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  • : La vie au labo
  • : Les pensées - j'ose le mot- diverses d'un jeune scientifique ayant obtenu un poste académique à l'Université, après presque trois années en post-doctorat dont deux au fin fond du Massachusetts. Ca parle de science (un peu) mais surtout du "petit monde" de la science. Et aussi, entre autres, de bouffe, de littérature, de musique, d'actualité, etc. Et de ma vie, pas moins intéressante que celle d'un autre.
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2 octobre 2014 4 02 /10 /octobre /2014 11:12

J'avais déjà brièvement évoqué cette branche d'activité que notre établissement essaye de développer, les formations courtes (typiquement 2 à 4 jours) pour industriels, qui rentrent dans le cadre du DIF.

La raison, au coeur de notre mission de service public, a été clairement explicitée par nos huiles lors de diverses réunions: "si la formation initiale rapporte 1, l'alternance rapporte 10 et la formation continue rapporte 100" *.

 

Ces formations sont en concurrence directe avec celles proposées par des boîtes privées (par exemple celle-ci). Je ne vais pas comparer les contenus et leur qualité, je n'en aurais pas les moyens, mais par contre, je peux souligner deux choses.

Je pense que ce que nous proposons est "plus ambitieux" (ce qui est loin de vouloir dire que le résultat est nécessairement meilleur...): pour ces formations, nous faisons venir plusieurs intervenants (1 par demi-journée ou par journée maximum), qu'il soit chercheur, enseignant-chercheur, ou industriel, pour parler d'un thème précis qu'il est censé maîtriser (il a en tout cas été choisi pour ça). Dans les formations privées, c'est généralement le même "expert" qui intervient sur les 2, 3 ou 4 jours de la formation. De plus, nous rajoutons toujours quand cela s'y prête des sessions de "pratique" devant nos machines au laboratoire, chose que j'imagine mal la concurrence faire. 

Deuxième point, les prix qui sont proposés par notre établissement sont en gros 33 voire 50% moins chers que ceux de la concurrence, à durée et contenu de formation équivalents. 

Alors vous allez me dire, avec tout ça, vous avez sans nul doute phagocyté le marché. Eh bien non. Et même, la tendance en terme de taux de remplissage des formations est assez sensiblement à la baisse depuis plusieurs années (ceci étant certes aussi dû à l'effet "crise").

 

Il y a plusieurs explications, la première étant certainement un déficit de communication. Malgré tout, des efforts ont été faits en ce sens depuis 2 ou 3 ans (recensement des industriels potentiellement intéressés, envoi du catalogue, prises de contact avec les responsables formations des industriels et relances...), pour l'instant sans grands résultats.

 

En fait, le principal problème selon moi, c'est le "packaging", l'image renvoyée par le stage. Je pense qu'elle est plutôt médiocre, en tout cas selon la vision des industriels, même si pourtant, l'accueil que nous leur réservons est une version très améliorée de celle que nous proposons à nos étudiants "lambda". Mais voila, un ingénieur d'une boîte du CAC40 attend un peu plus qu'un jeune de L3, qui a été habitué depuis près de 20 ans aux conditions de travail dans l'école publique.

Les salles, bien que refaites récemment, ne sont pas franchement hyper cossues, ce n'est pas très bien ventilé, le matériel ne marche pas toujours correctement, on a parfois du mal à se les faire ouvrir à l'heure prévue. Il n'y a pas si longtemps, on les trimballait de salle en salle dans tout l'établissement au fur et à mesure de la formation (ce dernier point a été réglé). On commence la formation en les mettant en garde contre les vols et en leur expliquant bien de ne rien laisser de valeur dans la salle. Parfois, même les polys disparaissent. Les pauses café sont extrêmement mal organisées, parfois inexistantes. Le cours est souvent interrompu, l'organisation globale est parfois folklorique (notamment parce que la petite structure est en sous-effectif et sans beaucoup de moyens, comme souvent), etc etc. 

Franchement, rien de majeur, mais on sent qu'en tant que groupe, ça les chiffonne toujours un peu, et ça revient quand même régulièrement dans les évaluations du stage. 

On peut dire que c'est dommage que les stagiaires se concentrent plus sur la forme que sur le fond, mais quoi qu'il en soit cela montre que le paraître a aussi son importance (même si je refuse toujours de mettre un costard pour faire cours). Elle n'est peut-être pas fondamentale, mais elle n'est visiblement pas négligeable.

Nos concurrents ont probablement mieux compris ça, comme Apple: on peut vendre deux fois plus cher un produit équivalent, s'il a de la gueule. Je suis persuadé que chez eux, les stagiaires sont bien assis, mangent bien, et qu'on ne leur dit pas de faire attention à leurs affaires personnelles. Et ça compte finalement beaucoup.

 

Bref, on peut demander aux enseignants-chercheurs de s'investir dans la formation continue, mais il faudrait aussi des "investissements" forts en espèces sonnantes et trébuchantes pour que le produit soit plus joli et donne plus envie. Comme souvent, il manque quelque chose derrière les beaux discours, quand il n'y a pas contradiction**...  

 

 

* je crains quand même que les coûts associés ne soient pas les mêmes non plus et que ça ne soit pas toujours bien pris en compte dans les "fiches d'analyse économique" qu'on nous distribue, mais baste, là n'est pas le propos 

** en parallèle, les nouvelles directives économiques concernant le paiement des heures de cours, notamment pour les BIATSS, font qu'il est beaucoup plus pénible qu'avant d'intervenir dans ce genre de formations

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24 septembre 2014 3 24 /09 /septembre /2014 10:15

Dans un labo que je connais, il était extrêmement courant, jusqu'à il y a peu, de prolonger en 4ème voire 5ème année les thèses par un ATER, ou d'inciter les jeunes docteurs à rester au labo faire un post-doc, un petit contrat industriel, etc.

 

Je trouve que ça symbolise bien cette fausse empathie, ou empathie intéressée, qui semble bénéfique et bienveillante à court terme mais s'avère néfaste à moyen terme, qu'on rencontre dans notre milieu.

 

Ok, à court terme, on a l'air sympa: on offre un job, fût-il temporaire, à un jeune. Dans le contexte actuel, c'est déjà pas mal. Pour le doctorant en fin de thèse, qui est souvent un peu dans le doute métaphysique, c'est la solution de facilité. Sauf qu'à moyen terme, il n'y a généralement aucune intention de l'embaucher pour de bon (même si parfois ce genre de choses est évoqué comme argument), et ça le grille au minimum un peu, parfois complètement, le CV pour une carrière académique. Dans les commissions de recrutement, "tiens, mais pourquoi il a fait 5 ans dans son labo de thèse?". Il n'est pas non plus facile de justifier face à un industriel ces contrats "alimentaires".

Ainsi, je me souviens de cette personne, qui a du passer 5 ou 6 ans d'affilée dans le labo entre sa thèse et ses différents contrats. Elle était devenue en quelque sorte le "super technicien", qui connaissait toutes les manipes du labo, formait tout le monde, et n'en retirait personnellement pas grand chose. Finalement, tout ce petit monde sympa qui la prolongeait de six mois en six mois a vu arriver la loi Sauvadet et a conclu en réunion "bon ben faut qu'elle dégage". Mais ils la regrettent beaucoup aujourd'hui: normal, certes elle n'apprenait pas beaucoup scientifiquement et se flinguait un peu la carrière, mais c'était bien pratique pour les permanents qui lui refilaient leurs étudiants en formation...

 

Or, quand on essaye de s'affranchir de la sympathie qu'on peut éprouver pour une personne et qu'on tente de réfléchir à la situation dans sa globalité ou sur du long terme, on passe pour un connard sans coeur (tant du point de vue des collègues, qui soit ne sont pas conscients de leur cynisme, soit font semblant, que parfois du point de vue des jeunes chercheurs, ce qui est plus triste). Mais est-ce que le mec sympa, c'est vraiment celui qui, au final, t'aura pourri ton CV et te jettera au bout de 3 ou 4 ans parce qu'il n'a "pas les moyens de te titulariser", tout en ayant bien profité de tes compétences?

 

Ces pratiques ont un peu stoppé, pas parce qu'il y a une épiphanie dans le labo au sein des permanents, mais simplement parce que le nombre de postes d'ATER ont fortement baissé, et que les durées moyennes des thèses ont été épinglées par l'AERES (je vous ai dit que j'aimais bien l'AERES...).

 

 

On a le même genre de situations avec les personnels de catégorie C ou certains contractuels gestionnaires payés sur contrats de type 10 mois sur 12. Il y a plein de gens sympas pour prendre la défense individuelle de ces personnes, et pour leur donner plein de boulot à un salaire horaire bien en-dessous du SMIC. Si on s'élève contre l'existence même de ces contrats ou de ces conditions de travail, on est implicitement accusé de vouloir mettre des gens au chômage, de ne pas prendre en compte la bonne marche du système, etc.

 

 

(Désolé, texte écrit un peu sur le vif, sans avoir pris beaucoup de temps pour le peaufiner, il y a sans doute des passages légers tant sur le fond que sur la forme - encore plus que d'habitude, je veux dire)

(Cela rejoint aussi un peu mon article sur la sélection à l'université)

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18 septembre 2014 4 18 /09 /septembre /2014 15:25

On a évoqué quelques bistrots, semi-gastros, cuisine du monde (Afrique et Asie).

 

Dans cet article fourre-tout car se basant sur des visites étalées sur 6 bons mois, je vais commencer par (re)parler de la rue Paul-Bert. 

 

Rue "mythique" des gastronomes parisiens, puisque sur 200m, on y trouve 6 ou 7 établissements, principalement dans le genre bistronomie, appréciés tant des bourgeois du Michelin que des bobos du Fooding. Pourquoi une telle concentration dans cette petite rue quelconque d'un quartier lui-même pas spécialement hyper tendance, simple hasard ou non, je ne sais pas...

 

Tout d'abord, on doit évoquer la galaxie Auboyneau: outre le Paul-Bert dont j'ai parlé dans mon premier article (premier lien ci-dessus), il est également propriétaire dans la rue de l'Ecailler du bistrot, reproduction quasi-identique et mitoyen du premier nommé mais centré sur les produits de la mer à des prix peu sages (homard frites à 55 boules si je ne me trompe pas). Je n'y suis pas (encore) allé mais n'ayant pas été fasciné par le Paul-Bert, je ne suis pas certain que cela arrive un jour.

Plus bas dans la rue vers le métro Faidherbe, on trouve enfin le 6 Paul Bert (6 rue Paul Bert, 75011). Histoire de couvrir toutes ses bases, après le bistrot "dans son jus", l'annexe maritime, on a ici la quintessence du "néobistrot" (circa 2008): produits de saison, cuisine épurée sur le produit effectuée dans une cuisine ouverte par deux jeunes barbus, service hipster, légumes racines, intitulés de carte en 3 ingrédients (veau/topinambour/herbes), vins nature, tables d'hôte en bois parce que même si on casque 60€ par tête (menu 4 plats imposé à 44€ le soir, avec en gros 3-4 choix par plat) on aime s'encanailler. On croirait que c'est fait avec une liste à cocher par un chargé marketing, bref, ça a autant de personnalité qu'un clone de Kristen Stewart. Après, c'est (très) bien fait, les serveurs sont commerçants et ne se prennent pas pour des stars, donc si vous n'êtes pas (encore) saturé de ce type d'adresse, de qualité mais qu'on retrouve hélas un peu trop partout de Paris à Copenhague en passant bientôt par Melun, ça vaut le coup. Si vous commencez à en avoir marre, par contre...

Un récit plus factuel de ce repas chez le doc (puisque nous l'avons partagé).

 

Ensuite, il y a Unico et El Galpon. Unico est l'un des restos argentins de barbaque "historique" de Paris, basé dans une ancienne boucherie dont la devanture a été conservée, ça a un petit côté poseur mais ça ne rend pas mal. Les prix sont assez musclés aussi (30€ le steack-frites en gros). El Galpon appartient au même proprio, et c'est une cave à vins épicerie fine, basée bien sûr sur les produits argentins. Dans les tuyaux mais pas encore testé.

 

Dans un registre, de nouveau, de "bistrot" classique, avec des prix plus doux que le Paul-Bert, j'ai bien aimé le Temps au temps (au 13 de la rue). Le menu est à 32€, c'est globalement du classique (saumon fumé, épaule d'agneau confite, mulet...) mais avec toujours une petite tentative de personnalisation des recettes. 1 fourchette Michelin. 20 couverts maximum, tout simple avec 1 personne en salle et 1 ou 2 en cuisine, mais moins demandé que les autres de la rue, donc possible en dernière minute sauf le week-end. Un bon resto de quartier. 

 

Au bout de la rue, on rentre dans la galaxie Lignac, avec la pâtisserie (24 rue Paul Bert). Ils font des viennoiseries, j'aime assez leur pain au chocolat et beaucoup leur pain aux raisin, la brioche pralinée est sympa aussi. Les croissants sont un peu plus écoeurants, et les pâtisseries sont quand même vraiment chères (5€ la mini tarte au citron). Toujours beaucoup de monde, avec un service accentuant cette impression, dont je me demande souvent s'il ne fait pas exprès d'être si lent et mal optimisé pour donner l'impression de gérer la pénurie. Probablement pour le côté "famous" mais aussi parce que les bonnes boulangeries ne sont hélas pas légion dans le quartier...

En face, tout au bout de la rue, le Chardenoux (en fait plus rue Paul-Bert mais au 1 rue Jules Vallès sur la place), est un troquet historique qui a fêté ses 100 ans récemment et a été repris par Lignac il y a quelques années. Ca joue à peu près dans la même cour que le Paul-Bert, globalement ça me semble un peu moins bien. Déco dans son jus, tables serrées, service en tenue brasserie mais qui se veut un peu collet monté. Cuisine très classique, franchement pas hyper ambitieuse même si bien faite. Burger très bon, escalope de veau à la crème avec pommes grenaille, ris de veau en fricassée etc. Pour ceux qui aiment le sucré, les desserts sont des bombes caloriques assez addictives. A 39€ le menu, je trouve qu'on paye quand même un peu trop la notoriété là aussi, et pour revenir à la comparaison, les assiettes me semblent globalement plus nobles au Paul-Bert, que je trouve déjà un peu surévalué. A 32 comme au Temps au temps ça serait bien...

 

Finalement, mon bistrot préféré dans le coin n'est pas dans la rue Paul-Bert mais à 2 pas, 7 rue du Dahoney, au Vieux Chêne. 33€ le menu, c'est un tarif, comme vous pouvez le constater, qui me plait pas mal (quand on se rapproche ou dépasse 40 boules vin non compris, même si on est à Paris, je commence à m'attendre à manger "des trucs que je sais pas faire moi-même" et plus de la "poitrine de cochon aux lentilles" ou une "côte de veau frites", même si elle vient de chez l'éleveur star, du maraîcher vedette, que le chef a des tatouages et qu'il a bossé au Danemark). La aussi c'est une cuisine de terroir, roborative, sur une carte resserrée, avec quelques touches sucrées salées et des produits frais. Rien d'inoubliable mais de bonne qualité. Ce qui fait grimper ce restaurant dans mon estime, c'est

1. La carte des vins. Il y a beaucoup de références (pas loin de 200), entre 15 et 200€. Les coefficients m'ont semblé très raisonnable pour Paris, et on y trouve des vraies belles références, notamment dans la Loire (domaine de Bellivière par exemple). Le patron est de bon conseil, sympa et passionné (il m'a noté sur une carte les références de mon verre d'apéro que j'avais aimé).

2. Globalement, le service est très bon, et chose assez rare dans le quartier, ça ne se la raconte pas du tout. Ils aiment leur boulot, assument leur statut de bon resto de quartier sans faire passer du tout l'impression qu'on a bien de la chance de bouffer chez eux. Ils aiment parler spontanément et pas pour le paraître. Le risque même, c'est si le resto est plein (en gros aux 2/3 rempli ce jour là), que le service soit un peu longuet parce qu'ils aiment tchatcher (sans être envahissants, mais si vous demandez quelque chose, les explications peuvent durer). 

 

 

Pour conclure et compléter mes articles précédents, 2 nouvelles recommandations de restaurant africain et chinois dans le coin:

- le Waly-Fay (6 rue Godefroy Cavaignac, 75011, site web, ouvert tous les jours, mais soir uniquement). Il y a plusieurs "red flags" dans ce restaurant, mais au final c'est vraiment pas mal. La cuisinière est sénégalaise, mais on trouve également des spécialités camerounaises, ivoiriennes, voire des antilles (apparemment, le patron en est originaire). On pourrait craindre le gloubi-boulga. La déco, un peu lounge tamisé, un peu squat murs à nu fils qui pendent, genre bar à cocktails tendance pseudo-destroy, m'inspirait aussi moyennement. Mais finalement, tout est bon, copieux, avec des saveurs inhabituelles et authentiques. Validé aussi par mes vieux qui ont passé 20 ans de leur vie en Afrique Noire. C'est pas très cher sachant que les plats (poulet yassa, tiep bou dien... 15-20€) sont hyper nourrissants. Si vous voulez tester des entrées, 1 pour 2 suffit donc amplement. Les desserts sont anecdotiques, courte carte des vins branchée nature, aux tarifs sans doute un peu costauds vis-à-vis du prix des plats. Le service est très sympa, pas forcément hyper organisé donc ça peut devenir long quand c'est plein.

- Nanchang (143 rue de Charonne, 75011, métro Charonne ou rue des Boulets, ici aussi tous les jours mais soir uniquement, à partir de 18h). Une cantine chinoise aux spécialités du Jiangxi (en gros à mi-chemin entre Pékin et Hong Kong). Pour le coup, cantine n'est pas un vain mot. Tables serrées, papier protecteur sur la table, les verres sont des tasses en plastoque et les serviettes un paquet de kleenex. La carte est une photocopie A4 sur laquelle on coche ce qu'on veut et combien on en veut. Il y a des trucs hardcore: bouillie de riz aux oeufs de 100 ans, des brochettes (de tendons, de pénis de boeuf...), et puis des plats chinois plus classiques (porc aux aubergines, racines de lotus en salade, etc). Demandez le moins pimenté possible si vous n'êtes pas fan (c'est déjà parfois assez fort) et n'hésitez pas à tenter, piocher au hasard, partager, recommander, ce n'est pas vraiment fait pour prendre chacun un plat... 

Globalement, c'est un peu gras et on en fout assez vite partout sur la table, mais c'est vraiment goûteux et ça fait hyper authentique (j'avoue, je ne suis jamais allé en Chine). C'est blindé, principalement de chinois, mais ça tourne assez vite, n'hésitez pas à attendre ou laisser votre numéro et aller boire une bière à proximité. Sinon, en arrivant avant 20h il n'y a pas de problèmes normalement.

Vous pouvez oublier les desserts, tout est frit ou presque et vu que le reste est quand même assez chargé en lipides...

Personnellement, la bite de boeuf j'ai trouvé ça sympa mais j'ai eu du mal à trouver un partenaire de testing. 

En se lâchant, on arrive péniblement à 50€ pour 4 boisson comprise, les tarifs par item varient entre 0.5 et 8€...

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5 septembre 2014 5 05 /09 /septembre /2014 10:14

Récemment, je vous avait dit que de plus en plus, nous, enseignants-chercheurs, devions argumenter face aux gestionnaires et administratifs, pour "simplement" faire ce pour quoi nous avions été, à la base, recrutés.

 

Je pense qu'arrive bientôt, dans la foulée, le temps où il faudra payer pour enseigner. Alors, pas (tout de suite) directement en sortant le cash du larfeuille, mais il faut voir que de moins en moins d'activités annexes (en gros tout ce qui n'est pas du "présentiel, cours magistral ou TD, devant élèves", par exemple la gestion de l'enseignement, mais aussi les jurys, l'"ingénierie pédagogique" pour faire dans le jargon etc) sont prises en compte dans le service. Du travail "bénévole" en quelque sorte, qui impacte la recherche (donc d'autant plus bénévole qu'il pénalise potentiellement l'évolution de la carrière).

 

Ca, c'est le premier point, finalement le plus mineur. Ce qui nous arrive en ce moment, c'est que les activités d'enseignement "lucratives" servent désormais à financer les activités d'enseignement "qui ne rapportent pas assez".

Je m'explique: Quand je dis lucrative, ce n'est pas pour nous, individus, directement dans nos poches, mais pour l'équipe pédagogique. Par exemple la mise en place de formations par apprentissage pour lesquels les CFA reversent des sommes non négligeables à l'établissement, qui après prélèvement nous en reverse à son tour une partie, permettait jusqu'à présent de financer tout ou partie de la maintenance d'appareils (servant pour l'enseignement mais aussi pour la recherche), de renouveler le parc informartique de l'équipe ou d'équiper les non-permanents, d'acheter des consommables etc. L'un dans l'autre, ça se montait à quelques dizaines de milliers d'€ par an dans notre petite équipe, ce qui est loin d'être négligeable quand on compare au budget global dont nous disposons.

Or, cette année, sans rentrer dans le détail, on nous explique grosso modo que si nous souhaitons garder ouvertes d'autres formations que nous proposons, mais qui ne ramènent plus assez d'étudiants (ou dont les étudiants, en formation initiale, ne "rapportent" eux mêmes pas assez), il faut les faire financer par les formations qui rapportent. Eg, une bonne partie du pèze qui nous arrivait encore va désormais être prélevée en sus par l'établissement.

 

Bon, il faudrait quand même que l'administration comprenne deux choses: personnellement, je trouve ça lamentable vis-à-vis des étudiants mais je ne suis pas engagé dans un combat personnel à vocation humanitaire. Si tout doit fermer, allez-y les gars, mais je ne vais pas être celui qui va essayer de vous convaincre de ne pas le faire et ne faites pas comme si ça devait être le cas. Et j'ai peut-être tort mais je ne suis pas comme certains collègues de ceux qui pensent que le jour où je ne ferai plus mon service, le ciel me tombera sur la tête: ne pas faire ce qui n'existe plus, ce n'est pas refuser de faire. Dans un premier temps, déjà, ça fera baisser le nombre d'heures sup, et vu comme elles sont payées, ça ne sera pas un mal.

La deuxième, c'est que quand tout aura fermé, c'est sûr qu'on ne "perdra" plus d'argent, mais bon, j'avais pas compris ça comme ça, le "service public".

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28 août 2014 4 28 /08 /août /2014 12:31

La rentrée ne sera pas celle du blog, pas tout de suite. Pour diverses raisons, "une petite pause s'impose".

Ce n'est pas l'envie qui manque, plutôt le temps, donc la longueur de l'interruption, si même elle existe (sait-on jamais), dépendra surtout de ma capacité à m'(e ré)organiser...

 

Bonne rentrée à tous, si vous êtes parisien le temps au moins ne fait pas regretter la fin des vacances.

 

Dans le Cotentin, il faisait beau

 

 

si, le mec tout blanc qui plonge c'est moi

si, le mec tout blanc qui plonge c'est moi

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14 août 2014 4 14 /08 /août /2014 10:10

Quelques discussions sur Twitter ainsi que des événements récents, tant dans la blogosphère gastronomique, que dans la blogosphère "enseignement supérieur", m'amènent à écrire quelques mots sur le pseudonymat.

 

Cela fait presque 9 ans que je tiens, plus ou moins assidûment, ce modeste blog. Cela fait plus de 10 ans (et probablement presque 15) que je pratique les "réseaux sociaux" (avant qu'on ne les appelle comme ça - à l'époque il s'agissait de "chat" ou "fora"). En ce temps là, peut-être parce qu'il y avait une "méfiance" instinctive face à Internet qui tend aujourd'hui à disparaître, le pseudonymat était quasiment de rigueur.

Sans vous faire l'histoire de mon pseudo, qui ne présente aucun intérêt, cela fait donc plus de 10 ans que je sévis sur la toile sous le nom de mixlamalice, nom qui n'a jamais changé à quelques minimes variantes près. Il y a, au bout de toutes ces années, une part d'habitude là-dedans. Et il me semble qu'on ne peut pas vraiment parler dans ce cas d'"anonymat": même s'il ne s'agit pas de mon état civil, ma signature reste toujours la même, et à ma connaissance, il n'y a qu'un mixlamalice sur la toile française (à l'exception d'un gay de la région lyonnaise, il y a quelques années, mais je crois qu'il a disparu, et que nous n'intervenons de toute façon pas dans les mêmes cercles, si je puis dire).

 

Je n'ai donc jamais dévoilé stricto sensu mon identité sur ce blog ou ailleurs, mais, comme quasiment n'importe quel blogueur, j'ai laissé trainé plus ou moins volontairement au fil des ans suffisamment d'"indices" sur ma vie pour que toute personne un tant soit peu intéressée et sachant se servir de google puisse la découvrir relativement facilement. J'en connais au moins une demi-douzaine à ce jour (dont certains suivant des circonstances assez étonnantes d'ailleurs), et qui ont eu la gentillesse de ne pas "m'outer" publiquement.

 

Je ne conçois ainsi pas mon pseudonymat comme un blanc-seing me permettant de dénigrer, diffamer et insulter tout et n'importe qui, de mon employeur aux restos merdiques sur lesquels je peux tomber.

Sur mes presque 800 articles, il a du je le reconnais y en avoir quelques uns qui étaient trop agressifs et "personnels", que j'aurais sans doute mieux fait de ne pas écrire.

Mais dans l'ensemble, lorsque par exemple je critique, de façon parfois virulente, certaines pratiques dans le monde de l'enseignement supérieur et de la recherche français, c'est parce que je crois fermement qu'elles sont extrêmement répandues et affectent l'efficacité de tout le système. Et parce qu'il est toujours bon d'exposer la vérité du terrain, même à une audience aussi limitée que celle de ce blog, face à certains creux discours pompés sur ceux du maire de Champignac.

En conséquence, s'il m'arrive de relater des anecdotes se passant dans l'établissement qui m'emploie depuis 4 ans (comme il m'est arrivé de le faire également avec les précédents) c'est parce que je sais que, globalement, on en retrouve des variantes dans quasiment tous les établissements français. Ainsi, pour ne prendre que quelques exemples, les récits de "mépris" et/ou d'"ignorance" pour tout ce qui vient de l'étranger, qu'il s'agisse de personnels, d'étudiants, ou simplement de modes de fonctionnement, sont trop nombreux pour être recensés. Les mauvaises pratiques, des comités de recrutement comme des instances ou même de la part des candidats lors de recrutements de chercheurs ou d'enseignants-chercheurs aussi. La mise en garde contre la dérive bureaucratique de la recherche me semble également généralisée et même internationale. 

Bref, si mon établissement est certainement victime de quelques dysfonctionnements, je tiens à préciser que je ne crois pas qu'il le soit plus que la moyenne des établissements de recherche et d'enseignement supérieur français. Par certains points, il l'est probablement plus, par d'autres il est sans doute plutôt épargné. J'ai aussi eu la chance de travailler auparavant dans des endroits globalement mieux "préservés" des difficultés ambiantes, en France comme à l'étranger. Heureusement qu'ils existent (j'aimerais juste que les personnels soient conscients d'être quelque part "privilégiés", et ne pensent pas que ces "privilèges" leur sont dus car ils sont "meilleurs" que les autres) mais même eux commencent visiblement à être touchés par certaines dérives. Il est donc bon de les signaler, de les diffuser, de suivre leurs évolutions et variantes...

 

J'essaye de donner une portée relativement générale et une certaine objectivité (par exemple en donnant chiffres et références), et parfois même d'apporter quelques idées de solution, à la plupart de mes textes (en tout cas ceux qui sont développés). D. Monniaux, qui ne dit pas que des choses gentilles sur son blog non plus, mais les publie sous son nom, me disait "j'écris des billets un peu long que j'étaye, j'essaye de tourner mes propos dans l'intérêt du service et de la science et non comme pure critique". C'est je crois ce que j'essaye de faire aussi dans la majeure partie des articles, et si mon blog est pris pour un défouloir, du bitching sans nuance rigolo mais trop caricatural pour être pris au sérieux, c'est une déception... 

J'ai plusieurs fois contemplé l'idée de "m'outer" moi-même, mais les dernières histoires de blogueurs ennuyés voire condamnés m'embêtent je dois dire un peu, même si la "liberté de parole des universitaires" est paraît-il non soumise au devoir de réserve des fonctionnaires.

Depuis quelques temps, j'ai donc adopté une voie intermédiaire: je me sers de certains articles de blog (écrits "à chaud") comme base pour des articles plus poussés, mieux sourcés, et écrits sur un ton plus "policé" sans que le fond ne soit trop affecté, que j'essaye de diffuser sous mon vrai nom. Je reste assez sceptique sur le pouvoir que cela a de faire bouger les lignes, même si les réactions spontanées de collègues chercheurs ou enseignants-chercheurs (proches ou inconnus) sont souvent enthousiastes, ce qui fait toujours plaisir. Au niveau de la hiérarchie ou des instances, pas de retours, ce qui veut sans doute dire que ce n'est pas arrivé jusque là, mais on verra quand j'essaierai de passer Prof (il y a encore du boulot)...

 

 

PS: l'apparition de pubs sur le site ne sont pas de mon fait, gagner 1 euro/mois ce faisant n'étant pas encore vital. Il s'agit d'une nouvelle politique imposée par overblog. Peut-être passerai-je donc au mode premium payant, seul moyen désormais de pouvoir disposer d'un site sans publicité. Mais si gagner 1 euro/mois n'et pas necessaire, en dépenser 5 (par mois) pour bloguer me gave un peu... En attendant, je vous conseille donc d'installer adblock...

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22 juillet 2014 2 22 /07 /juillet /2014 11:06

Merci à @GillesFrison pour m'avoir expliqué ce qui n'était pas clair pour moi dans l'article d'hier (les 80% de projets financés, ce que sont les "projets supplémentaires" et les 28% de réussite là où je voyais 25: mon hypothèse selon laquelle ces "projets supplémentaires" auraient un taux d'acceptation très supérieur est d'ailleurs très certainement invalidée).

Les données étaient sous mes yeux, mais je les avais mal lues et/ou mal comprises, comme quoi, même pour des choses aussi "simples" le peer-review est intéressant 

 

Je pourrais faire un correctif directement sur l'article, mais cela alourdirait le propos je pense, et en bon converti de la communication, j'ai compris qu'écrire un truc faux, puis un 2ème pour corriger le 1er, c'était toujours mieux pour faire parler de soi.

 

Voici donc le tableau récapitulatif qui permet de comprendre mes erreurs 

 

tableau-recapitulatif-anr.png

 

Les résultats de vendredi ne concernent que la colonne du milieu, à savoir les projets collaboratifs inter-labos ou avec partenaires industriels (PPP), plus les projets jeunes chercheurs (JC).

Les résultats concernant la 2ème phase des projets "réseau de recherche" (RR) et internationaux (PI) ne sont pas encore connus.

 

Dans mes graphes "nombre de projets acceptés" et "budget" de l'article précédent, il faudra donc plutôt prendre les points rouges pour 2014 (je ne pense pas que je ferai un 4ème article pour ça, mais qui sait?).

Le 28% annoncé correspond bien à 711/2488 (et non le 711/2804 que j'évoquais dans l'article précédent).

Le "taux d'acceptation" dépassera probablement (de peu) la barre symbolique des 10% une fois tout pris en compte.

 

Encore que, ce paragraphe reste toujours pour moi un peu incohérent...

"Ces 711 projets représentent près de 80% des projets qui seront financés au titre de l'appel à projets générique 2014 [...]. Ils seront complétés par les résultats des projets soumis à l'appel générique dans le cadre d'accords internationaux et au titre de l'instrument "réseaux de recherche" , ce second lot de projets sélectionnés représentant une centaine de projets supplémentaires.

Une fois l'ensemble des résultats publiés, le taux de sélection s'élèvera à 28% des propositions complètes soumises en étape 2, soit une augmentation de 11 points par rapport au taux de sélection 2013 (16,5%)."

 

On nous parle d'une centaine de projets supplémentaires mais on nous dit que 711 représente 80% du total, donc on s'attendrait plutôt à 200 projets supplémentaires... Mais on nous dit que le taux de réussite "global" sera de 28% ce qui donne plutôt 90 projets supplémentaires parmi les RR et PI (et du coup, on n'atteindrait pas la barre des 10% en global)... Bref, je ne pige toujours pas bien (d'où mon 150 pifométrique dans le tableau).

 

 

PS: bon, ça suffit sur le sujet, c'est pas parce que c'est presque les vacances qu'il ne faut pas finir ce qu'il y a à finir...

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21 juillet 2014 1 21 /07 /juillet /2014 12:06

Mon article sur les chiffres de l'ANR a connu l'un de mes plus beaux succès de blogueur sur les réseaux sociaux, lors de sa parution en mars, puis en début de week-end suite à la publication des résultats de la 2ème phase (qui, avouons-le, ont en moyenne fait beaucoup de mal - au cul, si j'ose m'exprimer ainsi- à la communauté).

 

Dans cet article, j'avais "anticipé pifométriquement" les données de 2014 concernant les projets acceptés (en me basant quand même sur certaines infos que j'avais pu obtenir). Il se trouve que ces prévisions étaient résolument optimistes.

 

Voici donc certains des graphes réactualisés.

 

Le nombre de projets acceptés au fil des ans:

 

acceptes-actualise.jpg

 

Ce qui nous fait tout de même une chute de 30% entre 2013 et 2014, alors qu'il y avait déjà eu -20% entre 2012 et 2013...

Le point rouge est lié à ce passage que je trouve peu clair dans la synthèse des résultats publiée par l'ANR. 

"Ces 711 projets représentent près de 80% des projets qui seront financés au titre de l'appel à projets générique 2014 et environ 65% du budget global qui sera distribué par l'ANR au titre de son plan d'action 2014. Ils seront complétés par les résultats des projets soumis à l'appel générique dans le cadre d'accords internationaux et au titre de l'instrument "réseaux de recherche" , ce second lot de projets sélectionnés représentant une centaine de projets supplémentaires."

Je ne sais pas à quoi ces 20% restants correspondent, ni comment ils sont obtenus, par quel type d'appels etc. On m'a parlé de projets "réservés" aux IRT, nouveaux machins très à la mode, je ne sais pas vraiment de quoi il retourne. Je ne comprends pas non plus également comment on arrive à "une centaine de projets supplémentaires" si 711 représente "près de 80%" du total...

Bref, dans le doute, j'ai rajouté 150 projets aux 711, d'où le 860. Si c'est une centaine, ce sera plutôt 810-820... (et donc une chute de "seulement" 20% à nouveau, ouf).

Si quelqu'un a plus d'infos, n'hésitez pas en commentaires...

 

Dans le même registre, avec les mêmes interrogations (cette histoire de 65% dans le paragraphe plus haut), voici donc le budget au fil des ans:

 

budget-actualise-2.jpg

 

Sur Twitter, on me suggérait de regarder le budget global de l'ANR, pour voir si la part de "gestion" (paiement des permanents et contractuels, des locaux, des rapporteurs) diminuait autant que la part allouée au budget. C'est une bonne idée, mais je n'arrive pas à trouver ces chiffres (probablement parce que je ne comprends pas le langage comptable: Dans les rapports annuels, on trouve les crédits d'engagement ou de paiement, plus élevés que les budgets dédiés aux projets. En 2012, respectivement 745 et 629M€ contre 555 pour les projets, mais je ne sais pas à quoi tout cela correspond). 

J'avais aussi dit que je tenterais une estimation pifométrique du coût des évaluations, n'étant pas convaincu par celle proposée par S. Huet, mais ça sera pour une prochaine fois (peut-être).

La aussi, si d'autres veulent rebondir...

 

Enfin, le taux d'acceptation:

 

taux-d-acceptation-actualise.jpg

 

On peut faire quelques remarques sur ce dernier. 

Les plus cyniques d'entre nous, sur Twitter ou dans les labos, pariaient déjà il y a presque un an (lorsque les nouvelles règles sont parues) que les décideurs communiqueraient sur un taux de sélection en hausse, en comparant le taux de la 2ème étape de cette année au taux "global" (1 étape) des années précédentes. 

Je me doutais que c'était possible, mais au fond de moi je croyais qu'un peu de décence les retiendrait.

Que non. Ni du côté de l'ANR, ni du côté du Ministère, le tout enrobé d'un peu de novlangue. Celle de l'ANR est dans le lien hypertexte donné plus haut, je vous copie celle du Ministère: "L'objectif [de la sélection en 2 étapes] est double : alléger la charge administrative pour les chercheurs et augmenter le taux de sélection final. Cet appel à projets 2014 le démontre : 28% des projets ayant donné lieu à un dossier complet, ont été retenus grâce à ces nouvelles modalités, contre 16,5% l'année passée". 

Du coup, je me demande bien qui est le plus cynique.

 

Autre petit point qui n'a je crois pas été soulevé mais que je trouve intéressant: ils annoncent 28% de réussite sur la 2ème phase, en prenant en compte la centaine de projets supplémentaire pour lesquelles les résultats de l'évaluation ne sont pas encore connus.

Or, actuellement, 711/2804 = 25%.

Si on considère qu'il reste 150 projets à financer (limite haute), pour arriver à un taux global de 28%, cela veut dire que le % de chances d'être financés pour ces projets est de 56%.

Si on considère qu'il reste 110 projets à financer (limite "basse" pour "une centaine"), on est alors à 90% de taux d'acceptation!!!

Bref, je ne sais pas par quels canaux passent ces projets, mais on n'est pas dans les pourcentages de réussite du chercheur lambda... 

 

 

Enfin, tant que j'y suis, je ne peux m'empêcher de corréler ça au nombre de postes ouverts au concours pour les Maîtres de Conférences (d'autres ont déjà fait la même chose pour le CNRS, et il y a également des données intéressantes de la CP-CNU).

Depuis 2006-2008, tout ça se ressemble quand même pas mal.

 

postes-mcf-an.jpg

 

Je trouve ça amusant de voir qu'une petite régression linéaire entre 2006 et 2014 marche pas mal. Si on la croit, l'année où le nombre de postes sera 0 est 2027. Cela me semble très optimiste...

Remarquez, c'est bien corrélé à l'estimation selon laquelle l'échelon 1 pour un MCF sera le SMIC en 2025...

 

 

 

Je conclurai en citant I. This Saint-Jean, ancienne Présidente de Sauvons la Recherche, au bureau national du PS pour les questions de l'ESR et VP de la Région IDF pour l'ESR, dans un tweet du 14 juillet: "Oui, soyons fiers et conscients des atouts de notre pays. Parmi les plus grands atouts de la France, sa recherche!" (avec en copie l'Elysée et B. Hamon)

 

 

 

PS: J'ai raté ma vie: plutôt que de faire Maître de Conférences, j'aurais du être journaliste type "Les Décodeurs" à 4k€/mois. Qu'on ne se méprenne pas, je trouve que c'est globalement plutôt bien ce qu'ils font, même si le "fact-checking" devrait être après tout le b.a.-ba du métier de journaliste, sans que l'on ait besoin de faire passer ça pour une "révolution". Outre ça, le vernis "scientifique" de leurs articles m'agace parfois, alors bon, je révèle mon secret: je lis des rapports publics, j'en tire des informations, et j'utilise excel pour faire des graphiques de ces données, le plus souvent brutes et avec en abscisse les années. Parfois, je les divise ou multiplie entre elles quand ça me semble pertinent, et je rajoute une régression linéaire. Bref, même moi je suis pas à 100% de mes capacités mathématiques. 

D'ailleurs, si vous utilisez mes graphes, merci de me demander la permission (autre b.a.-ba du métier, mais bon, précisons-le à tout hasard). Sinon vous pouvez toujours récupérer les valeurs et faire les votres, c'est pas bien compliqué.

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11 juillet 2014 5 11 /07 /juillet /2014 15:25

Dans la blogosphère bouffe/picole, ressurgit périodiquement le débat marronnier de la "déontologie du blogueur". 

En gros, est-ce que c'est mal, est-ce qu'on se trahit soi-même et ses lecteurs, de se faire inviter par le restaurateur ou de se faire envoyer une caisse de pinard?

 

A mon avis, la question n'est pas là. 

Franchement, ceux qui se la jouent "incorruptibles" (affichant en gros "je paye toutes mes factures, je suis incognito") me font rigoler. 

Parce que bon, il y a deux cas de figure: soit on est connu et on est donc un peu dans la posture à la F. Simon (ou A. Cammas du Fooding, même si ce n'est pas un blog: L'affaire de la Jeune Rue est en ce sens assez comique): tout le monde sait bien, à part les derniers lecteurs naïfs, qu'il est tout sauf anonyme au restaurant.

Soit on n'est pas connu, et donc, ben ouais, on s'en doute que vous payez la note, comme tout le monde. C'est pas vraiment difficile d'être incorruptible quand personne ne cherche à vous corrompre.


Les "gros" blogs bouffe (axés critiques de restos, pas recettes qui sont plus visités) font, je crois, dans les 1000 visites quotidiennes. On est loin de la mode ou d'autres secteurs "porteurs". Donc, il y a des RP ou des restaurateurs qui peuvent penser que même une mention sur un blog comme le mien, ses 80 lecteurs quotidiens les bons mois et ses 10% d'articles consacrés à la bouffe, peut valoir le prix d'un repas. Je ne suis pas convaincu, mais je ne vais pas les en dissuader (cela dit, le nombre de fois où c'est arrivé se compte sur les doigts d'une main, toujours un peu indirectement, et ça n'est plus arrivé depuis 3 ou 4 ans).

 

Bref, tant mieux pour eux si certains blogueurs bouffent à l'oeil à l'occasion ou même régulièrement.

 

Par contre, j'aime bien savoir si c'est le cas. En gros, ce qui m'importe, c'est la transparence.

Par exemple, le blog de V. Delmas est très clair sur ce point avec en tête d'article, un mot sur le "statut": anonyme ou invitation. J'apprécie.

Il pourrait même aller plus loin en précisant si, par "anonyme", il entend "one shot" ou "habitué".

Pourquoi, et pourquoi de façon plus générale cette transparence me semble nécessaire?

Eh bien parce que, pour avoir été invité quelques fois justement, outre le fait qu'on ne paye pas, ce qui rend tout de même tout de suite plus conciliant, on est de plus généralement pas du tout traité comme un client lambda. Menu dégustation, petites attentions, etc: l'expérience n'a pas toujours grand chose à voir avec ce que propose "en moyenne" l'établissement. Ca ne veut pas dire qu'on n'a pas le droit d'en parler, mais je trouve qu'être clair là-dessus permet au lecteur de se remettre dans un contexte. A un moindre degré, si parce qu'on y va toutes les semaines, on est pote avec le patron, est aussi une donnée intéressante, même si on paye l'addition.

Il faut aussi savoir que lorsqu'on est invité, la contrepartie à laquelle on s'engage moralement est d'écrire un petit quelque chose sur le restaurant. Cela implique qu'il faut parfois se méfier des blogs qui ne "disent que du bien".

 

J'apprécie d'autant plus cette transparence qu'elle n'est pas si fréquente.

Il y a pas mal de "blogueurs" qui se trouvent aussi être, dans leur "vrai" job, RP ou CM de restos, ou critiques pros, ou qui travaillent dans le commerce de bouche.

Quelle est la légitimité du blogueur qui dans un article t'explique que le resto dont il est censé assurer la visibilité web est génial s'il ne joue pas cartes sur table? Quelle est la légitimité du blogueur qui pond sur son blog une critique du resto qu'il est allé visiter, invité par le restaurateur, dans le cadre de l'inscription du resto sur un site de référencement, si le lecteur n'est pas informé?

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2 juillet 2014 3 02 /07 /juillet /2014 16:14

C'est une réflexion que l'on est parfois forcé de se faire lorsque l'on est confronté à certains étudiants ou plus généralement à certaines situations.

 

Ainsi, lors d'auditions pour le recrutement d'un master pro dont nous nous occupons. Sans être génial, il marche bien et a plutôt bonne réputation tant parmi les étudiants que parmi les employeurs.

Nous opérons donc une petite sélection à l'entrée (environ 60 dossiers reçus, pour une trentaine de places maximum).

Nous voyons passer un certain nombre de dossiers problématiques, dans la mesure où les raisons de les refuser sont très claires pour nous, mais visiblement dures à avaler pour les étudiants. 

Ainsi, il est je pense de notre devoir d'honnête homme de dire à un étudiant que faire un master pro alors qu'on a un diplôme d'ingénieur et un master recherche dans le domaine n'apportera rien à la choucroute*.

De même, on ne peut pas ne pas dire, si l'on est un minimum honnête, à un étudiant qui a déjà 2 masters, 1 pro et 1 recherche dans la filière, qu'un 3ème master le desservira plus qu'autre chose. 

Le problème est, comme il est arrivé hier à un collègue, lorsque l'étudiant ne veut pas entendre ces arguments, même énoncés posément et détaillés, et se fend d'un mail d'insultes ("bobos parisiens" "ne valez rien sur le plan scientifique" "ne connaissez rien à la vie"...). C'est toujours un peu dur à avaler, le pire étant que dans le même mail, l'étudiant nous a donné le nom de ce qui était pour lui de vraies personnes de qualité: à savoir, visiblement, celles qui l'ont accepté dans son second master avant de lui faire miroiter un poste dans leur laboratoire... bref, des gens qui l'ont, je pense, un peu utilisé. 

Et puis même si nous ne connaissons pas grand chose à la vie, nous travaillons tout de même en partenariat étroit avec un bon paquet d'entreprises, dans le cadre du master mais aussi de notre recherche, et nous avons donc une idée pas complètement déraisonnable du CV des gens qui sont recrutés et dont on nous dit du bien.

J'y vois une conséquence de certains propos tenus entre autres par l'UNEF et qui a fini par pénéter l'esprit des étudiants, à savoir le raisonnement simpliste suivant: "toutes les études le prouvent: plus l’on est diplômé, plus on a de chance de trouver un emploi". Et donc, quand on explique à un étudiant que, du point de vue d'un recruteur, une succession baroque de diplômes n'est pas nécessairement bien vue, il ne nous croit tout simplement pas et pense qu'on l'enfume.

 

J'avais vécu il y a quelques mois une situation similaire avec une personne qui elle, recherchait une thèse depuis 2 ans. Et qui était venu dans mon laboratoire "pour savoir si elle pouvait s'inscrire chez nous" (preuve qu'au bout de 2 ans, elle n'avait strictement rien compris au fonctionnement du système).

Après avoir passé une bonne demi-heure à lui expliquer que ça ne marchait pas comme ça, j'en avais passé une autre à lui expliquer que, dans notre domaine en tout cas, ses chances de trouver une thèse étaient désormais quasi-nulles, puisqu'il y avait non pas une mais deux promos de masters "prioritaires" dans les choix des chercheurs, par rapport à elle**.

J'avais accepté de la recevoir une nouvelle fois quelques mois plus tard, pour lui redire les mêmes choses, et lui conseiller de chercher avant tout des jobs dans le privé. Après 2 ans sans rien faire, elle m'avait même dit avoir refusé un poste de technicien supérieur parce qu'elle ne voulait pas brader son diplôme. A quoi je lui ai répondu qu'après 2 ans d'inactivité, son diplôme ne valait plus grand chose, et, autre truisme, qu'on trouve plus facilement un boulot quand on a un boulot.

La encore, elle ne m'a pas cru, m'a pris pour un connard méprisant, a failli chialer, et m'a cité en exemple tous ces gens qui lui proposent des stages dans leurs labos en lui assurant que derrière, c'est sûr il y a une thèse...

 

Et puis, on voit passer pas mal de candidatures pour des postes d'ATER ou 1/2 ATER, de personnes à qui on a envie de crier de se barrer de là tant qu'il est encore temps... Je suis personnellement tiraillé entre les besoins du labo (en termes de recherche, et d'enseignement) et l'honnêteté dont j'essaye de faire preuve: je n'ai pas envie de recruter des gens en ATER quand je suis persuadé que leur chance d'obtenir un jour un poste de MCF est nulle. Or, c'est le cas d'une majorité des candidatures que l'on reçoit, soyons franc.

Et même, en tant que "révolutionnaire" de l'ESR, je crois que ces personnes sont indispensables au système, et que le jour où elles auront disparu car elles auront compris qu'on se fout globalement pas mal de leur gueule, le système se cassera la gueule rapidement. Ce que j'appelle de mes voeux.

Mais toujours est-il que peu sont capables d'entendre un discours rationnel leur expliquant qu'étant donné les ouvertures de poste, leur dossier n'est objectivement pas assez bon. Ils peuvent toujours me répliquer, et ils ont peut-être raison, qu'il faut aller au bout de ses rêves etc etc. 

 

 

C'est toujours plus facile de caresser les gens dans le sens du poil, d'être le good guy, et parfois même dans le monde de l'ESR ça peut s'avérer utile politiquement, mais je crois qu'il est de notre responsabilité d'enseignant de dire aussi la vérité aux étudiants, même si celle-ci n'est pas toujours facile à entendre.

 

Et donc, si quelques étudiants me lisent: les gentils, ce ne sont pas ceux qui prétendent que, "puisque plus on est diplômé, plus on a un emploi, ergo tout le monde a droit à un diplôme de master", ni ceux qui vous laissent penser que la suite logique de ça, c'est que deux ou trois ou quatre masters, c'est encore mieux. Ceux là, ils n'ont pas forcément besoin d'avoir le leur pour finir au cabinet du ministre ou conseiller à la Mairie de Paris.

Ce ne sont pas non plus les professeurs qui acceptent cette situation voire en profitent, parce que ça leur permet de continuer à maintenir en vie leur formation ou de garder leur petit pouvoir universitaire - qui ne fait pas de mal au CV- de "responsable de master", ou d'avoir, malgré tout, un vivier d'étudiants à disposition pour abattre du boulot pas cher dans le labo.

 

 

Remarque: Certains commentaires disent, me semble-t-il, un peu la même chose dans l'article de Gaïa donné en lien plus haut dans le paragraphe sur l'UNEF    

 

 

* éventuellement, un MBA, ou master spécialisé, ou une formation complémentaire dans un registre très différent, pourquoi pas... mais pas deux intitulés quasiment identiques.

 

** j'ai rencontré très récemment un jeune au discours par contre très raisonnable, preuve que ça existe, alors qu'il aurait pu faire preuve d'aigreur: après s'être fait bitter 2x en moins de 6 mois sur une offre de thèse (financement "sûr de chez sûr" qui tombe à l'eau au moment de la signature, demande d'une pièce administrative supplémentaire qu'il n'a pas réussi à obtenir dans les délais impartis), il nous a dit que bon, c'était dommage, mais qu'il laissait tomber l'idée et candidatait dans le privé, et donc cherchait à donner un vernis plus pro à son cv avec une alternance.

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