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  • : La vie au labo
  • : Les pensées - j'ose le mot- diverses d'un jeune scientifique ayant obtenu un poste académique à l'Université, après presque trois années en post-doctorat dont deux au fin fond du Massachusetts. Ca parle de science (un peu) mais surtout du "petit monde" de la science. Et aussi, entre autres, de bouffe, de littérature, de musique, d'actualité, etc. Et de ma vie, pas moins intéressante que celle d'un autre.
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20 octobre 2008 1 20 /10 /octobre /2008 15:16
Je ne me souviens plus si je vous ai parlé de cette chaine de magasins, fleuron de l'Amérique. En gros ce sont des super-marchés discount ou on peut acheter a peu pres de tout (du matériel de camping aux fringues en passant par la bouffe - bon pour la bouffe ça reste plutot chips et beurre de cacahouetes que tournedos hein) qu'on trouve dans tous les bons malls ou zones commerciales de n'importe quel patelin ricain*. L'avantage c'est que c'est vraiment pas cher. L'inconvénient c'est que la qualité est vraiment merdique. Alors autant pour des T-shirts basiques a 5 dollars on s'en fout un peu, autant le jean qui s'auto-délave a la premiere averse, ça fait chier (cela dit, a 12 dollars made in China, peinture au plomb incluse, on pouvait s'en douter).

Et puis Walmart, c'est une société sympa ou il fait bon travailler.
Ainsi, une succursale mexicaine vient d'etre condamnée pour avoir payé ses employés en partie avec des bons d'achat Walmart. Alors certes ils ne faisaient que reprendre des coutumes en vigueur depuis plus d'un siecle, lorsque les gros propriétaires terriens payaient leurs cowboys de la meme façon. Certes encore, c'est économiquement bon pour l'entreprise qui récupere d'une main le pognon qu'elle a filé de l'autre. Mais bon, ça n'est pas passé. Encore des réacs, ces juges mexicains.
Il y a quelques années, Walmart avait aussi été condamné, aux USA cette fois, parce que les employés n'avaient pas le droit a la pause déjeuner (ou alors, j'imagine qu'elle était déduite du salaire et/ou compensée en temps de travail plus long).
Il parait également que les dirigeants appellent leurs employés a voter John McCain lors de réunions ou séminaires. 
Enfin, je me suis laissé entendre dire que niveau couverture sociale (assurance santé et chomage), Walmart ne faisait pas partie des compagnies les plus progressistes vis a vis de leurs employés. 

Mais bon, faut ce qu'il faut pour pouvoir faire du bénef sur les radio-réveils chinois a 2 dollars 47.

Cette belle entreprise n'a malheureusement pas le droit de s'installer en Europe. Je ne sais si c'est pour des raisons de protection sociale, anti-trusts ou parce qu'ils ne respectent pas les conditions de vente valables en Europe (vente a perte). Quel dommage. 
Leur slogan: "Save money, live better" (except if you are one of our employees). 

* A ce propos, une petite anecdote. Les petites villes du Western Mass, probablement parce qu'elles sont très vieilles ville (selon les standards US), disposent d'une loi ici anachronique mais qui prévaut en France: Les méga-supermarchés n'ont pas le droit de s'implanter a l'intérieur de l'agglomération. Du coup, pile a la sortie de ma ville, il y a une autre commune, qui doit compter 500 habitants mais surtout 5 malls comprenant tout ce que vous pouvez souhaiter pour claquer tout votre blé: Stop and Shop, Whole Foods, Big Y, JC Penney, Best Buy, Dick's, Barnes and Nobles, Target, McDo, Applebee's, Chili's, Wendy's, Domino's Pizza, Pizza Hut, etc. Et Walmart, donc.
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17 octobre 2008 5 17 /10 /octobre /2008 16:40

Je continue ma petite série (a partir de deux, on peut parler de série) qui a eu un franc succes.

Depuis 9 mois que je suis ici, j'ai assisté a trois moments sportifs quasi-historiques. Et franchement super excitants a regarder, meme pour le candide détaché que je suis. A savoir (ceux qui ne connaissent absolument pas les regles ou que le sport américain laisse completement froid, ce qui était mon cas il y a moins d'un an, peuvent passer directement au prochain paragraphe ou je m'intéresserai au pourquoi du comment):

- le match 4 de la finale NBA ou les Celtics ont remonté 24 points en un quart temps et demi pour gagner sur le fil et effacer le plus gros déficit dans un match de finale. Les Lakers avaient failli faire la meme chose au match 3 mais ils avaient échoué sur le fil.
- le match 6, ou les Celtics l'emportent de 39 points, soit la plus grosse branlée dans un match décisif pour le titre (les Bulls de Jordan avaient mis 42 points aux Jazz de Malone mais c'était lors du match 1 ou 2 de la série).
- Hier, les Red Sox, en finale de conférence face aux Tampa Bay Rays, étaient menés 7-0 au milieu du 7eme inning (un match de base-ball compte 9 innings, en gros un temps de jeu). A domicile, c'est a dire a Fenway Park, autrement appelé le "Green Monster" ou les Red Sox n'ont pas été éliminés d'une série depuis 1918, et ou ils n'ont jamais perdu 3 matchs d'affilée dans une meme série (ce qui aurait été le cas s'ils avaient perdu hier). Fin du 7eme inning, 2 batteurs éliminés, Dustin Pedroia, batteur des sox a pris 2 strikes: on est a 1 strike de la fin de l'inning. Mais Pedroia réussit a batter, les Sox scorent un point, puis David "Big Papi" Ortiz, muet depuis le début de la série, réussit un home-run qui rapportent 3 nouveaux points aux Sox*. Dans l'inning suivant le pitcher (lanceur) des Sox musele les batteurs des Rays, puis les Sox scorent trois nouveaux points sur un HR et un duel épique entre le batteur Coco Crisp et le pitcher des Rays, s'étendant sur 10 lancers. Le score est donc de parité 7-7 et le reste a la fin du 9eme inning. Du coup, prolongations, et un extra-inning, ou les Sox finissent par s'imposer. Joie intense sur et en dehors du terrain, les supporters qui avaient quitté le stade en cours de match doivent se les mordre. Dans la presse on parle de "miracle" et on rappelle que c'est le 2eme plus gros déficit remonté par une équipe en finale de conférence (et probablement le plus gros dans un match décisif). Rappelons que les Red Sox, apres avoir été "maudits" 85 ans suite a la vente de Babe Ruth aux New-York Yankees (alors qu'ils étaient la meilleur équipe du début du 20eme siecle ils n'ont plus rien gagné apres cet épisode), ont remporté le championnat en 2000 contre ces memes Yankees alors qu'ils étaient menés 3-0 (la finale se joue en 4 matchs gagnants). Cet autre exploit est unique dans l'histoire du sport américain: que ce soit en hockey, en basket ou en base-ball, que ce soit pour une finale ou aux premiers tours des play-offs, il n'avait jamais été accompli et n'a pas été réédité depuis.


Ce ne sont que les trois principaux grands moments que j'ai vus, je pourrais aussi vous parler de Pierce qui sort sur blessure au match 1 de la finale avant de revenir sous une standing-ovation crucifier les Lakers par deux trois points en 20 secondes, ou des Giants qui défoncent les Patriots ultra-favoris et invaincus depuis un an lors du Superbowl.
Alors, comment expliquer cette abondance de matchs d'exception? Parce que bon, en ce qui concerne les sports européens, je pourrais citer les deux France-All Blacks des dernieres coupes du monde de rugby, les matchs a élimination directe de la France de football en 1998 et 2000, la finale de coupe d'Europe Manchester-Bayern, la demi-finale Toulouse-Stade français avec la cuillere de Fillol, la victoire de Montpellier en Coupe d'Europe de Handball grace a un coup-franc a l'ultime seconde de Greg Anquetil, la victoire de l'équipe de France de handball au championnat du monde de Bercy contre la Suede... Bref une petite dizaine de matchs tous sports collectifs confondus en 10 ans.
J'ai plusieurs explications a avancer, j'ai tendance a penser que c'est un mix de tout ça:
- Leurs sports co favorisent les retournements de situation. Je vous disais que l'une des raisons pour lesquels le soccer ne perce pas ici est l'impossibilité de passer de la pub en dehors de la mi-temps. Il y a aussi sans doute le fait que pour un américain c'est chiant a regarder (surtout quand on connait la Ligue 1 et ses 80% de 0-0). Certes, le base-ball nous parait casse-couilles, mais il y a plus de retournements de situation et de home-runs que de buts au foot.
- Les sports américains sont souvent "typiquement" américains (a part le basket, qui reste malgré tout de par ses regles assez différent de la version européenne): du coup, le championnat national attire les meilleurs joueurs du monde (le salaire doit jouer aussi), et on a donc une compétition extremement relevée qui finalement ressemble plus aux Coupes du Monde (ou d'Europe) des sports classiques qu'a la Ligue 1 ou a un championnat national de seconde zone. Du coup, ils ont tous les ans une compétition du niveau de celle qu'on ne voit que tous les  deux ou quatre ans en Europe. Seule les compétitions type Ligue des Champions peuvent rivaliser, mais, si elles sont annuelles, elles sont aussi diluées sur la saison et pas le seul point d'intéret.  
- le coté winner-loser culturellement ancré chez les américains est parfait pour le sport. On a donc une nation passionnée: comme je le disais dans mon billet précédent, qui d'autre diffuse du sport universitaire en prime-time, dans des stades de 90000 personnes? Du coup, le sport est fortement représenté a la télé, encore plus que chez nous, et surtout sur des chaines "mainstream" ne nécessitant pas comme Sport + ou Canal + d'abonnements particuliers. C'est également, le plus souvent, en prime time. Cela explique pourquoi j'ai assisté a ces moments intenses, alors qu'une partie des matchs marquants européens m'ont sans doute échappé pour cause de retransmission sur une chaine obscure et/ou a des horaires a la mords-moi le noeud.
- Il y a 200 matchs de base-ball par an et par équipe, 100 de basket.... avouez que ça augmente les chances de voir des matchs de fous, comparés a nos 50 matchs de foot ou 30 matchs de rugby toutes compétitions confondues.
- Boston est probablement LA ville de sport aux Etats-Unis, avec deux équipes historiques (les Red Sox et les Celtics), et une sur le point de le devenir (les Patriots). En gros, pour donner une idée c'est un peu comme si Toulouse et Marseille étaient réunis en une seule ville pour le foot et le rugby. La passion est palpable, les stades sont chargés d'histoire et parmi les plus vieux des Etats-Unis... bref, pour les joueurs de ces équipes, ça doit favoriser la production de gros matchs. Le fait de vivre dans le Massachusetts m'y rend aussi probablement plus sensible que si je me trouvais dans l'Iowa.

Avant de rentrer, faut que je m'achete mes maillots "Big Papi" et "KG". J'ai des objectifs dans la vie.


* A ce  propos, illustration de la malédiction qui me frappe. Comme a chaque fois, je suis parti pisser 10 secondes avant et ait ainsi raté le tournant du match.

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3 octobre 2008 5 03 /10 /octobre /2008 16:14
N'ayant souvent rien de mieux a foutre, et vu que c'est soit ça soit des jeux télévisés on ne peut plus débiles (genre celui des boites, présenté chez nous par Arthur) ou des séries qui finissent par se ressembler, comme de plus ces incultes ne diffusent pas la L1 ou le Top 14 (heureusement pour ma santé mentale, une ou deux fois par mois je me fais un plaisir régressif grace a TV5 ou en streaming sur internet), je me suis mis au sport américain. A la télé, hein, pas en vrai.
En gros, il y en a trois: le basket (NBA), le base-ball (MLB), et le foot américain (NFL). Il y a aussi le hockey (NHL) mais c'est quand meme un peu en retrait, sauf dans certaines villes.

Premiere remarque, un peu comme pour les jours fériés, les américains sont plus pragmatiques que nous: les saisons de chaque sport sont décalées les unes par rapport aux autres, ce qui permet de pouvoir se lobotomiser toute l'année, sport apres sport: quand le basket se termine, le base-ball reprend, puis c'est le foot américain qui prend le relais and so on. Pas de treve estivale ou on s'emmerde, ou l'Equipe fait six pages, bref, pas de moments creux ou la vie semble vaine au fan de sport. D'autre part, hormis le football américain qui propose des calendriers "a l'européenne" (en gros un match par semaine), les équipes de basket disputent entre 80 et 100 matchs par saison, et les équipes de base-ball quasiment 200. Autant dire qu'il ne se passe presque pas un jour sans qu'on puisse voir jouer une de ses équipes (pour peu que l'on soit supporter), histoire de bien se lobotomiser.

Deuxieme remarque, aux Etats-Unis, le sport universitaire est extremement populaire. Un grand nombre d'universités ont un stade aussi grand que le Stade de France, le tournoi de basket universitaire est la compétition sportive la plus suivie (March Madness), les résultats font la une des journaux... J'ai meme pu voir sur ESPN (LA chaine de sport) des matchs de base-ball de prépuberes. Globalement, il me semble que les américains s'intéressent plus au sport que les européens (il n'y a qu'a voir l'impact des JO ici) et sont surtout fervents supporters des équipes de leur région. Meme ceux qui se foutent du sport regarderont probablement les finales si l'une des équipes de leur ville (ou état) y figure. Un peu comme chez nous avec la finale de la Coupe du Monde de foot s'il y a la France, mais a un échelon plus local donc (je ne suis pas sur que les parisiens qui ne s'intéressent pas au foot aient regardé la finale de la Coupe de la Ligue l'an dernier parce que le PSG la jouait...). Il existe aussi des rivalités entre équipes et supporters qu'on voit assez peu en France, un peu sur le modele anglais: en base-ball il y a les NY Yankees et les Boston Red Sox, en basket les Boston Celtics et les Los Angeles Lakers, anciennement les Chicago Bulls et les Detroit Pistons...

Troisieme remarque, les sports américains sont faits pour la télé, faits par la télé, avec tout le pognon que ça rapporte. Je crois que le foot américain arrive en tete: il y a quasiment autant de pubs que de temps de jeu. D'ailleurs, les meilleurs pubs de l'année sont diffusées pendant le Superbowl (la finale du Championnat). Le basket et le base-ball sont un peu moins prolifiques, en gros 10 minutes de jeu pour 5 minutes de pub. Ce qui est amusant, au baket, c'est quand aucune des deux équipes ne prend de temps mort pendant une trop longue période: dans ce cas la, le diffuseur annonce un temps mort, le temps mort télé, pour passer un peu de pub. Bref, c'est la télé comme j'aime, idéale pour faire autre chose en meme temps (manger, jouer au poker en ligne, envoyer des mails, tenir son blog, lire le journal...). C'est probablement aussi pour cette raison que les sports "européens" (ou mondiaux), tels le foot "soccer", le rugby ou le handball, n'arrivent pas a percer ici, meme pour ceux qui essayent comme le "soccer": a moins de changer les regles, 45 minutes sans pub, c'est proprement impossible.

Quatrieme remarque, les américains, par leur culture, considerent les sports collectifs comme une somme d'individualités. Ainsi fleurissent pour chaque joueur les statistiques les plus completes (et inutiles) qui soient, la palme allant cette fois au base-ball. Chaque sport sacre son meilleur joueur (MVP, most valuable player), mais aussi son meilleur remplaçant, son meilleur défenseur, son meilleur marqueur, j'en passe et des moins intéressants.
Du coup, les analystes sportifs reviennent plus souvent sur les performances individuelles des joueurs plutot que de s'intéresser au tout que constitue l'équipe. Je crois que du coup, ils perdent une dimension essentielle de ce qu'est un sport collectif: si l'équipe constituée des meilleures individualités était forcément la plus forte, ça se saurait. Il n'y a qu'a voir ce que cette approche du sport a donné pour Chelsea, certes une bonne équipe, mais qui comparativement au pognon dépensé et a la liste de ses joeurs n'a pas un palmares fantastique.
Ainsi, depuis que je suis la, tous les analystes donnaient vainqueur les Patriots dans le Superbowl. Ils ont perdu contre les Giants. Puis en finale NBA, tout le monde voyait les Lakers en favoris. Ils ont pris une belle branlée contre les Celtics. En ce moment, en base-ball, les Chicago Cubs, plébiscités par les journalistes, sont en train de prendre une branlée au premier tour des playoffs contre les LA Dodgers que personne ne prenait vraiment au sérieux. Avouez que ça fait beaucoup de mauvaises prédictions en moins de six mois. Et autant en base-ball et en football je n'y connais pas grand chose, autant je suis un peu le basket, et il était assez clair pour qui avait regardé 10 matchs, que les Celtics étaient une meilleure équipe que les Lakers, meme si les Lakers possedent probablement le meilleur joueur du monde (Kobe Bryant) et le meilleur coach (Phil Jackson). Bref, les analystes sportifs ont beau connaitre 12876555 statistiques par sport et par joueur, ils n'en demeurent pas moins totalement inaptes a faire un pronostic crédible, insensibles qu'ils sont a ce qu'en jargon sportivo-abruti on appelle la "force du collectif".

Cinquieme remarque, j'arrive a Boston et ils font finale en foot, ils gagnent en basket et ils sont qualifiés pour les play-offs en base-ball. Vous n'allez pas croire que c'est un hasard, si?

Bon, c'était pas tres intéressant tout ça, mais on est vendredi, et je participe actuellement a plusieurs discussions sur la République des Livres. Comme en plus je mene quelques expériences, je ne peux pas tout faire. Ou plutot si je peux tout faire, mais pas tout bien. 
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2 septembre 2008 2 02 /09 /septembre /2008 16:49
J'ai jamais rien vu d'aussi haut, oh, c'est haut.

Quelques chiffres pour mettre en valeur ce petit week-end prolongé et mémorable:

- 10 heures de bus pour y aller et en revenir.
- 4, pour les étoiles de l'hotel, prix discount.
- 30 kilometres a pied pour découvrir Manhattan, 4 bonnes heures de marche par jour.
- 300 dollars pour la meilleure expérience culinaire de ma vie au Bernardin, 3 étoiles.
- 86eme étage, 320 metres de haut, 19 dollars, 1h30 de queue, 20 minutes au sommet. L'Empire State Building, bien sur.
- 200 photos. Je ne résiste pas a la petite vanité d'en mettre une ici, il faut bien craner un peu.


- 0: Ground Zero, c'est assez surfait. C'a beau etre le site le plus photographié au monde, ça fait assez cheap.
- 2: comme le nombre de stations de métro qui séparent le Upper East Side (l'un des quartiers les huppés) d'un quartier misérable du Queens, ressemblant trait pour trait aux films des années 70-80 se passant dans le Bronx ou Harlem. Rues désertes et cradingues, immeubles lépreux, une ambiance rien moins que rassurante. C'est aussi ça l'Amérique.
- Innombrable: les français. Dernier week-end d'aout (plus labor day que les ricains passent en famille) ou constance? Toujours est-il qu'il était presque rare d'entendre parler anglais a New-York.

Plus de détails, peut-etre, au fil de la semaine.

Et deux autres chiffres pour conclure:
- 25000, comme le nombre d'étudiants a Umass. C'est la rentrée aujourd'hui et le campus a perdu son petit charme post-apocalyptique estival.
- 199, comme le nombre d'articles publiés sur ce blog depuis sa création il y a presque 1000 jours.
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8 juillet 2008 2 08 /07 /juillet /2008 00:44
Retour de Ptown (pour les intimes) hier soir apres un week-end riche en émotions.
Moi qui n'avais jamais été a la Gay Pride, j'en ai vécu une de trois jours.
Finalement, avoir pris la seule chambre disponible de l'ile a perpete les oies (selon les criteres ricains, i.e. a 15 minutes de marche de la zone la plus festive) fut plutot un bon plan, qui nous a permis de dormir sans trop de soucis.
Ptown est sans doute la seule ville au monde "hétéro friendly" puisqu'elle compte grosso modo 80% de gays et lesbiennes. En meme temps, tres touristique et, un peu bizarrement vu le coté "extravaganza" de la ville, une destination également familiale.
Les boutiques de Commercial Street, "la" rue de Ptown, ne sont pas aussi trash (sauf si on entend par trash une boutique vendant des t-shirts "I love my two dads" ou "Nobody knows I am a lesbian") que décrites dans le Routard et les restos sont plutot chers. A noter le nombre important de magasins de clopes et d'alcool. J'ai du croiser, pendant ces trois jours a Ptown, plus de fumeurs que pendant ces six derniers mois sur le territoire américain.
Les bars meme "classiques" (finalement pour les cabarets transformistes nous nous sommes abstenus) sont plutot marrants, surtout le soir, et surtout si vous etes nostalgiques de la musique géniale des 80's (A-Ha, Madonna...). Cela dit, je dois reconnaitre que malgré toute mon ouverture d'esprit (le reste est resté fermé), se retrouver entouré de 200 tres sympathiques musclors rasés (sur 210 personnes dans la boite, le reste étant composé de 6 lesbiennes, 2 femmes hétéros célibataires accompagnant des amis gays, et nous), en marcel ou torse poil se malaxant le fion ou se roulant des patins a fini par etre un peu perturbant pour ma douce et moi apres quelques heures.
Le dimanche tout ça se calme un peu et nous en avons profité pour explorer les dunes a vélo, pour une randonnée sympathique d'une vingtaine de kilometres. Nous avons également fait une petite croisiere de trois heures pour aller observer les baleines au large. Splendide spectacle, mais fait étonnant, bien que semble-t-il il puisse etre donné d'en observer, c'est le seul endroit ou nous n'avons vu aucun phoque.


A Ptown, on annonce la couleur, meme si on est pas tres fort en orthographe

Quoiqu'il en soit, une expérience assez unique que je recommande.

Entre Ptown et Newport, quelque chose comme 200 bornes, mais deux planetes différentes en terme de mode de vie: deux salles, deux ambiances comme on dit. Et deux bonnes idées de week-end si vous etes dans le coin.
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30 mai 2008 5 30 /05 /mai /2008 18:42
Cela ne vous a sans doute pas échappé, mais les étudiants d'Amherst sont donc en vacances depuis le 24 mai. Les cours reprennent le 8 septembre, ce qui fait, si je compte bien, 3 bons mois et demi de vacances.

En fait, les cours sont comme chez nous divisés en deux semestres, mais les semestres sont plus ramassés (entre 15 et 20 semaines de cours d'affilée) avec quatre semaines de break a Noël, et donc les big de chez big vacances d'été (ça leur permet de bosser pour payer une partie des 15000 dollars de frais d'inscription, c'est quand meme bien fait).

Chez les plus jeunes (pré-ados et ados), j'ai l'impression que c'est un poil plus tard mais bon, ca fait quand meme bien trois mois a glander.

Et la, l'illumination, le flash comme je dis depuis que je cause le franglais: je comprends pourquoi l'idéal américain, c'est d'avoir une grande baraque avec jardin dans une banlieue résidentielle paumée.
C'est l'evidence meme.
En effet, les parents, eux, n'ont pas de vacances (deux semaines de congés payés par an pour les jeunes cadres: avec l'age ca augmente, mais du coup quand les gamins sont jeunes, nakach bono, en tout cas jamais plus d'une semaine d'affilée pendant l'été. Ici le spirit c'est plutot les longs week-ends).
Il faut donc se taper des gamins désoeuvrés trois mois durant, a la maison toute la journée, alors que vous bossez. Imaginez une telle situation dans un trois pieces parisien: au bout de deux mois grand maximum, vous en jetez un par la fenetre pour calmer les autres. Ou alors, vous les envoyez en colonie ou autre camp d'internement pour jeunes histoire d'avoir la paix (c'est Patrick Timsit qui disait que les camps de vacances, c'est comme les maisons de retraite sauf que dans un cas il n'y a plus jamais de rentrée scolaire). Derniere option, vous finissez a Saint-Anne.
Avec la maison individuelle, vous les foutez dans le jardin avec les clébards (sans la laisse quand meme, ne soyez pas distraits), ou meme dans le salon devant les pubs non-stop (avec du pop-corn et du coca pour faciliter le transit au temps de cerveau disponible) pendant que vous fourrez dans la chambre au deuxieme étage, c'est plus supportable. 

Notre systeme est quand meme mieux fait: deux mois d'été seulement a supporter les gosses, dont presque un mois passé en vacances communes (c'est pénible aussi, mais on peut toujours se dire qu'apres tout c'est les vacances et donc la vie est belle), ça ne laisse plus qu'un mois a gérer a la maison.
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10 avril 2008 4 10 /04 /avril /2008 15:48
Quelque chose d'amusant concernant notre bon vieux football a nous, qu'ici ils appellent soccer pour ne pas le confondre avec ce joli sport pratiqué sur synthetique où des bodybuilders remplis de produits dopants se tamponnent à 30 km/h pour plusieurs millions de dollars par mois, leur permettant ainsi de profiter pleinement de leur 45 ans d'espérance de vie.

Je ne suis pas un cador, je n'ai jamais evolué en club même à bas niveau, mais je pratique, au niveau universitaire ou équivalent "corpo", en tant que gardien de but, grosso modo une fois par semaine depuis dix ans. Depuis l'école primaire et les cours de recré, où, du fait de mes pieds extremement plats (depuis l'opération ca va mieux merci) j'étais à peu près incapable de courir plus de 10 minutes, et de plus deja assez conscient de ma mediocrité globale sur le plan sportif, mais comme d'autre part je désirais ardemment m'intégrer et aimais beaucoup le football, mais ou donc cette phrase me mène-t-elle, mettons y un terme, point. Bref, depuis tout petit, je joue au poste de gardien de but, parce que c'est là qu'on mettait les gros nuls dans mon genre. Au fil du temps, j'y ai pris goût et je pense être devenu globalement pas mauvais, en tout cas plutot meilleur que le joueur de foot lambda qui s'y mettrait pour depanner (bien que, certaines mauvaises langues me remémorent sans cesse mes grosses boulettes, généralement dues à ma détente de poulpe, copiées cette annee par un certain Mickael L., du PSG). Tout ca pour dire que je pense être apte à donner un avis pas nécessairement beaucoup moins valable que celui de Pierre Menes sur ce sport.

Donc, après cette introduction laborieuse, venons en au fait.
Dans un souci d'intégration devenu assez urgent apres un mois dans mon trou paumé ou, assez rapidement comme dans n'importe quelle cambrousse du monde, ben on se fait chier, j'ai décidé de m'inscrire dans l'équipe de "recreative soccer" du département où je travaille. Le "recreative soccer", c'est du football à 7, avec 3 filles et 3 garcons (plus un gardien asexué, ici moi), sur un demi-terrain. 
Après nos deux premiers matchs, plus un entraînement, voici ce qui m'a frappé. Les Américains adorent usuellement les sports où l'aspect tactique est fondamental. Il n'y a qu'a voir le nombre de temps morts dont dispose un coach que ce soit en NFL (football americain), NBA (basket) etc, et le nombre de systèmes differents dont dispose chaque equipe pour lancer une attaque. Certes, c'est aussi pour ne pas casser le rythme soutenu d'une coupure pub tous les quart d'heure, mais pas que.
Or, ils jouent au foot comme nous, petits francais, y jouons dans la cour de récré: on prend deux t-shirts pour faire les poteaux, n'importe quelle pelouse, puis chacun se place où il veut, change de position n'importe comment, prend la balle et part en courant n'importe où, etc. Meme ceux qui ont pratiqué le soccer en high school ne jouent pas de facon très construite. 
C'est assez étrange, car en France (et j'imagine en Europe), le foot est un sport sérieux, tactique, et donc passé l'age de raison, lorsqu'on fait une partie, même entre inconnus et sans aucun enjeu, on essaie de structurer un minimum l'équipe, avec un tel en défense, un tel au milieu, un autre en attaque, on se prévient si on change, ce genre de choses basiques qui rendent le jeu un poil plus intéressant à mon goût. 

Bon voila, c'est pas forcément tres intéressant mais on ne peut pas toujours etre au top.
Sinon, comme j'ai été mis dans l'équipe des débutants, je me retrouve avec 6 personnes qui n'ont jamais joué au foot (à part deux fois en été dans les conditions explicitées plus haut), donc on se prend des branlées et je me fais allumer pendant 40 minutes. Du coup, je m'énerve un peu parfois, et comme malgré tout eux restent toujours positifs (ouais super Robert t'as perdu la balle et on a pris un but mais c'etait vraiment bien tenté dommage que tu aies shooté à côté de la balle), je ne sais pas si mon capital intégration sociale va beaucoup s'améliorer.
C'est con parce que dans le département, il y a une autre équipe avec un francais qui a joué en régionale, un américain qui a fait partie de l'equipe NCAA de la fac, et une fille qui a fait du soccer en club... C'aurait probablement ete un poil plus bandant (je ne parle pas de la fille, qui a des mollets fort musculeux).
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7 avril 2008 1 07 /04 /avril /2008 22:39
Franchement, j'ai beau savoir que les Americains sont patriotes, fiers de leur pays, le royaume de la liberte, fiers de la banniere etoilee et tutti quanti, j'ai malgre tout du mal a garder mon serieux quand j'entends cette chanson, ecrite par Lee Greenwood en 1984:

If tomorrow all the things were gone,
I’d worked for all my life.
And I had to start again,
with just my children and my wife.

I’d thank my lucky stars,
to be livin here today.
‘Cause the flag still stands for freedom,
and they can’t take that away.

And I’m proud to be an American,
where at least I know I’m free.
And I wont forget the men who died,
who gave that right to me.

And I gladly stand up,
next to you and defend her still today.
‘Cause there ain’t no doubt I love this land,
God bless the USA.

From the lakes of Minnesota,
to the hills of Tennessee.
Across the plains of Texas,
From sea to shining sea.

From Detroit down to Houston,
and New York to L.A.
Well there's pride in every American heart,
and its time we stand and say.

That I’m proud to be an American,
where at least I know I’m free.
And I wont forget the men who died,
who gave that right to me.

And I gladly stand up,
next to you and defend her still today.
‘Cause there ain’t no doubt I love this land,
God bless the USA.

And I’m proud to be and American,
where at least I know I’m free.
And I wont forget the men who died,
who gave that right to me.

And I gladly stand up,
next to you and defend her still today.
‘Cause there ain’t no doubt I love this land,
God bless the USA.

Quand en plus j'apprends, que, outre sauver de l'elimination la blondasse sans aucun talent qui a ose la chanter pendant Americain Idol (meme le Jure Pere Fouettard Simon, pourtant anglais, n'a pas eu le cran de denoncer le ridicule avere de la chose), cette chanson a ete plus ou moins l'hymne de la Guerre du Golfe version 1 et a connu une troisieme jeunesse apres les attentats de 2001, de rigolard-moqueur, je deviens quelque peu afflige, et me dis que vraiment ici la frontiere entre patriotisme (bien) et nationalisme (pas bien) est quelque chose de ténu, d'ou mon titre.
Non mais, vous imagineriez quelqu'un, en France, chanter au premier degre un truc qui ressemblerait a "je suis fier d'etre francais, il y a de la fierte dans tous les coeurs francais, car oui nous sommes libres, et j'aime ce pays, Dieu benisse la France, et je n'oublierai jamais ceux qui sont morts pour ce pays et pour notre liberte, et je la defendrai moi aussi et mourrai pour mon pays blablabla".
Je trouve ca fort dommageable que le FN se soit fait chez nous le chantre du patriotisme au point que, par un contrecoup previsible autant que funeste du aux exces de bien-pensance evoques ailleurs, les bas dudit front assimilent souvent la fierte d'etre francais a de la xenophobie latente.
Mais la quand meme, cette chanson pousse le bouchon bien loin.

Quant a leur propension a nous bassiner avec la liberte alors qu'ils ont accepte le Patriot's Act (grace a cette belle loi, je suis oblige de declarer au gouvernement pourquoi j'achete un ordinateur, comme si ca le concernait en quoi que ce soit et comme si ca aidait de quelque maniere que ce soit a prevenir le terrorisme), je citerai encore B. Traven (il y a decidement plein de bonnes choses dans ce roman):
"Les nations qui se pretendent les plus libres accordent en effet infiniment peu de liberte et les maintiennent en tutelle toute leur vie. C'est d'un ridicule acheve. Un pays ou on passe son temps a parler de liberte et ou on pretend qu'elle n'existe qu'a l'interieur de ses frontieres me semble toujours suspect. Quand je vois une gigantesque statue de la Liberte a l'entree d'un port d'un grand pays, je n'ai pas besoin qu'on m'explique ce qu'il y a derriere. Si on se sent oblige de crier Nous sommes un peuple d'hommes libres! c'est uniquement pour dissimuler le fait que la liberte est deja fichue ou qu'elle a tellement ete rognee par des centaines de milliers de lois, decrets, ordonnances, directives, reglements et coups de matraques qu'il ne reste plus, pour la revendiquer, que les vociferations, les fanfares et les deesses qui la representent."



Désolé pour les pas du tout bilingues (c'est pas du haut niveau d'anglais), mais j'ai la flemme de perdre du temps a traduire cette fiente.

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31 mars 2008 1 31 /03 /mars /2008 20:27
Je suis dans une situation relativement batarde, le cul entre deux chaises pourrait-on dire.

Ma comprehension anglaise est plutot correcte. Toutefois, j'ai souvent un peu de mal lors des conversations telephoniques (quand je ne peux pas voir mon interlocuteur), lorsque plus de 4 personnes parlent en meme temps, ou lors déchanges techniques, notamment sur le plan administratif (c'est deja pas facile de comprendre un fonctionnaire en francais, alors imaginez dans une autre langue).
Mon parlé semble jugé bon par les autochtones (ils me demandent rarement de répéter, et semblent globalement comprendre mes tournures de phrase meme quand elles me paraissent extremement vaseuses), meme si j'ai souvent la desagreable sensation de ne pas pouvoir m'exprimer comme je le souhaiterais: je cherche mes mots, je ne les trouve pas, du coup je construis ma phrase autrement avec periphrases, metaphores, vagues synonymes, etc, et ca m'agace.

Enfin quoi qu'il en soit, vu qu'on doit estimer que je peux m'en sortir tout seul, les gens me laissent pas mal tout seul dans mon caca des que surgit une demarche administrative un peu casse-couille me concernant. Je détestais ca en France, imaginez ce que ca donne en anglais. Je me dis que, si j'etais tel le coréen du bureau d'a cote, c'est a dire incapable de piger deux phrases, on me prendrait un peu plus par la main, et je dois avouer que ca me plairait bien.

En effet, je ne m'en tire pas tres bien, et je ne sais pas si c'est du a mon anglais pas aussi efficace qu'íls ne le pensent, a mon nom a tiroirs source d'erreurs un peu gavantes au bout de la 57eme fois (non, je n'ai pas de middle name, oui mon nom est en deux parties, oui c'est bien un q au milieu la...), ou a un personnel administratif quoi qu'on pense avec nos cliches, encore moins efficace que son equivalent francais.

Peut-etre un peu des trois (la possibilite que je sois un cretin inadapte social est une quatrieme hypothese qu'on ne peut sans doute tout a fait exclure).

En tout cas, ca fait deux mois que je suis la et j'aimerais bien que prochainement tout soit enfin en ordre, car quitte a perdre mon temps, je prefere que ce soit devant mon ordi, mon bouquin voire meme une manipe, plutot que d'un bureau a l'autre, sur un campus de 5kms carres, a essayer d'expliquer mon probleme et surtout de piger la solution.
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28 mars 2008 5 28 /03 /mars /2008 15:49
Ca ne vous passionnera peut-etre pas (surtout avec un titre pareil), mais ca a alimente mes journees pendant plusieurs semaines, et la conclusion m'apparait toujours, meme apres mure reflexion, incomprehensible.
Cette histoire possede quelques accents Kafkaiens, il me semble (n'ayons pas peur des filiations foireuses, apres tout, il a ecrit l'Amerique).

Commencons.
Vu d'une part le prix du dollar permettant a l'heure actuelle de faire des affaires interessantes sur pas mal de produits, et d'autre part que, de toute facon, mon boss ne fournit pas les ordis au boulot, il devenait assez urgent pour moi d'acquerir un portable (depuis un mois que j'empruntais le vieux plein de bugs du labo...).

Apres moult tergiversations (les ordis, ce n'est pas ma passion, donc me dire que je vais depenser 1000 dollars pour ca necessite une longue preparation mentale) et analyses detaillees des differentes offres, je me decide a commander en ligne chez Dell, il y a environ trois semaines. Ils proposent des prix plutot interessants comparees aux autres marques (sans doute parce que c'est en ligne), et surtout permettent de "customiser" son portable en ajoutant ou enlevant toutes sortes de composants (memoire, taille du disque dur, type d'ecran, type de batterie, logiciels, type de micros...), ce qui est franchement une bonne idee, meme pour les nullos en informatique comme moi.

Bref, je m'amuse comme un petit fou a construire mon portable, je passe la commande, je remplis tout bien, j'en ai pour 990 dollars tout compris (avec la petite sacoche), je suis content et n'ai en theorie plus qu'a attendre une dizaine de jours.

Las, au bout d'une semaine, en consultant sur Internet l'avancee de ma commande, j'apprends qu'elle a ete annulee. J'ecris a Dell pour en savoir plus, je recois une reponse automatique me donnant toutes les raisons possibles, mais pas la mienne en particulier. En comparant avec mon cas, je me dis qu'il peut y avoir deux solutions possibles.
En tant que nouvel arrivant, je n'ai pas de carte de credit, mais une carte de debit. En gros, pour avoir le droit de prendre un credit aux US, il faut avoir une credit history, c'est a dire deja pris et rembourse correctement des credits. Oui, ca me semble un peu con aussi. Bref, avec une carte de debit, grosso modo on peut faire les memes choses qu'avec une carte de credit en France, mais il y a parfois des boites qui n'aiment pas trop avoir a faire a une debit card pour des montants eleves (j'avais eu ce probleme quand j'avais achete la poubelle qui me sert desormais de voiture). Je verifie que Dell accepte les cartes de debit, tout semble ok, je me dis donc que c'est peut-etre la banque qui m'a impose une limite de depense quotidienne (ca m'etait arrive en France quand j'avais voulu acheter des billets d'avion pour les US). Apparemment non.
Alors, deuxieme solution possible: quand j'ai rempli mon dossier d'achat en ligne, on m' a demande si je comptais exporter l'ordinateur. Techniquement oui, puisque je compte bien rentrer en France d'ici un ou deux ans, mais bon, c'est loin, et de plus n'ayant pas signe le Patriot Act, je considere que ce n'est absolument pas leurs affaires. J'avais donc apres mure reflexion repondu non. Je me dis que peut-etre la etait le probleme: ayant remarque mon nom peu americain, et ma carte de debit, peut-etre avaient-ils constate que je n'etais qu'un potentiel terroriste avec un visa susceptible de ramener dans son pays ennemi la haute technologie americaine. Et que donc ils avaient bloque la transaction.

Quelques respirations plus tard, quelques jurons bien sentis sur la paranoia ricaine, je recommande mon ordinateur, cette fois-ci remplissant un formulaire expliquant que oui, je n'ai pas l'intention de jeter mon ordinateur quand je rentrerai en France d'ici un an ou deux. Une semaine plus tard, la transaction n'est toujours pas validee. Je les appelle une premiere fois, et comprend tant bien que mal (j'ai un peu de mal encore avec les conversations telephoniques, beaucoup plus qu'en face-to-face) qu'ils sont en train de remplir des papiers avec le gouvernement federal pour que je puisse avoir mon ordinateur. Quelques jours plus tard, vu qu'il ne se passait toujours rien, je rappelle, tombe sur une vendeuse plus sympathique qui me dit que oui, leur service export travaille (ah bon) aux demarches, et qu'ils vont me contacter sous peu. Effectivement le soir meme, je recois un mail me demandant de repondre a des questions du meme tonneau que celles qu'on vous pose dans les formulaires verts de l'avion (achetez-vous cet ordinateur a des fins militaires, travaillez-vous pour le gouvernement, etc). Remarquez, ca suffit peut-etre a pieger des espions comme le General Rondot.

Deux jours plus tard, hallelujah, la transaction est acceptee, l'ordinateur est en fabrication, et me sera livree dans une semaine. Je me dis que mes deboires sont enfin termines.

Las, me rendant par hasard au secretariat, j'ai la surprise d'avoir recu deux cartons, Dell. Mon ordinateur, le premier, celui qui avait ete annule. Je compare les numeros de serie, les releves bancaires, etc, c'est bien celui la. Un peu desarconne (c'est une litote), j'appelle Dell et tente tant bien que mal, dans mon anglais d'autant plus hesitant que je suis completement a l'ouest, de regler le probleme: comment eviter de me retrouver avec deux ordis sur les bras (et accessoirement 2000 dollars en moins sur mon compte). Heureusement il n'est pas trop tard pour annuler la deuxieme transaction. Neanmoins le vendeur a ete incapable de m'expliquer ce qui c'etait passe.

Si la transaction a ete aussi bien annulee que la premiere, je devrais recevoir mon second portable d'ici quelques jours.
Je vous tiens au courant.
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