackhouses les plus réputées comme P. Luger sont de top qualité, valant très largement le déplacement et les dollars.

Un classement qui semble donc une bonne cartographie du moment de la haute gastronomie américaine, à connaître (même si, bien sûr, il ne faut pas s'attendre à ce que le 12ème soit forcément "objectivement" meilleur que le 34ème). 

 

Le top 10:

 

1. Manresa, Los Gatos, CA 

2. The French Laundry, Yountville, CA

3. Alinea, Chicago, IL 

4. Per Se, New York, NY 

5. Town House, Chilhowie, VA   (Closed)
6. Masa, New York, NY

7. Urasawa, Beverly Hills, CA

8. Mini-Bar, Washington, D.C. 

9. Blue Hill at Stone Barns, Pocantico Hills, NY
10. McCrady's, Charleston, SC

 

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29 mars 2012 4 29 /03 /mars /2012 18:45

En ces temps de congrès, réunions, enseignements, et pré-vacances, un peu de légèreté et d'images.

 

Dans le "street art" comme dans toute autre forme d'art, il y a à boire et à manger.

D'ailleurs, à ce sujet, le film de Banksy, sorti récemment et que j'ai pu voir sur Canal il y a quelques semaines, est franchement bien fait.

Dernièrement, le street art se politise. Souvent, je trouve ça assez marrant:

 

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23 mars 2012 5 23 /03 /mars /2012 11:12

Un laboratoire est un environnement de travail comme les autres.

 

Notamment, parce que l'on est en France, on y trouve des gens qui y ont passé toute leur carrière professionnelle, de la thèse à la retraite (même si c'est un peu en train de changer).

 

Et donc, comme partout dès qu'on dépasse un nombre critique de personnels un minimum obligés de bosser ensemble*, on y trouve tout un tas de comportements infantiles, de vieilles querelles extrêmement vivaces même si les causes sont presqu'oubliées, et qui peuvent se transmettre sur plusieurs générations de personnels (un peu comme dans Astérix en Corse).

 

Ainsi, notre équipe a l'an dernier été rattachée pour la recherche à un gros labo bien installé, composé d'une centaine de personnes (~35 chercheurs, enseignants et EC, ~15 personnels techniques, et ~50 doctorants, ATER, et post-doctorants).

 

Or, depuis quelques années, chaque laboratoire (et de façon plus large chaque établissement, ainsi que ses formations) est évalué de façon quadriennale par une agence, nommée AERES, qui, telle le Standard & Poor's de la recherche, distribue les notes, A+, A, B ou C.

Les conséquences d'une telle note sont assez peu claires, si ce n'est qu'un C peut, si j'ai bien compris, s'avérer fatal au "maintien en vie" de l'unité de recherche ainsi évaluée.

Obtenir A+, A, ou B a probablement des conséquences financières, mais, en sciences dures expérimentales, cela fait de toute façon bien longtemps que les dotations de l'Etat ne suffisent absolument pas à faire vivre un laboratoire. Donc un peu plus ou un peu moins sur pas assez, ça ne change pas grand chose. Et je ne suis pas convaincu qu'un industriel refusera de bosser avec quelqu'un parce que son labo a été évalué B par l'AERES (si tant est qu'il sache ce que cela veut dire, ou même qu'il soit au courant).

Quoi qu'il en soit, aujourd'hui, un bon nombre de directeurs de laboratoire est obsédé à l'idée d'avoir A+, toute autre alternative étant considérée comme un échec personnel**.

 

Bref, notre nouveau labo, évalué A précédemment, ne fait pas exception à la règle et ambitionne le A+.

Pour cela, il convient de faire plaisir à l'AERES convaincre le comité d'experts et de remodeler des équipes dont les thématiques de travail sont bien trop proches (la encore, les critères d'évaluation sont suffisamment flous pour que l'on soit souvent plus dans l'anticipation de désirs supposés que dans quelque chose de tangible).

 

Hélas, ce qui a un sens au niveau scientifique n'est pas toujours aisé au plan humain: en l'occurrence, si deux ou trois équipes font des choses suffisamment similaires pour qu'il puisse sembler logique de les regrouper, dans les faits les gens qui ne peuvent pas se sentir et sont incapables de se parler 5 minutes sans s'engueuler depuis 20 ans n'ont pas envie de le faire.

Et leur expliquer que c'est pour amadouer l'AERES n'est, je le crains, pas un argument suffisant...

 

Certains labos ont donc opté pour un simple "affichage" de personnes appartenant à la même équipe et qui, dans la réalité de la vie quotidienne, ne travaillent jamais ensemble.

 

Pour une raison qui m'échappe, notre directeur refuse cette option.

Mais malgré tout, il n'a pas pour autant imposé quoi que ce soit (ce qui est de toute façon peu raisonnable dans un environnement où, généralement, le directeur n'est pas "vraiment" un supérieur dont les décisions sont appliquées sans discuter).

 

Du coup, la direction a courageusement envoyé un mail "à tous" où il est écrit que c'est à nous, les "petits nouveaux" là depuis six mois, de décider quelle équipe nous voulons rejoindre.

 

Dans le genre bottage en touche et "je vous laisse choisir, enfin surtout choisir qui vous allez vous mettre à dos", c'est du lourd, non?

 

Bref, depuis ce mail, on est obligé d'aller parlementer avec tout le monde, ça nous a déjà coûté deux demi-journées. Comme si on ne faisait pas assez de choses inutiles.

 

 

 

* je fixerais ce nombre à 4-5...

 

** on peut déplorer que des gens qui sont arrivés à ces postes souvent pour leurs qualités scientifiques en soient réduits à perdre autant de temps pour ce genre de chose, mais c'est un autre sujet.

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22 mars 2012 4 22 /03 /mars /2012 14:37

Je trouve "dommage" (le mot est très mal choisi mais je n'en trouve pas d'autre) que M. Merah ait été tué dans l'assaut du RAID.

 

Comprendre, au cours d'un procès, même partiellement, ses motivations, mais surtout son parcours, se serait avéré extrêmement intéressant.

 

Comment passe-t-on de "petit voyou" (conduite sans permis, vols à la tire...), à intégriste assassin? *

 

Le cheminement ne me semble pas évident, même s'il doit aujourd'hui l'être pour certains...

 

Il y a sans doute un côté "rassurant" à imaginer que ces choses là peuvent être expliquées simplement (ou, au contraire, ne doivent pas être expliquées du tout). Mais je crois l'Humanité à la fois complexe et perfectible, et qu'une meilleure compréhension de ce qui nous paraît inhumain peut faire tendre vers un progrès. 

 

 

L'histoire de Merah est également, de façon troublante, presque celle traitée dans un récent film, Désintégration, que je n'ai pas vu mais qui a eu plutôt bonne presse même si parfois jugé trop caricatural.

 

Le faire parler eut peut-être été le moyen d'essayer d'appréhender la réalité, de voir si elle est elle-même caricaturale ou en réalité très complexe.

 

 

 

De nombreux historiens se sont intéressés à ces questions concernant les crimes nazis et les interprétations divergent. Christopher Browning a fait polémique en publiant Ordinary Men, suivant un bataillon dont la mission s'est petit à petit transformée en extermination des Juifs sur le front russe. Selon lui, ces hommes n'étaient pas des fous furieux ni des nazis sanguinaires, mais des patriotes sensibles à la "pression de groupe" et à l'"autorité".

Daniel Goldhagen se trouve en désaccord en estimant que la société allemande dans son ensemble était antisémite à tendance exterminationniste. J'ai lu le premier livre, pas le second (qui a lui aussi suscité une vive polémique), qui me semble par trop manichéen.

Et puis, on peut aussi parler de la thèse d'Hannah Arendt sur la banalité du mal, même si les motivations d'un bureaucrate qui décide d'en haut ne sont pas nécessairement les mêmes que celles du soldat qui doit, réellement, appuyer sur la gachette...

 

 

 

 

* Et puis, combien de temps cela a-t-il pris? A quel moment aurait-on pu comprendre? Aurait-on pu agir?

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16 mars 2012 5 16 /03 /mars /2012 09:11

En hiver, il fait froid, mais on peut faire de jolies photos (enfin, il me semble):

 

DSC02894

Amsterdam

 

DSC02845.JPG

Nice

 

DSC02821.jpg

Paris

 

 

Copyright Priscilla

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